James Sirius Potter : L'Aîné - Saison 1

Chapitre 3 : La Nouvelle Allée des Embrumes

8894 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/01/2024 18:28

Une semaine avait passé depuis la fête d'anniversaire de Harry au Terrier. Depuis, James en avait profité pour passer quelques jours chez ses grands-parents. En effet, lui, Albus, Lily, Rose, Lucy, Hugo, Fred, Roxane et Louis avaient occupé ce que furent jadis les chambres de leurs parents et oncles. Les cousins Weasley adoraient se retrouver. Au cours de cette folle semaine, les adolescents en avaient profité pour se baigner dans la mare près du jardin des Weasley ou pour jouer au Quidditch sur la colline entourée de pommiers les cachant à la vue du moindre passant curieux. Mais depuis deux jours, le séjour était fini et tous les cousins étaient retournés à leurs occupations de l'été. Fred, qui avait l'ambition de reprendre la boutique de son père, était retourné travailler dans celle-ci où ses méthodes de vente et ses idées d'inventions de farces et attrapes faisaient le bonheur des affaires du commerçant, et la fierté du père. Roxane, qui ambitionnait de devenir Médicomage, avait pu obtenir d'Ernie McMillan, un ami de la famille, de faire un stage de trois semaines à ses côtés à Sainte-Mangouste. Albus, était resté chez son grand-père car ils avaient planifié d'aller visiter Paris en empruntant l'Eurostar. Les deux étaient surexcités à l'idée de prendre un "train Moldu qui passait sous la mer". Lily avait invité au 12 Square Grimmaurd sa meilleure amie, Laurie Filmore, une Né-Moldue, et Hugo Weasley. Ensemble, ils avaient pris l'habitude d'aller se promener dans le Londres Moldu. Louis Weasley, quant à lui, était parti chez ses grands-parents maternels en France.




Ainsi, ce matin-là, James était le seul à ne pas avoir de projet particulier. Son ami, Scott Hattaway, lui avait bien proposé de venir dans son manoir en Ecosse, mais James n'y tenait pas particulièrement. Le temps était particulièrement maussade en Ecosse et il comptait bien profiter du soleil radieux qu'il y avait sur Londres avant de passer un an à Poudlard où la pluie, puis la neige seraient son lot quotidien d'octobre à avril. James avait beau chercher, mais le climat, c'était vraiment un des rares points noirs qu'il avait beau trouver en pensant à Poudlard. En effet, même en avançant dans les années, l'école semblait se renouveler sans cesse à ses yeux. Il ne se passait pas un mois sans qu'il ne découvre une salle de classe à l'abandon, un passage secret oublié ou un carré d'herbe confortable au bord du lac. De plus, James était en famille à Poudlard. Bien que Teddy, Dominique, Victoire et Molly avaient déjà quitté Poudlard. Le reste de la famille Weasley y était, donc James ne s'était jamais trop senti dépaysé à Poudlard. La famille Potter-Weasley y était largement représentée et James savait qu'il pouvait compter sur eux. Il sourit nostalgiquement en repensant à ses premiers jours à Poudlard et à son altercation avec Leroy Flint.




C’était un Serpentard rentré à l’école la même année que James. Il était issu d'une famille de Sang-Pur, son grand-père était un Mangemort, mais son père, ancien joueur professionnel de Quidditch au sein des Tornades de Tutshill, s'était détourné peu à peu de sa famille et n'avait pas participé à la deuxième guerre des sorciers. Flint conservait cependant une haine profonde pour les « Sang-de-Bourbe », « Sang-Mêlé », tous les hybrides et surtout envers les Gryffondor. Dès leur premier cours commun, Sortilèges, le Professeur Flitwick (qui prit sa retraite à la fin de leur première année) fit l'appel. Lorsqu'il appela le nom de Potter, il eut un petit couinement réjoui et James leva la main paisiblement, mais il entendit ricaner sarcastiquement quelques rangées devant lui. C'était Leroy Flint. Lorsqu'ils durent faire des groupes pour s'exercer au Wingardium Leviosa, Flitwick appliqua les consignes du Professeur Everett et demanda à ce que les Maisons se mélangent. Flint bouscula tous les Serpentard en attente d'un binôme et se mit avec James. Au bout d'un quart d'heure, ses remarques sarcastiques sur sa famille poussèrent James à bout. Celui-ci donna un coup de genou très bien placé à Flint qui se recroquevilla et lui jeta par réflexe un maléfice cuisant. Le Professeur Flitwick donna ainsi leur première retenue aux deux élèves. Ils passèrent la soirée à astiquer les trophées et entamèrent une relation de haine qui durait encore. Un peu après leur retenue, Leroy Flint jeta un sort au balai de James lors du cours de vol. James n'avait pas de preuves sur la culpabilité de Flint, mais son sourire narquois après sa chute de près de dix mètres et son évacuation vers l'infirmerie avec l'épaule cassée ne fit pas douter James. Il en parla donc à Teddy lorsque celui-ci vint lui rendre visite à l'infirmerie. Teddy rassembla alors les cousins Weasley les plus âgés, à savoir Victoire -alors en 6ème année- et Molly -5ème année-.




Les deux cousines Weasley et Teddy préparèrent donc le courroux de la famille Weasley. James, qui sortait de l'infirmerie après une journée d'observation revenait paisiblement s'installer dans la Grande Salle pour le dîner. A l'autre bout de la salle, Flint était en train de dîner avec ses amis Serpentards : Jens Mulciber, Théophilius Nott et William Warrington qui était en troisième année. Tout semblait se passer normalement lorsque Leroy Flint se leva paniqué en jetant la crème qu'il venait de manger. Il se mit alors à caqueter et faire le poulet debout sur la table. Toute la Grande Salle se mit à désigner le Serpentard du doigt et à hurler de rire. Puis, pour couronner le tout, Leroy se transforma réellement en poulet géant, il se préparait à sortir de la Grande Salle, mais il fut pris en charge par le Professeur Londubat, visiblement très énervé et cherchant les responsables à la table des Gryffondor. Mais la lettre que Leroy avait reçu de Teddy pendant sa convalescence était lourde de sens. Teddy lui expliqua qu'il venait de subir l'une des expériences des Farces pour Sorciers Facétieux, qu'à chaque fois que Leroy se comporterait de manière lâche avec James, la famille Weasley serait présente pour venger leur cousin. Leroy voulut montrer la lettre de Teddy au Professeur Pritchard, qui enseignait la Métamorphose et était Directeur des Serpentard, mais Pritchard n'y lut qu'une lettre écrite par Leroy lui-même expliquant qu'il était fou, paranoïaque et qu'il faisait tout pour se rendre intéressant. Pritchard estima que cette curieuse lettre était due au choc qu'avait subi Leroy et ne le sanctionna pas.




