Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé

CHAPITRE XVII : DISTROADENN[1]

           Un château familier dans la nuit se découpait sur l’horizon. Un symbole verdâtre flottait au dessus d’une des tours, représentant un crâne avec un serpent surgissant de sa bouche. Des cris de fureur et de combat. Et puis une ombre plus sombre encore s’approchant, grignotant le parc mètre par mètre. Une menace plus terrible encore que ce qui investissait le château. Une menace sans visage.

           Yannig ouvrit les yeux. Son grand-père était assis en face de lui de l’autre côté du trou de pierre de la Fontaine de Barenton.

« Qu’as-tu vu ? demanda le grand-père.

-Quelque chose va se passer, répondit Yannig. Des mangemorts à Poudlard. J’ai vu la marque des Ténèbres flotté au dessus du château. Mais il y avait autre chose. Une autre menace, différente, terrifiante. Elle s’approchait par le parc du château. Une ombre maléfique. Il y avait un homme mais je n’ai pas vu son visage. Je crois qu’il me parlait.

-Tu as vu un des avenirs possibles. Depuis tes épreuves, tu t’es éveillé à un autre niveau de conscience. Sais-tu quand cela va se passer ?

-Non. Ça pourrait être cette nuit comme dans un an ou plus.

-Tu ne peux voir que des avenirs te concernant. Tu n’as plus le choix, tu dois retourner à Poudlard.

-Si je n’y vais pas, rien ne se passera, car cela me concerne.

-Cette ombre te concerne, pas l’attaque des mangemorts. Tu n’as pas le droit de rester ici. Depuis mille ans, notre devoir est de combattre. Et surtout, supporterais-tu de laisser tes amis risquer leur vie sans toi ? Si l’un d’eux meurt, pourrais-tu vivre avec en sachant que tu aurais dû être là ? »

Yannig réfléchit. Il savait ce qu’impliquait de retourner à Poudlard. Revoir Cho. Devoir lui faire face. Mais son grand-père avait raison, si elle mourrait, ou Luna, ou Harry, ou tout autre, il ne supporterait pas.

« Ne m’attendez pas pour dîner. Kenavo, dit-il en transplanant.

-Kenavo. Et embrasse la de ma part. »

           Yannig Teñval apparut dans une rue de Pré-au-Lard. Il leva les yeux vers le château. L’imposante bâtisse se découpait sur le ciel bleu du mois de mars. Quatre mois qu’il n’était pas revenu.

« Tu reviens enfin Yannig, lui lança un vieil homme.

-Bonjour Alberforth. Les affaires marchent bien ?

-Ça dépend des jours. En ce moment, ça va compte tenu de l’ambiance.

-Rien de particulier au château ?

-Pas que je sache.

-J’y vais. Je viendrai boire un verre à l’occasion.

-Quand tu veux. »

           Teñval marcha jusqu’à la grille du château. Cette dernière le reconnut et s’ouvrit en grinçant. Malgré le léger redoux, le froid restait persistant et peu d’élève osait braver le vent. Il atteignit l’entré du château. Lorsqu’il entra dans le hall, plusieurs élèves se tournèrent vers lui. Il ne fit pas attention aux murmures qui ponctuaient ses pas.

« Tu as vu ? C’est Teñval. Il est revenu.

-Ça doit faire quatre ou cinq mois qu’on ne l’a pas vu. »

Teñval continua son chemin.

           Harry Potter sortit de la grande salle. Il remarqua que les autres élèves discutaient plus activement que d’habitude, certains restant fixé sur l’escalier. Harry repéra Seamus et Dean et s’approcha.

« Qu’est-ce qui se passe ? demanda t-il.

-C’est Teñval, il est revenu, répondit Seamus.

-Quoi ?

-Il vient de passer.

-Par où est-il allé ?

-Par l’escalier. »

           Harry se mit à courir comme un dératé. Mais ne sachant pas quelle direction avait prise ensuite le breton, il dut s’arrêter. Il se remit à courir en pensant qu’il avait dû prendre la direction de la tour de Serdaigle. Il demanda à d’autres élèves s’il ne l’avait pas vu. Mais aucun ne l’avait vu. Au final, il tomba sur Luna. Plié en deux, totalement essoufflé, il tenta de lui parler mais aucun mot ne sortit. La blonde l’observait amusée.

« C’est un nouveau jeu ou tu t’es mis au sport ? demanda t-elle innocemment.

-T…Teñ…

-Tènne ? Ho je vois ! Une devinette ! Alors tènne. Je ne vois pas pour l’instant. Tu peux me donner un autre indice ?

-Ya…

-Je ne parle pas trop l’allemand.

-Yannig. Il est revenu.

-Quoi ? Yannig est revenu.

-Oui, il vient de passer dans le hall. Je croyais qu’il allait à la tour de Serdaigle.

-J’en sors. Il est peut-être aller voir Dumbledore.

-Je n’y ai même pas pensé. »

Harry repartit en courant en direction du bureau du directeur.

           Luna se dépêcha de retourner à la tour de Serdaigle. Elle entra en trombe dans la salle commune sous les yeux ébahis de ses condisciples et de ses amies. Cho et Marietta étaient assises à une table entrain de réviser pour leur ASPIC. Luna se laissa tomber sur une chaise pour reprendre son souffle.

« Qu’est-ce qui se passe ? demanda Marietta.

-Tu as eu la réponse de la grand-mère de Yannig ? questionna Cho, les yeux pleins d’espoir. »

Elle baissa les yeux en voyant Luna faire non de la tête.

« J’ai mieux, dit Luna. Yannig est revenu. »

Cho en fit tomber sa plume. Elle leva les yeux vers Luna qui lui lançait un grand sourire.

« C’est vrai ? fit-elle.

-Harry vient de me le dire. Il croyait qu’il venait à la tour mais je pense qu’il est allé voir le professeur Dumbledore. »

Cho ne savait plus quoi dire. Yannig était revenu. Elle se leva et sortit de la tour suivi par Marietta et Luna. Les voyant sortir, Mickaël Corner demanda à un de ses amis ce qui se passait.

« Teñval serait revenu si j’ai bien compris.

-Teñval, répéta Corner. Parfait. »

           Dans le bureau directorial, le vieux professeur Dumbledore regardait le breton. Yannig lui avait expliqué ce qu’il avait vu.

« Es-tu sûr de ce que tu as vu ? demanda le professeur.

-Oui. Mais je ne vois pas trop ce qu’on peut faire tant que ça n’a pas commencé.

-Je suis bien d’accord. Je suis heureux de te revoir Yannig. Tu as manqué à pas mal de monde ici.

-Je devais remettre de l’ordre dans ma tête.

-Tu n’as pas à te justifier devant moi. Mais je pense que d’autres voudront avoir des explications.

-Je sais.

-Heureux de te revoir dans ce château. »

           Lorsque Teñval ressortit du bureau de Dumbledore, une voix l’interpella.

« C’est maintenant que tu rentres ? »

Harry se tenait là, souriant en le regardant.

« Désolé, je suis en retard pour le déjeuner, sourit Teñval.

-Ce n’est rien. Mais on dîne à sept heure.

-J’y serais.

-Tu nous as manqué.

-Vous aussi.

-Yannig ! s’écria une voix. »

De l’autre côté du couloir, une jeune fille au teint de porcelaine et aux longs cheveux noirs regardait Yannig, les yeux au bord des larmes. Cho avait visiblement couru jusqu’ici. Derrière elle, Yannig reconnut Luna et Marietta. La jeune asiatique marchait vers le breton. Lentement.

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