Professeure Granger - Les esprits de Castelobruxo
« Bien, aujourd'hui, nous allons donc aborder notre deuxième chapitre, celui qui traitera du Moyen-Âge et de l'apparition des premières grandes familles de sorciers en Grande-Bretagne », dit Hermione à sa classe de troisièmes années, qui arrivent à la comprendre grâce à un charme puissant de traduction, qui agit sur toute l'école. « Nous venons de boucler la période concernant la Fraternité de Merlin et le druidisme en Europe et donc, pour rappel, vous devrez, pour la semaine prochaine, me rendre un parchemin sur lequel vous répondrez à cette question: quels sont les principes fondamentaux communs entre le druidisme et le chamanisme ? J'attends un exposé d'au moins trente centimètres. »
Quelques élèves râlent, dans le fond de la classe, mais Hermione les ignore. Clarissa Guzman, une élève blonde assise au premier rang, lève la main.
« Professeure, quand allez-vous nous parler de la guerre contre Voldemort ? » Hermione tique. C'est étrange d'entendre une si jeune sorcière prononcer ce nom avec tant de nonchalance.
« Cela fait partie du cours réservé aux élèves de sixième année. » De nouvelles exclamations déçues se font entendre. « Mais, rajoute Hermione, je peux répondre à vos questions, si vous en avez, avant de commencer ce nouveau chapitre sur le Moyen-Âge. »
Les yeux de Clarissa Guzman brillent d'admiration. D'autres élèves se redressent sur leur chaise et un silence intéressé s'installe. « Alors, qui veut savoir quoi ? », rajoute la professeure.
Comme elle s'en doutait, Clarissa lève la main à une vitesse impressionnante, surprenant sa mygale-totem qui dégringole sur sa robe émeraude. « Oui, Miss Guzman ?
- Mon père dit que Voldemort voulait supprimer tous les comunescos de votre pays, c'est vrai ?
- Oui, c'est vrai. Mais il n'a pas réussi.
- Grâce à vous ? », demande un autre élève, nommé Bruno.
- Entre autres, oui. Mais surtout grâce à Harry Potter. Vous savez qui est Harry Potter, n'est-ce pas ? »
La classe entière émet un bruit d'approbation. Hermione rit doucement. Une autre élève lève la main. « Oui, Miss Bustos ?
- Mais vous, vous étiez avec Harry Potter pendant la guerre ?
- Oui, c'est mon meilleur ami, encore aujourd'hui.
- Comment a-t-il fait pour tuer Voldemort ? », demande Lucrecia Favre, d'une voix neutre.
- Ça, vous le découvrirez dans votre cours de sixième année, c'est un peu compliqué... »
Plusieurs bras se lèvent, mais Hermione décide de mettre fin à cette petite séance de questions-réponses improvisée. Elle balaye l'air de sa main.
« Ca suffit pour aujourd'hui. De toute manière, pour bien comprendre ce qui s'est passé et pourquoi l'avènement de Tom Jedusor a pu être possible, il faut retourner en arrière et c'est exactement ce que nous allons faire. Le Moyen-Âge, donc... »
L'attention des élèves retombe presque instantanément. Elle sait que les cours d'histoire ne sont pas les plus populaires, mais elle n'a jamais compris pourquoi : Hermione a toujours trouvé ça fascinant, de pouvoir étudier la magie depuis ses origines connues. Et d'ailleurs, cela fait maintenant presque deux mois qu'elle passe une grande partie de ses soirées dans la bibliothèque de Castelobruxo, à emmagasiner tout ce qu'elle peut sur les chamans qui ont marqué l'histoire, par ici.
Elle commence à prendre ses marques, dans cet incroyable bâtiment sculpté par les plus grands mages, ceux-là même qui, paraît-il, ont construit le Machu Picchu, au Pérou. Pour sa part, Castelobruxo est installée pile à l'endroit où un ruisseau naturel d'énergie magique s'écoule à travers tous les mondes spirituels. Depuis son arrivée, elle échange par écrit avec Ron, avec Rose et Hugo, mais aussi avec Ginny et Harry. Elle trouve cependant que ses mots ne décrivent jamais avec suffisamment de justesse ce qu'elle vit réellement. Bien sûr, elle n'a pas osé formuler la moindre pensée honnête à propos d'Ara Arizaga, et serait encore moins capable d'écrire ce qui se passe en elle quand elle doit échanger avec le professeur d'Histoire du Chamanisme. Mais plus le temps passe, plus elle arrive à ignorer ces émotions-là, se concentrant plutôt sur ses cours et sur ses élèves, tout en évitant de se perdre dans les dédales de Castelobruxo.
