James Sirius Potter : L'Aîné - Saison 1

Chapitre 15 : Hamish, Zeller et la zêlée

6899 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/02/2024 14:17

-Les ASPIC, comme on a souvent dû vous le répéter, représentent l'aboutissement, la conclusion de vos sept années d'études ici. Ils représentent un tournant très important dans la vie de chaque sorcier, puisque seuls les résultats à ces examens permettent de déterminer la profession que vous pourrez exercer. 


Le Professeur Hamish passait dans les rangs tout en déblatérant sa propre version du redondant discours de début d'année sur les ASPIC. Pritchard et Neville, les deux seuls enseignants que James avait eus pour l'instant, avaient eux aussi commencé leur classe par une longue tirade sur les ASPIC. 


-Cette année, reprit Hamish, sa moustache blanche frémissante, le cours d'Enchantement prendra une toute autre dimension. Durant six années, je vous ai formé aux types de magie, les plus, je dirais, communs. Vous avez appris des sortilèges, très « occidentaux » et très « contemporains ». Vous n'êtes pas sans savoir, qu'il existe de multiples formes de magie, suivant les époques, les coutumes, les cultures, vous trouverez de nombreuses formes de magie différentes. Nous pouvons citer l'art vaudou, très répandu en Afrique noire, et qui s'est exporté dans les Amériques. Il y a aussi le chamanisme, présent dans les cultures tribales d'Europe de l'Est, d'Asie et chez les tribus amérindiennes. Dans notre pratique de la magie, nous sommes également différents des autres cultures. Tout le monde n'utilise pas des baguettes comme catalyseur de magie, la magie peut également se canaliser, se contrôler et se mesurer au travers de grimoires ou de bâtons par exemple, voire même, du simple esprit. Si vous êtes encore dans cette classe, c'est parce que j'estime que vous avez le niveau requis pour vous pencher vers d'autres cultures. Et, j'estime aussi, que des sorciers préparant un ASPIC en Sortilèges, doivent avoir une connaissance approfondie des autres formes de magie. 


Le professeur Hamish était le Directeur des Serdaigle. C'est d'ailleurs avec ces derniers que les Gryffondor suivaient ce cours. Ce brillant sorcier était d'origine iranienne. Ses parents ont émigré vers l'Angleterre au début des années soixante, période durant laquelle Nasser Hamish a suivi ses trois dernières années d'étude à Poudlard. Suite à l'obtention, avec de brillants résultats, de ses ASPIC, le sorcier érudit avait voyagé aux quatre coins du monde, expérimentant la magie sous toutes ses formes, il savait donc de quoi il parlait lorsqu'il évoquait le chamanisme ou le vaudouisme. Il observa un instant les visages de ses élèves. La plupart avaient commencé à l'écouter avec plus d'attention lorsqu'il parla de nouvelles formes de magie, très intéressés par le futur contenu des cours. En fait, ceux-ci avaient toujours été intéressants, le Professeur Hamish était un aimable sorcier, très favorable aux travaux pratiques, et toujours de bon conseil pour aider à réussir les sortilèges que celui-ci demandait. Il agrémentait souvent ses cours théoriques d'anecdotes sur ses voyages, rendant les parties de cours plus magistrales, beaucoup plus agréables à suivre. 


-Aujourd'hui, nous allons nous pencher vers le chamanisme. Quelqu'un a une idée de ce qu'est le chamanisme ? interrogea Hamish. 


Les élèves se regardaient entre eux, tous semblaient avoir une vague idée du concept, mais rien d'assez consistant pour en donner une définition précise. Seule Lucy Weasley, assise au premier rang en compagnie de Tobias Towler, leva la main. 


-Oui, Miss Weasley ? 

-Le Chamanisme est la magie via les esprits. Le sorcier pratiquant le chamanisme se nourrit des quatre éléments, ainsi que de la force des esprits errant dans son environnement, pour exercer sa magie. Le chamanisme peut se pratiquer sans baguette, la méditation étant le principal moteur des sorts chamaniques. 

-Excellent Miss Weasley, j'accorde Cinq Points à la Maison Serdaigle, rugit Hamish de sa voix grave. 


Hamish reprit alors en présentant les principes du chamanisme, il raconta comment, lors d'un de ses séjours en Sibérie, le chaman de la tribu par laquelle il était hébergé, avait réussi à stopper une tempête de neige, tout en restant assis sur le sol, devant sa yourte. 


-C'est une forme de magie redoutable et spectaculaire, expliqua Hamish. Les initiés mettent plusieurs années, souvent même, des dizaines, pour réussir ce genre d'actes de haut vol. Ainsi, je n'ai pas la prétention de vous apprendre en un an à interagir avec votre environnement tel un sorcier ayant consacré sa vie au chamanisme. Pour commencer, je vous demande de venir chercher sur mon bureau un livre pour deux -il indiqua une pile de livres poussiéreux-, il s'agit d'un manuel écrit par le regretté Elphias Doge intitulé : Guide du voyageur, ou comment s'adapter aux autres cultures magiques. 


