Mangemort contre sa volonté.

Les semaines passèrent, et je me faisais une place dans le monde des Mangemorts, à contre cœur. Plus le temps passait, plus je devenais comme eux, ce qui me faisait peur... J'étais de plus en plus froide et devenais de plus en plus marbre devant les meurtres qui se faisaient autour de moi, mais, malgré tout, en redoutant le moment où je serais obligé d'en commettre.

Je marchais seule dans les couloirs du Manoir d'où je sortais très rarement. Mon visage froid et assez glacial, était beaucoup moins fin que lorsque j'étais sortis des cachots du Manoir. J'avais repris un peu de poids, me rendant beaucoup moins malade et blafarde. Mon air était beaucoup plus distingué, depuis que je vivais chez les Malefoy. Mme Malefoy était très gentille avec moi, et m'élevait comme sa fille avec les mêmes manières qu'avec Drago. Elle m'avait même acheté des vêtements, de longues robes de sorcières et de multiples tailleurs, tous dans les tons noirs et verts. Elle me disait toujours qu'elle aurait rêvé d'avoir une fille, mais qu'elle en avait jamais parlé à son mari. Elle disait même que dans la situation actuel, ce n'était pas le mieux à faire... Tristement, je pensais la même chose qu'elle. Comment élever une petite fille dans ce milieu devenu si hostile en Ça présence...

Lord Voldemort m'avait demandé il y avait quelques minutes. A chaque fois que je me retrouvais face à lui, j'en avais des crises de sueur, un léger stresse à part rapport à mes débuts, mais tout de même assez intense pour me mettre dans de sacrés états... Etant une de ses partisantes, si il voulait me tuer, il pourrait le faire si facilement si je le décevais...

La dernière fois que je l'avais vu, c'était déjà il y avait un mois de cela. Il venait voir Olivender, le vendeur de baguettes... Oui... Il s'était fait kidnappé depuis un moment déjà... Je ne savais pas trop ce que cherchait Voldemort, mais il le voulait comme si sa vie en dépendait.

A ce qu'on venait de me dire, il était dans la salle à manger. D'une marche digne d'une duchesse, je me dirigeais vers cette pièce où j'allais manger trois fois par jour lorsque j'étais au Manoir. Aujourd'hui, j'avais enfilé une tailleur noir avec un sous pull à col rouler de la même couleur, et j'étais perchée sur de hauts talons noir. J'avais enfin l'impression d'être une véritable femme. Plus je vivais d'épreuves, plus je gagnais en maturité et en calme.

J'arrivais enfin devant la grande double porte. Je pris une grande inspiration, puis relevai la tête comme signe d'assurance. J'ouvrais donc d'un seul coup la double porte pour pénétrer dans le lieu dit.

- Bonjour Neerly.

- Bonjour Maître. avais-je pris l'habitude de l'appeler.

- Comment vas tu depuis la dernière fois que l'on s'est vu ? me demanda-t-il avec une fausse politesse.

- Et vous Maître ? lui demandai-je sans lui répondre.

- De plus en plus distinguée à ce que je vois. me dit-il sans, non plus, répondre à ma question qui n'était qu'une simple forme de politesse pour ne pas me faire tuer sur place.

- Merci.

- Je crois voir une véritable Malefoy devant moi, mais j'espère que tu ne me décevra pas autant qu'eux m'ont déçus. dit-il amèrement.

Je ne répondis pas, je me concentrais pour garder mon regard droit devant moi sans flancher. Une véritable Malefoy ? C'était sûr que dès que je verrais Drago, ce serait la première chose que je lui dirais. Par contre, je ne lui avouerais pas à quel point le Seigneur des Ténèbres était déçut de sa famille. Il le savait déjà, et ça le faisait assez stresser comme ça. Il redoutait le moment il y voudrait tuer un de ses parents par colère...

- Noël approche Neerly. commença-t-il.

Je regardai alors à la fenêtre. La neige tombait autour du Manoir Malefoy, ce qui me déprimait. J'aurais tellement voulu passer Noël en compagnie de Neville...

- J'aimerais que tu m'offre quelque chose pour l'occasion. ajouta-t-il.

Je le regardais avec attention, attendant sa demande, priant pour que ce ne soit pas un meurtre. J'en avais même dégluti par appréhension.

