Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé

Chapitre 18 : Chapitre XVIII Karantez

1765 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:44

 CHAPITRE XVIII : KARANTEZ[1]

 

           Cho s’avançait vers Yannig lentement, comme si elle craignait qu’il s’enfuit en la voyant arriver trop vite. Mais il n’avait pas envi de fuir. Il venait de remarquer à quel point son visage lui avait manqué. Il voudrait tellement qu’elle sourit à ce moment, mais il savait qu’il lui avait fait du mal. Il la regardait s’approcher. Il ne pouvait rien faire. Elle s’arrêta juste devant lui.

           Harry s’était reculé pour observer la scène. Luna et Marietta l’avaient rejoint. Ce publique improvisé attendait que les deux protagonistes commencent leur représentation.

          Les deux jeunes gens restèrent silencieux durant de longs instants. Cho n’osait même pas lever les yeux vers lui. Et lui, regardait simplement ailleurs.

« Excuse-moi, souffla t-il.

-Pourquoi ?

-Tu sais bien. Je voulais te dévorer.

-Tu étais sous l’influence de ce monstre.

-Non. Je voulais te dévorer. Je voulais revoir mes parents et Cédric. Il m’avait promis le pouvoir de les ramener.

-Il t’a trompé. Il t’a menti en sachant où te toucher. Yannig, c’est pour ça que tu ne voulais pas revenir. Tu craignais que je t’en veuille.

-Ce serait normal. Mais c’est surtout que je craignais que le démon qui est en moi reprenne le dessus et que je te fasse du mal. Je n’ai pas le droit d’être prêt de toi. »

La main de Cho cingla la joue de Yannig. Surpris, le breton tourna les yeux vers la jeune fille. Ses larmes étaient prêtes à couler mais elle les retenait encore.

« Est-ce que tu ne crois pas que j’ai mon mot à dire ? fit-elle. »

           Yannig allait répondre quand un autre individu l’interpella. Accompagné de ses amis, Mickaël Corner s’approchait. Son visage oscillait entre la rage et la satisfaction.

« Salut Teñval, dit-il. Je voulais te voir.

-A quel sujet ? demanda Teñval de sa voix sombre et froide habituelle.

-Tu sais bien à quel sujet. Cho, tu me l’as volée.

-Je n’ai rien volé du tout.

-Elle m’a quitté à cause de toi !

-Tu l’as quitté ? demanda Yannig à Cho qui acquiesça de la tête. »

Yannig ne le montra pas mais il ne put s’empêcher d’espérer. L’avait-elle quitté pour lui ?

« Ne fais pas celui qui n’était pas au courant, reprit Corner.

-Et pourtant c’est le cas. Mais je ne vois toujours pas en quoi ça me concerne.

-Tu lui as montée la tête contre moi !

-Tu es un imbécile Corner. Je n’ai jamais essayé de vous séparer. Si Cho a décidé de rompre avec toi, ce n’est pas moi le responsable.

-Tu l’as séduite ! Tu as fait en sorte qu’elle tombe amoureuse de toi !

-Je n’ai rien fait de tel. Et personne à part toi ne dit qu’elle est amoureuse de moi.

-Yannig, arrêta Cho. Moi je le dis. Je t’aime. »

           Yannig sentit une immense chaleur envahir tout son être. Il ne pouvait pas détacher les yeux de la belle. Elle avait rougi plus que jamais mais elle ne baissa plus les yeux. Elle avait enfin osé le dire. Yannig esquissa un léger sourire, totalement KO par la surprise.

           Harry, Marietta et Luna souriait en observant la scène. Corner fulminait de colère. Il sortit sa baguette et lança un sortilège de répulsion pour projeter Teñval contre le mur. Cho hurla :

« Mais tu es fou ! »

Harry sortit sa baguette mais les amis de Corner le menaçaient des leurs.

« C’est toi qui est devenu folle, lança Corner en agrippant sans ménagement le bras de Cho. Ce type est dangereux, je veux juste te protéger.

-Tu n’es qu’un malade, fit Cho. Lâche-moi.

-OK je te lâche, fit-il en la jetant violement au sol.

-CORNER ! cria Teñval. »

Le breton se relevait, les yeux noirs de fureur. Harry et Luna rangèrent leurs baguettes, ils savaient tous les deux que Corner et ses amis allaient passé un sale quart d’heure.

           « Tu as osé la touché, dit Teñval.

-Tout est de ta faute, fit Corner.

-Tu as osé.

-Si tu ne l’avais pas approché, rien de tout ça ne serait arrivé.