Alice se leva la première pour aller chercher le livre. Elle et James étaient assis côte à côte lors de ce cours de Sortilège. Depuis la veille, Nancy s'était soigneusement employée à éviter James. Parce que James, sur le coup de sa colère d'être tombé face à un Finnigan détendu tentant de lier la conversation, avait sèchement rembarré sa petite amie. Alice, qui dans un premier temps s'était décidée à lui tenir rigueur de son comportement désobligeant envers le Gryffondor à tête de fouine, avait décidé de faire fi de sa fierté pour venir s'installer aux côtés de l'adolescent bougon. Scott ne supportant plus le caractère de cochon de son meilleur ami, semblait avoir demandé à Alice de récupérer le fardeau. La jeune fille blonde posa d'un coup sec le livre sur la table. La couverture de celui-ci représentait un vieux sorcier vêtu d'un fez mangé aux mites. 


-Tu sais ce que c'est ton problème, James ? demanda Alice, après avoir regardé James en hésitant, tandis que celui-ci répondait par la négative. 

-Tu es trop routinier. Tout devrait être comme tu le voudrais dans ton petit cercle sacré. Chaque chose à sa place, et pas de place pour une nouvelle chose. J'ai l'impression que tu as peur qu'Owen te vole ta place dans le groupe, qu'il vienne la contester et qu’il brise ta routine. 

-Lui ? Prendre ma place, encore devrait-il en avoir les épaules ! s'exclama James, lassé d'entendre les mêmes discours moralisateurs de la part de ses amis. 

-Tu connais Owen ? coupa sèchement Alice. 

-C'est un crétin, répondit simplement James. S'il avait vu ce que j'avais fait aux Serpentard hier, il serait sûrement allé me dénoncer à ton père. 

-Hein ? Aux Serpentard ? questionna Alice interloquée.


James, en effet, n'avait pas raconté à Alice leur petite blague de la veille. Celle-ci ayant passé le reste de la journée à fuir James et à rester avec son petit ami. Ils furent coupés par le Professeur Hamish qui demanda aux élèves de s'attarder sur le premier chapitre. Celui-ci reprenait une brève présentation de la culture chamanique et expliquait avec illustrations et conseils, comment il était possible de moduler les éléments autour de soi. Le Professeur Hamish fit apparaître un minuscule nuage devant chaque groupe, et en se concentrant sur la forme du nuage, tout d'abord, en utilisant la baguette, les élèves devaient en changer la consistance, pour ceci, ils devaient répéter inlassablement le mot « molniya », afin de faire jaillir la foudre du nuage. 


-Vous devez aiguiser votre esprit, expliqua Hamish. L'objectif, n'étant pas de vous donner le pouvoir de contrôler les éléments, qui plus est, ce pouvoir demeure comme étant l'une des branches les plus nébuleuses de la magie, l'objectif est, ni plus ni moins, que de faire en sorte que votre esprit soit conscient des forces autour de vous et vous aide à vous en imprégner. Le mot « molniya » veut simplement dire "foudre”, en russe. Il pourrait être remplacé par un tout autre mot, pourvu que celui-ci soit répété inlassablement, à voix haute, où dans votre tête, pour qui est à l'aise avec les Informulés. Ce simple mot, permet de cibler votre esprit sur une chose précise, de le programmer pour entendre la respiration de toute chose. Les sorciers indiens, utilisent beaucoup ce procédé sous le nom de « mantra ». 


Légèrement sceptique, James tentait de se concentrer, mais les coups de coude que lui donnaient Alice l'empêchèrent de réellement se fixer sur la forme de son nuage et sur son mantra, pour ensuite faire tomber la foudre du nuage. Il expliqua donc à son amie, comment celui-ci avait fait obtenir une semaine de retenue à Jens Mulciber, et Alice, à la fin du récit de son ami, était hilare. James put ainsi tenter de se concentrer, quand il fut interrompu par un « BANG » sonore venant du premier rang. Sa cousine, Lucy, venait de réussir à faire tomber la foudre, sous le regard étonné de leur enseignant, qui octroya dix nouveaux points à Serdaigle, en priant les élèves de ne pas crier au favoritisme, mais de reconnaître le mérite de la jeune Serdaigle. Tandis qu'Alice reprenait son air sérieux pour revenir à la charge sur le sujet Finnigan : 


-C'est quand même dingue, tu en veux encore à Owen pour t'avoir dénoncé pour les œufs de crapauds. James, c'était en première année, et cette blague était particulièrement nauséabonde ! 

-Un Gryffondor ne dénonce jamais un autre Gryffondor, conclut James d'un ton ferme. 


