Wizards War

Chapitre 4 : Chapitre IV Combat en ville

3222 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/09/2011 05:16

           CHAPITRE IV : COMBAT EN VILLE

 

           Les quatre sorciers se lancèrent dans l’exploration de la ville aux premières lueurs de l’aube. Ils avaient l’habitude de ce genre de choses. Se fondre dans la masse des moldus était devenu une nécessité vitale pour survivre en ces temps de guerre. Grâce à l’aide des nés-moldus, ils avaient appris à se comporter comme il faut dans la société non-magique.

           Cela faisait des jours qu’ils dormaient à la fraîche, se nourrissant des rations de survie qu’ils avaient apportées. Devant les mines fatiguées de ses élèves, Alastor les emmena dans un pub où ils purent prendre un vrai petit-déjeuner.

           Ils passèrent des heures à parcourir la ville, se séparant en deux équipes pour plus d’efficacité. Ron pouffa de rire, attirant un regard interrogateur de la part de Tonks.

« J’étais en train de penser à quelque chose, dit-il. Et à vrai dire, je me demande même pourquoi aucun de nous quatre ne s’est jamais posé la question.

-Quoi ? fit-elle.

-On recherche Harry Potter, pas vrai ? Quelqu’un qui est censé être mort depuis dix-sept ans. Si on part du postulat qu’il est vivant, il a grandi durant ces années. Il a le même âge que moi à quelques mois près. Donc la seule indication qu’on a, c’est qu’on recherche un adolescent de dix-huit ans. C’est tout. Nous ne savons rien de plus.

-Où veux-tu en venir ?

-Qu’il pourrait passer sous notre nez sans qu’on le reconnaisse. Nous ignorons à quoi il ressemble. Nous cherchons quelqu’un en aveugle. Si ça se trouve, on la déjà croisé sans même le savoir.

-Je comprends. Mais tu as faux. Cette question a déjà été soulevée. Par Alastor quand cette mission lui a été confiée.

-Et pourquoi a-t-il accepté au final alors ?

-Je ne l’ai jamais compris non plus. »

           La ville était grise des poussières des usines locales. Les habitants emmitouflés dans leurs imperméables gardaient la tête entre leurs épaules pour se protéger timidement du vent hurlant. Ginny ne ressentait plus la fraîcheur du vent, habitué comme elle l’était après ces derniers jours dans la verte.

           A la fin de la matinée, les deux équipes se retrouvèrent sur la place de l’église qui marquait le centre de la ville.

« Encore une mission inutile et du temps perdu, grogna Alastor. J’en ai ras le cul des fausses pistes !

-Il faut bien les vérifier, tempéra Tonks.

-Je sens que je vais surtout vérifier comment Mondingus supporte le Doloris. Ses infos sont toujours moisies. Venir ici ne nous a rien apportés. »

Alastor allait faire signe à ses compagnons de les suivre pour trouver un endroit d’où utiliser discrètement le portoloin mais il figea son geste. Son œil bleu s’était arrêté vers sa droite. D’un signe discret, il ordonna de se mettre en 360°. Sans se précipiter pour paraître naturel, les quatre sorciers se tournèrent le dos, chacun prenant une direction en compte.

« Alastor, où ? questionna Ron.

-Sur le parvis de l’église, deux, indiqua le vieil auror. La rue au sud, deux. Devant le pub à l’ouest, deux. Et l’épicerie à l’est, trois. On est encerclé et je pense qu’ils doivent avoir des détraqueurs en réserve pas loin.

-Ils n’oseront pas attaquer au milieu des moldus, fit Ginny. On peut sûrement s’éclipser et…

-Trop tard, ils approchent. »

           De toutes les directions, des individus habillés sobrement de noir venaient vers eux. Aucune baguette n’avait été tirée mais la tension montait d’un cran à chacun de leur pas. L’un d’eux s’arrêta à deux mètres d’Alastor. Il était grand et se tenait bien droit. Il arborait une chevelure d’un blond vénitien et ses yeux toisaient le vieux guerrier avec supériorité.

« Alastor Maugrey, toujours en vie à ce que je vois, dit-il.

-Lucius Malefoy, cracha Alastor. Ça faisait longtemps.

-Depuis Gringott’s.

-Oui, je m’en souviens. Je regrette toujours de t’avoir loupé ce jour là. Ça aurait fait un enfoiré de moins.

-J’ai toujours apprécié ton franc-parler. Mais aujourd’hui, c’est fini. Vous allez nous suivre gentiment.