Cependant, James, fort de la protection que lui accordaient Teddy et ses cousines, continua de lancer des remarques cinglantes à Flint chaque fois qu'il en avait l'occasion. Les deux élèves se détestaient et cherchaient toujours à nuire à l'autre. Au fil des années, leur rivalité avait augmenté en intensité, notamment à cause du Quidditch. Dès leur deuxième année, les deux ennemis avaient été acceptés dans l'équipe de Quidditch de leur maison. James au poste de Poursuiveur. Flint au poste de Gardien. Et dès leur 6ème année, les deux furent nommés capitaine de leur équipe. Pour sa première année de capitanat, James avait vaincu les Serpentard contre qui il n'avait perdu qu'en 4ème année, mais s'était incliné de peu face à Serdaigle qui remportait la coupe pour la 9ème fois d'affilée. Il avait notamment raté le pénalty de l'égalisation pour Gryffondor et s'en voulait encore. Depuis, il s'était promis de gagner la Coupe pour sa dernière année. Il prévoyait déjà des plans de jeux sophistiqués sur des parchemins éparpillés partout sur son bureau. Cette année de Quidditch serait difficile, il devait faire face au départ de son attrapeur : Andrew Higgins, qui venait de terminer ses études et était très doué. Il ignorait qui il allait sélectionner, bien que son meilleur ami, Scott Hattaway se soit déjà montré intéressé par la place.




Mais, une fois de plus, James constata qu'il s'était trop vite perdu dans ses pensées. Il réfléchit alors à quelque chose à faire du reste de son été. Son regard s'attarda alors sur une photo posée sur sa table de nuit. La personne qu'elle représentait essayait maintenant de se cacher du cadre, depuis qu’Albus avait ensorcelé la photo pour faire apparaitre des furoncles sur le modèle, mais on distinguait toujours une grande partie de ses longs cheveux bruns. C'était la petite amie de James, depuis la fin de l'année scolaire précédente : Nancy Frobisher. C'était une Poufsouffle de la même année que James. Ils s'étaient rencontrés lors de la Chasse aux Œufs Géante que le Professeur Everett avait organisée pour Pâques. Tous les élèves souhaitant y participer devaient mettre leur nom dans une vieille coupe en bois. Et la Coupe de Feu faisait sortir les morceaux de parchemin, deux par deux. James s'était donc retrouvé en binôme avec Nancy. Ensemble, ils avaient parcouru le parc de Poudlard, résolu les énigmes pour trouver les douze œufs dorés avant les autres. Lassés, ils avaient fini par abandonner la course au sixième œuf. Rose qui était en binôme avec un Serdaigle avait déjà réussi à trouver les cinq premiers. James passa donc le reste de l'après-midi à faire le tour du lac avec Nancy. Et à la fin de la journée, lors du Bal récompensant les vainqueurs qui n'étaient autres que Rose et le Serdaigle, qui gagnèrent quasiment leur poids en chocolat de chez Honeydukes, il fut tout logique pour James de se pencher vers elle lors des slows et d'embrasser la jolie brune.




En repensant à elle, James eut une idée. Nancy vivait au Sud de Londres avec sa mère sorcière et son père Moldu. Il saisit donc sa plume et un morceau de parchemin et se mit à écrire frénétiquement.




Ma chérie,


Je sais que tu t'ennuies tout autant que moi chez tes parents. Pour ce qui sera peut-être nos dernières vacances, avoues que ça ne le fait pas du tout. Si tu me rejoins dès le 10 août au Chaudron Baveur où je compte passer une semaine, je te promets qu'on se souviendra de notre dernier été en tant qu'élèves de Poudlard. J'attends ta réponse avec impatience. Tu me manques énormément.


James




Il glissa le parchemin dans une enveloppe qu'il attacha à la patte de Zazou, son hibou grand-duc fauve. Il avait été baptisé ainsi par Albus et Lily qui étaient allés voir un dessin animé côté Moldu avec la tante Hermione, pendant la première année de James à Poudlard. Les enfants en avaient été enchantés et ne cessaient de maudire Scar le tyran et avaient chanté les chansons du dessin animé pendant de longs mois, si bien que Ginny écrivait à James qu’elle songeait sérieusement à “oublietter” ses deux cadets. Et c’est tout naturellement que, lorsque Harry et Ginny récompensèrent James de son passage en deuxième année à Poudlard, en lui faisant cadeau d’un hibou, les deux cadets proposèrent instantanément Zazou comme nom de baptême. James regarda le hibou s’envoler par sa fenêtre. Elle donnait sur la rue Moldue, il pouvait les observer déambuler, mais ceux-ci ne pouvaient le voir. Sa maison n'était visible de la rue que par les personnes à qui Harry avait donné l'adresse. Il descendit donc dans la cuisine en espérant pouvoir se passer les nerfs sur son frère ou sa sœur en attendant la réponse de sa dulcinée. Et en arrivant dans la cuisine, il tomba sur Lily, Hugo et Laurie Filmore qui se faisaient préparer le goûter par Cosy, leur elfe de maison. Ils levèrent tous les yeux vers James. Hugo lui sourit aimablement (il avait toujours voué un culte à James) :




-James ! Cosy nous prépare des pancakes ! Tu te joins à nous ?




James acquiesça d'un geste de la tête et se tourna vers sa sœur. Au cours de l'été, elle avait encore considérablement changé. Son village s'était allongé, ses taches de rousseur s'étaient légèrement estompées, elle avait pris cinq bons centimètres et était désormais à peine un peu moins grande que James. Son corps avait également encore pris des formes, et il comprenait désormais pourquoi beaucoup de garçons à Poudlard tournaient la tête lorsqu'ils la croisaient. A la vue du sourire rayonnant qu'elle lui envoya, il oublia son idée de lui faire une farce et il s'assit à côté d'elle. Ce fut Laurie, qui d'habitude était peu bavarde qui prit la parole en premier. C'était une jeune fille métisse -sa mère est originaire d'Inde- joliment potelée avec une crinière de cheveux noirs bouclés. En contraste avec sa peau mate, on pouvait discerner deux grands yeux gris qui lui donnaient un air à la fois mystérieux et inquiétant. Malgré le teint mat de ses joues, James ne put s'empêcher de les voir rougir lorsqu'elle s'adressa à lui :




-Dis James, tu as une idée du futur attrapeur pour l'année prochaine ?