Mais ce n'était pas la seule raison qui le poussait à rejeter autant Finnigan. Ses excuses commençaient à sonner faux, il le sentait de plus en plus. Nancy et Alice le ressentaient, cela se voyait. Si Finnigan était sorti avec Roxanne Weasley, James n'aurait peut-être pas fait autant de manières, peut-être même se serait-il accommodé de sa présence. Le problème, il l'avait compris depuis la nuit dernière, nuit où il avait très peu dormi (justement troublé par les ronflements du garçon à la tête de fouine). James aimait ses amis. De la même manière qu’il aimait sa famille. Il avait toujours tout donné pour eux, il adorait plus que tout se retrouver en leur compagnie. Alice, Scott et lui étaient sur la même longueur d'ondes. Ils aimaient les mêmes musiques, la même nourriture, le même sport : le Quidditch, ils détestaient les Serpentard intolérants, l’injustice et voir leurs proches tristes. Les trois formaient un tout. Et dans ce tout, Alice avait une place importante aux yeux de James. Lorsque dans leur enfance, Harry partait pour de longues missions, lorsqu'il en avait encore, c'était Alice, la seule à pouvoir rentrer dans la chambre où il se terrait pour pouvoir réconforter son meilleur ami, lorsque James subissait une défaite au Quidditch, c'est aussi Alice qui l'attendait à la sortie des vestiaires, alors qu'il sortait des heures après tout le monde. Alice était son pilier, le roc sur lequel il pouvait s'appuyer. Elle ne le jugeait jamais. En temps normal, elle le défendait toujours. Lorsque Flint se mettait en travers de son chemin, Alice se tenait aux côtés de James, lorsqu'un enseignant rabrouait James, Alice faisait diversion en faisant une autre bêtise à côté pour que l'on finisse par oublier James. Alors, c'était sûrement égoïste, horriblement égoïste même, mais James ne voulait pas voir Alice se partager entre lui et un individu quelconque. Il pensait que la jeune et jolie fille prendrait son envol bien après leur septième année. Quand James et elle ne se verraient plus que quelques fois dans l'année, autour de dîners où, avec Scott, ils raconteraient avec nostalgie à leurs enfants leurs années à Poudlard. Mais pour l'instant, James avait besoin d'Alice. D'une Alice toujours avec lui, à temps complet, entièrement dévouée, même s'il n'appréciait pas ce mot, à son ami. En ces temps troublés, il avait besoin de son soutien. Et la voir se partager entre lui et Finnigan demeurait une abjection. Car James avait aussi beaucoup réfléchi aux évènements récents. Le cambriolage chez Fortescue, la mort de Goyle, l'attaque du cimetière. Il avait beau chercher, mais il ne trouvait aucune logique, aucun lien entre ces attaques. Comme si les sbires de Shafiq frappaient n'importe où, sans réellement avoir d'objectifs précis en tête, hormis celui de semer le chaos. Or, si chaos il y avait, James voulait qu’Alice soit à ses côtés pour l’affronter. Elle était plus forte que lui. Et sans elle, James savait que lui et Scott n’iraient pas bien loin. 


 Et James, perdu dans ses pensées, continuait d’observer sa meilleure amie. Celle-ci faisait une moue dépitée depuis la dernière phrase de James, pendant qu'au premier rang, Hamish s'extasiait sur Lucy Weasley qui venait désormais de réussir à faire tomber de la neige de son nuage. Malheureusement, elle fut bien la seule à réussir à tirer quelque chose de son nuage, et après leur avoir enseigné comment faire apparaître le petit nuage blanc, le professeur Hamish demanda à tous les autres élèves de répéter l'exercice, en faisant bien en sorte de verrouiller leur esprit uniquement sur le nuage. ____________________________________________________ 


-Maintenant, tu n'as pas d'autre choix que de lui présenter tes excuses, ordonna Alice. 


Celle-ci était restée avec James, redevenant l'Alice rieuse qu'il appréciait tant. Ils allèrent rendre visite à Hagrid, et y passèrent une bonne partie de l'après-midi. Scott, en vue des sélections de Quidditch avait décidé d'aller s'entraîner, en compagnie de Fred Weasley qui jouait Poursuiveur aux côtés de son cousin. Les Gryffondor avaient leur après-midi de libre. Ils étaient supposés avoir cours de Défense Contre les Forces du Mal avec Everett, mais ceux-ci ne commenceraient que le mercredi suivant. D'après Hagrid, le Directeur de Poudlard ne ferait que surveiller les élèves, qui seraient en quasi-autonomie pour appliquer les techniques enseignées par Harry Potter. Alice et James s'étaient ensuite rendus dans le hall, attendant devant la Grande Salle le cours de Littérature Magique, commun à tous les élèves de l'école, du jamais vu depuis que James était à Poudlard. D'un air sournois, peu avant d'entrer en cours, Alice avait fait un signe de la main à la petite amie de James, qui arrivait de son cours d'Arithmancie en compagnie de Michael Walker. Celle-ci s'était approchée de James, l'air maussade, tandis qu'Alice prenait congé du couple et allait rejoindre Roxanne Weasley, Jodie Stone et Olivia Harrison, les autres occupantes du dortoir des septièmes années de Gryffondor. 


-Tu étais fâchée ? demanda James à voix basse, en caressant les cheveux de sa petite amie qui fuyait son regard. 


Celle-ci hochait la tête, toujours en évitant de le regarder. James releva alors son menton avec son index, il vit que ses yeux sombres étaient rougis, ses pommettes, obstruées par des cernes. Il n'était pas le seul à avoir mal dormi. 


-Je suis désolé, de t'avoir rembarrée hier, s'excusa James. 


