Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé
Chapitre 12 : Chapitre XII Spered Arnod
1895 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 20/05/2011 09:40
CHAPITRE XII : SPERED ARNOD[1]
Combien de temps avait-il dormi ? Il l’ignorait. Il ne pensait à rien. Lorsque enfin il se décida à se relever, la douleur parcourut son corps comme un courant électrique. Il sentait la marque de chaque coup. Il parvint à se remettre debout et vacilla jusqu’au ruisseau. Il s’en aspergea le visage et bu une gorgée.
Il se remit en marche. Ignorant où ses pas le menaient mais sachant que c’était par là qu’il devait aller. La forêt lui semblait irréelle. Ou alors n’était-ce dû qu’à ses paupières boursouflées. Il lui semblait que des présences tournaient autour de lui sans qu’il ne puisse en être sûr. Un rire léger se fit entendre, comme porter par le vent. Quelque chose lui tournait autour.
Il continua à marcher durant ce qui lui sembla des heures. Il avait l’étrange de tournée en rond. Le rire continuait à souffler autour de lui. Et bientôt, une maison apparut devant lui. Une maison en petite pierre enchâssée. Une maison qu’il connaissait bien. Un petit garçon jouait innocemment dans le jardin. Il ne devait pas avoir plus de quatre ans. Il avait des cheveux noirs et des yeux tout aussi sombres mais rieurs. Yannig eut un choc en voyant une femme sortir de la maison. Elle était magnifique, des cheveux d’un roux flamboyant, une peau d’albâtre, des yeux dans lequel on pouvait voir se refléter le soleil avec délectation. Il la reconnut aussitôt : Rowena Teñval, sa mère. Ce petit, c’était donc lui-même. Un homme sortit à son tour de la maison. Il ressemblait à Yannig à s’y méprendre. Gwénaël Teñval. Il souriait en prenant son fils dans ses bras. Yannig reconnut tout de même le voile de ténèbres qui masquait légèrement son regard. C’était le signe qu’il portait Drougael en son âme.
Yannig observa la scène sans oser bouger. Quel jour était-ce ? Il sentit plus précisément la présence qui le suivait depuis son réveil. Elle était là. Derrière lui. C’était une jeune fille de son âge, blonde comme les blés en été, des yeux d’un bleu d’océan, le sourire éclatant.
« Qui es-tu ? demanda t-il.
-On me donne différents noms, dit-elle. Donne-moi en un.
-Je n’ai pas le temps pour ce genre de jeu. Qu’est-ce que tu es ?
-Un guide, un juge, qu’importe.
-Tu sais quel jour s’est ?
-Oui. Et toi aussi. D’ailleurs voila l’action qui se met en place. »
Un homme surgit de l’ombre de la forêt. Il avait des cheveux d’un blond presque blanc. D’allure hautaine, il toisa les Teñval des yeux. Yannig le reconnut aussitôt : Lucius Malefoy. Gwénaël Teñval confia son fils à sa femme et s’avança vers le visiteur.
« Qu’est-ce que vous voulez ? demanda t-il sans autre formule de politesse.
-Je veux le Graal, répondit Malefoy. Le moyen de faire revenir mon maître.
-Et vous croyez qu’il vous suffit d’apparaître pour que je vous le donne ? Le Graal ne peut être prit par la force. Et surtout pas par quelqu’un de corrompu comme vous.
-Si vous refusez, je vais devoir user de d’autres moyens de persuasion.
-Et bien allez-y ! Espèce d’enflure ! Vous croyez que je vais me laisser démonter par un petit mangemort ! Votre maître est venu par le passé. Et il est reparti la queue entre les jambes après s’être battu contre mon père.
-Vous allez mourir.
-Je suis l’Ombre dans la Lumière. Et la Lumière dans l’Ombre. Je suis un avec la Vie. Je suis un avec la Mort. J’ai juré fidélité à la Déesse. Elle a juré de toujours être à mes côtés. Gardien de la Tombe du grand Myrdinn. Héritier de son Savoir et de sa Sagesse. J’ai juré de par mon sang de combattre les forces voulant détruire ce monde et les autres. Nous, druides du clan Teñval avons tous prêté ce serment depuis plus de deux milles ans. Ce n’est pas parce que monsieur Malefoy le veut que cela va s’arrêter. Bien au contraire.
-Vous n’avez pas peur de la mort ?
-Si vous me tuez, un autre prendra ma suite. »
Tout alla très vite. Gwénaël Teñval voulut tendre la main mais Malefoy fut le plus rapide et le tua d’un Avada Kedavra. Rowena hurla en se jetant sur le corps de son mari. Etant moldue, elle n’avait aucun moyen de se défendre contre le mangemort.
« NON ! hurla Yannig. »
Il tendit la main, lançant une traînée de flammes. Elle ne fit que traversé Malefoy sans le toucher. Il n’était dans le même plan physique.
« C’est inutile, dit la jeune fille. Tu n’es pas avec eux. »
Yannig regarda Malefoy s’approcher de lui enfant. Il tendit sa baguette vers l’enfant qui regardait les corps de ses parents sans comprendre. L’éclair vert fendit l’air mais une ombre noire s’interposa, bloquant le sortilège de mort. Malefoy vacilla de surprise. L’ombre prit la forme d’un monstre aux yeux rouges brillant d’un éclat sanguinaire. Une voix roque se fit entendre.
