Sauvetage imprévu

Chapitre 18 : Renaissance

1254 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 31/03/2022 20:45

Contrairement à ce que craignait Severus, la disparition de Harry Potter ne fut pas remarquée. Pas plus que l’arrivée soudaine d’un enfant brun chez les Malefoy.


Il se débrouillait pour passer une fois par semaine, et après plusieurs mois, il était toujours autant surpris de l’accueil que lui réservait l’enfant : le petit Harry semblait s’être attaché à lui et n’hésitait pas à le lui montrer.

Le gamin était inséparable d’avec Drago, et ce dernier en parlait comme de son meilleur ami.



Narcissa le traitait effectivement comme son propre fils, veillant à ce qu’il ne manque de rien et lui apportant toute la tendresse qu’il était en droit d’attendre. Il apprenait les bases de l’écriture, de la lecture et du calcul en compagnie de Drago, auprès d’un précepteur soumis à un serment magique. À cette occasion, Severus nota un début de myopie et s’employa à la lui corriger, refusant de voir un point commun de plus avec James Potter.


Lorsque vint le jour de fêter son premier anniversaire au Manoir Malefoy, près de six mois après son arrivée, il était resté figé par la surprise, les yeux écarquillés lorsque Narcissa avait déposé un gâteau orné de sept bougies devant lui. Et il avait fondu en larmes en recevant un cadeau de Severus, un du couple Malefoy et un — plus petit et grossièrement emballé — de Drago.

Severus avait rapidement compris les raisons de sa soudaine émotion et de sa surprise — visiblement il n’avait jamais eu de fêtes d’anniversaires, tout du moins dans ses souvenirs — et il lui avait posé une main sur l’épaule, pour le réconforter. Immédiatement, cependant, Drago s’était précipité pour le prendre dans ses bras et il lui avait chuchoté quelques mots à l’oreille qui avaient eu le mérite de l’apaiser.


Harry avait soufflé ses bougies, un peu hésitant, comme s’il craignait de s’éveiller d’un rêve. Puis il avait ouvert ses cadeaux, tout en jetant de longs regards reconnaissants à ceux qui l’entouraient.

C’était un enfant encore trop calme et trop sage, bien qu’au contact de Drago il soit moins renfermé. Ce jour-là, cependant, après les émotions et l’excitation du moment, il avait fini par s’endormir contre Severus, serrant ses cadeaux contre lui. Pourtant, ce n’était que quelques jouets et une peluche, mais c’étaient ses toutes premières possessions.


Désormais habitué des lieux, Severus l’avait pris contre lui et l’avait porté au lit, caressant un instant les cheveux noirs tout en se demandant comment il avait pu autant s’attacher au fils de James Potter. Cependant, il avait une certitude : Harry avait bien plus en commun avec lui qu’avec son géniteur, et cette idée lui réchauffait le cœur.


*


Après deux années au Manoir Malefoy, Narcissa avait réussi à convaincre le petit garçon d’avoir sa propre chambre. Elle ne souhaitait pas le séparer de Drago, mais elle voulait qu’il ait son propre espace, déterminée à ce qu’il se sente pleinement chez lui. Régulièrement cependant, elle retrouvait les deux amis endormis dans le même lit, probablement après une de leurs interminables conversations, dont ils avaient le secret.



Les cauchemars de Harry ne disparurent pas totalement. Il y avait toujours des réminiscences, et il se réveillait en hurlant, les mains crispées sur les draps.

Immédiatement, Narcissa arrivait, avant que Drago ne débarque, comme un boulet de canon pour se glisser près de lui dans le lit et l’enlacer.


Il devint au fil du temps un petit garçon joyeux, toujours souriant et d’une gentillesse à toute épreuve. Cependant, il restait souvent en retrait, bien plus calme que ses camarades du même âge. Il était également farouchement protecteur envers Drago, prêt à tout pour lui y compris à endosser les punitions à sa place.



Après en avoir longuement débattu avec Severus, Narcissa et Lucius lui expliquèrent en détail qui il était, qui étaient ses parents biologiques. Ils ne cachèrent pas qu’ils n’étaient pas dans le même camp, mais Harry ne sembla pas s’en soucier. Il y avait une place spéciale dans son cœur pour la famille Malefoy ainsi que pour Severus et il semblait que rien ne pourrait le faire changer d’avis.



Lorsque la lettre pour Poudlard destinée à Harry Potter arriva au Manoir Malefoy, ces derniers se tinrent prêts à devoir faire face à Dumbledore ou à une délégation d’Aurors, venus les accuser d’avoir enlevé le survivant. Cependant, rien ne se produisit.

Severus leur confirma que personne n’avait parlé de l’enfant, et que les lettres étaient envoyées automatiquement. Encore une fois, c’était la preuve que l’enfant qui aurait dû être le joyau le plus précieux du monde magique ne bénéficiait d’aucune protection.



Plus la date de leur départ pour Poudlard approchait, plus les cauchemars de Harry devenaient fréquents et violents. Drago dormait dans sa chambre chaque soir, prenant l’initiative de se coucher à ses côtés pour le rassurer.

En les épiant discrètement, Narcissa avait pu entendre son fils jurer au petit brun qu’il ne laisserait personne les séparer et qu’ils resteraient toujours amis, quelles que soient leurs maisons ou les volontés des professeurs.

Comprenant ce qui hantait Harry, elle chercha avec son époux une solution et ils décidèrent finalement de se rendre à Gringotts. S’il y avait bien un endroit qui n’était pas sous l’influence de Dumbledore ou du Ministère, c’était bien au sein de la banque gobeline.



Les créatures ouvrirent le coffre des Potter pour Harry, mais ils légalisèrent également sa présence auprès des Malefoy : ils devinrent ses tuteurs officiels devant la Magie et rien ni personne ne pourrait changer cette décision. Ils avaient pris soin du garçon pendant plusieurs années après tout, prouvant qu’ils étaient dignes de l’élever et qu’ils avaient ses intérêts à cœur.

Solidement encadré de ses tuteurs, donnant la main à Drago, Harry fit ses courses de rentrée sur le chemin de Traverse et il fut soulagé de ne pas être importuné une seule fois. L’air supérieur et méprisant de Lucius Malefoy y était pour beaucoup et pas un seul sorcier ne dévisagea assez l’enfant brun au milieu des blonds pour l’identifier.



Si Severus pariait que Harry serait un Gryffondor comme ses parents, se basant sur sa manie de toujours se précipiter au secours de Drago en fonçant comme un taureau furieux, Narcissa restait silencieuse en souriant, persuadée que son protégé pourrait bien les surprendre.

Elle savait que Harry était bien plus réfléchi qu’il en avait l’air, et qu’il pouvait se montrer parfaitement rusé. Son seul point faible était Drago, tout comme il était le point faible de son fils.


Les deux garçons avaient une étrange relation fusionnelle, et souvent Narcissa se demandait comment les choses évolueraient lorsqu’ils grandiraient. Ils étaient encore jeunes et elle s’inquiétait parfois des obstacles qu’ils pourraient trouver sur leur route lorsqu’ils vieilliraient…

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