Harry Potter, l'Ordre du Phénix et le Brécilien
Chapitre 20 : Chapitre XX C'hoazh Yannig
1690 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 08/04/2011 10:20
CHAPITRE XX : C’HOAZH YANNIG
Harry se releva difficilement. Il ne prêta aucune attention à Dumbledore et à Fudge qui discutait de ce qui s’était passé. Il s’approcha du corps sans vie de Teñval. Il paraissait si paisible. Calme comme avant une tempête. Prêt à tout ravager.
Des pas précipiter résonnèrent et s’arrêtèrent subitement. Harry leva la tête et vit Ron, Hermione, Neville et Ginny qui regardait le corps horrifié. Il vit surtout Luna dont les yeux n’étaient plus du tout rêveur. Elle fit quelques pas sans quitter le corps de son frère des yeux. Délicatement, elle se mit à genoux à ses côtés. Elle lui prit la main. Encore chaude. Les yeux gorgés de larmes, elle se pencha sur son front et y déposa un baiser.
« Tu les as rejoint maintenant, n’est-ce pas Yannig ? Tes parents, et Cédric. Mais tu n’avais pas le droit de me laisser. De nous laisser. Nous avons encore besoin de toi. J’ai besoin de toi. Tu as dit que tu ne mourais pas aujourd’hui. C’est la première fois que tu me mens. »
Les larmes de Luna ruisselaient le long de ses joues et tombaient sur le torse nu de son frère.
Harry ne savait pas quoi dire. Devait-il seulement dire quelque chose ? Quelqu’un s’arrêta à côté de Harry. L’adolescent ne tourna les yeux vers lui que quand il parla d’une voix forte et grave.
« C'hoazh[1] Yannig.
-Alan ! s’exclama Luna en levant les yeux.
-Demat Luna. Il en a encore trop fait. Comme d’habitude. Il n’a jamais aimé les demi-mesures.
-Qui êtes-vous ? demanda Harry.
-Alan Teñval, le grand-père de Yannig.
-Oh. Je…
-Je sais. Vous êtes Harry Potter. J’ai connu vos parents.
-Je voulais dire, je suis désolé pour Yannig.
-Pourquoi ?
-Il est mort par ma faute.
-Il vous a protégé. C’était sa mission. Il devait veiller sur vous. Comme une sorte de gardien. Il savait ce qu’il faisait. Il l’a toujours su. Comment est-il mort ?
-Voldemort l’a tué avec l’Avada Kedavra. Malgré sa force de démon, il…
-Il était en Drougael ? coupa Alan.
-Euh oui.
-Bien ! Excellent !
-Quoi ? Que dîtes-vous ?
-Luna écarte-toi. »
Alan Teñval s’agenouilla et posa ses mains sur la poitrine de Yannig. Il ferma les yeux durant plusieurs minutes et les rouvrit, un sourire se dessinant sur son visage.
« Beulke ! s’écria t-il. Tu n’abandonneras donc jamais. Tu es bien mon petit-fils ! Ta mission n’est pas terminée. C’hoazh Yannig ! Distreiñ ! »
Une lumière sombre enveloppa les mains d’Alan, toujours posé sur la poitrine de Yannig. Le vieux druide marmonnait des paroles incompréhensibles. Lorsqu’il arrêta, la lumière s’estompa. Il reprit son souffle.
« Luna recule, ordonna t’il en se relevant pour s’éloigner d’un pas, entraînant Harry avec lui. »
Le corps de Yannig se mit à briller de la même lumière sombre que celle qui avait entouré les mains de son grand-père. Puis dans un dernier flash, il redevint normal.
Alan s’approcha prudemment du corps de son petit-fils. Il posa de nouveau ses mains sur sa poitrine mais cette fois-ci, il ne lui fallu que quelques secondes pour sourire. Il leva un regard chaleureux vers Luna. La jeune fille se jeta vivement auprès de Yannig. Elle mit une main sur son cou.
« Il bat, souffla t-elle. Son cœur bat. »
Les larmes de joie remplacèrent celle de tristesse dans ses yeux. Elle prit la main de Yannig et refusa de la lâcher, même quand les médicomages emmenèrent Yannig, toujours inconscient à Sainte-Mangouste.
Harry regarda s’éloigner Luna et Yannig sans comprendre ce qui s’était passé. Il se tourna vers Alan Teñval. Ce dernier devança sa question.
« Lorsque Voldemort a touché Yannig avec son sortilège, il était sous la forme de Drougael, n’est-ce pas ?
-Oui.
