Wizards War

Chapitre 5 : Chapitre V Le Mensonge d'Hermione

2840 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 00:14

           CHAPITRE V : LE MENSONGE D’HERMIONE

 

           Repartir aussi vite, ce n’était pas rare, mais ce n’était jamais agréable. Mais là, il fallait agir vite. Dés qu’il saurait qu’Alastor et son équipe s’en étaient tirés, Mondingus tenterait de disparaître. Ginny se reposant à l’infirmerie, l’équipe serait réduite à trois. Pour quelqu’un comme Mondingus, c’était plus que suffisant.

           Mondingus vivait dans la banlieue de Londres. Dans un quartier aussi pourri et sale que lui. Mondingus n’avait jamais donné à personne son adresse. Mais pour calmer sa parano, Alastor l’avait suivi un jour.

           Tonks avait changé d’apparence et s’approcha au plus près de la résidence de Mondingus. Elle se savait appuyer par Ron, caché sur un toit sous une cape d’invisibilité. Alastor surveillait le tout au travers un mur à l’aide de son œil magique.

           Tonks revint vers son chef d’équipe.

« Rien à signaler, il est seul, dit-elle.

-Bien, allons-y, fit Alastor. Ron va rester surveiller les alentours. Tu me suis et tu me laisses faire. »

Tonks s’attendait à ça. Elle savait maintenant qu’Alastor ne comptait pas avoir de pitié pour l’escroc.

           Alastor frappa simplement à la porte. La voix de Mondingus se fit entendre suivit de pas précipités se rapprochant de la porte. Quand elle s’ouvrit, Mondingus pâlit. Il ne s’attendait visiblement pas à cette visite mais avait compris que cela n’augurait rien de bon pour lui. Baguette à la main, Alastor l’obligea à reculer. Tonks referma la porte derrière eux.

« Accio baguette, fit Alastor, faisant voler la baguette de Mondingus dans sa main. Salut Dingus. Surpris de nous voir ?

-Oui, bien sûr, soupira Mondingus. Personne ne connait cette adresse.

-La preuve que non. Les mangemorts la connaissent aussi je suppose.

-Certainement pas.

-Alors si ce refuge est sûr, pourquoi nous-as-tu vendus ?

-Je n’ai pas fait ça !

-A d’autres, Malefoy et ses chiens nous sont tombés dessus. Personne n’était censé savoir que nous étions là-bas mis à part nous quatre, Scrimgeour et toi. Et ne va pas me raconter que Scrimgeour est passé à l’ennemi. Je ne l’apprécie pas plus que ça, mais j’ai confiance en son engagement. Parle, qu’est-ce que tu as dit à Malefoy ? »

           Mondingus était visiblement apeuré. Il chercha de l’aide dans le regard de Tonks mais cette dernière restait neutre.

« Je n’ai rien dit je te le jure ! se défendit-il. Il m’arrive de faire des affaires avec les mangemorts, c’est vrai. Mais jamais je ne leur ais servi d’indic.

-Je ne te crois pas, lança Alastor. Dommage que je n’ai pas de véritaserum. Mais il faut dire que ce n’est pas facile à produire pour nous. J’ai bien d’autres moyens de te faire parler. Des moyens pas très agréables.

-Je te jure sur ce que j’ai de plus cher que je n’ai rien dit !

-Je me demande bien c’est quoi ce que tu as de plus cher, toi qui serait capable de vendre ta mère pour un quelconque profit. Tu es un menteur patenté, un escroc. Tu crois que je vais te croire ?

-Mais c’est la vérité ! C’est peut-être ma source qui est dans le coup.

-Qui est-ce ?

-Eric Mallory. Mais il est mort. Je l’ai appris hier.

-Que c’est pratique. Tu remontes un peu dans mon estime, tu as donc le courage de tuer.

-Tu m’accuses de meurtre maintenant ! Regarde dans ma baguette, tu verras que je ne l’ai pas tué.

