Harry Potter, l'Ordre du Phénix et le Brécilien
Chapitre 10 : Chapitre X Réminiscence (partie 1)
1392 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 18/02/2011 15:48
CHAPITRE X : REMINISCENCE (Partie I)
Histoire d’être tranquille pour parler, Harry et Luna allèrent dans le parc du château. Luna avait l’air encore sous le choc. Harry ne la reconnaissait plus. Elle était loin de la Luna rêveuse et insouciante. Harry avait devant lui une jeune fille inquiète pour un être cher. Ils descendirent jusqu’au bord du Lac Noir et s’assirent sur un rocher.
Harry ne voulait pas brusquer la serdaigle et attendit qu’elle soit prête à parler. Finalement, elle releva ses yeux rouges au bord des larmes vers le jeune homme.
« Comme tu as dû le comprendre, dit-elle, Yannig ne supporte pas qu’on s’en prenne à la mémoire de Cédric.
-Ils se connaissaient bien ?
-Oui. Ils étaient comme des frères. Yannig ne se lie pas facilement d’amitié. Mais quand il se lie, c’est d’une amitié sincère. Yannig a rencontré Cédric durant sa première année. A l’époque, il n’avait pas mis longtemps à se faire sa réputation de garçon violent. Personne ne lui parlait, il était constamment seul. Mais il semblait ne pas s’en faire. D’ailleurs, dés que quelqu’un venait essayé de lui parler gentiment, généralement cela se terminait mal. A ce que m’a raconté Cédric, son caractère était plus indomptable qu’aujourd’hui. Cédric était en deuxième année. Et déjà il était parmi les élèves les plus populaires. Il venait de faire son entrée dans l’équipe de quidditch, et était très gentil comme tu le sais. Un jour, Yannig a eut fort à faire avec des septièmes années de Serpentard… »
Teñval caressait le dos de cuir de Nocturna. Il le faisait machinalement. Ses pensés étaient ailleurs. Il se souvenait d’un garçon sérieux qui lui avait appris que les Humains aussi peuvent être des amis.
Il avait déjà rossé des cinquièmes années les jours précédents. Ils s’étaient alors mis tous les Serpentards à dos. Malgré toute sa rage, il ne pourrait pas faire grand-chose si un groupe de sixièmes ou de septièmes années venaient lui chercher des noises. Il le savait. Et ce fut ce qui arriva. Ils l’avaient tiré dans un couloir isolé. Ils l’avaient frappé, lui avaient lancé des maléfices. Et finalement, ils l’avaient laissé sur la pierre froide, son sang coulant abondamment par sa bouche et son nez. Combien de temps était-il resté allongé là ? Il ne le savait pas. Mais il sentit une présence se pencher sur lui. Quelqu’un le retourna sur le dos. Il ne chercha pas à comprendre et frappa la silhouette qui se découpait dans la pénombre.
« T’es malade ou quoi ? avait dit le gamin. »
Ses yeux s’habituant aux ténèbres, Teñval reconnut le jeune attrapeur de l’équipe de Poufsouffle : Cédric Diggory.
« Tu vas bien ? avait demandé Cédric. Qui t’as fait ça ?
-Ce n’est rien. »
Teñval s’était relevé. Il fit quelques pas et trébucha légèrement. Cédric s’était porté à son secours et l’aida à marcher jusqu’à la tour de Serdaigle.
Le lendemain, le poufsouffle vint le voir au petit-déjeuner.
« Tu vas mieux ? avait-il demandé.
-Occupe-toi de tes affaires, avait alors répondu le breton.
-Tu sais, ça ne sert à rien de se mettre tout le monde à dos. Tu vois où ça t’a mené. Pour les plus con des serpentards ou d’ailleurs, je ne dis pas. Mais moi, je ne cherche pas à être ton ennemi.
-Qu’est-ce que tu veux alors ?
-Savoir d’où te vient cette haine.
-Ça me regarde.
-Très bien. Comme tu veux. Si tu as besoin de parler, je reste à ta disposition. N’hésite pas. Au fait, je crois que tes copains de Serpentard veulent encore s’en prendre à toi. Sois prudent. »
Cédric avait raison. Les Serpentards de septième année s’en prirent encore à lui. Histoire de se ressourcer, Teñval s’était enfoncé dans la forêt. Pas très loin. Il savait par Hagrid, qu’il y avait là un troupeau de sombrals. Il resta avec eux des heures. Les sombrals sentaient que le jeune garçon était plus proche des peuples de la forêt que tout autre sorciers.
Les sombrals sentirent une autre présence. Les connaissant bien, Teñval se tourna vers le nouvel arrivant. Cédric l’avait suivi. Le breton l’observait de son regard froid, sans réagir.
« Je t’observe depuis tout à l’heure, avait dit Cédric. Tu as l’air proche de ces créatures. »
Ainsi Cédric les voyait. Il avait connu quelqu’un de mort.
« Qui ? avait demandé Teñval.
-Quoi ?
-Qui as-tu vu mourir ?
-Comment tu le sais ? »
Teñval lui expliqua l’étrange phénomène qui accompagnait ces êtres.
« Ma grand-mère. Il y a longtemps maintenant. Et toi ? »
Teñval ne répondit pas. Cela ne surprit pas Cédric qui préféra changer de sujet.
« Ils te sont encore tombés dessus. Que comptes-tu faire ?
-Œil pour œil, dent pour dent, pour un mot la tête. C’est ce que m’a appris mon grand-père. Je vais me les faire.
-Ils sont trop nombreux et trop fort.
-Ensemble oui. Mais seul, non. »
Teñval caressait la tête d’un poulain qui paraissait particulièrement chétif par rapport aux autres sombrals. Cédric comprit que le but du breton était de protéger ceux qui ne le pouvaient pas. Teñval était quelqu’un de bien en fin de compte. Mais incompris.
Teñval coinça un des serpentards de septième année qui l’avait rossé la veille. Lorsqu’il quitta le couloir sombre, le serpentard gisait sur le sol. Dans la journée, plusieurs autres serpentards pourtant bien plus grand que lui tombèrent sous ses coups. Teñval mettait en application une des leçons de son grand-père : « Qu’elle que soit la force de l’ennemi, l’important est le rage que l’on met dans chacun de ses coups. ». Mais le restant de la bande devina le manège du breton. Il n’était plus que trois mais étaient bien assez nombreux et fort pour calmer le breton. Teñval était en sang, ses yeux bouillant de rage. Il n’était pas du genre à abandonner. Un des serpentard tomba, frappé dans le dos d’un sortilège d’immobilisation. Les deux autres se retournèrent. Teñval vit le visage du garçon qui venait l’aider : Cédric Diggory. Il sauta sur l’occasion, et accessoirement sur un des serpentards et le mit KO d’un coup de tête sous le menton. Le dernier fut mis au sol par le breton et roué de coups. Cédric observait la rage du brécilien[1] avec un mélange de peur et de fascination.
Teñval s’avança vers Cédric le visage et les poings recouverts d’ocre. Ses yeux, calmes et froids, scrutèrent jusqu’au fond de l’âme du jeune poufsouffle. Il tendit une main ensanglantée vers lui. Cédric souria et la lui serra. Ce fut le début d’une amitié qui n’eut de cesse de grandir. Une amitié qu’il n’eurent jamais besoin de démontrer. Une amitié fraternelle.