Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé

CHAPITRE XI : KENEILDED[1]

           Luna avait l’impression de ne pas avoir beaucoup dormi. Elle n’avait cessé de se retourner dans son sommeil et s’était réveillé toutes les heures en ayant toujours la même question à l’esprit : que faisait Yannig en ce moment ? Contrairement à d’habitude, ce fut sans son air rêveur qu’elle descendit prendre son petit-déjeuner à la grande salle. Mais comme peu de ses condisciples de Serdaigle la fréquentaient, aucun ne se soucia de son attitude inquiète.

           Et la seule à remarquer que quelque chose n’allait pas fut Cho qui vint s’asseoir à côté d’elle malgré les protestations de son amie Marietta. Luna tenta vainement de sourire en lui disant bonjour.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Cho sans porter d’intérêt au soupir exaspéré que Marietta poussa en s’asseyant à côté d’elle.

-Je ne sais pas, répondit la blonde en baissant les yeux. J’ai fait un cauchemar cette nuit et je n’ai pas arrêté d’y penser après.

-Quel cauchemar ?

-J’ai rêvé de Yannig. Je le voyais se battre. Mais il a été blessé et il est tombé. »

Le visage de Cho s’affaissa.

« Ce…ce n’était qu’un cauchemar, assura Cho sans en être sûre. Je suis sûre qu’il va bien.

-Tu t’inquiètes aussi, hein ? fit Luna.

-Oui. Mais j’ai confiance en Yannig. Je sais que quelque soit l’obstacle il le passera.

-En le pulvérisant, sourit Luna.

-Ton grand frère est fort, ne t’en fais pas.

-Cho, souffla Marietta. Les autres nous attendent.

-Dis-leur que je reste avec Luna ce matin.

-Quoi ?

-A tout à l’heure. »

Marietta se leva l’air déçu et rejoignit ses autres amies. Luna la suivit du regard et retourna la tête vers Cho lorsqu’elle vit toute la petite bande tourner les yeux vers elle.

« Tes amies vont t’en vouloir, dit-elle.

-Elles n’ont pas besoin de moi. Par contre, j’ai une autre amie qui a fait un vilain cauchemar et que je dois rassurer. »

Luna sourit et elles se mirent à discuter de chose et d’autre en mangeant.

           A l’autre bout de la table, Marietta ne quittait pas Cho et Luna des yeux. Mickaël Corner vint s’asseoir en face d’elle.

« Où est Cho ? demanda t-il.

-Là-bas, répondit Marietta en désignant l’autre bout de la table des Serdaigles.

-Elle est encore avec cette folle ! Je vais lui en toucher deux mots tout à l’heure. Mais celui qui m’énerve le plus c’est Teñval. Je n’aime pas le voir lui tourner autour. Elle t’a dit quelque chose sur lui.

-Non. Mais c’est vrai qu’elle est différente depuis qu’elle lui parle. Elle a l’air d’avoir plus confiance en elle.

-Tu pourrais essayer de savoir ce qui se passe entre eux.

-Tu veux que je l’interroge ?

-Passe ça dans une simple conversation amicale.

-Mais Cho est mon amie.

-Justement. Et je te rappelle qu’elle est ma petite amie. Je veux juste la protéger. Ce Teñval est dangereux. Tu as vu les ravages qu’il a fait l’an dernier et les années précédentes. Je n’ai pas envi qu’il s’en prenne à Cho.

-D’accord. »

           Ce fut lors de la récréation, dans le parc de l’école que Marietta décida d’orienter la conversation vers Teñval.

« Tu as l’air de bien t’entendre avec Luna ? fit-elle.

-Oui, je l’aime bien, elle est gentille. Un peu bizarre mais ça fait parti de son charme. Et puis elle n’a pas peur de dire les vérités.

-Elle sort avec Teñval, n’est-ce pas ?

-Non, ils sont comme frère et sœur. Ils tiennent beaucoup l’un à l’autre mais ça ne sera jamais de l’Amour je pense, pas celui qu’on pense du moins. De l’Amour fraternel.

