Harry Potter, l'Ordre du Phénix et le Brécilien
CHAPITRE VI : NEDELEG
Les cours de l’A.D. se déroulèrent sans problème. Tout ceci grâce à la prudence de ses membres et grâce à Teñval qui occupait la Brigade Inquisitoriale. Harry le soupçonnait de bien s’amuser, mais Luna le contredit.
« Il n’aime pas la violence, mais c’est le seul moyen qu’il a pour protéger ce à quoi il tient.
-Il y a sûrement d’autres moyens.
-Il n’en connaît pas. Il a beaucoup souffert dans sa jeunesse, il a été élevé par ses grands-parents. »
Harry savait ce qu’il pouvait ressentir. Teñval était comme lui, il avait perdu ses parents très jeunes. Et les gens qui l’avaient élevé étaient peut-être comparables aux Dursley.
« Et ses grands-parents sont des gens…
-Ils sont très gentils, rassura Luna. Mais un peu bizarre (c’est elle qui dit ça !). Je suis allée chez Yannig un été pour quelques jours. Son grand-père est comme lui, il pense que parfois et même souvent, il faut frapper fort pour remettre les choses à leurs places. Et il parle au sens propre.
-Je vois.
-Et puis récemment, il a encore perdu quelqu’un de cher. »
Les yeux de Luna avaient pris une expression triste que Harry ne lui connaissait pas. Il croyait que rien ne pouvait entacher sa joie de vivre. Mais il semblait que ce qui touchait à Teñval la touchait également droit au cœur. Quelque soit leur lien, il était fort et sincère.
La dernière réunion de l’année de l’A.D. se termina. Harry donna rendez-vous à tous pour après les vacances. Alors que tout le monde quittait la salle les uns après les autres en se souhaitant un joyeux Noël, Harry fit en sorte de rester. Il avait remarqué que Cho regardait le tableau d’affichage où se trouvait la liste des membres de l’A.D. et divers papiers. Une fois seul avec elle. Il s’approcha. Elle pleurait.
« Ça va ? demanda t-il.
-Oui, dit-elle d’une voix mal assurée. C’est juste que je me dis que si lui avait su tout ça, il serait peut-être encore en vie.
-Cédric connaissait tout ça. Mais quand Voldemort décide de tuer quelqu’un, rien ni personne ne peut l’arrêter.
-Je voulais te dire merci. Tu es un très bon professeur. Je n’avais jamais rien stupéfixé avant. »
Cho s’était approché de lui. Elle était très près. Au dessus d’eux, une boule de gui était accrochée. Le cœur de Harry s’accéléra.
« C’est du gui, dit-elle.
-Mais sûrement infesté de nargols.
-C’est quoi des nargols.
-Faut demander à Loufoca. »
Cho déposa ses lèvres sur les siennes. Harry n’avait jamais rien connu d’aussi doux.
Et le soir il s’endormit le cœur léger, un sourire béa sur ses lèvres qui portait encore le goût sucré de Cho. Rien ne le prépara à ce qu’il allait vivre cette nuit la. Il se retrouva rampant dans un couloir. Il l’avait déjà vu mais ne se souvenait pas où. Il passa une porte et se faufila entre des rayonnages d’étagères supportant des boules de cristal. Un homme se trouvait là. Il se tourna vers Harry au dernier moment et prit une expression apeurée. Harry le reconnut, c’était Arthur Weasley. Harry ressentait une envie insurmontable de le tuer. Il le mordit à plusieurs reprises.
Quand il se réveilla en sueur, il était dans son lit. Ron le regardait inquiet. Quelques minutes plus tard, accompagné du professeur McGonagall, ils se rendirent dans le bureau de Dumbledore. Harry lui raconta tout. Ressentant une grande fureur envers le directeur de l’école. Dumbledore fit en sorte que l’on trouve Arthur Weasley et, via un portoloin, les enfants Weasley et Harry allèrent au 12 Square Grimmaurd.
Luna aurait voulu au moins dire une dernière fois au revoir à Ginny. Elle aimait beaucoup la petite rousse avec qui elle s’entendait à merveille. Personne ne connaissait la raison, mais tous les Weasley et Harry Potter avaient quitté le château durant la nuit. Même Hermione ne paraissait pas savoir grand-chose sur cette affaire. Où alors, elle ne voulait rien dire. Luna en parla à Teñval. Ce dernier se doutait que le seul véritablement au courant de toute l’histoire était Dumbledore.
« Ils devaient avoir une bonne raison de partir, dit-il. On se voit au retour des vacances Luna. Je vous souhaite de bonnes fêtes à toi et ton père.
