Harry Potter, le Brécilien et le Prince de Sang-Mêlé

Chapitre 23 : Chapitre XXIII Dans l'Ombre de la Violence

2298 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:15

CHAPITRE XXIII : DANS L’OMBRE DE LA VIOLENCE

 

           Teñval marchait calmement dans les couloirs de l’école. Cho était à ses côtés, la baguette à la main. Ils s’arrêtèrent. Le breton se tourna vers sa petite amie.

« Soit prudente.

-Toi aussi. »

           Des bruits de pas pressés approchaient dans le couloir. Yannig se mit en plein centre et attendit. Cho préféra se cacher, prête à agir. La peur bouillait dans son ventre. Elle regarda une dernière fois l’homme qu’elle aimait. Connaissait-il seulement la peur ?

           Des silhouettes en noirs s’arrêtèrent à une vingtaine de mètres du druide. Visiblement, ils étaient surpris de voir quelqu’un leur faire face sans peur apparente. Ils devaient être une dizaine.

« Qui es-tu ? lança un des mangemorts.

-Je suis votre mort si vous ne fuyez pas ce château, dit Teñval sans hausser la voix. »

Les mangemorts se mirent à rire, certains pointant leurs baguettes sur le breton.

« Tu es seul, reprit l’ennemi. C’est toi qui es mort. Avada Kedavra ! »

L’éclair vert fusa vers le breton qui ne broncha pas. Il ne fit que lever la main pour détourner le sortilège de mort vers le mur. Les rires s’estompèrent d’un coup.

« Je suis l’Ombre dans la Lumière. Et la Lumière dans l’Ombre. Je suis un avec la Vie. Je suis un avec la Mort. J’ai juré fidélité à la Déesse. Elle a juré de toujours être à mes côtés. Gardien de la Tombe du grand Myrdinn. Héritier de son Savoir et de sa Sagesse. J’ai juré de par mon sang de combattre les forces voulant détruire ce monde et les autres. Je suis Yannig Teñval, descendant des Diskibien, héritier du clan Teñval, membre de l’Ordre du Phénix. Mais surtout, casseur de mangemorts. »

           Ce fut comme si une tornade était née dans ce couloir. Des éclairs parcoururent le corps du druide. Et d’un coup, il s’élança. Les mangemorts tentèrent de l’arrêter par divers sortilèges mais aucun ne l’atteignit. Il frappa le premier venu d’un coup de poing à l’estomac pour l’envoyer au sol d’un uppercut juste après. Il brisa certainement la mâchoire du deuxième d’un violent crochet. Il en repoussa deux contre le mur d’un puissant souffle né de ses mains. Il saisit un autre à la tête et lui enfonça le nez dans la profondeur de son visage d’un coup de tête. Un mangemort fit un sortilège de mort qui ne fit que frôler le druide. Ce dernier saisit le bras armé de l’ennemi et le brisa net sur son genou, arrachant un cri d’animal blessé au servant des Ténèbres jusqu’à ce qu’un coup de coude ne le fasse taire. Teñval tendit la main et un jet de flamme brûla trois autres adversaires. Il saisit la tête du dernier et la fit percuter avec force le mur.

           Tout c’était passé si vite que Cho ne se rendait même pas compte que c’était déjà fini. Elle sortit de sa cachette et s’approcha du carnage. Elle n’osa pas regarder les mangemorts gisant sur le sol. Elle ne voulait pas savoir s’il y avait des morts. Yannig avait l’air si calme.

« Cho, dit-il. Si tu voulais me quitter après ça, je comprendrais.

-C’est une guerre. Et dans une guerre, il y a des victimes. Et toi, tu es un guerrier. Quand tout sera terminé, tu cesseras le combat. Mais en attendant ce jour, je suis fière d’être avec toi. »

Elle s’approcha de son amoureux et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Elle devinait que ce devait être la première fois qu’il allait aussi loin dans la violence. La première fois qu’il tuait.

« Ma place n’est pas ici, dit-elle. Je ne peux pas faire ça.