La jeune fille, des larmes commençant à perler sur son visage, observa son petit ami, en hochant la tête en signe de négation et en reniflant bruyamment. 


-Il n'y a pas que ça, James, et tu le sais ! s'exclama Nancy, la voix tremblante. Il y a des moments où j'ai l'impression que je n'existe pas. Que tu n'as d'yeux que pour Scott et ... elle ... 

-Je suis désolé, répéta James. Désolé d'être si stupide, désolé de ne pas réaliser la chance que j'ai d'être avec toi, Nancy. 

-Tu dis toujours ça, toujours, tout au long de l'été, tu me le répétais, quand tu as oublié de me prévenir qu'ils venaient, quand tu fumais avec elle, tout en étant entrelacé avec. Quand on était dans ce pub Moldu, pendant que tu dansais avec elle et que moi, je me faisais draguer par un Moldu à l'air louche …


C'était donc ça ! Nancy ne voyait pas d'un bon œil la proximité entre James et Alice. Le garçon avait une furieuse envie d'éclater de rire. Ce n'était que ça, Nancy ne pouvait pas comprendre. Mais elle finirait par comprendre, quand James lui montrerait les photos de son enfance, où Alice est omniprésente. La jeune fille avait quasiment grandi avec James, après tout. Mais le sourire de soulagement que réprima James fut visiblement mal interprété par la jeune fille qui se renfrogna encore plus. 


-Nancy, on était ivres au pub, je ne me souviens même plus de la soirée ! Et Alice et moi, c'est comme Roxanne et moi, ou Rose et moi. On se connait depuis toujours, nos parents sont amis ! C'est normal que l'on soit très proches. 

-Tu m'as ignorée, James. Et voilà que maintenant, tu me rembarres parce que tu es contrarié à cause de ce Finnigan. Comment puis-je te faire confiance avec tout ça ? demandait Nancy, la voix rendue suraiguë par l'émotion. 


Tandis qu’elle essuyait ses larmes, James adressait des sourires gênés à la foule qui commençait à se masser à l’entrée de la Grande Salle et ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d'œil curieux au couple.


-J'ai délaissé mes amis, reprit Nancy, plus durement. Quand nous nous sommes mis ensemble, May, Jessica et Anita m'ont craché au visage. Toi, tu as simplement continué à me traîner comme la cinquième roue du carrosse de ton cercle privé. 


James comprit avec horreur. Lorsque le lendemain de leur soirée au pub, Nancy semblait stressée et crispée, c'était faux. Ce n’était pas que la perspective de rencontrer ses grands-parents et une grande partie de la famille. Elle était énervée après James. Lui, qui avait bu plus que de raison, lui qui ne se souvenait plus de sa soirée, avait contrarié sa petite amie. Toutes ces autres fois, où James l'avait ignorée, pour aller discuter Quidditch avec Scott, par exemple, la jeune fille n'avait dit mot. Elle avait tout gardé en elle, elle avait voulu faire abstraction de ces détails qui paraissaient légers, mais ceux-ci avaient finis par s'accumuler, et la jeune fille était en train de s'apercevoir que dans sa relation avec le populaire Gryffondor, elle était en train d'y perdre plus qu'elle n’y gagnait. Alors, James, n'ayant que faire des autres élèves qui attendaient le cours, enlaça sa petite amie, lui chuchotant à l'oreille qu'elle n'était pas la cinquième roue du carrosse. Qu'il se maudissait de s'emporter et d'en venir à l'ignorer. La jeune fille resta là, sans broncher, mais ne fit aucun geste pour montrer qu'elle voulait oublier la dispute. Lorsqu'ils rentrèrent dans la Grande Salle, celle-ci avait été aménagée en amphithéâtre donnant sur l'estrade de la table des professeurs. Rosemary Zeller, la jeune trentenaire était coiffée d'une toque de diplômée et tenait un épais grimoire ancestral sous son bras. James s'empressa d'attirer Nancy vers le fond de l'amphithéâtre, avançant à travers le flot des élèves, ils s'assirent au fond de la salle, rapidement rejoints, à la grande surprise de James, par Lucy Weasley. 


-Lu' ? Toi au dernier rang ? demanda James stupéfait. 


Celle-ci s'installa simplement de l'autre côté de son cousin, un vague air tendu sur son visage.

 

-C'est dommage de voir que des gens s'aiment, mais persistent à s'entredéchirer, remarqua la Weasley lunaire, après avoir détaillé les visages tendus de ses voisins de classe. 


Encore une fois, Lucy Weasley faisait preuve de son talent pour détailler, haut et fort, sans se soucier du regard interloqué de ses interlocuteurs, de sordides vérités. Mais cette fois-ci, ce n'était pas gênant d'entendre la cousine de James faire part de ses déductions. Au contraire, cela permettait aux deux tourtereaux de voir les choses telles qu'elles étaient. Ils s'aimaient, enfin James n’en était pas sûr jusqu’ici, mais si Lucy l’affirmait, c’est que c’était sûrement vrai … Alors pourquoi se déchirer ? Et c'est ce que la petite amie de James semblait penser également, puisqu'elle arrêta d'arborer son air triste et se remit même à le gratifier de son éclatant sourire.