-Oui, répondit celui-ci, mon pote Scott, tu le connais ? Il pense qu'il va passer les tests, je l'ai déjà vu jouer et je peux te dire qu'il est impressionnant sur son balai.


-Tu ne sais pas si d'autres personnes vont faire les tests ? demanda Laurie en rougissant de plus belle, tandis que Lily semblait plus concentrée que jamais sur la conversation.


-Oh non, je ne sais pas. Mais j'espère qu'il y en aura d'autres. Il faut que Scott soit mis en compétition. Et je préfère sélectionner mon meilleur ami à la loyale. Je n'ai pas envie que l'on crie au scandale.


-Ce que tu es parano James ! lança précipitamment Lily. Alors pour toi, si un proche rentre dans ton équipe, tu penses vraiment que les gens crieront au scandale ?


-Vous, je sais très bien que non. Vous avez toujours été nos meilleurs supporters, ajouta James avec un sourire aimable. Mais vous savez tous de quoi sont capables les Serpentard, ou même les Serdaigle.


-C'est bizarre que lorsqu'on parle de Quidditch, les Poufsouffle soient toujours oubliés, remarqua Hugo en pouffant de rire.


-Cette Maison, c'est le vide incarné au Quidditch, ricana Lily.


-Je ne les ai jamais vus marquer le moindre but, surenchérit Laurie.




James se joignit à leurs rires et ils passèrent un bon quart d'heure à se remémorer des plus beaux ratés de l'équipe de Poufsouffle dont la dernière victoire de la Coupe datait de la troisième année de Teddy et qui peinait à se reconstruire depuis. Bientôt, Cosy leur apporta un plat rempli de pancakes, accompagnés d'une assiette de bacon, de tomates cerise et de sirop d’érable et autres confitures pour ceux qui préféraient les sucrer. Il commençait à disposer le tout dans des assiettes. Hugo, qui était aussi glouton que son père, s'en léchait déjà les babines. Il se jeta immédiatement sur l'assiette que lui tendait Cosy, le remercia et plongea la tête dedans mettant fin à toute conversation. Lily le regardait avec dégoût, tandis que Laurie le regardait avec un petit sourire en coin. James savait que Laurie était très maternelle avec Hugo, qui manquait très souvent de tact et avait souvent l'innocence d'un enfant de huit ans, même dans des situations risquées. Ainsi, lors de sa première année, Hugo avait voulu suivre James qu'il avait vu sortir de la salle commune un soir. Il se retrouva alors nez à nez avec Peeves qui lui «proposa gentiment de l'aider». Hugo accepta et Peeves le mena tranquillement dans plusieurs couloirs, jusqu'à l'emmener ... Devant les appartements personnels du Professeur Londubat, le seul Professeur qui semblait pouvoir contrôler Peeves pour une raison inconnue. Hugo reçut alors une retenue atroce. Le professeur de botanique lui avait demandé de déverser de l'engrais dans l'immense plantation de Minbulus Mimbletonia de Poudlard. L'odeur de la bouse de dragon, combinée à l'Empestine jetée régulièrement par les plantes avaient privé Hugo d'odorat pendant une semaine. Il s'était également attiré les railleries de tous les Gryffondor, surpris par sa naïveté à suivre Peeves. James sourit à son tour en regardant son cousin se goinfrer, puis il termina son assiette et remonta dans le salon.




Là-haut, sa mère terminait un article pour la Gazette. En entendant James rentrer, elle leva les yeux vers lui :



-Ah, c'est toi ! Papa devrait nous le confirmer ce soir, mais apparemment Benjamin ne voit pas d'inconvénient à t'emmener avec lui en mission ce mois-ci.


-Wouah super ! s'exclama James.




Il avait parlé en prenant un air faussement enjoué, que Ginny -à qui rien n'échappait- remarqua. Elle haussa le sourcil pour que James en dise plus.




-Heu ... Ben ... bafouilla celui-ci. Tu sais, avec tout ce que raconte Papa sur son travail, je me demande si Auror est vraiment un métier d'avenir.


-Lorsque ton père avait l'ambition de devenir Auror, le Ministère était aux mains d'incompétents qui le traitaient de fou. Désormais, il est aux mains d'incompétents, mais pour qui le nom de Potter a encore une signification, lança Ginny d'un ton cassant.


-Je n'ai jamais manifesté le désir d'être pistonné ... Et puis, j'en ai assez d'être comparé à Papa, j'hésite de plus en plus à suivre une autre voie, il ajouta dans un souffle : et j'ai demandé à Nancy de passer le reste de l'été avec moi au Chemin de Traverse. Je voudrais aller au Chaudron Baveur la semaine prochaine, et après, je ne sais pas ce que je lui proposerai.




Ginny lui sourit à l'évocation de sa petite amie puis reprit un ton sérieux :




-Tu sais James, personne n'aime être comparé. Encore moins avec un sorcier tel que ton père. Mais Auror est la voie qui t'as toujours plu. Je ne me trompe pas n'est-ce pas ?


James acquiesça.




-Moi aussi, à ton âge, on me présentait comme : « la petite amie de l'Elu » ou « la dernière Weasley », alors j'ai percé. Dans une autre voie que celle de ton père, mais je me suis faite un nom. Alors qu'à la base, je ressentais un peu la même chose que toi. Je pense que du moment qu'une voie te plait, tu dois foncer, les gens parleront toujours. C'est malheureusement le propre de l'être humain. Et puis, je vais encore te bassiner avec ça, les gênes que tu as reçu de tes parents, feront que tu donneras toujours le maximum pour te faire ton propre nom. Même si dans ton cas, c'est un prénom que tu dois te faire, ajouta-t-elle avec un sourire narquois.




-Un second prénom plutôt, ironisa James qui souriait désormais, Grand-Père aussi était connu. Malgré lui, malheureusement.


Le sourire de Ginny s'abaissa, et elle continua :




-Nous aussi, on aime t'avoir pendant les vacances. Même si te voir tourner comme un Botruc à la recherche d'une bouse de dragon m'inquiète un peu. Si tu veux, tu peux passer ta semaine au Chaudron Baveur avec Nancy. Et ensuite, tu peux revenir ici avec elle, jusqu'à la fin de l'été. Tu peux même faire venir Scott et Alice. Alice et Nancy pourront dormir dans la chambre d'amis et Scott partagera la chambre avec toi. Parfaitement James, chambre à part pour toi et Nancy ! conclut-elle d'un ton sévère.