-Et comment comptes-tu nous y obliger ? Nous sommes entourés de moldus. Tu n’oseras jamais faire de la magie devant eux.

-C’est ce que tu crois. »

La tension venait de monter d’un cran. Déjà, Ginny et Ron avaient sorti leur baguette, prêts à s’en servir. Tonks jeta une œillade à son mentor. Son œil normal fixait Lucius Malefoy, mais le magique continuait de tourner dans son orbite, surveillant les autres mangemorts. Malgré cette situation, Alastor conservait son sang froid. A croire que c’était devenu une situation normale pour lui.

           Les passants ne devaient rien comprendre à ce qu’il se passait au centre de la place. Mais leur instinct intima à plusieurs de ne pas rester ici. Un policier remarqua le groupe et se dirigea vers eux. Comme il est d’usage en Angleterre, il n’était pas armé.

« Messieurs, y-a-t-il un problème ? interrogea-t-il.

-Va-t-en sale insecte, cracha un mangemort.

-Qu’est-ce que vous avez dit ? Je vous arrête pour…

-Avada Kedavra ! »

L’éclair vert frappa le policier qui s’effondra immédiatement au sol. La plupart des gens n’avaient rien vu mis à part un éclat verdâtre dans leur champ de vision. Mais le corps sans vie du policier gisant sur le sol les réveilla, ils se mirent à hurler et coururent dans toutes les directions pour fuir la place.

« C’est animaux de moldus, souffla Lucius. Ils paniquent pour un rien. Pas tous apparemment, ajouta-t-il. »

D’autres policiers moldus, attirés par l’agitation, étaient arrivés sur la place leur matraque à la main.

           Deux mangemorts se tournèrent vers eux, la baguette menaçante. Une explosion retentit quand un des sorciers noirs lança un maléfice qui réduisit un des policemen en charpies. Les autres policiers se figèrent sans comprendre ce qui se passait. Un sortilège perforant en tua un autre. Les mangemorts s’apprêtaient à faire un véritable carnage mais Ron et Ginny intervinrent en prenant les assassins pour cible. L’un fut désarmé par la cadette alors que Ron stupéfixait l’autre. Ginny vint mettre KO son adversaire d’un crochet en pleine mâchoire.

« Cassez-vous ! s’écria la jeune Weasley aux policiers. »

           Alastor eut un sourire goguenard à l’attention de Lucius. Il sortit sa baguette en un éclair et lança un maléfice au mangemort. Mais ce dernier se tenait sur ses gardes et le para. Tonks se jeta sur les deux mangemorts qui lui faisaient face, en projetant un au sol d’un coup de pied tout en assénant à l’autre un maléfice de pétrification. Elle en finit avec le premier en le violentant d’un coup de talon écrasant qui fit retentir un craquement sinistre de la part de son cou.

           Un des mangemorts encore debout visa la métamorphomage alors qu’elle regardait ailleurs. Ginny le vit et hurla en s’élançant. Elle s’interposa juste au moment ou un rayon perforant s’échappait de l’extrémité de la baguette du mangemort. D’un geste, elle tenta de le bloquer avec sa propre baguette mais elle manqua sa parade et le rayon la transperça à l’abdomen. La brûlure coupa la respiration de Ginny qui tomba à genoux, ne lâchant pas sa baguette pour autant, Alastor lui avait appris à ne jamais la lâcher. Tonks s’était retournée et vit son amie tomber. Elle leva ses yeux furibonds vers l’auteur du maléfice. La sentence ne se fit pas attendre.

« Avada Kedavra ! hurla-t-elle. »

Le mangemort fut rejeté en arrière par la puissance du sortilège.

           Ron avait vu la scène. Il allait se précipiter auprès de sa sœur mais le dernier homme de Lucius le prit pour cible. Il para le maléfice in extremis. Une œillade jetée vers Ginny le rassura, Tonks s’occupait d’elle. Il put donc se concentrer sur son combat. Le second maléfice du mangemort fut paré proprement, comme le lui avait appris Alastor. Il toisait l’ennemi d’un regard calme et sans faille. Il fit un pas vers lui. Le mage noir lança un autre sortilège, paré de nouveau. Ron fit encore un pas. Le mangemort commençait à s’inquiéter, ce rebelle avançait vers lui comme si de rien n’était, conservant son sang froid. Par contre, lui, la panique commençait à le gagner. Il se mit à lancer maléfice sur maléfice, se contrefichant de la précision ou de la puissance. Certains n’eurent même pas à être déviés par Ron.