Le castelo, qui n'a rien d'un château, il faut le dire, ressemble à un temple aztèque somptueux, recouvert d'or et de lianes. De grands escaliers ornés de symboles peints montent à son sommet et permettent aux élèves de se rendre à tous les étages, grâce à différents passages dans la roche, ou dans l'escalier en lui-même. Les salles sont toutes lumineuses, ouvertes vers l'extérieur, sur de spacieuses plateformes envahies de végétation. Certaines ont les murs recouverts de mousse verte fluorescente, d'autres, comme celle dédiée au cours de Rituels, sentent le bois brûlé. Les serres, gigantesques, se trouvent derrière le bâtiment principal, presque cachées sous d'énormes feuilles de bananiers géants. La botanique, ici, est une des matières les plus importantes, surtout pour les élèves dits Tierranos, ceux qui ont une habilité à manier la magie de la terre. Il n'y a pas de maisons, comme à Poudlard, mais bien quatre catégories d'élèves : les Tierranos, donc, mais aussi les Fueganos, les Aeranos et les Aquanos.
Une fois son cours terminé, elle passe par la salle des professeurs pour corriger quelques parchemins. Elle y trouve le professeur de Zoomorphose, le taciturne Pachacútec Pelaez Pinzon, qui ne lui adresse qu'un simple signe de tête, avant de replonger dans sa lecture. Son petit tamarin-totem regarde Hermione avant de lui tirer la langue et de se blottir contre le cou du professeur. La salle est paisible. Située au quatrième étage, ses murs de pierre s'ouvrent totalement sur la plateforme extérieure. Des fougères et plantes grimpantes garnissent les murs. Hermione est bercée par la symphonie tropicale des oiseaux et insectes qu'elle entend au dehors. De temps en temps, elle sent sur son visage un souffle d'air chaud.
Au moment où elle décide de replonger dans ses corrections, un rire éclatant se fait entendre dans le couloir et résonne en écho dans la salle des professeurs. Le petit singe pousse un cri et grimpe sur la tête de Pachacùtec, qui ne lève pas les yeux de son livre, imperturbable. Quel drôle de personnage, se dit Hermione, amusée.
La porte s'ouvre en grand et une femme stupéfiante apparaît, le visage illuminé, encadré par une longue chevelure noire et lisse, qui lui tombe jusqu'à la taille. Un oiseau brun vole au-dessus d'elle, traverse la pièce pour disparaître dans un trou entre deux pierres du mur.
- Linda !, s'écrie la femme en se dirigeant vers Hermione. « C'est là que tu te caches, hein ? Ça fait un mois que j'essaye de croiser l'Anglaise... »
- Kuyen, por favor ! », siffle Pachacùtec, en claquant la langue.
« Oh, Pacha, m'emmerde pas hein. » Elle ne lui adresse pas un regard et s'assied sur la table, à côté des parchemins d'Hermione, la regardant droit dans les yeux, les sourcils haussés. « Ça va, il t'embête pas trop ? » Elle fait un signe de tête vers l'arrière, en direction du professeur de Zoomorphose qui soupire, exaspéré.
« Euh... non, pas du tout. C'est même très agréable de travailler en compagnie de quelqu'un d'aussi calm... »
Le rire chaleureux de Kuyen remplit la pièce.
« Ah, linda, tu as encore beaucoup de choses à apprendre. Tu veux que je t'emmène faire un petit tour ? » Elle se penche : « Je connais quelques coins secrets, si ça t'intéresse ? »
Hermione rit, se mord la lèvre. Elle jette un coup d'œil à Pachacùtec, qui a repris sa lecture.
- T'inquiète pas pour lui, il s'est sûrement entouré d'un charme de Silence Abyssal. » Elle saute d'un bond de la table, ses longs cheveux ondulant derrière elle. « Alors, on y va, linda ?
- Euh, je m'appelle Hermione...
Kuyen éclate à nouveau de rire.