James sourit d'un air dégoûté, la proposition de sa mère était tout de même assez alléchante, mais un problème subsistait :


-mais M'man, mon stage ...


-Si tu tiens vraiment à le faire, répondit-elle, je pense que ça arrangerait encore plus Benjamin de ne te prendre qu'à mi-temps à ton retour du Chemin de Traverse. J'en parlerai à ton père ce soir.




James lui promit de réfléchir à cette éventualité, il allait partager le reste de son été entre sa petite amie (si elle daignait répondre), ses meilleurs amis, et le métier qu’il avait ambitionné jusqu’à il y a peu de temps encore, ce serait l’occasion parfaite de se faire une idée de ce qu’il souhaiterait faire après ses ASPIC. Il laissa Ginny terminer son article et remonta vers sa chambre. Il s'allongea sur son lit et attendit patiemment, réfléchissant aux endroits où il pourrait emmener Nancy. Vers 17 heures, Zazou était revenu et claquait du bec à la fenêtre de James. Il ouvrit précipitamment l'enveloppe en oubliant de donner des graines au pauvre hibou qui se mit à hulluler bruyamment sur un ton de reproche. James lui lança un Maléfice de Mutisme et celui-ci vint se poser sur son épaule et lui donna un grand coup de bec dans la tempe.




-Zazou ! Espèce d'idiot, tiens, prends en autant que tu veux ! Mais ne refais plus jamais ça, ordonna James.




Le hibou se posa à côté du tas de graines que James lui avait versé sur son bureau, hulula joyeusement et se mit à picorer en silence. James put enfin lire la lettre :




Mon ange,


Quelle superbe idée tu as eue ! Je serai au Chaudron Baveur, le 10 août à 9 heures pour prendre le petit-déjeuner avec toi. Tu m'as manqué énormément. Je suis partie en France avec mes parents. Nous avons visité la Charente, je peux te dire que j'ai compté les jours qui nous séparaient. Je ne connais pas d'endroit plus barbant. J'ai tout de même pensé à te rapporter un petit quelque chose ! A part la semaine au Chaudron Baveur, quelles sont les idées que tu proposes ??


Je t'aime,


Ta Nancy




A la vue de la réponse de Nancy, James explosa de joie. Dans trois jours, il la retrouverait pour une semaine qui s'annonçait exceptionnelle. Il commença donc à songer aux affaires qu'il prendrait et passa les trois jours restants à rêvasser dans le vide, indifférent aux sourires narquois de ses parents, de sa sœur, de son cousin et de leur amie.





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Il était neuf heures moins le quart. James attendait, assis à une table dans la salle du Chaudron Baveur. Pour l'été, Hannah Londubat avait mis le paquet sur la décoration. La sol de la salle était recouvert de gazon et le tour du long bar était recouvert de sable. L'ambiance sonore rappelait le bruit des vagues, chaque table était munie de parasols, et plusieurs chaises longues étaient placées dans toute la salle.




James était assis à une table et discutait avec Hannah et Neville Londubat, qui aidait sa femme pendant l'été. Alice et Franck étaient partis en vacances chez le cousin irlandais de leur mère : Ciaran Abbott. D’ordinaire, quand ils étaient au Chaudron Baveur, les enfants Londubat avaient pris l'habitude de quitter l'auberge au petit matin et de passer la journée à déambuler dans le Chemin de Traverse. Le magasin Weasley était un de leurs points d'attaches et ils avaient leurs habitudes dans l'arrière salle.




James écoutait Neville qui, depuis une demie heure (James était arrivé en avance pour pouvoir discuter avec Neville et Hannah avant que Nancy ne le rejoigne), racontait des anecdotes hilarantes sur la famille de James qu'il avait fréquenté à Poudlard. Neville était vraiment un autre homme en dehors de son métier.




-Et ton oncle avait fini par arrêter tous les tirs des Serdaigle ! expliquait Neville, qui parlait avec nostalgie de la carrière de joueur de Ron.




Apparemment, Ron s'avérait être un excellent joueur, mais sa pression lui faisait rater tout ce qu'il entreprenait. Mais lorsqu'il se reprenait, il était l'un des meilleurs gardiens que le Professeur Londubat ait vu à l'œuvre.




-Moi, je me souviens que Poufsouffle avait gagné Gryffondor lors de notre troisième année, remarqua Hannah avec un sourire ravi.


-Harry était tombé de son balai pendant que Diggory avait attrapé le Vif d'Or. Les Détraqueurs étaient rentrés sur le terrain, rétorqua Neville.


-Oui ... Diggory, le seul qui apportait un peu de gloire à notre modeste maison, dit Hannah dans un souffle.


-J'ai entendu cette histoire, avoua James. Ça avait l'air d'être un sorcier très doué.


-Oui, immensément doué même. Il a été l'un des premiers morts de la deuxième guerre. Il a été un exemple pour beaucoup d'entre nous qui se sont lancés dans la résistance à Voldemort, affirma Neville.


-C'est fou tout ce que ce Voldemort à détruit, remarqua James. Je ne sais pas si c'est à cause de mon entourage qui, dans sa totalité, l'a combattu, mais même lorsqu'on parle de Quidditch, on en revient à parler de ses méfaits.


-C'est vrai, concéda Hannah, mais je pense qu'en parler permettra d'oublier le plus tard possible. Mais on finira toujours par oublier, et l'histoire se répétera. Elle se répéte un peu déjà. Il n'est pas rare que quelques piliers de comptoir se traitent de « Sang-de-Bourbe » où m'insultent de stupide "Sang-Mêlé écervelée". Heureusement, ta mère m'a appris une technique infaillible : Le Chauve-Furie.




James sourit à l'évocation du sortilège signature de sa mère, qu'elle avait également transmis à la petite Lily qui se plaisait parfois à lui jeter.


-Il est vrai que c'est un sort redoutable ! confessa Neville. J'en ai malheureusement fait l'expérience avec une tenancière de bar capricieuse, confessa-t-il avec un sourire, il jeta un coup d'œil vers la cheminée du bar et continua à s'adresser à James en souriant : -Ah, nous allons te laisser, je crois que ton « amie » vient d'arriver. Je n'en reviens toujours pas que tu ne viennes jamais pour nous voir à NOUS, dit-il en feintant un air boudeur.




Et il se retira. Hannah le suivit, mais avant de se retirer avec Neville, elle se tourna vers James :




-Au fait, pour la chambre double, c'est cadeau. C'est assez calme en ce moment, et puis ton père m'a rendu service en venant séparer une bagarre l'autre soir. Depuis, la peur des Aurors fait que les piliers de bar se font plus discrets.