           Et finalement, Ron se retrouva à moins d’un mètre de lui. Le mangemort allait de nouveau abattre sa baguette mais d’un mouvement fluide tout en incantant un sortilège de découpe, Ron lui trancha le bras au vol au niveau du coude. L’ennemi n’eut même pas le temps de crier, un coup de coude dans la gorge broya ses cordes vocales. Ron rangea sa baguette. D’un coup de pied en revers en plein visage, il obligea l’ennemi à se retourner. Il vint immédiatement le saisir à la tête, plaçant une main sous son menton. Et d’un geste sec, il lui brisa la nuque.

           Lucius et Alastor continuaient à se battre. Entre deux assauts, Lucius regarda la place et vit que tous ses hommes avaient été vaincus. L’œil magique d’Alastor fit un tour sur lui-même pour lui faire le même constat. Le visage rapiécé de l’auror se déforma lorsqu’il sourit.

« Tu es seul maintenant Lucius, grogna Alastor alors que Ron s’approchait sur la droite du fidèle de Voldemort. Tu as le choix, tu te rends et tu vivras encore un peu, ou tu te bats et tu meurs. »

Lucius reconnut qu’il avait perdu aujourd’hui. Mais se laisser faire prisonnier, sûrement pas.

« Tu gagnes aujourd’hui, vieux croulant, cracha Lucius. Mais ce ne sera pas le cas la prochaine fois. »

Et d’un claquement de fouet, Lucius transplana.

           Alastor ne s’en montra pas surpris, il s’attendait à cette débandade de sa part. Ron était allé voir comment allait sa sœur. Cette dernière souriait difficilement, sa blessure la faisant souffrir. Mais elle n’en mourrait pas. Alastor et Tonks firent le tour des mangemorts gisant au sol. Trois étaient encore vivants.

« On va les ramener avec nous pour les interroger, fit Alastor. Même si je pense qu’ils ne savent rien d’important. Vérifie qu’ils n’ont rien de suspect sur eux. Et on rentre. Je m’occupe des macchabés. »

Alastor récupéra les baguettes des morts. Ça pouvait toujours servir à la Résistance. Au vu des évènements, il n’avait pas d’autres choix que de laisser les corps là et de laisser les moldus s’en occuper. De toute façon, personne du côté moldu ne pourrait les identifier. Il se contenta donc de récupérer tout ce qui pouvait trahir le monde de la Magie.

           Alastor s’approcha de Ginny.

« Comment tu vas gamine ? demanda-t-il.

-Je me suis déjà sentie mieux, fit-elle. Mais je me suis déjà sentie pire aussi.

-Elle a besoin de soin, compléta Ron.

-On rentre. Les moldus ne vont pas tarder à revenir. »

Alastor sortit la boîte contenant le portoloin de retour. Le mot de passe la déverrouilla.

           Une fois de retour au cloître, Ron emmena tout de suite sa sœur à l’infirmerie. Une équipe vint prendre en charge les prisonniers. Alastor et Tonks les suivirent. Le vieil auror devait en même temps faire son rapport à Scrimgeour.

« Alastor, vieil canaille ! lança une voix. Qu’est-ce que tu m’a amené comme cadeau cette fois-ci ?

-Salut Kingsley, fit Alastor. Trois mangemorts pour interrogatoire. A bichonner avec soin.

-Tu me connais, quand j’en aurais fini avec eux, ils ne voudront plus jamais partir.

-Le bon verbe c’est : ne pourront plus.

-Possible, sourit Kingsley. Tu veux voir Scrimgeour ?

-Ouais, il est là ?

-Oui.

-Bien. Tonks, c’est bon, tu peux y aller, libéra Alastor. »

 

           Ron emmena sa sœur à l’infirmerie. Cho blêmit en la voyant arriver.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la chinoise.

-J’ai eu un échange de politesse avec des fans, sourit difficilement Ginny.

-Elle a reçu un sortilège perforant, expliqua Ron.

-Allonge-la ici, indiqua Cho. »

Cho souleva ses vêtements pour examiner la blessure.

« Aucun organe n’a été touché, par contre, tu as perdu pas mal de sang, dit Cho. Tu ne te sens pas un peu faiblarde ?

-Si, acquiesça Ginny.

-Le docteur va te soigner mais il te faudra un peu de repos pour récupérer. Elle est en sécurité maintenant Ron.