-Merci. Dit à tes grands-parents : Nedeleg Laouen ! De ma part.
-Nedeleg Laouen Luna. Ha bloavezh mat !
-Celui la tu ne me l’a pas dit.
-Et bonne année.
-Faudra le dire quand on se reverra en janvier.
-Alors, fiskoan mat !
-Méchant va.
-Ça veut dire « bon réveillon ». »
Luna lui souria une dernière fois de ce sourire rêveur dont elle seule a le secret. Puis elle se dirigea avec les autres élèves de Poudlard vers la gare de Pré-au-Lard.
Teñval ne prenait pas le Poudlard Express. Depuis qu’il avait son permis de transplaner, il était bien plus rapide et pratique pour lui de rentrer chez lui de cette manière. Mais d’abord, il devait voir Dumbledore pour avoir quelques explications. Ce dernier semblait presque s’attendre à sa visite.
« Albus, dit Teñval. Qu’est-ce qui s’est passé ?
-Un des membres de l’Ordre a été attaqué alors qu’il effectuait une mission pour l’Ordre, répondit Dumbledore sans détour, il savait qu’avec un Teñval c’était inutile. Harry a vu l’agression en rêve.
-Qui a été attaquer et par qui ?
-Arthur Weasley, le père de Ron et de ses frères. Par qui, je ne sais pas exactement mais j’ai ma petite idée sur le sujet. Il semble avoir été attaqué par un serpent de la même espèce que celui de Voldemort. Je pense que Voldemort s’est insinué dans l’esprit de son serpent pour explorer un certain endroit et qu’il est tombé sur Arthur qui y était à ce moment là.
-De quel endroit parlez-vous ? »
Dumbledore ne sembla pas vouloir répondre.
« Albus, si je veux faire ce que je souhaite et que vous souhaitez vous ne devez rien me cacher.
-Le département des Mystères. »
Le visage d’habitude impassible de Teñval fut parcouru d’un frisson de surprise.
« Cela signifie qu’il cherche la Prophétie, dit Teñval. Et l’Ordre la garde, n’est-ce pas ?
-Oui. Personne ne peut y toucher si ce n’est ceux qui sont les acteurs de la Prophétie. Voldemort devra y aller de lui-même.
-Ou Harry. Est-il au courant ?
-Il ignore tout de la Prophétie.
-Vous lui avez caché la cause de la mort de ses parents ? s’écria Teñval. Mais à quoi penser vous ? Il est le principal concerné !
-J’ai pensé qu’il était trop jeune.
-Il a quinze ans ! Il est en age de comprendre depuis un moment déjà.
-Peut-être. Il est encore fragile depuis la réapparition de Voldemort.
-A qui la faute. Je ne pense pas que Voldemort soit le seul fautif dans cette histoire. »
Teñval se dirigea vers la porte du bureau d’un pas décidé. Dumbledore prit peur en pensant à ce que comptait faire le breton.
« Que comptes-tu faire ? demanda t-il.
-Si vous refusez de lui dire, moi je le ferai.
-Yannig ! Ce n’est pas à toi de le faire.
-C’est vrai. C’est à vous. Mais vous refusez de prendre cette responsabilité. Je veux bien la prendre moi.
-Attend. Voldemort prépare quelque chose. Laisse-moi jusqu’à ce qu’on soit sûr de savoir ce qu’il veut vraiment et alors, je parlerai à Harry. »
Teñval soupira et sortit sans rien dire. Dumbledore savait qu’il n’avait gagné qu’un sursis. Ces Teñval ! Des gens biens mais quel sale caractère ! Enfin, il serait sûrement tranquille le temps des vacances. Teñval avait causé beaucoup de problème depuis le début de l’année. Dumbledore en connaissait que trop bien les causes et ne pouvait l’en blâmer. Il avait la certitude que le pire restait encore à venir. Ce breton était capable de tout. Autant que Harry. Si ces deux là devenaient vraiment amis, les forces du mal se retrouverait au cimetière en morceaux pas plus gros que des allumettes !
Teñval se rendit jusqu’à la grille du château. Il y croisa Rusard qui s’apprêtait à fermer. Le concierge s’écarta prudemment de son chemin. Le souvenir cuisant de son coup de poing le faisait encore souffrir. Sitôt sortit du domaine, Teñval transplana. Il quitta la vallée écossaise enneigée pour une forêt d’arbres dénudés par l’hiver. Pas de neige, mais une pluie fine et froide qui réchauffa tout de même le cœur du jeune homme.
