Harry Potter et la baguette de sureau
Chapitre 21 : LES RÉVÉLATIONS DU PRINCE
1351 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 09/04/2023 15:36
Harry frappa à la porte et aussitôt une voix leur dit d’entrer. Ils pénétrèrent tous les trois dans le bureau qui fut jadis celui de Dumbledore. Rogue n’avait touché à rien. Il était assis derrière son bureau et attendit qu’on lui explique la raison de cette intrusion.
-Vous avez entendu, Séverus, il faut évacuer les élèves le plus vite possibles.
-Que me proposez-vous ? demanda Rogue.
-Harry va vous l’expliquer, dit MacGonagall.
-Comment pouvez-vous faire encore confiance à ce mangemort qui n’a pas hésité à tuer le professeur Dumbledore ? C’est un assassin, éructa Harry.
-Non, ne fais pas, ça, s’écria Hermione.
-Harry venait de brandir sa baguette dans la direction du professeur Rogue.
-Laissez-moi vous expliquer dit Rogue.
-Il n’y a rien à expliquer, rétorqua Harry.
-Ça suffit Potter. Vous allez cesser ces enfantillages et écouter ce que j’ai à vous dire, tonna Rogue.
Il se leva, ouvrit un placard et en sortit plusieurs flacons de verre et une bassine de pierre. Il la posa sur le bureau puis colla sa baguette contre sa tempe et un fil s’étira de la tempe au bout de la baguette. Il enferma ainsi un fil dans chaque fiole. Il se saisit alors de la première fiole et la vida dans la Pensine.
-Approchez-vous Potter, et vous aussi Miss Granger, ordonna Rogue.
Ils se penchèrent tous les deux sur la Pensine et dès que leurs nez entrèrent en contact avec la substance, ils furent aspirés à l’intérieur et eurent l’espace d’un instant l’impression de chuter dans le vide. Ils se posèrent sur la pelouse du château. Deux personnes discutaient, l’une suppliant l’autre :
-Je ne voulais pas, disait Rogue, J’ai toujours aimé Lilly, jamais je n’aurais accepté que quelqu’un lui fasse du mal.
-Pourtant vous l’avez en quelque sorte livré à Voldemort, fit remarquer Dumbledore, la voix dure.
-Je ne savais pas que la prophétie s’appliquait à elle, sinon jamais je n’aurais révélé ce que j’ai entendu derrière la porte. Je regrette profondément ce que j’ai fait, assura Rogue, je veux me repentir. Je vous en supplie : aidez-moi.
-Si vous voulez racheter votre faute, je ne vois qu’une seule solution, dit Dumbledore, d’une voix douce et calme. Joignez-vous à moi pour protéger Harry, le fils de Lilly.
-Tout ce que vous voudrez, professeur Dumbledore.
Harry et Hermione se sentir tiré en arrière et finalement se retrouvèrent dans le bureau directorial. Rogue remit se souvenir dans sa tête puis ouvrit un deuxième flacon et le versa dans la Pensine. De nouveaux, Harry et Hermione se penchèrent au-dessus de la bassine de pierre et furent aussitôt happés à l’intérieur d’un autre souvenir. Ils étaient, cette fois-ci, dans le bureau de Dumbledore et celui-ci avait la main noircie. Rogue était face à lui.
-Séverus, je vous remercie d’avoir fait de votre mieux pour rattraper ma bêtise, même si cela ne m’accorde qu’un sursis. Le moment est venu de vous révéler le plus lourd des secrets concernant Harry Potter. Il faut absolument que je vous le dise pour que vous puissiez poursuivre votre mission après ma mort.
Harry sentit un frisson lui parcourir l’échine. Dumbledore regarda fixement Rogue avant de poursuivre :
-Le soir où les parents d’Harry ont été tués, il s’est passé quelque chose que même Voldemort ignore. Sans l’avoir fait exprès il a créé un horcruxe. En s’en prenant à Harry, il lui a laissé un morceau de lui-même. Une partie de son âme s’est retrouvé attachée à celle d’Harry. Ce qui explique le lien tout particulier existant entre lui et Voldemort.