« Oh je sais ! Linda, ça veut dire... » Elle s'approche d'Hermione, qui parvient à sentir son odeur, qui lui rappelle celle du tabac, mêlée aux effluves sucrées de la sève et du bois frais. «... ma jolie.» Pour la deuxième fois depuis qu'elle est là, Hermione est déstabilisée. God, qu'on est loin des standards anglais, de la froideur de Londres. Ils sont tous comme ça, ici ? Incroyablement beaux, chauds, avenants ? Sensuels... ? Elle ose regarder Kuyen dans les yeux, soutenir son regard lunaire, entouré de Kohl noir - ou est-ce du charbon ? Un anneau d'argent lui transperce la narine droite, deux autres sa lèvre inférieure, rose, pulpeuse. Sa peau dorée est marquée par de nombreuses petites cicatrices, qu'Hermione a subitement envie de sentir sous ses doigts. Elle sent une bouffée d'air chaud l'envahir, ravale sa salive, et entreprend de ranger ses parchemins, sous le regard rieur de Kuyen.
« Va pour la visite », dit alors Hermione, essayant de garder contenance. Kuyen siffle et l'oiseau brun réapparait, se pose sur son épaule et disparait à nouveau sous la chevelure noire.
« Voici Phaxsi », dit Kuyen. « Tu ne la verras pas beaucoup en journée, elle préfère la nuit. Comme moi !
- Vous... tu... tu es professeure aussi, je suppose ? »
Le rire contagieux de Kuyen, évidemment, retentit à nouveau.
« Obvio po, linda! J'enseigne la Pratique des Rituels. À partir de la cinquième année, et seulement de nuit. Pour ça que je n'ai pas encore eu l'occasion de te croiser... »
Kuyen Mundica Kieffer parle beaucoup et polarise toute l'attention d'Hermione, qui ne se souvient pas avoir déjà rencontré quelqu'un comme elle. Elle doit avoir la trentaine, marche en trainant les pieds dans ses bottines usées et porte une cape noire et courte, de laquelle ressortent ses bras nus et tatoués. Et sous ses airs insouciants, Kuyen cache en fait une connaissance extrêmement pointue de la magie chamanique et des rituels, qu'ils soient ancestraux ou contemporains. D'ailleurs, au détour d'un couloir, elle avoue même à Hermione qu'elle en a créés quelques-uns elle-même, malgré l'interdiction formelle de la directrice de l'école.
Enjouée, la professeure de Pratique des Rituels emmène Hermione jusqu'à une salle située au cœur de la pyramide, toujours au quatrième étage. Une étrange lumière bleue passe par une lucarne, de somptueuses scènes sont sculptées dans la roche noire et humide. De très nombreux tapis tissés recouvrent le sol, d'énormes pots en pierre sont disposés un peu partout, dans lesquels poussent des fleurs délicates, extraordinaires et colorées, baignées d'un soleil magique. Des élèves sont couchés sur de larges coussins, jouent de la guitare ou méditent dans un coin, les yeux fermés. Certains s'affrontent avec des dés chamaniques, qui lancent des étincelles ou crachent de l'eau de mer. Hermione est fascinée par l'endroit, qui semble être une sorte de salle commune. Des araignées s'y plaisent aussi, ainsi que d'autres insectes-totem comme des mantes religieuses ou des phasmes. Un papillon magnifique agite ses ailes brillantes, accroché aux cheveux blonds d'un jeune élève. Des singes sautent et s'agrippent aux lianes qui traversent la pièce.
« Pas mal, hein ? », dit Kuyen.
« Quel est cet endroit ?
- Le QG des Tierranos. J'ai passé beaucoup de temps ici, quand j'étais étudiante.
- Mais ton totem est un oiseau », remarque Hermione.
En faisant ses recherches, Hermione avait découvert que les élèves de Castelobruxo ne recevaient pas de lettre le jour de leurs onze ans, mais devaient plutôt s'attendre à la visite d'un petit animal, leur totem, qu'ils devaient suivre jusqu'à l'école afin de pouvoir la trouver. Exactement comme l'avait fait Janeiro le jour de son arrivée à elle. Et la nature de l'animal n'est pas anodine. Selon l'espèce, le jeune sorcier apprend déjà quel est sa magie de prédilection : celle de l'eau, du feu, de la terre ou de l'air. Et dans l'esprit d'Hermione, un oiseau signifie logiquement « magie de l'air », comme pour Ara Arizaga et son toucan ariel.
