Harry Potter (II) : La Prophétie et les Ombres du Passé

Chapitre 60 : Une Décision Impulsive

1122 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/11/2025 14:51

« La justice, quand elle oublie l’humanité, devient une autre forme de cruauté. » — auteur inconnu


Les jours qui suivirent l’enquête furent marqués par une tension lourde. Au Ministère, la rumeur courait plus vite que les rapports officiels : quelque chose s’était produit à Poudlard, et les décisions s’annonçaient imminentes.



Albus Potter, Commandant des Aurors, observait en silence les piles de documents sur son bureau. Derrière chaque mot bureaucratique, il voyait des visages familiers : Naomi, Lilianna, Nolan. Ses nièces et son neveu. Des enfants pris dans un engrenage qui les dépassait. Mais au-delà de sa douleur personnelle, il devait réfléchir comme Commandant : chaque décision avait un impact sur la sécurité de tous les élèves et la réputation du Ministère.


Le Ministère, fidèle à sa réputation, réagit avec précipitation. Le Département des Dangers Magiques lança une série de mesures d’urgence : décrets en préparation, contrôles renforcés sur les ouvrages interdits, et sanctions exemplaires prévues. Poudlard devait revoir ses procédures internes et renforcer la surveillance, notamment dans les sections sensibles de la bibliothèque.


Albus parcourut rapidement le projet de décret, les yeux scrutant chaque phrase. Les termes bureaucratiques, froids et abstraits, n’effaçaient pas le danger réel : derrière chaque mot, des élèves vulnérables risquaient de devenir des boucs émissaires. Mais il se rappela sa responsabilité en tant que Commandant : maintenir l’ordre et prévenir le chaos, même lorsqu’il s’agissait de sa propre famille.


La porte s’ouvrit discrètement. Sophia Dalrymple entra, l’air fatigué. Depuis l’incident, elle marchait sur un fil entre le Ministère et Poudlard. Elle prit place en face d’Albus.


— Le Ministère a tranché, dit-elle d’une voix mesurée. Ils imposeront des sanctions aux élèves impliqués. Rien de sévère, mais ils veulent un geste fort.


Albus posa les yeux sur elle, grave.


— Ce ne sont pas des criminels, Sophia. Ce sont des enfants. Mais nous ne pouvons pas ignorer le risque que représente la magie noire. Nous devons agir en professionnels, pas seulement en famille.


Avant qu’ils n’aient terminé, Fitzpatrick, un fonctionnaire du Département de la Sécurité Magique, fit irruption et déposa un parchemin officiel sur la table.


— Voici le décret. Les écoles devront renforcer les contrôles, limiter l’accès à certaines sections et appliquer des sanctions disciplinaires immédiates.


Albus le parcourut rapidement, serrant les poings. Sa voix, ferme, refléta à la fois autorité et inquiétude :


— Nous ne pouvons pas transformer Poudlard en forteresse. Nous renforcerons la sécurité, mais nous enquêterons méthodiquement avant de juger qui que ce soit. Les élèves doivent comprendre le danger, pas vivre dans la peur.

Sophia hocha la tête, reconnaissant l’équilibre qu’Albus essayait d’instaurer.


— Nous pouvons marquer le coup, dit-elle, sans briser leur avenir.


— Exactement, répondit Albus. Et je coordonnerai personnellement l’inspection de la bibliothèque et la supervision des élèves concernés. Ce sera fait selon le protocole Auror, pas au hasard.


Dans la salle de réunion, les débats furent vifs. Les représentants du Ministère réclamaient des mesures strictes, les professeurs craignaient d’étouffer l’apprentissage.


— Si nous enfermons tout, prévint un enseignant, nous détruirons la curiosité et l’esprit critique des élèves.


— Et si nous laissons passer des livres dangereux, répondit Fitzpatrick, nous mettons en péril tout le château.


Albus intervint :


— Nous devons trouver un juste milieu. Je proposerai un plan : inspection complète, scellage temporaire des ouvrages sensibles, surveillance renforcée, et éducation des élèves sur les risques. Nous agirons en tant qu’Aurors, pas en tant que censeurs.


Il demanda à Julia Merrow, Auror sur le terrain, de coordonner l’accès aux sections à risque. Il nota chaque détail dans son esprit : qui pouvait entrer, quels sorts protégeaient les ouvrages, quelles anomalies de sécurité avaient été exploitées. Chaque décision, chaque mesure, était un équilibre entre sécurité et apprentissage.


M. Higgins, le bibliothécaire, expliqua que les livres incriminés étaient dissimulés dans une section arrière protégée par des enchantements anciens.


— Je jure que j’ignorais leur présence, dit-il.


— Nous vérifierons toutes les protections et analyserons les sorts, ajouta Albus. Et nous interrogerons les élèves concernés selon le protocole Auror, pour comprendre s’il s’agit d’une manipulation externe ou d’une curiosité mal orientée.


Pendant la réunion, Albus ressentit l’éternel conflit entre ses deux rôles. Il était un commandant qui devait garantir l’ordre et la sécurité, mais aussi un oncle qui voyait ses proches pris dans une tempête qu’ils n’avaient pas provoquée. La responsabilité pesait lourdement sur ses épaules.


Lorsqu’enfin la réunion se dispersa, Albus resta un moment seul. Les parchemins et les rapports s’étalaient autour de lui comme un rappel du devoir à accomplir. Il se leva, s’approcha de la fenêtre, et contempla les toits du Ministère. Chaque décision devait être pesée, chaque mesure soigneusement appliquée. Ses nièces et son neveu n’étaient pas seulement des enfants à protéger : ils étaient des élèves exposés à un danger réel, et il était son devoir d’assurer leur sécurité et celle de tous.


— La peur ne sauvera personne, murmura-t-il, mais la vigilance et l’analyse le feront.


Il posa une main sur l’un des livres scellés. Ces ouvrages interdits étaient à la fois un danger et une énigme. Qui les avait placés là ? Pourquoi ces enfants, précisément ? Chaque page pouvait révéler une manipulation plus large. Il fallait agir méthodiquement, comme le Commandant des Aurors qu’il était, tout en restant attentif à ceux qu’il aimait.


Sophia revint brièvement.


— Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour l’instant, dit-elle doucement.


— Pas encore, répondit Albus. Nous enquêterons jusqu’au bout, en protégeant ces enfants et en préservant l’intégrité de l’école. Nous respecterons le protocole, mais nous ne laisserons personne être brisé à cause de décisions impulsives.



Alors que le silence retombait, Albus savait que la véritable enquête ne faisait que commencer. Chaque livre, chaque rapport et chaque sortilège cachait un fragment de vérité. Et pour découvrir cette vérité, il devait agir non seulement en oncle aimant, mais aussi en Commandant des Aurors, rigoureux et stratégique.



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