Harry Potter, l'Ordre du Phénix et le Brécilien
Chapitre 19 : Chapitre XIX Je vous plains...
1279 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 01/04/2011 19:43
CHAPITRE XIX : JE VOUS PLAINS…
Harry n’en croyait pas ses yeux. Teñval gisait sur le sol à quelques mètres de lui. Lentement, son corps reprit une apparence humaine. Mais il ne se releva pas. Pour la deuxième fois ce soir, il perdait un être cher. Après sa dernière famille, un ami.
« NON ! »
Le cri déchira la nuit.
Comment allait-il expliquer ça à Luna ? Comment allait-il lui dire ? Il savait que la jeune fille était forte sous son apparence détachée. Mais elle devait maintenant affronter la mort de celui qu’elle aimait comme un frère. Lui qui ne désirait que protéger les autres, ceux à qui il tenait et ceux qui ne pouvaient se protéger seul. Il avait passé cette année à se battre pour qu’éclate la vérité. Il refusait que la mort de son ami, de son frère, Cédric Diggory, soit inutile. Lui qui ne connaissait que la force brute pour protéger les autres mais qui détestait l’utiliser. Lui qui n’espérait que vivre un jour en paix avec quelqu’un à ses côtés à chérir. Harry commençait à avoir honte de lui-même. Tous l’avaient poussé à agir. Il l’avait fait mais dés la première attaque d’Ombrage, il avait abandonné. Seul Teñval n’avait jamais cessé son combat. Et alors qu’il le protégeait, il était tombé. Il était mort pour le protéger, lui ! Lui qui avait failli ! Lui qui avait douté ! Il se sentait plus honteux que jamais. Teñval ne méritait pas de mourir. Sirius ne méritait pas de mourir. Alors pourquoi étaient-ils mort ? Pour la même chose. Pour le protéger. Lui.
« Je ne mérite pas tout ça. »
Voldemort se tourna vers Dumbledore avec une expression de triomphe.
« Tu vois, tu perds encore un de tes alliés, dit-il. Maintenant, c’est ton tour. »
Voldemort fit une série de mouvements compliqués avec sa baguette. Il y eut un grand fracas de verre brisé. Des millions d’éclats tranchants fusèrent sur Dumbledore et Harry. Le professeur leva immédiatement un bouclier. Les morceaux de verre le traversèrent mais sous forme de sable.
« Je détruirais tout ceux à qui tu tiens vieillard ! »
Voldemort disparut dans une volute de fumée. Mais il était toujours là. Dumbledore le savait et Harry le sentait. L’adolescent s’était relevé. Il avait enfin détourné les yeux du corps de Teñval et scruta le moindre recoin à la recherche du Seigneur des Ténèbres. Il sentit le froid l’envahir comme un serpent le long de sa colonne vertébrale. Il savait ce qui se passait. Il voulu se défendre mais la volonté lui manquait. Il se laissa envahir par le froid. Il s’écroula sur le sol lisse, les yeux rouges. De sa bouche sortit les paroles de Voldemort.
« Tu vois Dumbledore, je gagne encore. Je vais emmener ce garçon de l’autre côté. Il va rejoindre ses parents.
-Tu n’en as pas le pouvoir.
-Oh que si. Il est faible. Tellement de gens sont morts autour de lui. Il ne souhaite plus se battre. Il est fatigué. Ses parents, Diggory, Sirius Black, Teñval. Tout ceux à qui il tient meurent les uns après les autres. Il ne le veut plus. Il sait que s’il disparaît, beaucoup moins mourront ou souffriront. Je vais me montrer clément avec lui, et exhausser son dernier souhait.
-Harry, beaucoup souffriront si tu n’es pas plus là. La vie n’a pas été juste avec toi. Mais tu ne dois pas te laisser aller à la facilité. Si tu fais ça, il gagne et nous perdrons tout espoir de voir des jours meilleurs arrivés. »
Harry était perdu dans les ténèbres de sa propre âme. Il entendait Voldemort lui dire qu’il devait mourir pour que ses amis vivent enfin leur vie et Dumbledore lui dire qu’il fallait se battre. Mais en survivant, en continuant à vivre. N’était-il pas pire que Voldemort ? Avait-il le droit d’avoir des amis ? Des amis auxquels il ferait courir des risques rien que par son attachement ? Il ne le voulait plus. Il avait accepté son sort. Il s’enfonça un peu plus dans les ténèbres. Il entendit à peine la dernière phrase de Dumbledore :
« Ce ne sont pas vos ressemblances qui comptent, ce sont vos différences. »
Il ressemblait à Voldemort. Oui. C’est vrai. Différent. Pas assez. Sinon, il ne laisserait pas ses amis se sacrifier pour lui. Mais alors qu’il sombrait de plus en plus vers la mort, une voix froide et sombre l’arrêta.
« Harry, que fais-tu ?
-Je ne veux plus rester. Je n’apporte que le malheur et la mort à mes amis.
-Je vois. C’est pour ça que tu veux partir. Je comprends. Et je ne comprends pas. Tu as souffert plus que n’importe qui à cause de Voldemort et tu veux le laisser gagner maintenant.
-Il gagnera de toute façon. Même si je le tue et que je survie, je serais seul. Il aura gagner.
-Imbécile. Tu ne seras jamais seul. Tes amis seront toujours avec toi.
-Je ne veux pas qu’ils meurent. Comme Sirius. Comme toi, Yannig.
-C’est une guerre. Et dans une guerre il n’y a que deux sortes d’individus. Ceux qui se battent. Et ceux qui attendent. Tu n’es pas de ces derniers. Tu es de ceux qui se battent pour ce qu’ils pensent être juste.
-Je ne veux plus souffrir. Je ne veux plus perdre qui que ce soit.
-Ce n’est pas à toi de décider. Nous mourrons tous un jour. La question n’est pas quand, ni comment. La question est pourquoi. Et aussi, comment se comporter face à la mort. Tu n’es pas un lâche. Tu n’as pas le droit de partir en abandonnant. Si tu dois partir, fais le en combattant. Tes amis doivent aussi choisir leur voie.
-Je n’ai plus de force.
-Cesse de te chercher des excuses. Tu possèdes une force que ne possédera jamais Voldemort.
-Laquelle ?
-Tu dois trouver toi même. »
Dumbledore ressentait de moins en moins l’esprit du jeune garçon dans son corps. Mais soudain il émergea de nouveau.
« Je vous plains sincèrement, dit Harry. Vous ne connaîtrez jamais l’Amitié ni l’Amour. Vous n’êtes que haine. Vous êtes seul. Et vous le resterez toute votre misérable vie. »
De la fumée s’échappa de la bouche de Harry. Voldemort réapparut à côté de lui, le toisant du regard. Comment avait-il osé le plaindre ?
Des feux de cheminée vert émeraude s’allumèrent dans le hall. Des sorciers approchèrent. Et parmi eux, Cornelius Fudge qui resta figé sur place en reconnaissant Voldemort alors qu’il disparaissait.
« Il est de retour, souffla t-il. »