-Il n’y a pas qu’Avada Kedavra pour tuer, même un Wingardium Leviosa peut faire l’affaire.

-Mais… mais…

-Endoloris ! »

Mondingus se laissa choir sur le sol, se tordant dans tous les sens en croyant son corps être traversé par des lames chauffées à blanc. Alastor continua ainsi durant presque une minute avant de cesser.

           « Tu vas parler maintenant ? demanda-t-il. Et la vérité je te prie.

-A quoi ça servirait ? Tu m’as déjà condamné, n’est-ce pas ? J’ai fait une erreur, je n’aurais pas dû faire confiance à Mallory. Mais je ne peux pas le prouver. Alors tue-moi, qu’on en finisse.

-Je dois reconnaître que tu me surprends, pour la première fois. Mais également pour la dernière. Ginny a failli être tuée par ta faute. Car c’est ta faute, même si tu ne nous as pas vendu, tu es responsable de ça par ton incompétence. Mais je ne peux pas te faire confiance ou t’accorder le bénéfice du doute. Qui sait si tu n’essayes pas de m’embrouiller une fois de plus pour sauver ta petite vie de merde ? Je ne peux pas prendre le risque de te laisser la vie sauve. Il y a trop d’enjeux. Avada Kedavra. »

L’éclair vert acheva l’escroc. Alastor ne perdit pas son temps à regarder le cadavre de Mondingus. Il tourna aussitôt les talons en intimant à Tonks l’ordre de le suivre.

           Ils furent rejoints par Ron au point de rendez-vous prévu et ils rentrèrent au cloître. Ron et Tonks prirent tout de suite la direction de l’infirmerie. Alastor se rendit au bureau de Scrimgeour.

« C’est fait, dit-il simplement. Mondingus ne trompera plus jamais personne.

-A-t-il avoué ? questionna Scrimgeour.

-Non, il a raconté une histoire. Sa source, un certain Mallory, aurait été tué après lui avoir donné l’info. On ne peut pas savoir s’il mentait ou s’il disait la vérité concernant Mallory. Dans le doute, il valait mieux qu’il meurt.

-Nous sommes en guerre. Il n’y a pas d’autres explications à donner.

-Un problème se pose maintenant. Où allons-nous pêcher des infos pour retrouver Potter ?

-C’est vrai que ça va être plus dur maintenant. Je vais en parler au professeur Dumbledore. Peut-être aura-t-il une idée.

-Ouais, je suis impatient de savoir laquelle, pointa ironiquement Alastor. »

 

           Ginny allait mieux. Elle devait rester à l’infirmerie jusqu’au lendemain, mais elle conservait le sourire et la douleur avait disparu. Quand Ron et Tonks arrivèrent, ils la trouvèrent en pleine discussion avec Luna. Entendre son rire plut à ses deux coéquipiers.

« Oh ! Alors comment ça va ? demanda Ginny. Vous étiez partis où ?

-Nous sommes allés rendre une petite visite de courtoisie à Mondingus, répondit Ron en prenant les mains de Luna comme à l’accoutumé. Pour lui faire comprendre de ne pas nous mettre sur des fausses pistes.

-Il a compris la leçon ?

-T’en fais pas pour ça. Il ne nous donnera jamais plus de tuyau percé. Et toi, tu te remets ?

-Ça va. Le médicomage a dit que je pourrais sortir demain.

-Ne force pas trop quand même.

-Tu me connais ! sourit Ginny.

-Justement. »

           Luna et Ron quittèrent l’infirmerie. Tonks resta encore un peu. Ginny profita que Luna n’était plus là pour en savoir plus sur Mondingus.

« Il est mort, n’est-ce pas ? fit-elle.

-Oui, répondit Tonks. Nous ne sommes pas sûrs qu’il fût responsable pour les mangemorts, mais le bénéfice du doute est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.

-J’en suis consciente. Je suppose qu’Alastor s’en est chargé lui-même.