-Non, Tante Hannah ! Je t'ai déjà dit que c'était normal pour moi de payer, insista James.


-Tu n'auras qu'à régler les repas et les boissons que vous prendrez ici, les premières sont offertes, par contre, lui dit-elle avec un clin d'œil. Ah, et Alice rentre de chez mon cousin irlandais la semaine prochaine. Elle en a profité pour aller voir un certain Owen, dit-elle en faisant semblant de glousser.




Elle se retira et James, bizarrement, ne trouva pas cette anecdote si drôle. Il n'appréciait pas Owen Finnigan. Il se tourna vers l'autre bout de la salle. Nancy avançait en traînant derrière elle une grosse valise. James se leva, se précipita vers elle et l'enlaça, celle-ci surprise par la force de James lâcha sa valise et lui offrit un baiser très langoureux.




-La semaine commençait très bien, pensa James.




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Trois jours étaient déjà passés très vite. James s'était réveillé chaque matin aux côtés de Nancy. Tous les matins, il répétait le même rituel. Il se réveillait discrètement, marchait sur la pointe des pieds jusqu'à la salle de bain, faisait couler lentement l'eau et se brossait les dents en silence. Puis, il se glissait à nouveau dans le lit, et commençait à caresser les cheveux de sa dulcinée. Une fois que celle-ci se réveillait, ils s'échangeaient un baiser passionné et se préparaient pour la journée qui les attendait. Durant ces trois jours, James et Nancy déjeunaient au Chaudron Baveur, puis ils partaient sur le Chemin de Traverse. En trois jours, ils avaient déjà fait le tour de toutes les boutiques et dépensé de nombreux Gallions pour acheter toutes sortes de choses aussi futiles les unes que les autres. Cela allait des paires de chaussettes avec leurs visages brodés dessus, en passant par une séance de shooting photo, ou bien une virée dans une calèche tirée par des licornes.




Mais désormais, James n'avait plus d'inspiration concernant ce qu'ils feraient le reste de leur semaine. Plongé dans ses réflexions pour savoir ce qu'il ferait aujourd'hui, il fut surpris par Nancy qui venait de se réveiller et qui se tournait vers lui. James fut paniqué à l'idée de voir la tête de sa petite amie lorsqu'elle sentirait l'haleine de James de bon matin. Lily en avait d'ailleurs plaisanté récemment en disant que l'oncle Georges s'était inspiré de l'haleine de James au réveil pour inventer les Réglisses d'Eurk le Crasseux. James repoussa alors instinctivement sa petite amie qui poussa un petit gémissement de surprise. Cependant, au grand soulagement de James, elle n'insista pas et se dirigea vers la salle de bain pour se préparer. James la suivit et se brossa les dents, puis il attendit que son amie finisse de se les brosser à son tour. Et il l'embrassa. Celle-ci se mit à éclater de rire au beau milieu de leur baiser. James la regarda d'un air outré.




-C'est pour ça que tu m'as repoussé ce matin ? demanda Nancy.


-Pour ça quoi ? demanda James à son tour.


-Mon haleine matinale, je te trouvais très courageux d'affronter ça, avoua Nancy.




James éclata de rire à son tour, tandis que Nancy se reprenait.


-Mais c'était ça alors ? Je suis désolée de t'avoir imposé ça


-Non, pas du tout, en fait, Nancy, il faut que je te dise, chaque matin, j'ai pour habitude de me réveiller avant toi, pour me laver les dents avant de te réveiller. Et ce matin, je ne l'avais pas fait, je ne voulais pas que toi tu affrontes ça ... Sinon, je n'ai aucun problème avec ton haleine matinale. Même à ce niveau-là, tu es irréprochable ! assura James.




Nancy riait désormais aux éclats. Elle se jeta alors sur James et l'embrassa. James ignorait combien de temps ils restèrent dans la salle de bain. Mais lorsqu'ils descendirent, Hannah les regardait avec un sourire narquois. James rougit en croisant le regard d'Hannah et prit d'une main le plateau de petit déjeuner qu'elle lui tendait. De l'autre main, il lui tendit un Gallion et se dépêcha de partir rejoindre Nancy avant que Hannah ne lui rende la monnaie. Le déjeuner se passa paisiblement, et lorsqu'ils eurent terminé. James fixa Nancy et lui dit :




-Chérie, très honnêtement, je ne sais pas ce qu'on pourrait faire. Je crois qu'on a fait le tour du Chemin de Traverse, se désola James.


-Hum, en fait, j'ai ma petite idée depuis le début, mais tu semblais avoir tellement bien prévu ton emploi du temps, que je me disais que je n'avais pas trop mon mot à dire. Cela me rassure de voir James Potter faiblir, lui dit Nancy d'un air narquois.


-Faiblir ? Moi ? Tu es bien placée pour savoir que ce mot n'existe pas dans mon vocabulaire -elle devint écarlate-. Mais quelle est ton idée ?


-L'Allée des Embrumes, ton père et ton oncle ont fait fermer la plupart des boutiques douteuses. Ils se sont aperçus que la plupart des produits étaient des produits de contrebande importés illégalement d'Egypte. Il y a peu, l'Allée des Embrumes est redevenue vivable, et une connaissance de ma mère a ouvert un centre de bien-être magique. On peut passer la journée à se prélasser dans des bains d'eau de source magique avec toutes sortes de vertus : lutte contre l'âge, redynamisation des articulations, bronzage, c'est toi qui choisis ce que tu veux que ton bain t'apporte. Et puis, il y a toutes sortes de bains moussants, de jets d'eau et de bulles relaxantes, énonça Nancy toute excitée.


-Le genre de centre où ma Grand-Mère va, remarqua James d'un ton bougon.


-Au moins, tu n'auras d'yeux que pour moi, lui dit Nancy en lui faisant un clin d'œil. A moins que les sorcières d'âge mur, toutes fripées ne t'attirent.