-Rentre à la tour, je te rejoindrais. »

Cho s’éloigna rapidement. Yannig perçut des bruits de combats provenant d’une autre partie du château. Le combat de cette nuit ne faisait que commencer.

 

           Partout des duels de sorcellerie éclatèrent. Teñval se joignait à cette débauche de violence par ses poings et sa magie druidique. Sous ses coups plusieurs mangemorts tombèrent. Combien furent simplement assommés ? Combien furent tués ? Même lui l’ignorait. Il ne voulait pas le savoir. Savoir jusqu’où le menait cette violence. Tout ce qu’il voulait, c’était protéger ses amis et ce monde. Tout ce qu’il espérait, c’était que cette guerre finisse le plus vite possible. Il pensait ne connaître que la violence pour régler les problèmes. Ses amis lui avaient appris d’autres façons de voir la vie, autrement que comme un champ de bataille. Mais ce soir, Poudlard était un champ de bataille. Et malgré tous ses espoirs, il savait que ce ne serait pas la dernière. Comme il sentait que le pire restait à venir ce soir.

           Et soudain, il le sentit. Plus froid que la glace, plus sombre que tout ce qu’il avait pu ressentir jusqu’à maintenant. Il était là. Il le savait. Dans le parc. Qui était-ce ? Ce n’était pas Voldemort. Mais c’était une menace tout aussi terrible. Voir pire.

           Teñval quitta la bataille qui faisait rage dans les couloirs. Il accourut dans le parc. Seuls les étoiles jetaient un semblant de lumière sur le domaine. Il n’y avait rien ni personne. Le silence régnait en maître seulement troublé par le chaos des combats venant de l’intérieur du château. Mais il le sentait. Il était là.

« Tan, cria t-il. »

Un jet de flamme illumina le parc mais ne rencontra que le vide.

« Pas mal, lança une voix dans son dos. »

A part quelques différences au niveau du visage, l’homme qui se trouvait devant le breton lui ressemblait beaucoup. Les mêmes yeux et cheveux noirs, une corpulence égale, le même age. Son regard était différent, pas moins sombre mais plus vivant. Un léger sourire se dessinait sur son visage. Sans vraiment comprendre, Teñval sentait que quelque chose le liait à cet homme.

« Qui es-tu ? demanda Yannig.

-Yannig.

-Je ne te demande pas comment je m’appelle mais comment tu t’appelles !

-Yannig Skedus. »

Teñval fut surpris. Non seulement par ce nom aux consonances bretonnes mais surtout par le faite qu’il n’avait même pas remarqué que depuis le début, cet homme lui parlait dans sa langue maternelle.

« Tu es breton. Es-tu un mangemort ?

-Ne me compare pas à ces larbins, dit-il après un sourire. Ce petit sorcier sans ambition que cette vermine rampante n’ose même pas dire le nom, je ne suis avec lui que pour atteindre mon but.

-Lequel ?

-Je suis comme toi. Je suis un druide. Nous sommes cousin. Nous ne sommes les serviteurs de personne. Nous sommes les plus à même de diriger ces mondes en nous servant de la puissance des démons. Voldemort peut nous permettre, en le trompant, de libérer les démons des Enfers et de nous permettre de nous emparer de leur puissance. Ainsi, le temps des Druides commencera. Nous dont le nom a été bafoué par les sorciers, que l’on a traités de marginaux, obligé de vivre dans des lieux reculés, oublié de tous. Nous allons bientôt pouvoir prendre notre revanche.

-Tu es un druide ? Je ne te crois pas. Les derniers druides bretons sont ceux du clan Teñval.

-Je vois que Myrdinn ne vous a pas tout raconté. Ce vieux menteur aura toujours peur que ses brebis l’abandonnent. Je dois donc te prouver que je suis bien un druide. Foeltr. »

           Une volé d’éclair fusa vers Teñval qui n’eut juste le temps que de plonger au sol.

« Tenn. »

La terre se souleva juste dessous Teñval, le projetant en l’air.

« Avel-dro. »

Teñval se retrouva au cœur d’une tornade qui le plaqua violement contre le sol. Teñval sentit certains de ses os se briser sous le choc.