-Harry est un horcruxe ? s’étonna Rogue.
-En effet, dit simplement Dumbledore. Il va devoir accomplir un acte de bravoure. Je ne lui en aie jamais parlé car j’estimais que la prophétie était suffisamment pénible à porter.
-Nous avons protégé Potter pour le livrer à Voldemort comme une vulgaire marchandise ? s’indigna Rogue.
-Pas exactement. J’ai toujours considéré Harry comme un être à part, mais il y a parfois des priorités qu’il faut faire passer avant tout le reste. Et celle-là en est une. Le seul moyen de vaincre Voldemort réside dans le sacrifice d’une vie. Mais combien d’autre seront sauvés ? Et combien d’atrocités pourront être évités ou écourtés ?
-Potter aura-t-il le courage d’aller jusqu’au bout ? demanda Rogue.
-Je le pense, en effet, répondit calmement Dumbledore.
-Et quand est-que vous comptez le lui révéler ? s’interrogea Rogue.
-A ce propos, j’ai un service à vous demander, dit subitement Dumbledore, j’aimerais que tout cela reste entre nous jusqu'à ce que le moment soit venu de lui révéler tout la vérité. Je compte sur vous pour accomplir cette tâche qui, je le sais, est délicate. Sachez, Séverus, que j’ai une totale confiance en vous. Ne me décevez pas.
Harry et Hermione furent de nouveau tirés en arrière et se retrouvèrent en compagnie de Rogue assis derrière son bureau et MacGonagall debout à côté de la Pensine. Harry resta interdit. Ce qu’il venait d’entendre l’avait complètement retourné. Hermione l’observa avec le plus grand soin. Elle regardait Harry comme si c’était la dernière fois. Elle se rendit alors compte à quel point elle tenait à lui. Harry tremblait, il avait peur. Une foultitude d’idées lui traversait l’esprit. La perspective d’affronter la mort, le remplit d’effroi. Avant qu’il n’ait le temps de digérer la tragique nouvelle, Rogue remplaça le souvenir par celui contenu dans le troisième et dernier flacon. Il les invita alors à s’approcher de la Pensine. Harry ne voulait pas en savoir d’avantage mais Rogue insista en lui disant qu’il devait aller jusqu’au bout pour comprendre toute la vérité. Hermione lui prit la main pour lui offrir son soutien et pour la dernière fois ils se penchèrent au-dessus de la bassine de pierre et basculèrent en avant. La scène se déroulait sur la tour d’astronomie, la plus haute tour du château. Dumbledore et Rogue se faisaient face.
-Séverus, j’ai une dernière faveur à vous demander.
-Je suis à vos ordres, Albus.
-Vous engagez vous à faire ce que je vais vous demander même si cela va à l’encontre de ce que je vous ai appris ?
-Si c’est votre volonté, je le ferais, assura Rogue.
-Même si vous devez pour cela accomplir un acte ignoble en utilisant un sortilège impardonnable ?
-Où voulez-vous en venir ?
-Répondez d’abord à ma question, insista Dumbledore.
-Je m’engage à accomplir la mission que vous voulez me confier quelle qu'en soit la nature.
-Très bien, alors voilà, quand j’estimerais que le temps est venu, je veux que vous ayez recours au sortilège de la mort contre moi.
-Vous me demander de mettre fin à vos jours ? De perpétrer un meurtre ?
-C’est bien de cela qu’il s’agit. Et vous m’avait donné votre parole, Séverus.
-Mais tout l’Ordre va être contre moi. Je risque de me faire tuer, fit remarquer Rogue.
-N’ayez crainte. Vous reprendrez alors votre rôle d’espion au sein des mangemorts. Vous devez à tout prix protéger cette école et tous ceux qui y travaille. Cela ne sera pas forcément évident mais c’est la lourde responsabilité que je vous confie, Séverus.
-Bien, dit Rogue, puisqu’il en est ainsi… J’espère cependant que ce jour n’arrivera pas…
Harry et Hermione furent pour la troisième fois tirés en arrière et regagnèrent pour de bon le bureau du directeur.