-Cette malédiction est parfois utile. Sous cette forme, c’est l’âme du démon qui est en avant. C’est elle qui a subi le sortilège. C’est elle qui a été détruite. Mais Yannig était mort malgré tout. Du moins, son corps était mort, mais pas son âme.
-Donc vous avez éveillé son corps. Et maintenant, il n’aura plus ce démon en lui.
-Non. Pour pouvoir le sauver, j’ai dû lui rendre le démon.
-Comment ? J’ai cru comprendre que c’était Yannig qui avait hérité de cette malédiction. Je pensais que vous ne l’aviez pas.
-Je l’ai eu, à une époque. Et quelque soit la magie, même en transmettant le démon, il en reste toujours une trace. J’ai eu de la chance qu’il m’en reste assez.
-Nous avons eu de la chance, reprit Harry. Ainsi, nous ne l’avons pas perdu.
-Bien dit monsieur Potter. »
Mais Harry redevint vite triste. Le souvenir de la mort de Sirius lui revint. Il était en colère. Dumbledore fabriqua un portoloin pour renvoyer Harry dans son bureau. Lorsque le professeur l’y rejoignit, Harry rentra dans une colère incommensurable, renversant les tables où se trouvaient les fragiles objets et appareils du vieux sage qui restait impassible. Des mots explosaient hors de la bouche de Harry.
« C’est votre faute ! Tout est de votre faute ! Si vous n’aviez pas interdit à Sirius de sortir ! Si vous ne l’aviez pas obligé à vivre dans cette maison qu’il détestait !
-Tout est de ma faute, dit calmement Dumbledore. Je ne le nie pas. Mais l’erreur que j’ai commise ne date pas uniquement de ce soir. Elle date d’il y a longtemps. Si tu avais su plus tôt ce que je vais te révéler maintenant, peut-être que tu ne serais pas aller au Ministère ce soir. Sirius ne serait pas mort. Et Yannig n’aurait pas risqué sa vie.
-Et vous croyez que ça va me suffire ! Une explication !
-Non je ne le crois pas. Mais cela te fera réfléchir je pense. »
Dumbledore lui parla alors de la raison qui avait poussé Voldemort à tuer ses parents quatorze ans plus tôt. La prophétie.
« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche… il naîtra de ceux qui l’ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois… et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore… et l’un devra mourir de la main de l’autre car aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit… Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois… »
Harry comprenait enfin. C’était donc pour ça que tous c’étaient dressé pour le protéger. Mais Harry était toujours en colère. En colère et triste. Il écouta les explications de Dumbledore. Il se rendit compte alors que le jour se levait. Une nouvelle aube. Un nouvel espoir. Mais aussi de nouveaux combats. De nouvelles souffrances. Mais maintenant, il pouvait les accepter.
Loin de là, à Londres, une jeune fille blonde s’était endormie, la tête posée sur le lit de son grand frère. Ce dernier se réveilla. Il passa tendrement la main dans les cheveux de l’adolescente qui se réveilla en esquissant un sourire endormi.
« Demat, dit-il.
-Demat. Tu vas mieux ?
-Très bien. Que s’est-il passé ? Après ?
-Je ne sais pas trop. Je crois que Tu-sais-qui est reparti. Ton grand-père t’a ramené. Je me demande comment il a su où tu étais ?
-Nous sommes liés. Tous les druides du clan Teñval. Il a dû sentir ma mort.
-Tu as maintenant une chose de plus en commun avec Harry, tu as survécu à l’Avada Kedavra.
-Comment va-t-il ?
-Je ne sais pas. Je suis parti avec toi dés qu’ils t’ont emmené ici. Et maintenant ?
-La guerre va continuer.
-Tu vas continuer à combattre ?
-Et si je te disais non ?
-Ce ne serait pas toi. Tu ne peux pas t’arrêter. C’est en toi. Tu ne t’arrêteras jamais.
-Si. Un jour je m’arrêterais. Lorsqu’il n’y aura plus d’ennemi. Peut-être que je fonderais ma famille. Mais je me demande qui voudrait se lier à moi.
-Peut-être Cho.
-Faut pas rêver.
-Elle a l’air d’avoir changé d’avis sur toi depuis tes paroles le jour de ton renvoi. Peut-être même avant, depuis que tu l’as sauvé de la Brigade Inquisitoriale.
-Quand c’est toi qui me dis ça, j’ai envi d’espérer. Trugarez c’hoar-bihan [2]. »
Pour toute réponse, Luna se pencha sur lui et l’embrassa fraternellement et tendrement.
[1] Encore.
[2] Merci petite sœur.