Harry Potter, l'Ordre du Phénix et le Brécilien

Chapitre 11 : Chapitre XI Réminiscence (partie 2)

1744 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/02/2011 15:50

CHAPITRE XI : REMINISCENCE (Partie II)

 

           Harry se souvenait maintenant, il avait déjà vu plusieurs fois Cédric avec Teñval, mais sans y prêter attention. Ils étaient donc amis, des frères. Il comprenait, il ressentait la même chose envers Ron et Hermione, ils étaient comme le frère et la sœur qu’il n’avait jamais eus. Pour Teñval, ce dut être une terrible perte. Il comprenait mieux sa réaction et ne pourrait jamais lui dire qu’il avait mal agi. Lui-même avait ressenti une profonde haine en pensant que Sirius avait trahi ses parents il y a deux ans. Il savait maintenant, mais il eut l’impression que Luna n’avait pas terminée ou alors qu’elle ne voulait pas s’arrêter maintenant qu’elle avait commencé.

« L’année dernière, quand Cédric est devenu champion de Poudlard, Yannig le félicita. Il l’aida et le soutint durant toute l’année. Malgré…

-Quoi ?

-Et bien, un moment j’ai eu peur que leur amitié ne résiste pas. Mais heureusement, pour Yannig comme pour Cédric, leur amitié était ce qu’il y avait de plus important. Mais pour qu’ils ne soient pas déçus tout les deux, Yannig s’inclina.

-A propos de quoi ? »

Luna leva vers Harry des yeux légèrement accusateurs.

« De Cho. Elle plaisait à Cédric mais aussi à Yannig. Aucun des deux n’ignorait ce que ressentait l’autre. Yannig décida de s’effacer. Je pense qu’il l’a fait car il avait conscience que jamais il n’oserait aller lui parler. Je l’ai consolé comme j’ai pu en l’invitant au bal… »

 

           « Tu es sûr Yannig ? Je sais ce que tu ressens pour elle, avait dit Cédric.

-Oui. Tu sais bien que quelque soit la force de mes sentiments, jamais je n’oserais aller la voir. Et puis, je sais que je n’ai aucune chance, alors que toi oui.

-Je suis sûre que tu te trompes.

-Tu es le capitaine et l’attrapeur de l’équipe de Poufsouffle, l’un des champions de Poudlard. Je suis le mec sombre et violent qui frappe tous ceux qui ne lui plait pas. C’est avec toi qu’elle voudra y aller. Ceci étant dit, essayons de comprendre comment décoder l’indice de l’œuf. »

 

           « Je ne sais pas s’il continue à penser à elle, continua Luna. Depuis la mort de Cédric, il a changé. Il ne me l’a pas dit directement, mais je crois que ça a réveillé en lui son envi d’anéantir les mangemorts et Tu-sais-qui. Ses parents ont été tués en combattants les mangemorts. Mais il était très jeune à l’époque et n’a quasiment aucun souvenir d’eux. Mais Cédric c’est différent. Il a des souvenirs. Peut-être plus, peut-être moins, que ce qu’il voudrait se souvenir. Il ne veut pas oublier. Il ne veut plus souffrir. »

           Harry devinait de quoi elle allait parler maintenant rien qu’à la tristesse qui s’intensifia dans ses yeux. Les premiers mots qui sortirent de sa bouche à ce moment la lui confirmèrent ses craintes :

« Lorsque tu es revenu avec le corps de Cédric, j’étais dans les tribunes avec Yannig. Tu te souviens, tout le monde s’est levé et a applaudi. Jusqu’au moment où Fleur Delacour s’est mise à hurler et que certains professeur ont compris. Le pire fut quand le père de Cédric a hurlé à son tour. Mais avant tout ça. Bien avant que vous n’apparaissiez. Yannig s’était raidi. Je crois qu’il a senti que quelque chose s’était passée. Il n’a plus rien dit durant un long moment. En temps normal, je ne me serais pas inquiétée, il n’a jamais été trop bavard. Mais je pouvais lire la panique et l’inquiétude dans ses yeux. Et quand finalement vous êtes apparus, il s’est levé simplement pour mieux voir. Mais au premier coup d’œil, il avait compris. Je ne l’ai jamais vu comme ça… »

 

           La musique de la fanfare mêlée au bravo de la foule explosait dans l’air. Teñval, qui s’était levé parmi les premiers, se rassit lourdement, le regard dans le vide. Luna se pencha vers lui.

« Yannig, qu’est-ce qui se passe ? »

Teñval ne répondit pas. Un hurlement de fille paniquée retentit. Teñval se leva et quitta les gradins. Luna le suivit. Elle rattrapa le breton qui se dirigeait vers la forêt interdite à grandes enjambées. Luna parvint à l’arrêter à la lisière.