Au même moment, le Professeur Zeller pointa sa baguette sur sa gorge, et de sa voix magiquement amplifiée qui résonnait sous le plafond magique affichant un ciel crépusculaire aux teintes mauves, elle présenta son cours ainsi que son programme. 


-Bonjour à toutes et à tous, je sais que ce n’est pas commun d’être réunis dans cette salle, dans de telles dispositions, mais le Professeur Everett, et moi-même, avons trouvé cette idée particulièrement intéressante pour introduire une toute nouvelle matière à Poudlard : La Littérature Magique. Vous avez tous, au moins jusqu’en cinquième année, bénéficié des enseignements du Professeur Binns sur l’Histoire de la Magie …

-Tu parles, marmonna James. Il a surtout surveillé nos siestes, ce …


Mais il s’interrompit en voyant le regard désapprobateur que lui jetait sa cousine Lucy à travers ses lunettes. James nota cependant que la Weasley lunaire, d’ordinaire si calme, tapait frénétiquement du pied sous la table.


-... Mais l’Histoire de la Magie repose sur des faits. Elle vous expose des évènements, souvent sanglants d’ailleurs, sans trop se pencher sur la vie quotidienne des sorciers de l’ancien temps, leurs us, leurs coutumes … Or, quoi de mieux qu’une œuvre littéraire pour en apprendre plus sur la vie des sorciers d’autrefois ? Ce sera là l’objectif de cette première année d’enseignement. Et je vais vous en montrer un exemple immédiatement. Qui parmi vous, connaît les Contes de Beedle le Barde ?


De nombreuses mains se levèrent dans l’assistance.


-Bien, reprit le Professeur Zeller. Est-ce que l’un d’entre-vous peut me faire un résumé du conte : “Le Sorcier et la Marmite Sauteuse” ?


Une vingtaine de mains restèrent levées, dont celle de Lucy Weasley. Mais c’est Rose Weasley, située au premier rang qui fut interrogée par l’enseignante. Au grand dam de Lucy.


-Un sorcier généreux, qui appréciait la compagnie des Moldus, avait pour habitude d’aider tous ses voisins Moldus avec l’aide de la magie. Lorsqu’il décéda, son fils, plus fermé d’esprit que lui, hérita de l’objet qui l’aidait à résoudre les problèmes de son voisinage : une marmite sauteuse …

-Cela me suffira, Mrs Weasley, Cinq points pour Gryffondor, remercia le Professeur Zeller. Rien qu’avec cette rapide introduction, nous pouvons déduire plusieurs choses sur les sorciers du Moyen Age. La première, c’est qu’il existait déjà des préjugés, pro et anti-Moldus, la deuxième, et la plus importante, c’est que des sorciers utilisaient la magie devant les Moldus. Ce qui est logique, puisque le Code du Secret n’était pas encore à l’état de projet. Nous irons donc creuser dans les classiques de la culture sorcière, pour essayer d’établir ce que pouvait être la vie d’un sorcier aux époques des textes étudiés. Et nous commencerons nos études jusqu’à un peu après les vacances de Noël, par des ensembles d’écrits concernant le plus illustre des sorciers : Merlin, bien sûr ! Grâce aux textes écrits par les auteurs du monde sorcier, et en mettant en balance ces écrits avec certains recueils Moldus, nous essaierons de reconstituer le parcours et la vie de celui qui fut, tout comme vous, assis sur les bancs de Poudlard.


-Ça va être super intéressant ! s'exclama Nancy en lui jetant un coup d'œil appuyé.

-Ce sera sans moi, annonça James. Les profs nous ont déjà inondés de travail, et le Quidditch n'a même pas commencé. Je ne m'en sortirai pas. 

-Mais si ! insista la Poufsouffle. J'ai toujours aimé lire, et ce doit être passionnant de décortiquer le vrai du faux dans les textes qu'elle nous présentera. J'ai hâte d'en savoir plus à propos des écrits sur Merlin, pas toi, Lucy ? 


A la question de la petite amie de son cousin, Lucy Weasley ne réagit pas immédiatement, toujours en train de tapoter du pied sous la table, elle observait d’un regard vitreux et absent l’enseignante de littérature. Alors que James aurait pensé que la Weasley lunaire érupterait de joie. La littérature médiévale était l’une de ses grandes passions. Elle s’était justement procuré un énorme livre de textes anciens au cours de l’été.


-Ce sont surtout des faits exagérés, répondit la fille de Percy après avoir été sortie de ses pensées par Nancy. 

-Pourquoi te passionnent-ils autant alors ? demanda James. 