James se résigna et accepta. Après tout, ça ne coûtait rien d'essayer. Bien que sa bourse de Gallions avait considérablement diminué, il bénissait d'ailleurs Hannah de lui avoir offert la chambre pour la semaine, sinon il ne serait jamais rentré dans son budget. James et Nancy se dirigèrent donc vers l'Allée des Embrumes, immédiatement après être entré dans la rue, James vit que celle-ci avait beaucoup changé. Il se souvient s'y être aventuré alors qu'il avait huit ans, il avait pris Albus et Lily dans son aventure. La rue était très glauque, les bâtiments avaient des devantures s'étendant quasiment sur toute la largeur de la rue, ce qui donnait au passant un fort sentiment d'oppression et l'impression que même les rayons du soleil ne venaient jamais s'aventurer dans cette allée. Toutes sortes de sorciers peu communs déambulaient dans cette rue à la recherche de produits aussi douteux que leur apparence. Une sorcière édentée leur avait même tendu un plateau rempli de ce qui semblait être des ongles humains. Désormais, l'Allée des Embrumes s'était séparée des larges devantures, ce qui faisait que la rue profitait désormais des rayons du soleil sur toute sa largeur. Des plantes avaient été disposées tout le long de la rue, et cette rue semblait maintenant un repaire pour les jeunes sorciers stylés et chics. De nombreux bars aux couleurs criardes avaient ouvert. Ils se distinguaient du classicisme du Chemin de Traverse par leurs enseignes aux couleurs éclatantes, jusqu'au mobilier en terrasse qui était de toutes les couleurs. De nombreux sorciers occupaient d'ailleurs ces tables en terrasses. Ils étaient tous d'une propreté et d'un goût vestimentaire irréprochable, ce qui contrastait avec les précédents occupants de cette rue. Ils avaient tous un verre à portée d'eux, rempli de liquide de couleurs aussi improbables que le mobilier de ces bars. Des cocktails qui semblaient aussi compliqués que les clients. James, trop occupé à contempler les occupants du bar « L'indigo » qu'ils venaient de dépasser, faillit se renverser contre un de ces sorciers sophistiqués. Celui-ci était jeune, il devait avoir seulement un ou deux ans de plus que James, mais il était vêtu d'une robe habillée à rayures bleu marine et blanche, d'un chapeau couleur saumon et sous son nez se dessinait une fine moustache tentant de le faire vieillir considérablement. James se répandit en excuse, le sorcier hocha la tête pour montrer qu'il les acceptait, mais ne lui adressa pas l'ombre d'un sourire et il continua sa route.




-Le seul ennui, c'est que les nouveaux occupants de l'Allée des Embrumes sont ... prétentieux, avoua Nancy.


-J'ai remarqué ça. Qui sont-ils ?


-Des jeunes sorciers actifs. J'ai lu un article sur leur groupe social dans la Gazette. Ils ont, pour la plupart, décroché des postes très bien payés au Ministère, à Gringotts, où ont ouvert leur bar. Ils en ont marre du classicisme du Chemin de Traverse et se démarquent par leur style et leur art de vivre qui diffère des canons de la société sorcière. Ils sont assez détestables face à ceux qu'ils considèrent comme ringards, expliqua Nancy.


-Promets-moi de me soumettre à l'Imperium si je deviens comme ça, dit James en souriant.


Nancy pouffa à son tour. Arrivés au milieu de l'allée, ils se tenaient devant un grand bâtiment de granite rose où était écrit en lettre d'or :




Bains-Douches de Didier Célestin


Le savoir-faire français au service de votre corps




-WOUAAAH ça a l'air magnifique ! S'extasia Nancy.


-Un peu trop efféminé le bâtiment, non ? remarqua James.


-C'est à l'image du quartier, contra Nancy. Allez, on y va, je te paye même l'entrée.


-Hors de question, rétorqua James, c'est moi qui t'ai invitée à venir passer cette semaine. Mais Nancy ne lui laissa pas le choix et James ne put s'empêcher de constater avec culpabilité, que ça arrangeait fortement ses affaires. James et Nancy se hâtèrent donc de se mettre en maillot de bain et James suivit Nancy qui lui indiquait la direction : SAUNA. Nancy le guida vers une petite salle où était disposé un chaudron rempli de pierres incandescentes. Elle lui fit signe de s'asseoir sur une sorte de banc surélevé. Elle s'assit près de lui et se tourna vers lui :




-Fais attention, il va faire chaud !




James n'eut pas le temps de rétorquer en posant une question qu'elle lança un faible Aguamenti dans le chaudron. Immédiatement, une fumée violette -de la vapeur, pensa James- s'échappa du chaudron et une chaleur intense envahit toute la pièce. James transpirait en abondance, et il sentit d'innombrables gouttes de sueur perler tout le long de son corps. Il avait du mal à respirer et ne pouvait plus parler. Il voulait crier sur Nancy, lui demander si elle voulait le tuer. Pourtant, elle semblait très à l'aise. Elle lui souriait paisiblement, bien qu'elle soit en sueur elle aussi, elle n'avait pas de mal à respirer et pouvait lui parler :




-C'est impressionnant au début, mais ça détend ! Les Moldus adorent ça, Papa nous y a amené un jour avec Maman, côté Moldu, c’est le même principe.



Et James dut admettre qu'au bout de plusieurs Aguamenti, le sauna paraissait plus agréable. Il put enfin respirer pendant que la vapeur emplissait remarquait la pièce, et il remarqua qu'à chaque Aguamenti, une odeur différente était vaporisée dans la salle. Il y avait des parfums de fleurs dont James ignorait les noms, mais il put discerner un parfum de lavande, de fraise, d'ananas, ou même de pêche. Et il dut admettre que c'était agréable. Au bout d'une bonne demie heure, Nancy le prit par la main et l'entraîna dehors, il transpirait toujours abondamment et elle le conduisit devant une petite baignoire pour deux personnes, creusée dans le sol. Elle le poussa dedans sans ménagement et James hurla sans s'arrêter tant l'eau était glacée. Mais lorsqu'il eut fini d'hurler, il s'aperçut que c'était réellement vivifiant. Et il observait Nancy se prélasser tranquillement dans l'eau.




Ils passèrent le reste de l'après-midi à alterner entre des massages relaxants et des bains aux vertus diverses. James voulut un bain -soit disant plébiscité par les sportifs- rendant les muscles plus toniques, il en demanda un aux vertus cicatrisantes -le Quidditch laissait des traces- et enfin, il en prit un avec Nancy qui avait des vertus euphorisantes. Et en effet, cela faisait de l'effet. Ils passèrent une heure sans s'arrêter de rire et le sorcier de l'accueil qui était venu les chercher car le centre allait fermer, et qui pour le coup riait moins, leur avait cependant assuré qu'une heure de rire était le plus intense des sports de la journée. Mais James songea qu'avec son air d'éternel pincé, il n'avait pas dû souvent rire dans sa vie. Lorsqu'une fois sortis, il exposa son anecdote à Nancy, celle-ci hurla de rire -les eaux magiques continuaient de faire effet jusqu'à deux heures après le bain-, et c'est dans la joie et la bonne humeur qu'ils se rendirent au magasin de Georges Weasley où ils devaient partager un dîner avec Angelina, Georges, Fred et Roxane, qui les rejoindrait en sortant de son stage à Sainte-Mangouste. Ils sonnèrent donc à la porte de la maison adjacente à la boutique Weasley Ils furent d'abord accueillis par Angelina qui sortait de la douche et portait sur sa tête des bigoudis pour faire friser ses cheveux crépus. Les deux hôtes éclatèrent de rire à la vue de la tante de James et celle-ci les regarda d'un air défait :




-Que ... James, Nancy ! Vous avez bu ? demanda-t-elle.