« Yannig, qu’est-ce qui se passe ? Dit-moi.

-Cédric.

-Il est revenu. Allons le voir et le féliciter.

-Inutile.

-Il n’a peut-être pas gagné mais ce n’est pas grave.

-Tu ne comprends pas.

-Explique-moi. Qu’est-ce qui se passe ? Cédric est aussi mon ami. »

Teñval tourna vers sa petite sœur les yeux les plus sombres qu’elle n’ait jamais vu. D’une certaine manière elle devina ce qu’il allait dire mais ne pouvait y croire.

« Il est mort. »

           Teñval était au bord des larmes. Luna le sentait. Elle le serra contre elle, alors qu’elle, ne les retenait pas et pleurait. Elle n’avait pas besoin d’aller vérifier. Elle savait que le breton ne plaisanterait pas avec ça et qu’il ne s’était pas trompé. Car du stade de quidditch où était installé le labyrinthe, les acclamations s’étaient tues. Seul le silence régnait en maître froid sur la nuit. Combien de temps restèrent t-ils là dans les bras l’un de l’autre ? Ils s’en fichaient.

           Le lendemain, Dumbledore parla à l’ensemble des élèves. Il évoqua le souvenir de Cédric comme d’un garçon honnête et travailleur, sincère envers ses amis. Luna ne pouvait qu’acquiescer. Tout en écoutant le discours du directeur, elle chercha Teñval des yeux, mais le breton n’était pas là. Dumbledore avoua que la mort de Cédric Diggory n’était pas accidentelle, mais que Voldemort l’avait tué.

           Lorsque la cérémonie fut terminée, Luna se dirigea vers la forêt interdite. Elle savait qu’elle y trouverait son grand frère. Il était là, caressant machinalement la tête de Nocturna. Elle s’approcha. Le silence dura de longues minutes. La petite blonde se décida à le rompre.

« Dumbledore nous a dit que Tu-sais-qui a tué Cédric.

-Je sais. Je suis allé le voir hier soir. Ou plutôt cette nuit. Je n’arrivais pas à dormir. Et lui non plus.

-Tu connais donc les détails.

-Voldemort est revenu. La deuxième guerre approche.

-Cela devait finir par arriver. Mais ce n’est pas de ça que je voulais te parler. Tu devrais faire tes adieux à Cédric. Il comptait beaucoup pour toi. Tu veux le cacher encore ? »

Le breton ne répondit pas. Luna avait l’impression que leur relation était revenue au point de départ.

« J’ai réfléchi cette nuit, reprit finalement Teñval. Je n’ai pas dormi donc j’ai eu le temps. Je crois que l’on devrait s’éloigner l’un de l’autre. Ne plus être que des confrères de maison. »

La réaction de Luna ne se fit pas attendre. Elle se précipita sur Teñval et le gifla aussi fort qu’elle le pouvait.

           Surpris, Teñval tourna ses yeux vers la blonde dont les joues ruisselaient de larmes.

« Cédric était aussi mon ami, dit-elle. Grâce à toi je l’ai connu. Il est mort mais nous, nous sommes encore là. JE suis encore là. Tu es un égoïste. Tu veux juste essayer de ne plus souffrir. Ou alors tu ne veux pas partager ta peine. Mais moi je le veux.

-Tu n’y es pas.

-Alors explique-moi !

-Je ne veux pas te perdre toi aussi. J’ai vu mes parents mourir sous mes yeux quand j’avais quatre ans. Maintenant je perds mon meilleur ami, mon frère. Je ne veux pas perdre celle que j’aime comme ma sœur. »

Teñval se laissa tomber sur le sol. Luna l’étreignit fraternellement. Ainsi, il l’aimait comme une sœur.

« Tu ne me perdras pas. Grand frère. »

Teñval se relâcha d’un coup. Il libéra toute la peine accumulée depuis la veille, serrant sa petite sœur contre lui pour sentir sa chaleur réconfortante.

 

           « Depuis ce jour, je sais qu’il s’est juré de combattre. C’est pourquoi j’ai tout de suite voulu rejoindre l’A.D. Je me suis dit qu’ainsi je pourrais l’aider. La mort de Cédric est l’une des raisons qui l’a poussé à s’en prendre à Ombrage et à Fudge l’autre jour. Pour lui nier le retour de Tu-sais-qui s’est comme bafouer le souvenir de Cédric. »

Luna le laissa. Elle se dirigea vers la forêt interdite y rejoindre son grand frère. Harry comprenait le comportement de Teñval maintenant. Il ne pouvait et ne voulait pas le blâmer. Si Ron ou Hermione mourait assassiné et que tout le monde disait le contraire, il réagirait peut-être pareil.

Il ne le souhaitait à personne…

 

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