           Difficilement, le jeune homme se releva. Il devait se rendre à l’évidence : ce type connaissait les secrets des Druides. Il avait autant de puissance que lui, voir plus. Teñval commençait à se dire qu’il n’avait plus qu’une solution, faire appel à la puissance de Drougael.

« Tu veux faire appel à Drougael, dit Skedus. »

Etait-ce possible qu’il lise dans ses pensés ?

           Skedus détourna son regard de Teñval. Son sourire s’élargit encore un peu.

« Je vois que ces vermines ont réussi leur coup, dit-il. »

Teñval regarda dans la même direction. Au dessus de la tour d’astronomie venait d’apparaître la Marque des Ténèbres. Les mangemorts venaient de faire une victime. La peur envahit d’un coup le cœur de Teñval. Qui était mort ? Luna ? Hermione ? Ron ? Marietta ? Un autre membre de l’AD ou de l’Ordre ? Ou Cho ?

           Cette dernière pensée le figea d’effroi.

« Purge-toi de ces pensés, dit Skedus. Tu ne dois t’accrocher à personne si tu veux devenir une arme dans cette guerre.

-Je ne veux pas devenir une arme. Je veux que mes amis vivent en paix. Je veux être en paix, auprès d’eux et de celle que j’aime.

-Elle est condamnée à souffrir, tu en es conscient. Tant que tu la garderas près de toi, elle ne connaîtra jamais le bonheur. Toujours à avoir peur de ne pas te voir revenir. Toujours à te voir t’éloigner d’elle pour combattre. Et ce sera éternellement comme ça.

-Non. Seulement tant que Voldemort et ses fidèles seront en liberté et en vie.

-Il y aura toujours un ennemi un combattre. Tu le sais. Tout comme cet enfant. »

Teñval se tourna vers l’entré du château. Il vit Harry débouler, courant à en perdre haleine. Il poursuivait Rogue qui tirait vers la sortie du domaine un Drago Malefoy totalement hagard.

           Teñval se tourna de nouveau vers Skedus mais le mystérieux jeune homme avait disparu. Teñval le chercha des yeux mais il n’y avait plus aucune trace de lui. Il se tourna de nouveau vers Harry et Rogue. Malefoy avait passé la grille. Le professeur et l’élève se livraient un duel où Rogue démontra sa supériorité. Hagrid intervint et Rogue profita de la confusion pour s’enfuir.

           Teñval boitant, s’approcha de Harry et Hagrid. L’adolescent avait l’air abattu. Hagrid disait que Rogue devait agir sur les ordres de Dumbledore.

« Dumbledore est mort. »

Hagrid était incrédule. Mais Yannig savait qu’il disait vrai. Il changea de direction et se traîna jusqu’au pied de la tour d’astronomie. Un attroupement s’était formé. Harry et Hagrid étaient arrivés avant lui. Le garde-chasse essuyait ses larmes alors que Harry s’était agenouillé auprès du cadavre d’Albus Dumbledore. Hagrid essaya d’emmener Harry avec lui mais l’adolescent ne bougea que quand Ginny lui prit la main.

           Yannig s’approcha à son tour. Malgré la douleur de ses blessures, il resta debout près du corps. Encore. Encore un ami de moins. Mais cette fois-ci, il se sentait moins triste. Etait-il habitué ? Ou était-ce parce que le vieux sage l’avait prévenu et avait lui-même accepté sa mort ?

« Kenavo keneil[1], dit-il. »

Luna le rejoint, plus pour le soutenir physiquement que moralement. Elle avait bien vu que le corps de son grand frère était brisé. Mais elle savait aussi qu’il refuserait de bouger. Cho vint également en silence, prenant la main du breton. Alors Yannig savait. Il avait perdu encore un ami, mais il n’était pas seul pour autant. Il ne se laisserait plus abattre.

           Alors qu’un silence respectueux régnait sur le parc, il se jura de ne plus faiblir.

 

 

 




[1]Au revoir l’ami.

 

Laisser un commentaire ?