Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé
CHAPITRE XV : AON[1]
Cho ouvrit les yeux sur une surface blanche. Elle était allongée. Durant quelques secondes, elle sourit en pensant à la chaleur de la main de Yannig sur sa joue. Une jeune fille aux grands yeux ronds apparut au dessus d’elle, la tirant de sa rêverie.
« Luna, dit-elle.
-Ha ! fit la blonde. Tu es réveillée. »
Cho s’assit. Elle était dans un lit de l’infirmerie. Autour d’elle se trouvait aussi Marietta et Ginny.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda l’asiatique.
-Tu t’es évanouie d’un coup, raconta Marietta. On t’a amené à l’infirmerie. Madame Pomfresh disait qu’elle ne comprenait pas. Elle a essayé de te réveiller par tous les moyens qu’elle connaissait. Elle est partie chercher le professeur Rogue. »
L’infirmière et le directeur de Serpentard entrèrent dans l’infirmerie.
« Ha vous vous êtes réveillée, dit l’infirmière. Je suis désolé du dérangement professeur, il semble que tout soit rentré dans l’ordre naturellement. »
Le professeur inclina la tête et ressortit sans rien dire. L’infirmière s’approcha et examina Cho.
« Vous prenez des médicaments ou tout autres potions en ce moment ? questionna t-elle.
-Non, répondit Cho.
-Vous mangez comme il faut ? Vous n’avez pas sauté de repas ?
-Non.
-Vous êtes sûre ?
-Tout à fait.
-Quel est votre dernier souvenir avant votre réveil ? »
Cho réfléchit quelques secondes. Elle décida de ne pas lui parler de la grotte et de Yannig. Elle raconta qu’elle ne se souvenait de rien après son entré dans le parc. L’infirmière ne trouva rien de spécial et autorisa la jeune fille à partir.
« Alors que s’est-il passé en vérité ? fit Luna.
-Comment sais-tu que j’ai menti ? demanda Cho.
-Tu as les oreilles qui rougissent quand tu mens.
-Je ne sais pas comment, mais je me suis retrouvé dans une grotte avec deux monstres. L’un d’eux était énorme, une peau noire extrêmement sombre, des yeux rouges. L’autre était de la taille d’un homme avec une mâchoire sertie de dents tranchantes et des yeux comme des morceaux de verre, tout vert. Le petit m’a plaqué au sol et le grand lui a ordonné de dévorer mon âme. J’avais peur. J’ai fermé les yeux et j’ai souhaité que quelqu’un vienne m’aider. La première personne qui me soit venu à l’esprit, c’était…
-Yannig, sourit Luna.
-Oui. J’ai dit son nom. Et la créature s’est arrêtée. J’ai alors compris. Cette créature, c’était Yannig. Je ne saurai l’expliquer, c’était lui. Je lui ai parlé. Il s’est relevé, a repris son apparence normale. Le grand m’a attrapé et a menacé de me dévorer. Yannig lui a parlé. Il l’a saisi à la gorge et m’a délivré. Puis le monstre a disparu. Yannig s’est excusé et il m’a dit de fermer les yeux. J’ai senti sa main sur ma joue. Et je me suis retrouvée dans l’infirmerie. »
Ses trois amies l’écoutaient avec des yeux rêveurs.
« Que c’est romantique, soupira Marietta.
-Un vrai conte de fée, fit Ginny.
-Arrêtez de vous moquer de moi les filles, dit Cho.
-Je retire tout ce que j’ai dit de mal sur lui, fit Marietta. Teñval a l’air d’être quelqu’un de très bien. Si tu n’en veux pas, je peux m’en occuper.
-Pas touche. Tu ne t’approches pas de lui.
-Ouhlala ! Elle est amoureuse ! firent Marietta et Ginny. »
Luna observait ses amies rire. Elle souriait. Mais ses pensés étaient tournés vers Brocéliande. Que s’était-il passé ? Que fais-tu en ce moment grand frère ?
Deux semaines s’était passées depuis la fin des épreuves. Deux semaines depuis que Yannig Teñval s’était réveillé dans la maison familiale. Son grand-père l’avait ramené et soigné. Ses blessures étaient si graves qu’il lui fallut trois jours de soins par son grand-père pour être remit sur pied. Il passait ses journées à méditer assis sur la pierre de Barenton.
Alan Teñval s’approcha.
« Tu es encore là, dit le vieil homme. »
Yannig ne répondit pas, il ne broncha même pas.
« Je crois qu’on t’attend ailleurs.
-Comment veux-tu que j’y retourne ? dit Yannig. Je ne pourrai plus la regarder en face.
-Si elle t’aime, elle ne t’en voudra pas.
-J’ignore tout des sentiments qu’elle a pour moi.
-Je te l’ai déjà dit : si vos âmes n’étaient pas liées par des sentiments forts et réciproques, elle ne serait pas apparue durant l’épreuve de l’Âme.
-Raison de plus, j’ai failli dévorer son âme.
-C’était l’épreuve.
-Toi-même tu m’as dit que lors de ton épreuve et celle de mon père, Drougael s’était contenté de menacer de dévorer l’âme de grand-mère et de ma mère. Il n’a eu que quelques mots à dire pour me rallier de son côté. Pour faire de moi un monstre. Je voulais la dévorer, je voulais me repaître de son âme. Je savais qu’en faisant ça, j’aurai assez de puissance pour faire revenir Cédric et mes parents à la vie. Vaincre Voldemort n’aurait plus été un problème. Et j’aurai pu faire revenir toutes ses victimes à la vie, y compris les parents de Harry et Sirius. Et tout ce que j’avais à faire c’était la dévorer. Et je voulais la dévorer, jamais je n’ai eu si faim.
-Drougael a trouvé ta faiblesse et l’a exploitée. Il te connaissait mieux que n’importe quel autre Teñval, vu depuis combien de temps il est dans ton âme. Il t’a étudié. Il savait comment te frapper. Mais tu t’es montré plus fort que lui. Même plus fort que tout tes ascendants avant toi. Tu n’as pas que libéré Cho, tu as plié l’âme de Drougael à ta volonté. Tu es plus fort que tous les autres Teñval avant toi.
-Mais également plus faible.
-Maître Myrdinn te l’a dis : cette faiblesse est ta plus grande force si tu sais l’utiliser.
-Je ne retournerai pas à Poudlard. Je ne veux mettre personne en danger.
-Penn-beuz[2]. »
[1] Peur.
[2] Tête de lard.