« Cet enfant est à moi. »
Malefoy prit peur et s’enfuit à toute jambes. L’ombre fut comme absorbée par le corps de l’enfant. L’éclat rouge passa un instant dans son regard.
« C’est donc ainsi que l’âme de Drougael fusionna avec la mienne, dit Yannig. J’ignorais que Malefoy l’avait vu.
-Ce n’est pas fini. Viens par ici. »
Ils ne firent que quelques pas et pourtant, le décor changea entièrement. Ils n’étaient plus dans la forêt. C’était plutôt un cimetière. Un chaudron avait été déposé là. Yannig ne comprenait pas jusqu’à ce qu’il lise sur une pierre tombale un nom : Tom Jedusor.
« Non, souffla t-il. Pas ça. »
En un flash lumineux, deux adolescents apparurent dans le cimetière. Le plus jeune avait des cheveux noirs et des yeux verts derrière ses lunettes, une cicatrice en forme d’éclair marquait son front. L’autre était un jeune homme de grande taille, les cheveux bruns, Cédric Diggory.
« Je ne veux pas voir ça.
-Tu n’as pas le choix. Regarde ce que tu n’as pu empêcher. »
Un homme portant une boule de linge dans ses bras s’avança vers les deux adolescents. Harry, terrassé par la douleur qui lui fendait le crâne, tomba à genoux au sol. Une voix sifflante s’éleva :
« Tue l’autre. »
L’éclair vert jaillit de la baguette. Hurlant, Yannig bondit pour s’interposer. L’éclair le traversa sans s’arrêter et vint frapper Cédric.
Le temps se figea. Yannig n’osa pas se retourner tout de suite. Il avait entendu le bruit sourd du corps de Cédric s’écrouler derrière lui. Déjà, des larmes ruisselaient sur ses joues.
« Tu aurais voulu mourir à sa place, dit la jeune fille.
-C’est ma faute. Je savais ce jour là qu’il y avait un problème. Je ne sentais plus sa présence dans le labyrinthe. Et quand Harry et lui sont revenus, je ne sentais plus la moindre parcelle de vie dans son corps. Je savais qu’il était mort. »
Yannig tomba à genoux.
« J’aurai dû l’aider. J’aurai dû être là ! hurla t-il. »
Yannig se retourna vers le corps sans vie de son ami.
« Pourras-tu un jour me pardonner.
-Pourquoi veux-tu que je t’en veuille ? demanda la voix de Cédric. »
L’esprit du jeune homme se matérialisa à côté du breton.
« Tu n’y es pour rien, dit Cédric.
-J’aurai dû le sentir arriver. J’aurai dû tout faire pour te protéger.
-Comment aurais-tu pu seulement imaginer que j’allais mourir ? Tu te souviens ? Quel que soit le résultat du tournoi, on avait prévu une petite fête avec Luna. Tous les trois, seulement tous les trois. Notre trio a bien vécu. C’était un bonheur tout les jours. Je ne regrette rien de ma vie perdue et ce, grâce à toi et Luna.
-Mais d’autres tenaient à toi. Tes parents, Cho.
-Tu ne peux rien faire pour mes parents. Et tu as déjà permis à Cho de faire son deuil.
-Elle ne t’a pas oublié. J’espère qu’un jour elle trouvera quelqu’un de bien pour te remplacer.
-Yannig. Elle a déjà trouvé quelqu’un de bien. Le meilleur qu’elle puisse trouver. Toi.
-Je ne pense pas pouvoir faire son bonheur. Trop de ténèbres emplissent mon cœur.
-Je veillerai sur vous de là où je suis. Et je sais qu’elle est la lumière qui éclairera tes ténèbres. Que ta vie soit belle et longue mon ami, mon frère. »
Yannig et la jeune fille se retrouvèrent de nouveau dans la forêt. Cette dernière posa une main sur son épaule. Yannig se releva. Ses yeux ne pleuraient plus.
« Je dois aller de l’avant. C’est ce qu’il veut. Le passé ne doit plus me tourmenter. Il fera toujours parti de moi. Mais l’avenir est devant moi. Un avenir sombre et violent. Mais au-delà de cette violence, peut-être verrais-je la lumière.
-Il te reste une dernière chose à faire pour réussir cette épreuve. »
La jeune fille blonde approcha son visage du breton et l’embrassa tendrement. Ses lèvres avaient un goût de feuille d’été. La surprise passée, Yannig la repoussa doucement.
« Désolé, mon cœur appartient à une autre.
-Je sais, je voulais juste savoir si tu embrassais bien, sourit la jeune fille.
-C’était obligatoire ?
-Non, l’épreuve était terminée avant.
-Qui es-tu ?
-Mystère. La dernière épreuve t’attend. Et se sera la plus dure de toute. Je ne sais pas si tu auras assez de force pour la passer. Mais je l’espère, Yannig Teñval. »
Aussi mystérieusement qu’elle était apparut, la jeune fille s’estompa dans l’air. Yannig continua son chemin, ignorant où il allait le mener.
[1] Epreuve de l’Esprit.