Mangemort contre sa volonté.
Depuis combien de temps étais-je ici ? Si j'avais bien compté le nombre de fois où les Mangemorts étaient venu me nourrir... Ça devait faire un bon mois, mais encore une fois, je n'étais pas du tout sûre.
Pour quelqu'un qui devait mourir dans peu de temps, comme je l'avais prédis, j'étais plutôt en « forme », si je pouvais utiliser cette expression. Je ne dormais pas, ou très peu, et j'avais tout de même de grandes douleurs au niveau de mes poignées. Comme lors de mes débuts dans cette cave, je n'entendais que mon sang couler le longs de mes avants bras et s'écraser sur le sol humide où j'y posais faiblement mes pieds.
Bizarrement, je n'avais pas le temps de m'ennuyer, ici, dans ma solitude. J'étais remplie de questionnement depuis plusieurs jours. Plus principalement, cette question existentielle : « Que faisais-je encore en vie dans cette cave ? ». J'étais dans le Manoir des Malefoy bon sang... Le « sanctuaire » de Voldemort, le Mage Noir, Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom. Pourquoi me gardait-il en vie ? Dans quel but ? Quel rôle aurais-je à jouer ?
Soudain, j'entendis la porte de la cave grincer, qui était ni plus ni moins qu'une véritable porte de prison à barreaux, pour ensuite discerner des pas sur le sol aux multiples flaques d'eau.
Cette fois-ci, je me tus. Depuis la seule visite de Malefoy, je laissais les différents Mangemorts me nourrir. Je voulais survivre maintenant que j'avais une seconde chance de m'en sortir, et de revoir le visage de Neville, mon cher frère. J'ouvrais la bouche, attendant qu'on m'y fourre, à nouveau, un bout de pain. Mais, à ma plus grande surprise, je tombai au sol, mon corps tombant dans ma propre flaque de sang.
- Neerly. Il faut que tu me suive.
- Dra... Malefoy ?
J'avais failli prononcer son prénom, mais malgré ce qu'il avait fait pour moi, j'avais toujours une certaine rancune envers ce garçon. Il était difficile d'oublier les relations que j'avais eu avec lui les précédentes années, surtout en trouvant un remède contre l'ennui de rester seule dans ce cachot toute la journée, par la seule remémoration de mon passé ou de mes précédentes pensées.
Il m'aida à me relever et à me déplacer.
- Je... Je sors... ?
- Je t'explique tout, attends un moment. me dit-il calmement.
Je me laissais donc trainer. Je sortais enfin de cette cave, de cet enfer... Je pouvais enfin l'avouer, j'en pouvais plus de cet endroit. J'avais, malgré ma nouvelle envie de survivre, bel et bien peur de mourir ici après plusieurs mois ou même plusieurs années de souffrance... et encore... aurais-je pu tenir ne serait-ce qu'une seule année ?
Je me laissais me faire « glisser » dans les escaliers. J'employais littéralement l'expression de « glisser », mais c'était physiquement ce que j'avais l'impression de faire. Ayant beaucoup de mal à marcher sans souffrir, mes pieds partaient la plupart du temps en arrière, obligeant Malefoy à supporter tout mon poids, aussi faible soit-il.
Lorsqu'on atteignit le haut de l'escalier, j'en fus presque rendu à l'état d'aveugle. La lumière, si vive à mes yeux habitués à l'obscurité, m'éblouissait radicalement, m'empêchant de découvrir les lieux, que j'avais pourtant vu il y avait plus d'un mois environs de cela, mais de mes yeux couverts de larmes. Quand je pus enfin voir les lieux de mon regard, nous quittions déjà la pièce, où un gigantesque lustre en métal sombre était maître de celle-ci. Nous traversions plusieurs couloirs, tous d'une ambiance triste et froide, malgré la beauté de l'endroit.
Lors d'une de mes faiblesses, laissant Malefoy prendre soin de ne pas me laisser tomber, je remarquai que je marquais mon passage par mes chaussures trempées, et le sang de mes poignées.
Soudain, il me fit entrer dans une pièce. Je remarquais ensuite que c'était une salle de bain. Mes yeux en furent presque émerveillés. Cela faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas débarbouiller... Trop habituée à mon odeur, je me demandais pour la première fois depuis mon arrivée, si je sentais aussi mauvais que ça.
- Fais comme chez toi. C'est ma salle de bain. m'avoua-t-il, toujours en me maintenant.
- Je... merci... dis-je tout de même surprise par son comportement étonnement sympathique envers moi.
Je me détachais de lui, voulant enfin profiter de ce moment de détente qui s'offrait à moi, mais malgré moi, je n'étais plus capable de me maintenir seule sur mes jambes, affaiblit par mon séjour dans la cave.
Un peu sur les nerfs, je laissais échapper un « merde » dans ma chute. J'avais vraiment l'impression d'être une marionnette, ne pouvait se déplacer seule, mais au lieu de jouer le rôle du marionnettiste, Malefoy passa à côté de moi, et fit couler l'eau de sa douche. Je pris donc le temps d'observer la pièce. Malgré les murs, le sol et le plafond plutôt ancien, je remarquais le côté moderne de celle-ci, sûrement dû à son propriétaire qui était loin d'être un vieillard.
- Entre dans ma chambre quand tu auras fini. dit-il, commençant à sortir par la seconde porte de la salle de bain.
- Attends...
Il se tourna et me regarda enfin dans les yeux. Son regard était d'une telle tristesse, elle semblait presque renfermer de la peur... une peur perpétuelle. Je me plongeais dans ses océans ornés de cernes mi bleus, mi violettes. Ses sourcils, que j'avais vu habituellement froncer à mon égard, étaient souples et témoignait de la détresse de sa situation.
