Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 58 : Menace Invisible

1148 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/10/2025 19:36

Le grand hall de Poudlard, habituellement animé par le brouhaha des élèves, était silencieux. Les torches brûlaient faiblement, projetant des ombres vacillantes sur les murs de pierre. L’air semblait plus lourd, comme si le château retenait son souffle, conscient que quelque chose d’inquiétant s’était glissé entre ses tours.


Autour de la grande table installée pour la réunion, Sophia Dalrymple et Albus Potter attendaient. Le visage d’Albus était fermé, marqué par la gravité de sa fonction : commandant des Aurors, il avait vu des menaces de toutes sortes, mais cette fois, l’enjeu dépassait le simple contrôle des incidents scolaires. Sophia, quant à elle, conservait son calme ordinaire, mais ses yeux trahissaient une inquiétude profonde pour ses élèves et pour le château.


La porte s’ouvrit, et un homme entra. Ses cheveux noirs légèrement ébouriffés contrastaient avec son manteau sombre, et une écharpe verte, souvenir de sa maison d’autrefois, dépassait à peine. Son regard gris, froid et pénétrant, balayait la salle avec une précision méthodique.


— Albus, Sophia, dit-il d’une voix mesurée, empreinte d’autorité et d’une familiarité distante.


— La situation est plus grave que ce que nous avions imaginé.


Sophia hocha la tête, consciente que cet homme n’était pas là pour la simple forme.

— Jeremiah Graves, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.


— C’est exact. Je suis chargé de superviser la situation depuis la Section des Dangers Magiques et des Objets Interdits, répondit-il calmement.


Albus se leva légèrement de son siège, la posture militaire naturellement droite.


— Jérémiah, merci d’être venu si rapidement. Ces livres interdits représentent une menace réelle, et nous devons agir avec coordination.


Jeremiah hocha lentement la tête.

— Je suis conscient, Albus. Et je compte m’appuyer sur votre expertise terrain en tant que commandant des Aurors. Vos observations sur l’usage réel des livres seront cruciales.


Albus déposa devant lui une pile de parchemins annotés.

— Voici les relevés préliminaires. Trois grimoires ont été identifiés jusqu’ici, tous contenant des sortilèges anciens et extrêmement puissants. Certains élèves ont déjà commencé à expérimenter avec eux, et si cela se propage, les conséquences pourraient être catastrophiques.


Sophia intervint :


— Le problème ne réside pas seulement dans leur existence, mais dans leur accessibilité. Poudlard est censée être une forteresse. Comment une telle faille a-t-elle pu exister ?


— Les systèmes de sécurité actuels présentent des vulnérabilités, confirma Jeremiah. Certaines zones sont moins surveillées, et les élèves, par curiosité, ignorent souvent les dangers. Leur enthousiasme maladroit peut produire des résultats catastrophiques.


Albus hocha la tête, ses doigts tapotant sur le bois de la table.

— Ce n’est plus un incident isolé. Ces livres sont un signal d’alerte. Nous avons affaire à une génération qui pourrait manipuler des forces qu’elle ne comprend pas, et le monde magique entier pourrait en souffrir.


Jeremiah esquissa un geste précis de la main, comme pour encadrer la gravité du problème.


— Nous devons agir sur plusieurs fronts : renforcer les sécurités évidemment, mais surtout éduquer. Les élèves doivent comprendre que certaines formes de magie sont ni inoffensives ni faciles à manier. Sans cette prise de conscience, nous ne faisons que repousser le danger.


Sophia se pencha en avant, le front légèrement plissé.


— Alerter le Ministère trop tôt pourrait provoquer une panique inutile parmi les élèves et les familles. Mais rester passifs serait une erreur encore plus grave.


Albus soupira, pesant chaque mot.


— Il nous faut une coordination stricte entre Poudlard et le Ministère. Des mesures légales, des protocoles renforcés, et surtout un suivi constant. Chaque artefact doit être tracé, chaque usage surveillé.


Jeremiah, froid et méthodique, ajouta :


— Et cette coordination doit être transparente et rapide. La magie noire ne se limite pas à Poudlard. Si ces connaissances tombent entre de mauvaises mains, les conséquences dépasseraient de loin l’école.


— Quelles mesures proposez-vous concrètement ? demanda Sophia, ses mains serrées sur le bord de la table.


— Sécurisation totale des zones sensibles, inspections régulières, et éducation ciblée des élèves concernés, répondit Jeremiah. Tout manquement doit être identifié immédiatement.


Albus croisa les bras.


— Nous devrons aussi renforcer le suivi des élèves ayant déjà eu accès aux livres. Si quelqu’un a commencé à pratiquer ces sorts, il faudra intervenir discrètement mais efficacement.


Jeremiah acquiesça.


— Exactement. L’enjeu est d’éviter que la situation ne dégénère tout en limitant les perturbations. Poudlard doit rester fonctionnelle, mais rien ne doit échapper à notre contrôle.


Le débat continua, méthodique et long, passant en revue les points faibles de sécurité, les implications légales, la prévention et la sensibilisation des élèves. Chaque mesure devait être discutée, pesée, et validée. La réunion révéla à quel point le problème dépassait le simple cadre scolaire. Ce n’était pas un incident isolé, mais une menace globale nécessitant vigilance, planification et rapidité d’action.


Enfin, Sophia se leva, le regard dur et déterminé.


— Nous avons du travail devant nous. Il est temps de protéger nos élèves et, par extension, le monde magique.


Albus acquiesça.


— La sécurité doit primer. Chaque jour compte. Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre.


Jeremiah rassembla ses documents, son expression inchangée mais mesurée.


— Nous allons procéder avec méthode. Mais soyez conscients que toute erreur pourrait avoir des conséquences irréversibles.


Le silence retomba, lourd de responsabilités. La réunion était terminée, mais chacun savait que les décisions prises ici marqueraient le début d’une série d’actions cruciales. Poudlard et ses élèves étaient désormais placés sous la surveillance la plus stricte, et le moindre faux pas pourrait changer le destin du monde magique.


Sophia resta un moment seule, observant le hall déserté. Les torches lançaient encore quelques reflets tremblants sur les murs de pierre. Elle savait que cette réunion n’était que le début. Le danger était là, invisible, et il allait falloir tout leur savoir-faire pour y faire face.


Albus, en quittant le hall, lança un dernier regard à Jeremiah :


— Nous allons gérer ça. Ensemble.


Jeremiah le fixa, presque imperceptiblement, et acquiesça.


— Ensemble, mais selon le protocole.



Les deux Aurors quittèrent le hall, laissant Sophia seule avec la lourde responsabilité de protéger son école. La nuit tombait sur Poudlard, et avec elle, le sentiment que le calme apparent du château n’était qu’une illusion fragile.



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