« Phaxsi n'est pas un oiseau comme les autres », sourit Kuyen. « C'est un ibijau et disons... qu'elle aime se prendre pour une branche d'arbre. »
Hermione ne sait pas quoi répondre, se demandant même si Kuyen ne se moque pas d'elle... Dans le doute, elle note intérieurement qu'elle doit aller faire des recherches à la bibliothèque sur cet oiseau en particulier.
« Je me demandais... », ajoute-t-elle cependant. « Comment les nés-moldus, je veux dire, les comunescos, savent qu'il s'agit d'un animal-totem et non d'une banale araignée ?
- Oh, linda, ils le savent. La magie, par ici, est intuitive, mouvante. Et le cœur d'un enfant est le plus pur des réceptacles. Le lien avec son totem se fait instantanément. Ils pensent ensemble, réagissent ensemble.
- Mais... ». Hermione ne saisit pas totalement cette magie, et ça la frustre beaucoup. Elle pense à ses parents, le jour où elle a reçu sa lettre pour Poudlard. Un petit animal ne leur aurait pas suffi pour prendre tout cela au sérieux. « Et leurs parents ?
- Tu es une comunesca, pas vrai ? Et bien, généralement le totem s'en va chercher un autre totem, le plus proche, et revient avec le sorcier qui lui est lié. Il ou elle peut alors expliquer la situation aux parents. Nous sommes une communauté, tu vois ? »
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Hermione a passé les jours suivants à suivre Kuyen dans toute la pyramide, entre ses cours. Après le QG des Tierranos, elle a pu visiter la serre verrouillée, accessible seulement à certains élèves qui suivent les cours avancés d'Alchimie et d'Herboristerie, sur autorisation. C'est là qu'Hermione a tout appris sur l'Ayahuasca, cette concoction mystique, qui brouille les frontières des mondes spirituels, pour permettre aux sorciers d'y rester plus longtemps. Kuyen l'a aussi emmenée au sommet de la pyramide, un matin, où Hermione a pu assister à une scène qu'elle aurait été incapable d'imaginer : les élèves, inanimés, étaient couchés au sol, les yeux grands ouverts, d'un blanc laiteux. Et quand Hermione a demandé où était le professeur, Kuyen a pointé le ciel du doigt. Celestino Claure Del Castillo donne son cours de Voyages Spirituels depuis un autre monde. Le seul fait d'assister au cours est une preuve suffisante du niveau de l'élève. Heureusement, il s'agit d'un cours optionnel, donné à partir de la sixième année.
Hermione a également profité de ces balades pour en apprendre davantage sur Kuyen. La jeune femme est née au Chili, où elle a grandi dans une famille de chamans puissants. Après ses études à Castelobruxo, elle a été poussée par la tradition familiale à suivre de nombreux rituels initiatiques, renforçant sa magie. Elle en a profité pour voyager sur tout le continent, afin d'en apprendre sur toutes les pratiques chamaniques. Elle est ensuite revenue à l'école pour enseigner, s'établissant dans une cabane perchée sur de hauts acacias. Plusieurs soirs par mois, elle vient chercher ses élèves par petits groupes, avant le repas, pour les emmener au cœur de la forêt sombre et y dispenser son cours. « Viens avec nous, un soir », a-t-elle proposé un jour à Hermione alors qu'elles étaient allongées sur la plateforme du septième étage. Hermione a refusé tout de suite, sans réfléchir. Elle ne peut toujours pas dire si c'était parce qu'elle avait peur d'échouer ou si c'était de l'appréhension vis-à-vis de cette magie qu'elle ne maîtrise pas. Elle n'a jamais osé mettre son âme à nu, sauf avec Ron peut-être, les premières années. Kuyen a ri, devant la mine déconfite d'Hermione. « Linda, je sais que je ne paie pas de mine comme ça, mais tu ne risques rien tant que je suis là.
- Je sais. Mais je n'y connais rien et...
- Et tu as besoin d'être en contrôle. J'ai bien compris. Mais justement, il faut tout lâcher, lors d'un rituel. S'ouvrir au ciel. Faire rentrer la nuit. Sentir la magie couler dans ton corps.
- Je suis bien incapable de faire ça.
- Eh, n'en sois pas si sûre. Je sens quelque chose de féroce, en toi, linda. »
Depuis, Hermione n'arrête pas d'y penser. Quelque chose de féroce. Elle n'arrête pas de penser à Kuyen, à son aura, son rire, et ce qu'elle lui fait ressentir.