Sa cousine l'observa un instant, puis préféra reporter son attention sur le discours du Professeur Zeller, sans daigner répondre à la question. D'habitude, c'était elle qui posait les questions gênantes, c'était elle qui déduisait tout et faisait en sorte que personne n'ait de mystères pour elle. Pour la première fois, sa cousine s'était retrouvée dans le rôle du gibier. Elle voulait faire comme si de rien n'était, mais James remarqua son air tendu et absent, et James se jura de creuser un peu plus, dès qu’il en aurait l’occasion, ce qui préoccupait la Weasley lunaire. Lorsque le cours prit fin, et que le Professeur Zeller fit tourner un parchemin pour que les élèves souhaitant assister à la suite de son cours, s'inscrivent, l’aîné des Potter hésita. Etant donné que pour la première année de l'enseignement, l’enseignante de Littérature donnait un cours unique chaque semaine à la même heure, dans la Grande Salle. Ce cours, commun à tous les niveaux, serait adapté et proposerait des textes courts et faciles à comprendre. L'enjeu du cours étant d'apprendre sur l'époque en question, tout en démêlant les faits avérés, des faits inventés, James se dit que ce serait soutenable en termes de travail personnel, mais il n’était pas vraiment motivé à l’idée de s’engager dans ce cours alors qu’il aurait certainement besoin de temps pour aller courir et affiner sa préparation physique en vue des matchs de Quidditch. Il finit donc par décider qu’il ne pourrait se permettre de suivre le cours et quand Lucy et Nancy sortirent une plume, prêtes à inscrire leurs noms à la liste bien garnie, James de son côté, passa son tour. Ils s'apprêtaient, tous trois, à sortir de la salle lorsqu'il attendit une voix haut perchée et hautaine : 


-Des poèmes médiévaux à lire ? C'est d'un ridicule, Alice. Tu ne crois pas que nous aurons assez de travail ? 


Owen Finnigan, son nez pointant vers le ciel raillait Alice qui s'était inscrite dans cette discipline qu'il jugeait futile. James s'arrêta un instant, tout en tenant le bras de sa petite amie. Il observa le garçon à la tête de fouine. Celui-ci se tenait entre l’aîné des Potter et l'enseignante qui récupérait le long morceau de parchemin. Il observa ensuite, sa petite amie, qui souhaitait le voir se soucier d'elle et passer du temps avec. Puis, Lucy Weasley, l'allure droite et fière, qui semblait avoir repris son masque habituel de sorcière lunaire et rivée sur ses pensées et analyses. Mais le garçon n'avait pas oublié les quelques secondes où pour la première fois, c'est lui qui avait mené les débats avec sa cousine. Et passer ces trois heures hebdomadaires, en écoutant d'un air distrait, pourraient lui permettre, et de contenter sa petite amie, et de voir ce qui stresse autant sa cousine. Le tout, le placerait à des années lumières de Finnigan, pas assez raffiné et ouvert d'esprit pour suivre un cours qui sort un tant soit peu des sentiers battus. James se dirigea donc vers l'enseignante, non sans donner un léger coup d'épaule au garçon arrogant, puis s'adressa à la jolie trentenaire : 


-Professeur Zeller, le parchemin n'est pas venu jusqu'à moi. Je n'ai pas pu m'inscrire.


Celle-ci lui tendit le rouleau avec un sourire aimable et lorsqu'il l'eut rempli. Elle sourit de plus belle en l'examinant du regard. 


-Je n'étais pas sûre de vous voir dans ma classe, James. J'espère que mes cours vous seront utiles. Le Professeur Londubat m'a dit que vous souhaitiez devenir Auror ? Il est important pour un Auror d'être curieux et d'aiguiser son esprit. Vous ne regretterez pas votre choix ! 


James observa un instant son regard interrogateur. S'était-elle renseignée sur tous les élèves ? Mais celle-ci lui offrit de nouveau un large sourire et expliqua : 


-Nous nous sommes déjà rencontrés dans votre enfance, James. Vous n'aviez que quatre ou cinq ans. Votre père était furieux à propos d'une biographie publiée par Rita Skeeter, quelques années plus tôt. Il n'était pas rare que les mensonges proférés par celle-ci reviennent aux oreilles de votre père. Je lui ai proposé mes services pour une biographie épurée de tout mensonges et clarifiant certaines zones d’ombre, et c'est ainsi que la jeune écrivaine que j'étais, a pu se faire connaître du grand public. Je ne remercierai jamais assez votre père, James. Et c'est tout naturellement que j'ai voulu savoir ce qu'était devenu le petit garçon un peu casse-cou qui voletait sur son balai jouet pendant que j'interviewais son père. 


James rougit à l'évocation de ce souvenir, qu'il avait bien sûr oublié. Tant de personnes continuaient encore de défiler au 12 Square Grimmaurd. Parfois, certains individus le saluaient chaleureusement au Chemin de Traverse, expliquant qu'ils s'étaient déjà rencontrés dans la demeure des Potter, mais ils étaient si nombreux que James ne pouvait tous les retenir. Il rejoignit donc sa petite amie qui l'attendait, heureuse de voir que James s'était inscrit. La Grande Salle serait prête pour le repas dans les dix minutes, et tous les élèves attendaient dans le hall. Le couple fut bientôt rejoint par Alice, Scott, Fred et Roxanne. Seule Alice s'était inscrite au cours, arguant du fait que ce n'était qu'une option et qu'elle s'était fixée comme résolution de se mettre à lire. Le nouveau cours étant le plan parfait pour l'appliquer. 