« Que c’est bon d’être chez soit ! pensa t-il. »
Il était dans le jardin d’une belle maison de pierre. Pas des grosses pierres de taille, de petites pierres savamment enchâssées les unes aux autres. Une maison au charme authentique telle qu’on peut en voir beaucoup dans ce pays unique au monde : Breizh ! Autour de la maison, la forêt semblait chanter sa joie de revoir le jeune homme dans un murmure de vent. Une forêt où sont né maintes légendes et magies, une forêt enchantée et maudite à la fois : Brocéliande.
Un homme d’une soixantaine d’année environ sortit de la maison et vint accueillir Teñval à bras ouverts.
« Degemer mat, Yannig, dit le vieil homme. Antren. Degouezhout mat ?
-Ya, ha te ? »
(Dans un souci de compréhension et comme peu de gens parle le breton (y compris moi, je m’aide d’un dictionnaire électronique, si ça se trouve tout est faux !), les dialogues seront traduits en français. A commencer par cette échange ci-dessus !)
« Bienvenue, Yannig. Entre. Tu vas bien ?
-Oui, et toi ?
-Ça va. Viens vite, ta grand-mère t’attend. »
Une femme souriante du même age que le vieil homme prit le jeune homme dans ses bras pour lui souhaiter la bienvenue. Le soir, Teñval raconta ce qui s’était passé depuis le début de l’année à Poudlard. Il ne cacha rien. Dumbledore devait déjà avoir raconté ses actions contre Ombrage à ses grands-parents. Même Katel, la grand-mère, semblait fière de ce que faisait subir son petit-fils à ce crapaud visqueux. Mais ce fut Alan, le grand-père, qui en parla.
« Fait tout de même attention, dit-il. On ne sait pas ce qu’elle prépare.
-Quoiqu’elle fasse, elle me trouvera devant elle. Elle a causé beaucoup trop de mal. Les centaures de la forêt interdite sont proches de la révolte. Sa haine envers les autres peuples est sans borne et totalement irréfléchi.
-Je sais. Je suis moi-même aller à Londres pour demander à ce que le gouvernement magique anglais renonce à toutes ses lois débiles. Mais rien. Personne n’a daigné m’écouter. J’ai même vu Fudge. Et ce connard a dit qu’il avait des choses plus importantes à s’occuper. J’ai pensé qu’il devait vouloir continuer à faire passer Albus et le jeune Potter pour des menteurs et je me suis un peu emporté.
-Un peu ?
-Il a fallu au moins une dizaine d’aurors pour le calmer, lâcha Katel. Il avait déjà mis Fudge KO et s’attaquait à tous ce qui ressemblait de près ou de loin à un conseiller du ministre. »
L’anecdote parut plus l’amuser que la mettre en colère. Elle était habituée au coup de sang de son mari. Elle l’aimait pour ça aussi.
« Et comment va Luna ? demanda t-elle. J’espère qu’elle viendra passer quelques jours ici cet été.
-Je lui proposerai. »
Les jours suivants, Teñval les passa à se promener en forêt. Il y revit maintes créatures habitant ses bois qu’il connaissait bien. Il avait grandi à l’ombre de ces arbres. Toutes les fées, tous les lutins étaient ses amis. Il connaissait tous les centaures vivants ici. Et certains arbres baissèrent leurs branches jusqu’à lui pour lui permettre de les effleurer. Il croisa un troupeau de sombrals. Il se rappela qu’il devrait faire un saut en Ecosse pour voir comment se portait Nocturna et son petit. De nature calme habituellement, certains membres du troupeau démontrèrent de la joie à la vue du breton. Certains allant jusqu’à le taquiner en le bousculant de leurs têtes.
Les jours passèrent. Teñval devait retourner à Poudlard. Son grand-père lui demanda de l’accompagner à Barenton, la fontaine magique où se retrouvait jadis Merlin et Viviane. Dressé sur la pierre de Merlin, Alan tenait dans sa main un grand bâton noueux. Il demanda à son petit-fils de s’agenouiller devant lui. Alan agita son bâton vers la fontaine de pierre. Quelques gerbes d’eau en jaillirent et vinrent mouiller les cheveux noirs du jeune homme.
« Ainsi Merlin t’offre sa protection, dit Alan. Son esprit est un avec cette forêt depuis des siècles. Mais il est aussi en chacun de nous. Nous, les Teñval, les gardiens du temple sylvestre de Brocéliande, les Héritiers du savoir de Merlin. Nous sommes druides, Yannig, notre pouvoir vient de la nature. Et bientôt nous devrons utiliser ce pouvoir pour une guerre. Car nous sommes aussi des guerriers. Comme l’était le Grand Myrdinn. Va maintenant. Et continue dans la voie que tu as choisie. »