- Tu...
Ce n'était pas dans mes habitude, mais j'avais rougi à ce moment précis.
- Tu pourrais m'aider... ?
Il détourna la tête. J'aurais voulu que ça se passe autrement, mais mes membres étaient si faibles...
- Non tu as raison... Je vais me débrouiller. dis-je en essayant une nouvelle fois de me lever, mais sans succès.
Je m'étais étaler une nouvelle fois, mais cette fois-ci, mon visage sur le sol. Je craquais... Sans un bruit, je laissais mes larmes couler de mes yeux pour ensuite s'écraser sur le sol de sa salle de bain personnel de Drago Malefoy. Je me sentis ridicule en cette situation plutôt étrange, mais jamais je n'avais vécu d'aussi dures épreuves avant celle-ci... Je me sentis ensuite soulevée. J'en fis tellement surprise, que je cessais de pleurer à la seconde, laissant tout de même les larmes rescapées de mon visage glissées le long de mes joues jusqu'à disparaître dans les creux de mon fin cou.
A présent assise sur la seule chaise de la pièce, je me retrouvais devant Malefoy qui était agenouillé. Pour seul son d'ambiance ; l'eau de la douche coulant et chauffant au fur et à mesure qu'elle coulait. Soudain, il commença à m'enlever mes chaussures, qui s'étaient incroyablement usées.
- Je... Je peux le faire tu sais... lui dis-je tout de même gênée.
- Tu as vu comment tu t'es écrasée sur le sol. Tu penses être capable de faire quoique ce soit, franchement ? me demanda-il avec un sourire moqueur sur ses fines lèvres.
- Je ne suis pas une incapable Malefoy !
- C'est ce que tu crois.
Il me regarda avec un sourire narquois, un sourire que je connaissais si bien... Malgré sa réflexion, je me mis à rire d'un petit rire faible, mais un rire quand même. Ça faisait si longtemps... J'avais l'impression de retourner à Poudlard, comme si tout allait bien, et que j'allais revoir mon frère en retournant juste à notre sale commune des Gryffondors, des courageux.
- Sale Fouine. lui lançai-je toujours avec un sourire.
Il approcha ses mains de mon chemisier déchiré de toutes parts. Ce fut d'un geste que je repoussai.
- Je peux le faire je te dis. Retournes toi.
Il fronça les sourcils, mais ce n'était pas parce que je l'avais insulté à ce que j'avais remarqué, ce qui m'étonna une nouvelle fois. Il finit tout de même par se retourner en restant dans la pièce. Pendant ce temps, je déboutonnais mon petit chemisier marron, laissant à vue ma poitrine cachée par un soutien gorge noir.
- Pourquoi n'es-tu pas à Poudlard ? me demanda Malefoy toujours de dos.
- Ça ne se voit pas ? Je me suis juste faite un peu kidnappé et séquestrée par des Mangemorts ! Lui dis-je un tantinet énervée par sa question ridicule.
- Quand les Mangemorts sont venu dans ta demeure, tu devais être à Poudlard si Londubat y était déjà.
Je ne répondis pas tout de suite. Je fis tout d'abord glisser mon jean usé le long de mes jambes.
- Ma Grand Mère devait m'amener à Poudlard le lendemain. Avant de partir, je voulais l'aider à déménager pour se cacher. Je savais que ça arriverais, que les Mangemorts viendraient... Mais j'ai mis trop de temps pour la cacher... Elle ne s'y attendait pas vraiment à vrai dire...
Je m'attendais à une réflexion de sa part, sûrement par habitude, mais il ne lâcha pas un seul mot. J'en profitais pour retirer la totalité de mes sous-vêtements, même si j'en eu une certaine hésitation. Me retrouvant nue dans la salle de bain de Drago Malefoy, je m'en sentis étrange. Ce n'était vraiment pas un point de ma vie que j'avais envisagé à l'avance.
- Tu veux que je t'aide à entrer dans la douche ? me demanda-t-il sans m'adresser un seul regard.
- Oui... Mais je te préviens ! Pas un regard !
- J'ai nullement envie de te voir nue... dit-il en se retournant, les yeux fermés, en mimant quelqu'un se faisait vomir.
J'en eus un petit rire une fois de plus.
Je le vis ensuite se diriger vers moi à petits pas, toujours les yeux fermés. Malgré mon envie de pouvoir entrer dans cette vaste douche, mes joues étaient tout de même bien rouges, me réchauffant le visage, un peu trop même... Mon ennemi pouvait, d'un coup d'œil, me voir dans ma plus grande intimité. J'attendais le moment fatidique où je le verrais entre-ouvrir ses yeux bleus argentés, mais il n'arriva pas. Il me soutenait sans profiter, que ce soit du touché ou du regard. Ainsi, je me sentis soulever et, enfin, sur mes deux pieds incapable de soutenir mes jambes devenue si lourdes... Les mains sur mes hanches, il m'aidait à atteindre la cascade d'eau chaude qui s'offrait enfin à moi après tout ce temps où j'étais retenue par des chaînes. Il finit par me déposer à terre, dans le creux de la douche, légèrement inondé d'eau. Je sentais ainsi mon corps se mouiller au contact des gouttes pour en un rien de temps devenir trempée.
- Je dépose ta serviette à tes pieds, hors de la douche. Appelle moi si tu as toujours du mal à te lever. me dit-il calmement, avant que je puisse l'entendre sortir, me laissant seule, de nouveau avec moi-même.