-Oui. Mais changeons de sujet. J’ai gaffé sans savoir avant qu’on parte s’occuper de Mondingus.

-De quoi tu parles ?

-J’ai demandé à te voir et… Hermione était là. »

Ginny baissa les yeux tristement. Elle garda le silence de longues secondes. S’éloigner d’Hermione était douloureux, mais nécessaire. C’est ce que Ginny ne cessait de se répéter pour se convaincre du bien fondé de sa décision. Ainsi, elle pourrait passer à autre chose. Peut-être.

« Au moins, comme ça elle sait que je ne veux plus la voir, finit-elle par dire. Je vais pouvoir l’oublier.

-Mais Ginny, tu l’aimes.

-Oui, j’en suis folle. Il ne passe pas une heure sans que je ne pense à elle. Mais il faut être réaliste, ce ne sera jamais réciproque. J’ai mal, et j’aurais encore mal durant un moment. Mais le temps va passer et je l’oublierai.

-Et son amitié ? Tu veux la perdre aussi ?

-Je ne pourrais pas la fréquenter en toute amitié sans que mes sentiments me torturent. En fait, je dois perdre totalement Hermione.

-Ce sera difficile, voir impossible. Elle reste la meilleure amie de Ron et une amie de Luna.

-Je n’ai jamais dit que ce serait facile. Peut-être qu’il faudrait mieux que je m’en aille, que je rejoigne un autre groupe de résistance.

-Tu n’y penses pas ! On a besoin de toi ! Tu fais parti de l’équipe.

-Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Pour l’instant, je reste ici. »

 

           Ron avait dit à Luna qu’il devait aller parler à Hermione. La jeune rêveuse savait pourquoi et sourit en lui disant « à tout à l’heure » avec un baiser.

           Ron connaissait Hermione depuis l’âge de onze ans. A l’époque, elle ignorait l’existence du monde de la magie et vivait avec ses parents dentistes. Mais voilà, la guerre faisait rage côté sorcier. Et l’une des principales actions du nouveau régime était l’extermination systématique des nés-moldus. Les résistants ayant réussi à détruire des années plus tôt le moyen permettant la localisation des nés-moldus, les mangemorts avaient plus de difficultés à effectuer cette tâche. Ils mirent en place des équipes spécialisées : les Rafleurs. Les Rafleurs ne reculaient devant aucune bassesse, même le massacre de familles entières.

           Hermione se trouva être la cible des Rafleurs. Alastor Maugrey, accompagné de Kingsley Shacklebolt et la jeune Nymphadora Tonks intervinrent. Ils parvinrent à sauver la fillette, mais pas ses parents. Hermione resta muré dans son silence durant longtemps. Ce fut l’amitié de Ron, Ginny et Luna qui lui redonna goût à la vie. Elle se lança à corps perdu dans l’étude de la magie, devenant malgré son jeune âge une véritable experte reconnue par les autres résistants.

            Ron savait qu’Hermione se battait continuellement contre les sentiments qu’elle ressentait pour la rouquine. Cela était devenu évident pendant la période où Ginny sortait avec Dean Thomas. Ron avait plusieurs fois remarqué le regard jaloux d’Hermione se poser sur le couple. Si au début, il croyait que c’était sur Dean que s’était jeté son dévolu, il comprit vite que la brune avait le béguin pour Ginny. Et lorsque Ginny et Dean se séparèrent, Ron comprit que leurs sentiments étaient réciproques. Mais aucune des deux ne parvint à l’avouer à l’autre. Malgré les allusions répétées de Ginny.

Ron n’était jamais intervenu entre elles, estimant à juste titre que c’était à elles deux de se débrouiller. Mais là, elles allaient toutes deux faire une terrible erreur selon lui. Il voulait aider sa sœur, bien sûr, mais également Hermione qu’il voyait comme une sœur également.