-Et toi ?

-Elle est devenu une amie.

-Je parle de Teñval. »

Cho rosit légèrement.

« Pourquoi tu me demandes ça ?

-Pour savoir. Qu’est-ce que tu penses de Teñval ?

-C’est quelqu’un de bien. Il est toujours franc, il n’aime pas voir les autres souffrir, il est toujours prêt à défendre les plus faibles.

-Il est violent.

-Il sait se battre. Avant je le trouvais violent, mais maintenant que je le connais mieux, je dirais qu’il est fort et se sert de sa force pour le bien des autres. Il ne demande aucune récompense. Il a l’air dur comme ça au premier abord, mais plus je le connais, plus je remarque à quel point il est doux à l’intérieur. Il a une fragilité touchante dans son cœur. »

Marietta regarda son amie avec inquiétude. La jeune asiatique avait le regard perdu au loin sur l’horizon. Un sourire irréel s’était dessiné sur son visage et une étincelle qu’elle ne lui connaissait pas brillait dans ses yeux.

« Tu es amoureuse de lui. »

Cho parut se réveiller d’un coup. Elle tourna les yeux vers son amie et tomba sur ses yeux soupçonneux.

« Qu…qu’est-ce que tu racontes ? Je sors avec Mickaël tu sais bien.

-Oui mais tu as les yeux qui brillent quand tu parles de Teñval. Et puis plus ça va, plus tu t’éloignes de Mickaël.

-C’est vrai mais c’est parce qu’il essaye de contrôler ma vie. Il veut m’interdire de parler à Yannig et Luna.

-Tu sais qu’il va s’énerver et s’attaquer à Teñval si ça continue. Et je pense que Teñval va le tuer.

-Yannig n’a jamais tué personne. Tu as raison, je m’éloigne de Mickaël. Je devrais rompre avec lui avant le retour de Yannig pour éviter qu’ils se battent. Parce que si Mickaël le provoque, Yannig va l’envoyer à l’infirmerie.

-Tu as peur de quoi ? Que Mickaël aille à l’infirmerie ou que Teñval ne puisse plus revenir après ?

-Tu crois vraiment que…j’aime Yannig.

-J’ai l’impression que tu as des sentiments forts pour lui. Je ne sais pas si c’est de l’Amour, mais c’est plus que de l’amitié. »

           Cho s’assit sur le banc proche.

« Qu’est-ce que je dois faire ? se demanda t-elle à voix haute. J’ai bien remarqué qu’il comptait de plus en plus pour moi. Mais je ne sais pas ce que lui ressent pour moi. J’étais la petite amie de Cédric, son meilleur ami. Il veut peut-être simplement veiller sur moi en son souvenir.

-Tu sais, c’est Mickaël qui m’a demandé de t’interroger sur tes liens avec Teñval.

-Quoi ?

-Il s’inquiète de votre relation. Et moi aussi je m’inquiétais. Mais je dois reconnaître que vu comment tu en parles, je préférerai que tu sois avec Teñval plutôt que Mickaël.

-Tu crois que je devrais le quitter alors ?

-C’est à toi de choisir. Mais quoiqu’il arrive je resterai ton amie.

-Merci.

-Et puis, je pense que tu te trompes. Vu comment te regarde Teñval et comment il rougit en ta présence, il doit aussi être amoureux de toi.

-Tu es sûre. Je n’ai rien remarqué.

-Si tu ne baissais pas les yeux en essayant d’imiter les tomates à chaque fois qu’il te parle, tu le remarquerais. Il t’aime ça crève les yeux. Tu n’as qu’à demander à Luna. »

Cho sourit de se sourire éclatant que Marietta n’avait pas revu chez elle depuis longtemps. Elle répondit à son sourire. Elle ne savait pas si Teñval était aussi bon et gentil que le disais Cho, mais ce qui était sûr c’était que son amie était heureuse en présence du breton.

           Etre ami, c’est juste ça, vouloir que ses amis soient heureux…

[1] Amitié