Mais James avait le souffle trop coupé à force de rire et il ne put se résoudre qu'à lui faire la bise pour la saluer en guise de réponse. Nancy se contenta de serrer une main rendue tremblante par ses éclats de rire à Angelina. La bise n'était pas très courante en Angleterre, mais chez les Weasley, elle avait été popularisée par la tante Fleur qui saluait toujours de cette façon si affectueuse. Angelina les mena jusqu'à l'escalier qui menait à l'étage de la salle à manger. Arrivés au pied de l'escalier, elle se tourna vers eux et leur lança d'un ton empli de reproches :




-Vous savez, nous avons du Whisky Pur-Feu ici, vous n'aviez pas besoin de dépenser vos Gallions et de vous ridiculiser devant les passants.


-M...M...Mais Tante... Angelina, balbutia James, encore secoué par des éclats de rire, Nous n'avons pas ... bu ...


-NOUS ... SOMMES ... ALLES ... AUX BAINS ... DOUCHES ... ET ... ON ... A ... PRIS ... UN BAIN EUPHORISANT ! coupa Nancy qui parlait d'une voix forte et hachée pour ne pas se laisser emporter par ses éclats de rire.




Le visage d'Angelina s'éclaira de nouveau, elle adressa à ses hôtes un sourire de résignation. Elle commença à monter les escaliers mais fut interrompue dans sa marche par Georges qui avait observé la scène du haut de l'escalier.




-Un bain euphorisant ? Aux nouveaux bains douches de l'Allée des Embrumes ? Il faut que j'aille y jeter un coup d'œil. Tu as vu ça Fred ? demanda-t-il à son fils qui était sur ses talons. Ça a l'air plus efficace que les sortilèges d'Allégresse que nous mettons dans notre Elixir du Niais.




Fred approuva d'un hochement de tête et souriait à son cousin. Ils montèrent s'installer dans la salle à manger où l'apéritif était déjà servi. Georges leur amena une potion qui visait à limiter les effets de l'euphorie.




-L'avantage quand on tient une boutique comme la nôtre, c'est qu'on a à peu près les remèdes à tous les maux, avoua Fred avec un sourire.


-Comment se passe ton stage, Fred ? lui demanda Nancy.


-C'est super. En fait, je ne peux pas vraiment parler de stage, c'est vraiment un plaisir. Je baigne dans la boutique depuis tout petit. Papa m'a appris les méthodes de vente, je connais déjà les produits donc c'est beaucoup plus facile, et puis j'essaie de donner de nouvelles idées concernant les produits. Je suis en train de chercher à étendre le rayon de la Poudre d'Obscurité Instantanée du Pérou pour pouvoir l'utiliser en extérieur, par exemple. Enfin, je ne chôme pas, ajouta-t-il avec un sourire.


-Tu as une haute opinion de toi Freddy, lui lança son père avec un sourire moqueur. En tout cas, tu as intérêt à maîtriser la gestion d'une boutique du bout des doigts, je commence à me faire vieux -un sourire se dessina sur son visage-, et puis ... Avant, enfin tu sais, ton oncle -son visage s'était rembruni et il baissait les yeux-, avant tout ça, on prévoyait d'ouvrir un magasin à Pré-Au-Lard. En plus, Zonko va bientôt arrêter. Tu pourras peut-être gérer le magasin de Pré-Au-Lard, mais il faudra encore faire des progrès.




Fred sourit à l'idée de cette perspective. C'était son rêve depuis tout petit d'accompagner son père dans ses affaires. Angelina regardait son mari et son fils avec un sourire attendri. Mais sa voix était plus tranchante lorsqu'elle prit la parole :




-Tu ne penses pas vouloir faire un travail plus utile à la société ? demanda-t-elle à son fils. Je ne critique pas ce choix, mais avec tes capacités, tu pourrais apporter tellement plus, ton oncle Harry, par exemple ...


-Serait ravi de me voir rejoindre le Bureau des Aurors, je sais M'man, tu me le dis tout le temps, ça ne m'intéresse pas et je veux faire quelque chose qui me plait, la coupa Fred.


-Mon père a toujours trouvé que la Boutique de Georges et l’Oncle Fred -James se glaça en évoquant le Weasley qu’il n’avait pas eu la chance de connaître, il savait que son oncle avait toujours eu du mal à parler de son jumeau décédé, et en effet, lorsqu'il l'observa, Georges avait serré ses paupières très fort, comme pour encaisser un choc très violent-, avait fait un travail très important pendant et après la guerre. Mon père dit que donner du rire aux gens est l'une des choses les plus importantes dans toute période, guerre ou non, ajouta-t-il d'une voix égale.




Georges lui sourit :




-Ton père a toujours été mon beau-frère préféré !


-Normal, c'est le seul, répliqua James avec un sourire.


-Tu te trompes, il y a aussi Hermione, persifla Georges.




Et cette fois, nul besoin de bain euphorisant, toute la table éclata de rire. Lorsqu'ils s'arrêtèrent de pouffer, ils entendirent des bruits de pas dans les escaliers. Roxane semblait être revenue de son stage. Elle rentra dans la salle à manger. Elle était encore vêtue de sa tenue de Médicomage stagiaire : une longue robe blanche avec une baguette et un os entrecroisés.


-Je suis épuisée, dit celle-ci, et j'ai très faim, rajouta-t-elle alors que ses gargouillements d'estomacs avaient résonné dans toute la vaste salle à manger.


-Va te changer, lui ordonna sa mère. Nous t'attendons !




Roxane s'exécuta, lorsqu'elle revint, elle s'était vêtue d'un short Moldu en jean et d'un débardeur rose avec un motif des Rebel Warewolves. Malgré son visage métisse, on pouvait lire de profonds cernes et ses yeux bleus semblaient comme devenus ternes. James lui demanda alors si son stage se passait bien.




-Comme tu le vois, je fais des horaires pas possibles, mais Ernie est très gentil avec moi. Vendredi, je vais même être avec lui pour le match de championnat entre les Canons de Chudley et les Flèches d'Appleby. Ernie y est Médicomage de garde.


