Mangemort contre sa volonté.
- Votre... Votre espionne ? demandai-je déroutée.
- Oui. Une rébéllion se fait à Poudlard. Un groupe d'élèves qui se fait appelé l'Armée de Dumbledore.
Il se mit à rire.
- Quelle drôle d'idée ! s'écria-t-il. Dumbledore est un faible !
Malgré tout, mon côté Gryffondor commençait à se mettre en colère. Je serrais la chaise de plus en plus fort. Comment osait-il insulter le Professeur Dumbledore de faible ?!
- A l'origine, nous t'avons enfermé dans les cachots de ce Manoir, car tu nous avais dit être la dirigeante de cette rébellion.
- C'était le cas. dis-je avec ton neutre tout en le fixant.
Il parlait enfin de Poudlard, et j'étais heureuse que ce soit avec moi, que je puisse tout suivre directement.
- Je veux que tu retourne à Poudlard après les vacances de Noël. Trouves le dirigeant, et... oblige le à cesser. On te fait confiance à Poudlard.
Comment pourrais-je... Je savais que c'était sûrement Neville, non... c'était même sûr que c'était Neville le dirigeant de l'Armée de Dumbledore, le nouveau leader... Loin de moi l'idée de lui faire du mal ! Il était mon frère, et c'était bien pour le maintenir en vie et en bonne santé que j'étais à présent dans la voie du Mal...
- Ils ne feront sûrement pas confiance en ça ! m'écriai-je en montrant ma Marque des Ténèbres.
- Il te suffit de ne pas la montrer. Je te pensais plus intelligente que ça.
- Et si je refuse de le faire ?
- Voilà ce qui explique les excuses idiotes...
Il s'assit alors à la place où je m'étais assise la première fois que je m'étais retrouvée en face de lui. Il avait encore un sourire glacial sur ses fines lèvres. Ses longs doigts à la limite du translucide tapotaient sur le bois noir, offrant à l'ambiance un côté glauque et inquiétant. Enfin... plus qu'elle ne l'était déjà...
- Et si on tuait quelqu'un qui t'est cher ?
- Il suffirait que je dise oui, et que j'aille à Poudlard le protéger.
- Qu'est-ce qui te fait dire que c'est de Neville Londubat dont je parle ?
J'avais perdu mes mots. Il m'avait pris de court. Je ne répondis donc pas, attendant des explications, même si... j'avais une petite idée en tête qui ne me plaisait guère...
- J'ai appris que toi et ce cher jeune Drago Malefoy vous êtes devenus bien proches depuis quelques temps.
- Je n'ai aucunes affinités avec lui ! C'est une sale Fouine ! m'écriai-je, espérant que ce mensonge le protège de quoi que ce soit.
- Mensonge ! hurla-t-il avec une colère glaciale. Et je déteste les mensonges Neerly. finit-il par ajouté après un court temps de pause où le ton de sa voix s'était adouci. Moi qui te faisais si confiance pour te demander d'espionner à Poudlard...
Soudain, une crise de douleur envahit mon cerveau. Prenant ma tête dans mes deux mains, le décors autour de moi se fit de plus en plus sombre finissant par disparaître. Je pouvais alors voir des milliers de souvenirs me traverser l'esprit. Tous étaient avec Drago. Notre première rencontre, où je l'avais déjà insulté de Fils à Papa. Notre premier duel acharné, où il avait gagné un sacré bleu et que j'avais gagné l'attention de Harry Potter. Nos nombreuse engueulades lorsque je réagissais à la place de Neville. Mais je vis aussi tous mon séjour avec lui au Manoir : sa venue dans les cachots, son aide en y sortant, toutes les fois où on avait tellement rit ensemble, et... lorsqu'on s'est enlacé... son odeur... sa peau si douce... ses cheveux si soyeux... son cœur battant... et son souffle sucré.
Suite à ce dernier souvenirs, je revenais de plus en plus à moi, revoyant de plus en plus distinctement le visage du Seigneur des Ténèbres.
- Plus la peine de me mentir jeune fille. dit-il sans sourire et ses yeux couvert par ses bourrelets suborbitaux froncés.
Mon visage était encore vide, choqué par tout ce défilement de souvenirs.