Dans le groupe d'amis,tous semblaient avoir oublié la précédente mauvaise humeur de James et ils se remirent à discuter de tout et de rien avec entrain. Et tous éclatèrent de rire, lorsque Scott mima l'expression de Mulciber se rendant compte qu'il lançait des injures à Napier. Flint, Mulciber et Nott se tenaient non loin du groupe, et semblant comprendre qui était le sujet de l'imitation de Scott,lançaient des regards haineux au groupe de James. Lorsque le groupe rentra dans la Grande Salle, ils se ruèrent vers la table des Gryffondor, mais James bouscula quelqu'un en s'y rendant. C'était sur une jeune fille que l'aîné des Potter avait rebondi. La silhouette haute, les épaules larges, Judith Bulstrode lançait un regard furieux à James. 


-Tu m'as fait mal Potter, siffla-t-elle. 

-J't'avais pas vu, grommela James, sans aucun remord dans la voix. 

-J'enlève Cinq Points à Gryffondor, Potter. 

-La bonne blague Bulstrode ! Contente toi de rédiger un rapport, je suis sûr que Pritchard sera heureux de lire ça, il doit s'attendre à plus croustillant venant de la Préfète de sa maison. 

-Les points enlevés seront suffisants, un rapport pour une simple bousculade, ça ferait un peu trop, tu ne trouves pas ? 

-Les Préfets ne peuvent enlever de points, Bulstrode. 

-Tu oublies ceci, répliqua celle-ci en montrant du doigt son insigne de Préfète-En-Chef sur sa poitrine. Cette fonction m'en donne le droit, et être agressée, cela vaut bien cinq points. Bonne soirée à vous, les nazes. 


Et elle tourna les talons tandis que le groupe d'amis de James lui lançait des regards assassins. 


-Comment ose-t-elle ? s'insurgea Nancy. Il faut aller voir Everett, elle ne peut pas enlever des points sans raison en toute impunité. 


Les Gryffondor l'observèrent avec une mine sombre.


 -On en fait notre affaire, cracha Alice avec hargne. 

-C'est une réponse à notre farce d'hier, constata sombrement Fred. Regardez-les.


Flint, Mulciber et Nott, qui avaient retrouvé leurs deux gorilles de sixième année, jetaient des regards goguenards aux Gryffondor. James passa le reste du repas à pester contre les Serpentard, aidé de ses amis qui imaginaient avec lui les pires scénarios de mauvais tours à leur jouer. Allant du poison, en passant par la torture. Mais, comme le constata faiblement Nancy, les Serpentard avaient une longueur d'avance. Ils avaient une Préfète-En-Chef avec eux. 


-S'ils veulent jouer à ça, il y a Walker ! s'exclama Scott, tout en se servant du pudding. 

-C'est vrai, confirma James. Il nous apprécie, et il déteste Bulstrode. Si elle continue à dépasser les bornes, on pourra l'intégrer pour faire jeu égal. 


Et tous acquiescèrent avec entrain, alors qu'ils étaient rejoints à table par Lucy Weasley, elle semblait perdue dans ses pensées, ce qui ne changeait pas avec les habitudes de la Weasley lunaire. Mais la façon dont elle s’entortillait les mains démontrait qu’elle était toujours tendue. Elle s'assit en face de James et celui-ci put constater qu'à travers ses lunettes en écaille, des cernes se profilaient sous ses yeux. 


-Lu', ça ne va pas, lui affirma James sur le même ton que celle-ci faisait ses déductions. 

-Pourquoi dis-tu ça ? 

-On ne peut jamais te mentir, insista-t-il à voix basse, mais toi, tu mens très mal. Je vois bien que ça ne va pas Lucy. Dis-moi ce qu'il y a, je ne te cache rien, moi. 

-Le stress, James. Papa m'a envoyé un hibou, la situation actuelle est grave. Les mesures de sécurité sont renforcées à Poudlard, il a énormément de travail. Il doit bloquer tous les accès aux cheminées de Poudlard. 

-Quel rapport avec ta situation ? demanda Scott, situé à côté de James qui écoutait la conversation. 

-J'ai l'impression que personne n'a conscience qu'on a affaire à des fous, remarqua Lucy. S'attaquer à un cimetière aussi ancien, c'est inhumain ! Le repos des morts devrait être sacré, s'insurgea-t-elle. 

-On est d'accord avec toi, mais que vaudrait la vie si on devait toujours broyer du noir pour de sordides évènements extérieurs ? 


Tous méditèrent en silence sur la réflexion philosophique de Scott, le Gryffondor était toujours optimiste, cherchant à prendre la vie du bon côté, quitte à en dénigrer certains aspects sombres. 


-Un cambriolage chez Fortescue, un meurtre d'ancien Mangemort, une attaque de cimetière, ... Quel lien entre tout ça ? demanda James, plus à lui-même qu'aux autres. 