-C'est génial ! s'exclama James heureux pour sa cousine.


-Je m'aperçois que je veux vraiment faire ce métier, mais je dois vraiment m'améliorer dans quasiment toutes les matières. J'ai simplement le niveau requis en botanique. Et encore, je soupçonne Neville d'être indulgent avec moi.


-Neville, indulgent ? Tu parles comme Rose, s'insurgea James. Comptes le nombre de retenues et de points qu'il m'a retirés ... Il fait tout pour que personne ne crie au scandale justement.


-Et toi, James ? Ton père m'a dit que tu irais sûrement faire un stage chez les Aurors ! Ça aussi, c'est super, lui dit sa cousine.


Nancy regardait James d'un regard étonné, il ne lui avait pas parlé de son stage chez les Aurors. L'intéressé s'empressa alors de répondre :




-J'ai l'impression que Papa ne veut pas me lâcher, il a peur que je le quitte après Poudlard. A vrai dire, je ne suis plus très sûr de vouloir être Auror, je n'ai pas encore accepté pour le stage.


-C'est l'occasion de savoir ce que tu veux vraiment, remarqua Georges d'une voix égale -James faillit s'étouffer, c'était l'une des premières fois où son oncle parlait sérieusement-, regardes Fred, il a essayé de vraiment travailler avec moi. Je lui ai imposé les choses les plus dégradantes à faire, mais il a eu la confirmation de ce qu'il voulait faire. Tu devrais faire pareil.




-J'en ai assez qu'on me compare à lui, confessa James d'une voix blanche. Depuis que je suis tout petit, mes actes sont commentés. On me parle de mon père à Poudlard, mon père au Quidditch, mon père en classe, mon père avec ses amis, mon père contre Voldemort, mon père met ses chaussettes, et j'en passe.


-Ce n'est pas forcément mauvais, James, assura Georges. Moi, dans ma jeunesse, j'étais comparé à mon père qui était pauvre, pas du tout ambitieux et raillé par tous les fonctionnaires du Ministère de l'époque. Toi, tu portes un nom respecté, c'est vrai que les gens attendent beaucoup de toi, mais je sais très bien que quoi que tu choisisses, tu feras de ton mieux. Et puis, tu auras une idée de la façon dont ton père te traitera au travail quand il te donnera des cours cette année -James releva la tête, comment savait-il ?- ... Georges comprit l'expression de James et expliqua :




-J'ai utilisé toute ma jeunesse des Oreilles à Rallonge et je pense avoir fait deux fois plus de farces que vous. Vous voir suivre ton père et Everett dans la cuisine m'a rappelé une certaine fratrie, avoua-t-il d'un nom nostalgique.


-Papa, montre les lui, l'implora Fred, le regard avide.


-Vous, les jeunes, vous aurez toujours un temps de retard-Il sortit alors une sorte de tout petit grain de maïs ainsi que ce qui ressemblait au combiné d'un téléphone Moldu-, Oreilles à Rallonge sans fil, expliqua-t-il. J'ai glissé ça dans la poche de ton père quand il s'est absenté et j'ai pu écouter la conversation. Bref, ce que je voulais dire, ajouta Georges, c'est que je suis persuadé que ton père vous traitera comme Neville vous traite. Ce sont des hommes droits, et ils sont très exigeants de leurs proches dans le milieu professionnel. Les gens ne pourront pas dire que tu es pistonné, James. Du moins, pas ceux qui vous connaissent toi et ton père, et c'est leur avis à eux qui importe. Pas l'avis du petit Serpentard jaloux.


-Pourquoi forcément un Serpentard ? demanda Nancy d'un ton qui se voulait calme, alors qu'il maquillait un ton de révolte.




Georges l'observa en haussant un sourcil et lui expliqua :




-Le propre du Serpentard basique est d'être jaloux, envieux et de tout faire pour arriver à ses fins. Je croyais qu'en tant que Gryffondor, tu le savais.


-Je suis à Poufsouffle, répliqua Nancy outrée.


-Ton attitude est compréhensible alors, ricana narquoisement Georges. Sentant l'atmosphère se glacer, Angelina affirma qu'il était l'heure de passer à table et l'apparition des entrées à savoir, salade verte aux toasts de chèvre-chaud, relança grandement l'ambiance qui s'était alors tendue. _________________________________________________________________________




Il était désormais plus de minuit et ils buvaient un dernier thé dans le salon. James constata l'heure tardive et vit Nancy dodeliner de la tête sur son fauteuil. Il se résigna donc à relever Nancy de son fauteuil, et ils entreprirent de saluer leurs hôtes qui les raccompagnèrent jusqu’au perron de la maison. Sur le Chemin de Traverse, toutes les enseignes étaient désormais fermées, on ne distinguait qu'une faible lumière et un léger brouhaha venant de l'Allée des Embrumes et de ses bars animés. James alluma sa baguette à l'aide d'un Lumos pour ne pas être dans le noir complet et il prit la main de Nancy. Ils commencèrent à remonter le Chemin de Traverse pour aller bénéficier d'une nuit de repos bien mérité au Chaudron Baveur. Ils passèrent devant la vitrine de Florian Fortescue, le glacier. La boutique portait le nom de l'ancien propriétaire qui avait été porté disparu pendant la guerre, mais le propriétaire était désormais son neveu, Guilhem Fortescue. James s'arrêta net devant le glacier.




Une des vitrines était complètement brisée, du verre s'était répandu sur toute la terrasse du glacier. James se retourna pour voir si les voleurs n'étaient pas toujours dans le coin, la rue était vide. Mais bientôt, James entendit une série de craquements sonores et lui et Nancy furent encerclés par cinq silhouettes encapuchonnées. Lorsqu'elles allumèrent leurs baguettes, James put mieux distinguer leur uniforme. Ils portaient une longue tunique blanche surmontée d'une capuche pointue, en dessous de laquelle, on pouvait distinguer une cagoule rouge sang, assortie aux mitaines qu'ils avaient à chaque main. James ne connaissait pas cet uniforme, il distingua un symbole sur la poitrine de l’un d'entre eux : plusieurs taches rouges surmontées d'un œil stylisé doré. Le plus massif d'entre eux s'avança vers James, qui tenait de plus en plus fermement Nancy de sa main gauche.




-La belle affaire ! s'exclama-t-il, c'est l'aîné de Potter.



Et les autres membres du groupe se mirent à éclater à l'unisson d'un inquiétant rire sadique.

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