Secret de Serdaigle
Chapitre 5 : Mon ange gardien ou mon ennemi
861 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 20/06/2025 00:31
Lundi soir — Bureau du directeur
Je fus immédiatement conduit au bureau d’Elphias Doge, directeur de Poudlard. Les aurores m’entouraient. L’affaire étant criminelle, il fallait agir vite.
Elphias Doge : — Asseyez-vous immédiatement.
Je m’exécutai, face à son regard froid.
Elphias : — Vous avez été pris en flagrant délit d’homicide.
Nous vous avons retrouvé, avec votre capitaine Tommy Price, la main sur le cou d’Aigl Shildo. En train de… l’étrangler.
Liam Daly : — Mais Monsieur ! Je prenais son pouls pour savoir si son cœur bat...—
Elphias : — Silence.
Le ton était calme. Mais glacé. Son regard transperçait mon âme. Je savais qui était Elphias Doge : ancien conseiller du Magenmagot, membre de l’Ordre du Phénix, proche d’Albus Dumbledore. Il avait accepté le poste de directeur cette année, pour honorer la mémoire de son vieil ami. Et voilà qu’un meurtre venait salir sa dernière année. Il était furieux. Mais trop noble pour l’exprimer autrement qu’avec un mépris froid.
Elphias : — C’est mieux quand vous vous taisez, Daly. De toute façon, ce sera vite réglé.
Il griffonna quelques mots sur un parchemin destiné aux aurores. Il levait les yeux vers moi entre deux lignes.
Elphias : — Rien pour votre défense, j’imagine ?
Liam : — …
Elphias : — Parlez.
Liam : — Je n’ai rien fait. Je l’ai trouvé là. Je n’ai aucun mobile. Aigl était mon camarade de chambre…
Elphias : — Nous en reparlerons. Pour l’instant, vous êtes encore élève, donc vous ne pouvez pas être envoyé à Azkaban. Mais vous êtes renvoyé de Poudlard jusqu’au B.U.S.E., que vous devrez réviser seul. Nous nous reverrons au procès. Dimanche.
Il détourna le regard.
Elphias : — Au revoir, Monsieur Daly.
**
Les aurores me raccompagnèrent dans la salle commune. Tous les regards étaient sur moi. Accusateurs. Inquiets. Méprisants. J’étais devenu… une honte.
Aurore : — Vous avez une heure pour faire vos affaires. Faites aussi vos adieux, si vous tenez à vos camarades. Rendez-vous ici, dans deux heures précises. Ne soyez pas en retard.
Ils quittèrent la pièce. Je fis rapidement ma valise, en silence. Tous continuaient à me fixer. Je murmurais :
Liam : — Aileen… Charly…
Comment allais-je dire à Aileen Malefoy, celle que j'aime, que je ne reverrais plus jamais ses longs cheveux blonds ? Comment allais-je annoncer à Charly Goyle que notre amitié si forte allait se terminer ? Je ne voulais pas les voir dans leur salle commune à Serpentard pour ne pas leur attirer d'ennuis de réputation. Comment allais-je faire ? Dans mon tourbillon de pensées angoissantes, je regarde le lit de mon défunt voisin de chambrée... Aigl. Je pleure en repensant à nos batailles de polochons et discussions intéressantes sur le monde. Il était sur le point d'avoir fait la recherche du siècle... Mais il n'est plus là, personne ne pourra voir ça et même pas savoir ce que c'était, cette découverte qui allait changer le monde et faire de lui un Homme mondialement reconnu.
À qui aurait-il pu en dire ne serait-ce qu'un petit peu ? Qui convoite ses connaissances ?
... Hum.
Ashley Jedusor !
**
Une heure plus tard, je rejoignis les aurores. Nous étions sept : moi, le directeur, et cinq agents du ministère.
Elphias Doge : — Savez-vous où loger en attendant votre procès ?
Liam : — Aucunement.
Elphias : — Vous serez hébergé dans un hameau isolé au sud de Poudlard : Campolard-en-Bas. Deux Détraqueurs vous surveilleront jour et nuit. Vous ne quitterez pas le périmètre. De la nourriture, de l’eau, et du matériel de travail vous seront livrés quotidiennement. Enfin, votre baguette vous sera confisquée.
Liam : — Génial…
Elphias : — Aucun contact avec vos anciens camarades ne sera toléré.
Liam : — Et… quand aurais-je des nouvelles de l’enquête ? On oublie que le meurtrier est toujours en fuite.
Il me jeta un regard noir. Pas un mot.
Liam *insistant* : — ...Oui ?
Elphias : — Aurore.
Aurore : — Oui, Monsieur ?
Elphias : — Conduisez-le à Campolard-en-Bas. Et envoyez-moi un hibou quand le suspect sera enfin là où il doit être.
Il insista sur la prononciation de « suspect ». Je saisis sa pensée.
**
On m’arracha ma robe de sorcier, puis ma baguette. Je montai une dernière fois l’escalier de Serdaigle. Sur la route de Campolard-en-Bas, je levai les yeux vers le plafond étoilé. Je repensai à ma cérémonie de répartition… à mes premiers amis. Tout cela semblait déjà si lointain. Nous descendîmes vers la cour. Et là, dans l’ombre des escaliers… une silhouette. Presque invisible. Discrète. Puis une deuxième fois, plus loin, dans la lumière du crépuscule.
Quelqu’un me suivait.
Sur la route en terre battue, l’herbe humide s’aplatissait au rythme d’un pas invisible. Qui est-ce ? Mon ange gardien ou mon ennemi ? Je regardai l’arbre à l’entrée du hameau. Deux yeux me fixaient, dans l’obscurité. Je fronçai les sourcils, tentant de discerner un visage... quand une main me frappa l’épaule.
Aurore : — Qu’est-ce que tu regardes ?
Liam : — Rien. Rien du tout…