-Je repasserais tout à l’heure, fit Ron. Avec Luna sûrement. Je vais prévenir Hermione aussi.

-Non, supplia Ginny. Ne lui dis rien. S’il te plait.

-Tu es sûre ? demanda-t-il alors que Cho, visiblement gênée, s’éloignait. Qu’est-ce qui s’est passé ?

-Rien. Je me suis juste rendu-compte que c’était sans espoir. Il vaut mieux que je l’oublie au plus vite et pour ça, je ne dois plus la voir.

-Comme tu voudras.

-Embrasse Luna pour moi.

-Avec plaisir. »

           Ron ne sortit pas directement de l’infirmerie. Il s’assura que sa sœur ne le suivait pas des yeux et il rejoignit Cho.

« Cho, tu sais quelque chose sur Ginny et Hermione ? demanda-t-il directement. »

Cho se mordit la lèvre, mais sous le regard dur de Ron, elle lui raconta ce qui s’était passé avant leur départ en mission. Ron comprit enfin les raisons de sa sœur.

« Si tu vois Hermione, ne lui dis pas que Ginny est là, dit-il. Je ne suis pas vraiment sûr que ça soit une bonne solution mais, c’est son choix. »

           Ron n’eut pas longtemps à chercher sa chère petite blonde. Il la croisa dans le couloir alors qu’elle se rendait visiblement vers la bibliothèque. Son visage s’illumina en voyant le rouquin. Elle lui prit les mains en geste tendre et l’embrassa.

« Votre mission s’est bien passée ? demanda-t-elle. »

Le sourire de Ron s’effaça. Luna comprit que tout ne s’était pas passé comme prévu. Elle l’emmena jusqu’à leur chambre où Ron put tout lui raconter.

« Si on allait la voir ? proposa Luna. »

 

           Cho était allée se chercher un thé. Elle se figea quand Hermione entra en lui disant bonjour. Hermione le remarqua et lui demanda ce qui n’allait pas.

« Rien, assura Cho maladroitement. Tout va bien.

-Tu es sûre ? insista Hermione.

-Oui oui. Oh ! Bonjour Tonks.

-Salut Cho, Hermione, fit la métamorphomage. Je viens voir Ginny. Elle va mieux ? »

Cho se tourna lentement vers Hermione. Cette dernière ne bougeait plus, ses lèvres tremblaient et elle avait pâli d’un coup.

« Qu… qu’est-il arrivé à Ginny ? questionna-t-elle prudemment.

-Rien de grave, dit précipitamment Cho. Elle… elle a juste pris un sortilège perforant mais elle va bien. Le docteur l’a soignée et elle se repose maintenant.

-Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ?

-Qu’est-ce qui se passe ici ? fit Ron en arrivant avec Luna. »

Il fit un tour de la pièce et remarqua immédiatement l’air interdit de Cho et affolé d’Hermione. Il comprit immédiatement.

« Tu as encore mis les pieds dans le plat Tonks, dit-il.

-Eh ! Je n’étais pas censé savoir que la blessure de Gin était un secret ! se défendit Tonks.

-J’aimerais d’ailleurs savoir pourquoi vous vouliez me le cacher ? s’insurgea Hermione.

-C’est Ginny qui ne voulait pas te le dire, avoua Ron.

-Mais pourquoi ?

-Réfléchis. »

Hermione se rappela la dernière fois qu’elle avait vu Ginny. Elle comprenait, Ginny ne voulait plus la voir. Hermione sentit ses yeux lui piquer. Elle sortit avant de se transformer en fontaine et disparut dans les couloirs.

           Les autres restèrent silencieux un moment. Jusqu’à ce qu’Alastor arrive.

« J’ai croisé une éponge, elle venait d’ici ? lança-t-il.

-Toujours aussi poétique, répliqua Ron.

-Ouais. Gin ne veut plus voir Hermione, c’est ça ? Bon, et nous, on peut la voir ?

-Elle se repose pour le moment, dit Cho. Revenez demain plutôt. Elle devrait même pouvoir sortir. »

Cho retourna dans l’infirmerie.

« Qu’est-ce qu’a dit Scrimgeour ? questionna Ron.

-Il veut qu’on s’occupe de Mondingus, dit Alastor. Son tuyau n’était pas seulement percé, il était piégé. Il est probable qu’il soit de mèche avec les Malefoy. Donc, on va lui faire payer sa trahison. »

Laisser un commentaire ?