- Je vous écoute. dis-je.

- Severus m'a avoué tes compétences en potion.

Je me rappelais alors des cours à Poudlard, notamment les cours du Professeur Rogue. Contrairement à mon frère, j'étais très douée en potion, et en beaucoup de matière d'ailleurs, mais sauf en botanique et en Histoire de la Magie... Mes dons pour la potion mettaient toujours Rogue en rage car il n'avait rien à me dire, ce que je faisais était parfait. J'avais le but de devenir Auror, comme Harry.

- Étrange qu'il l'ait avoué. lui dit-je.

Il poussa un rire à en glacer le sang.

- Très drôle. en conclut-il. Mais restons sérieux. Je veux que tu me fasses du Polynectar.

- Du Polynectar ?

- Oui.

J'aurais plutôt voulu qu'il m'avoue dans quel but, au lieu d'affirmer ses propos suite à mon interrogation.

- Je peux compter sur toi ? me demanda-t-il.

Comme si j'avais le choix...

- Bien sûr, Maître. Il vous faut cette potion pour quand ?

- Tu as deux jours.

- Deux jours ?! Je... Je n'aurais jamais le temps !

- Deux jours ! s'écria-t-il en colère, en se levant de sa chaise d'un seul coup.

J'en eus un sursaut de peur. J'en tremblais presque...

- Si tu me déçois. Penses donc à ton frère !

J'en serrais les poings. Il aimait me rappeler que mon frère était en perpétuel danger à Poudlard. Si j'avais su, je l'aurais caché ailleurs... Je vis ensuite Lord Voldemort se poser une nouvelle fois sur sa chaise, joignant ses mains sur la table avec un sourire, qui était plus angoissant que rassurant.

- Si tu le fais comme je te l'ai demandé, je te ferais refaire une baguette.

J'en avais presque eu un sourire après cette promesse. Depuis tout ce temps, je regardais les autres Mangemorts faire, où on me prêtait une baguette dont les usages étaient limités, n'étant pas ma baguette, Je n'étais jamais digne d'elles. Après tout, c'était la baguette qui choisissait son sorcier, et non l'inverse.

- Tu ne me remercie pas ?

- Si bien sûr, Maître. Merci.

- Bien. Tu peux disposer.

Je m'inclinais, comme on me l'avait enseigné, puis me dirigeais vers la sortie de la pièce. Je fis quelques pas en me mordant les lèvres, pour ensuite me mettre à courir le plus vite possible avec mes talons dans les couloirs, ainsi je croisais plusieurs Mangemorts me regarder de travers ou se foutre de moi, car courir avec des si hauts talons ce n'était pas ce qui était le plus simple...

J'arrivais enfin là où je voulais être, j'entrais en trombe sans frapper.

- Drago ! m'écriai-je.

Le pauvre était encore en serviette. Il faut dire qu'il était encore tôt. Lord Voldemort m'avait demandé avant même de mettre habillée.

- Tu peux frapper tu sais ! s'écria-t-il avec un ton légèrement irrité.

- Je t'en pris aide moi !

- J'espère que ça vaut le coup parce que je ne sais pas si tu as remarqué, mais je suis limite à poil là ! A part si c'était ton but... ajouta-t-il en haussant des sourcils avec un sourire pervers.

- Tais toi voyons ! Je t'en pris... Le Seigneur m'a demandé de faire quelque chose impossible à faire seule en si peu de temps...

Il avait pris un regard sérieux.

- Si je ne le fais pas, il va faire en sorte que Neville soit...

Je ne pus finir ma phrase... Drago lui s'approcha de moi, en me regardant dans les yeux, ses mains à sa taille dénudée, ce que je pus m'empêcher de remarquer.

- Je vais t'aider. Dis moi ce que tu dois faire.

- Du Polynectar en deux jours.

- Mais je ne sais pas en faire !

- Ne t'inquiètes pas, je sais... Enfin en théorie. J'ai déjà vu Hermione en faire. J'ai juste besoin que tu m'assistes.

- Je le ferrais. Mais... laisse moi m'habiller avant !

- Euh... oui ! Pardon !

J'en rougis avant de sortir de la chambre. Mes joues me brûlaient...