Lucy soutint le regard de son cousin. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais, voyant que les autres attendaient la réponse de la brillante élève, celle-ci se ravisa. Elle éloigna le regard de la table, se perdit dans ses pensées, puis s'adressa à l'assemblée :


-La Miss-Je-Sais-Tout de Serdaigle n'a pas la réponse, j'en ai bien peur ... 


Ils finirent leur repas en silence, Lucy prit congé d'eux, prétextant un devoir en retard, elle fila à son refuge favori : la bibliothèque. Les autres se dirigèrent vers le hall. 


-Déçus de perdre des points les lions ? 


La voix grave et lente de Flint résonnait dans le hall, alors que Nancy allait se séparer des Gryffondor pour rejoindre sa salle commune dans les cachots. Flint, Mulciber, Nott et les deux gorilles sortaient de la Grande Salle et se dirigeaient vers le groupe de Gryffondor. 


-On n'est plus en première année, Flint. Ton amie hypocrite peut bien nous en enlever, ça ne va pas changer nos vies, répliqua Roxanne sur un air de défi. 

-Ne me parle pas de trop près, Weasley. Tu vas me souiller. 


Scott, Fred et James, d'un même mouvement s'avancèrent vers Flint, prêts à bondir sur le garçon détestable. 


-On se calme, grogna l'un des gorilles en faisant craquer ses jointures d'un air menaçant. 

-Je comprends bien que le grand James Potter a d'autres priorités que les points pour sa maison. Sa bêtise lui en a fait perdre tellement au fil des ans qu'il s'est fait une raison, reprit Flint avec un sourire narquois. Mais prend ça comme un avertissement Potter, prépares-toi à nous le payer. 

-Tu es plus crédible quand tu es lâchement déguisé en blanc, Flint, tonna James. Tes menaces ne me font ni chaud ni froid. Tu n'es qu'un bon à rien à nos yeux. 

-Bientôt, tu ne te pavaneras plus dans cette école avec autant d'assurance, Potter. Transmets-le à tes lions. Il existe encore des Serpentard de l'ancienne école. Nous ne vous laisserons rien passer, c'est juré. 

-Des menaces, Flint ? gronda Nancy en s'approchant de lui. Tu ne fais peur à personne, même avec tes potes en robe blanche. 


Et à la surprise de tous, elle pointa sa baguette vers le groupe des Serpentard. Une volée d'oiseaux au bec pointu et acéré voleta d’abord autour de la Poufsouffle, puis quand elle prononça “Opugno”, les volatiles vinrent frapper avec intensité les visages des cinq Serpentard qui affichaient un air terrifié Ils lacèraient sacs, avant-bras, pommettes, tout ce qui venait à portée de leurs becs aiguisés, puis ils voletaient en arrière et renouvelait leur charge.


-Arrête ça ! hurla un des gorilles. 


Mais Nancy les observait d'un air furieux. 


-On ne se fait plus aussi menaçants, n'est-ce pas ? Bande de lâches ! cria Nancy.

 -Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? demanda la voix de Neville Londubat qui sortait de la Grande Salle à pas précipités. 

-Professeur ... C'est Fro ... tenta d'expliquer Nott, les oiseaux continuant de charger, il se protégeait de ses avant-bras qui commençaient à saigner à grosses gouttes, mais il fut coupé par James. 

-C'est moi, annonça James d'une voix ferme, tandis que Nancy et tous ses amis l'observaient d'un air interloqué. 

-On a eu un différend avec Flint, expliqua James alors que Neville venait de stopper l'invasion des volatiles en furie sur les visages écarlates des Serpentard. Et je lui ai jeté un sort. 

-Professeur ! Ce ... commença Nancy. 

-Nancy, je ne veux pas savoir ce que James et Leroy se sont dit. Il est interdit, et de pratiquer la magie dans les couloirs, et de se battre en duel. J'enlève Trente Points à la Maison Gryffondor, et James, vous vous chargerez de nettoyer la serre Numéro Trois, jeudi soir. 


Le Professeur de botanique et les Serpentard prirent congé du groupe. Nancy tremblait de rage, et elle observa James, l'air désolé. 


-Ça aurait été trop bête que tu prennes la première retenue de ta scolarité à cause de ce crétin, grommela James d'un air bourru. 


Elle l'embrassa langoureusement,sous les regards écoeurés de leurs amis. Et en remontant jusqu'à la salle de Gryffondor, les amis de James le raillèrent sur sa dévotion envers Nancy. 


-Je l'aurais fait pour n'importe lequel d'entre vous, répétait James. Flint, j'en fais mon affaire. 

 

Oubliant ainsi les menaces du Serpentard, les Gryffondor passèrent donc leur soirée à leurs occupations habituelles, révisions et lectures pour les filles, Bataille Explosive et tentatives de confection de nouveaux produits pour la boutique de George chez les garçons. Bien qu’Alice eut fini, au bout d’une heure, par se lasser des théories de Métamorphose. Au grand dam de Finnigan qui attendait d’un air envieux sur un fauteuil reculé (il s’était même débarrassé de son ami Mycroft Baines), elle rejoignit James, Scott et Fred qui tentaient d’ensorceler un coussin pour qu’il se transforme en oursin au moment où quelqu’un s'assiérait dessus.

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