La trouver ne fut pas difficile, Hermione ne quittait que rarement son repère : la librairie. Il se posa sur la chaise en face d’elle. Elle ne lui jeta qu’une œillade. Ron remarqua immédiatement ses yeux rougis par la peine.

« Qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-elle.

-Savoir si tu vas bien déjà, fit-il.

-Oui, je n’ai jamais été plus en forme.

-Menteuse.

-Ah ! C’est un nouveau jeu ? Je dis quelque chose et tu dis si je mens ou pas, c’est ça ? Et bien, tu as perdu.

-Ce n’est pas un jeu.

-Et c’est quoi alors ! s’emporta-t-elle, attirant les regards des personnes alentours.

-Baisse d’un ton s’il te plait. Je ne suis pas là pour avoir une dispute avec toi. Je ne veux que t’aider.

-Je ne vois pas à quel sujet.

-Ginny. »

Hermione se figea sur place au nom de la petite rousse. Elle sentit de nouveaux ses yeux la piquer. D’un coup de manche, elle tenta d’empêcher les larmes de couler, sans succès.

« J’ai compris le message, pas la peine de me le répéter, dit Hermione en tentant de reprendre contenance. Elle ne veut plus me voir. Ça tombe bien, pour moi aussi la situation devenait lourde. J’ai failli lui crier dessus plusieurs fois car je ne la supportais plus. En fait nous ne sommes plus amies depuis longtemps.

-Menteuse et honnête, dit Ron.

-Quoi ?

-Tu mens quand tu dis que Ginny te tapait sur les nerfs. Les jours où tu ne la vois pas, tu tournes en rond et tu parles d’elle tout le temps.

-Luna te sers d’espionne maintenant !

-Par contre, tu es honnête quand tu dis que vous n’êtes plus amies depuis longtemps. Ce que vous ressentez l’une pour l’autre est bien plus fort que de l’amitié.

-Et qu’est-ce que c’est ?

-Tu l’aimes. C’est tout. Tu en es amoureuse. Ne le nie pas. »

           Hermione resta coi un moment, fixant son meilleur ami. Ainsi, il l’avait remarqué. Elle ne devait pourtant pas s’en montrer surprise venant de lui, il faisait toujours attention aux autres même s’il n’intervenait normalement pas dans leur vie privé.

« Je… soupira Hermione. Non, tu te trompes. Je l’aime beaucoup c’est vrai. Mais pas au point d’en être amoureuse. Et puis, c’est une fille. »

Ron n’ajouta rien. Il se contenta de se lever. Hermione, qui s’attendait à ce qu’il la contredise, en fut surprise.

« Tu ne dis pas « menteuse » ? fit-elle.

-Pas besoin, répondit-il. C’est trop évident. Je ne peux rien faire de plus pour vous deux. Si vous voulez gâcher vos vies, ça vous regarde. Mais je trouve ça dommage. Je vous aime toutes les deux. Ginny est ma sœur et toi, ma meilleure amie, une autre sœur pour ainsi dire. Mais je ne peux rien forcer entre vous. Je ne dirais qu’une dernière chose : Ginny a tout tenté pour te faire succomber. Tu l’as toujours repoussée par peur de t’engager avec elle parce que c’est une fille également. Maintenant, elle est désespérée et elle veut t’oublier en s’éloignant de toi. Je connais assez Ginny pour savoir que malgré la douleur d’une telle décision, elle s’y tiendra. Elle est têtue.

-Peux-tu en venir au fait ? pressa Hermione. J’ai du travail.

-Si tu décides finalement de te laisser porter par tes sentiments pour elle, il faudra prendre ton courage à deux mains et aller vers elle. Car elle ne viendra plus vers toi. Je te laisse à ton travail. »

           Hermione essaya de se replonger dans les grimoires s’étalant devant elle. Mais à chaque fois qu’elle essayait de se concentrer, les paroles de Ron revinrent en écho. Il avait raison : elle avait perdu Ginny.

           Une larme tomba sur le papier jauni.

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