Ce soir, cependant, elle pense à Ron. Son mari. Depuis qu'elle est ici, ils s'envoient des lettres, toutes plus barbantes les unes que les autres, se donnant des nouvelles. Elle a notamment appris que Georges avait pris une semaine pour aller rendre visite à Bill et Fleur, que la vie continuait. Elle culpabilise aussi, beaucoup, de se trouver à des lieues de tout ça et d'en être bien contente, de vivre des expériences folles, d'apprécier autant ses moments avec Kuyen.
Elle fourre la lettre fraîchement arrivée de Ron dans sa poche et se dirige au cinquième étage, empruntant un raccourci que Kuyen lui a montré quelques jours plus tôt, pour se rendre dans le bureau de la directrice, Rosario Rojas Reimer. Le soleil est presque couché, sur Castelobruxo, et des centaines de bougies et braseros illuminent les murs des couloirs peints de verts, de rouge et de jaune. La nuit est chaude, mais depuis quelques heures, une lourde pluie s'abat sur la jungle, apportant un peu de fraîcheur et permettant aux Aquanos de s'entraîner dehors, sur l'esplanade. Hermione s'arrête pour les observer quelques minutes. Ils n'utilisent pas de baguettes magiques, mais lancent leurs sorts avec de gracieux mouvements de mains et de bras, parfois même en effectuant des figures avec leurs corps tout entier. Ils tordent la pluie, ce soir. Saisissant.
Quand elle frappe à la porte en bois poli, gravée de symboles, une petite femme aux joues rondes lui ouvre la porte, les sourcils froncés. De grandes lunettes ovales et rouges sont posées sur son nez légèrement busqué.
« Professeure Granger, bonsoir », dit Rosario Rojas Reimer. « Entrez donc. Je vous attendais.
- Bonsoir, professeure. Merci. »
Hermione s'avance dans le grand bureau, ouvert sur l'extérieur, comme la plupart des salles de Castelobruxo. Elle remarque cependant qu'un enchantement y a été formulé, voire plusieurs, afin de protéger ce qui se trouve dans la pièce. Sur la plateforme extérieure, d'élégants fauteuils ont été disposés sur un tapis rouge, autour d'un foyer éternel, aux flammes généreuses. La végétation, venant de l'extérieur, recouvre entièrement le plafond. De grandes lanternes rouge et jaune flottent un peu partout, des tableaux sont accrochés aux murs, à côté de masques étranges, d'objets décorés de plumes, de tambours de toutes les tailles. Dans la partie gauche de la pièce, trône une table carrée, taillée dans une roche aux veines rosées. Un imposant lézard blanc, tacheté de noir, y est étalé de tout son long, immobile.
« S'il vous plaît, asseyez-vous », dit la directrice, montrant à Hermione un fauteuil à sa droite. Elle s'exécute, la directrice s'installe face à elle. « Tequila ?
- Euh oui, volontiers », balbutie Hermione, qui n'avait plus bu de tequila depuis longtemps.
En un mouvement de l'index, Rosario Reimer fait venir deux verres vides qui, flottant dans les airs, vont se poser délicatement entre elles, sur une petite table en verre. Soudain, la bouteille de tequila, qui était presque arrivée, s'écrase au sol. Ara Arizaga vient d'entrer dans la pièce, sans prévenir, suivi par Janeiro qui bat frénétiquement des ailes. Ils ont l'air affolés.
- Rosario ! », crie-t-il presque, essoufflé. « Rosario, ça recommence.
- Comment ? Que dis-tu, Arapysandù ?
- Clarissa Guzman, en troisième année, a entendu le sifflement. »
L'annonce, qu'Hermione ne comprend pas, a l'air de terrifier la directrice, devenue livide. Un effroi sans nom se lit sur son visage. Hermione regarde Rosario, puis s'adresse à Ara :
« Quelqu'un peut m'expl...
- Cette fille va mourir, Hermione ».
Lui aussi est tétanisé.
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Voilà pour le chapitre 3! Merci d'avoir lu :)
Que pensez-vous de Kuyen? Moi, je l'adore, je dois bien l'avouer.
Dans le quatrième chapitre, on en apprend évidemment plus sur la menace, et Hermione se frotte à la magie puissante de la Nature. Elle découvre aussi le sport pratiqué à Castelobruxo: le Pato Marino.
N'oubliez pas de voter pour savoir si Hermione reste avec Ron à la fin de l'histoire: https://forms.gle/NyoFUHkh1EFHTBmz7