-TU AS OSE ! »

Corner tendit sa baguette vers le druide mais son maléfice parut rebondir sans lui faire le moindre mal. Les amis de Corner se joignirent à lui. Teñval tendit une main vers eux et un souffle de vent puissant les fit basculer sur le sol. Teñval tendit l’autre main vers Corner et un jet de flammes vint brûler sa baguette, la réduisant en cendre. Teñval s’avança vers Corner. L’adolescent le frappa durement au visage. Mais la rage du breton était si forte qu’il ne ressentait plus la douleur. Il lui martyrisa les flancs de plusieurs crochets. Corner avait sûrement des côtes cassées. Teñval le saisit aux cheveux et lui explosa le nez d’un coup de tête puis enchaîna au visage avec son poing libre sans le lâcher. Personne n’osait arrêter la machine furieuse qui faisait de Corner quelqu’un de moins en moins reconnaissable à chaque coup.

« YANNIG ! »

Les coups cessèrent. Le sang cessa d’éclabousser. Cho était à genoux sur le sol. Elle se tenait la tête, elle devait s’être cognée en tombant. Elle regardait le spectacle visiblement terrifié.

« Yannig, arrête, demanda t-elle. S’il te plait. »

           Yannig lâcha Corner qui s’écroula sur le sol dans son propre sang. Le breton observa son œuvre durant quelques instants. Il tourna le dos à Cho.

« Il a raison, souffla t-il. Je suis dangereux. Je suis trop violent. Mais je ne connais que ça pour résoudre les problèmes. Je ne te mérite pas Cho. »

Harry se porta devant son ami pour l’empêcher d’avancer.

« Excuse-moi, dit Harry en souriant. »

Yannig lui lança un regard interrogateur. Il ne vit même pas la droite du balafré venir lui percuter la mâchoire. Durant quelques secondes, on aurait dit que le temps s’était arrêté. Yannig regardait Harry avec incompréhension.

« Tu ne connais pas que la violence, dit Harry. La preuve, tu ne m’as toujours pas rendu ce coup. »

           Yannig sourit en voyant où voulait en venir son ami. Il se tourna vers Cho qui était toujours à genoux, secoué de sanglots. Yannig s’approcha d’elle et s’accroupis. Il passa une main derrière sa tête. Il ferma les yeux. Une douce lumière jaillit de sa main et vint apaiser la douleur de Cho.

« Je suis désolé Cho, dit-il. »

Elle le gifla une fois encore.

« Tu vas arrêter de t’excuser tout le temps, dit-elle. Ça ne te ressemble pas. Je ne suis pas tombé amoureuse de quelqu’un qui fuit au premier problème. Je suis tombé amoureuse de quelqu’un de fort qui aide ses amis dans n’importe quelle situation.

-Je…je ne t’ai jamais dit que je t’aimais.

-Et bien ose me dire que tu ne m’aimes pas, fit-elle en plongeant un regard déterminé dans ses yeux sombres. »

Yannig ne savait pas quoi faire. Il était vaincu. Il ne pouvait lui mentir. Il n’en avait pas la force. Il posa une main sur sa joue, changeant son visage déterminé en un doux sourire.

« Da garout a ran, dit-il.

-Je ne parle pas breton, sourit-elle. Mais moi je peux te dire : wo ai ni.

-Je ne parle pas chinois, rit-il. Mais je comprends. »

Leurs visages se rapprochèrent et leurs lèvres se rencontrèrent en un doux aveu de leur sentiment. Ils avaient l’air d’avoir totalement oublié qu’ils n’étaient pas seuls dans le couloir.

           Harry, Luna et Marietta firent partir les amis de Corner qui portaient ce dernier à l’infirmerie. Lorsque les deux amants regardèrent de nouveaux autour d’eux, ils constatèrent en riant qu’ils étaient seuls. Ils allèrent faire un tour rien que tout les deux en forêt. Cho ne pouvait pas voir les sombrals et Noz s’en amusa en lui faisant peur. Ils regardèrent le soleil se coucher dans les bras l’un de l’autre. Et le soir, ce fut main dans la main qu’ils entrèrent dans la grande salle pour le dîner. Tous les anciens membres de l’AD appréciaient beaucoup Yannig et ils furent heureux de le voir sourire ainsi qu’il le faisait en tenant la main de Cho. Les seuls à ne pas être contents étaient Corner et sa bande. Hermione était visiblement heureuse pour Yannig. Quand à Ron, s’il était heureux pour lui, il était déçu d’avoir raté la déculotté de Corner.

           Luna aimait voir son grand frère sourire ainsi. Elle ne connaissait personne qui méritait autant que lui d’avoir droit à sa part de bonheur après tant de malheur. Elle se disait que de là où il était, Cédric devait sourire également.

 

           Yannig était heureux. Mais ce bonheur ne lui faisait pas oublier sa vision. Une horrible menace approchait. Serait-il assez fort pour la repousser ?

 

 




[1] Amoureux.

 

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