- Comme tu peux voir, ton amour pour toutes ces personnes te coute ta vie tranquille pour une vie de meurtres et dans la peur.
- Moi au moins je suis aimée... dis-je toujours le regard vide, l'esprit toujours tourner vers Drago.
Il fit une grimace, mais ne broncha pas. Il se leva en plongeant sa main blanche dans le revers de sa robe de sorcier, pour en sortir une baguette, qu'il admira.
- 31 centimètres. Bois de Saule. Cheveux de Vélane. Exactement la même baguette que la tienne autrefois.
Il la posa sur la table.
- Fais ce que je t'ai demandé de faire.
Je ne répondis pas. Quant à lui, il s'en alla, suivit de son serpent, qui me lança un regard méchant avec un sifflement au passage. Moi... Je restais là, me demandant comment j'allais faire... Je devais choisir : La vie de Neville, ou la vie de Drago...
Je finis par me lever difficilement, les mains douloureuses d'avoir autant serrer les bras du siège. Je me dirigeais vers la promesse du Seigneur des Ténèbres. Il n'était pas autant pourri... Au moins, il avait tenu sa parole. J'attrapai la baguette. Je sentais qu'elle était faite pour moi, c'était la mienne. Enfin. Enfin, une baguette pour moi. J'en eus, malgré tout, un sourire de soulagement. C'était la mienne, mais elle n'avait pas du tout le même style que mon ancienne. Autrefois, la mienne formait un poignée fort marqué et elle était légèrement ondulée, d'une couleur claire. Celle-ci était noire, d'un style plus agressif, sans imperfection du bois, avec un manche blanc aussi blanc que de l'ivoire, aux nombreux motifs en spiralle noirs. Très belle, collant exactement à mon nouveau style raffiné, mais... ce n'était pas moi... Je regardais ma tenue. Ce n'était plus moi...
Ma vie d'avant, mon caractère me manquait. Je voulais porter des jeans délavés ou troués, des T-shirts beaucoup trop grand. Je voulais me voir avec mes chaussures en toile, mes baskets... Je me voulais... Je voulais la Gryffondor que j'étais... Malgré ma nostalgie, je ne pleurais pas. Ce n'était pas le moment.
- Faites ce qu'il vous demande... Je vous en pris...
Je levai les yeux vers la porte ; c'était Lucius Malefoy.
- Vous avez entendu ? lui demandai-je devinant qu'il était au courant que la vie de son fils était en jeu.
- Non... Il m'en a fait part avant vous...
- Pourquoi donc ?
- Il voulait sûrement que je vienne ensuite vous parler Miss Londubat...
- On voit à quel point vous êtes soumis Mr Malefoy.
- C'est mon fils... Je ne peux le laisser mourir sans rien faire...
- Je ne laisserais pas votre fils mourir.
- Vous allez accepter ?
- Je vais voir...
- C'est votre seul moyen !
- Il y a aussi mon frère je vous signale...
- Drago vous aime bien vous savez ! s'empressa-t-il de m'avouer. Vous devriez en prendre compte. Je connais mon fils. Il n'est pas du genre à s'attacher ainsi.
- Comment le savez vous ?
- Je le vois. Je vous répète : Je connais mon fils.
- Ça ne change rien Mr Malefoy... J'aime mon frère plus que quiconque. Si j'ai ce tatouage magique, c'est bien parce que je ferais tout pour lui. lui dis-je en montrant ma Marque des Ténèbres.
- Et si il était déjà mort... Je veux dire... Votre frère.
- Je...
Je me tus... Il avait posé une bonne hypothèse... Et si Voldemort me menait en bateau...
- C'est impossible !
- En êtes-vous si sûre Miss Londubat ?
- Laissez moi... Vous en avez rien à foutre que je sois proche de votre fils de toute façon ! Vous êtes égoïste ! Je suis sûr que ça vous ferait bien mal que nous nous aimions !
- C'est le cas ?! s'écria-t-il horrifié. Je... je pensais que c'était juste... de...
- Taisez vous...
J'avais avoué quelque chose dont je n'avais jamais eu la sensation. Amoureuse de Drago... ? Moi ? Non... Ce serait contre nature ! Mince alors... ce que je venais de penser était totalement idiot... Dans ce cas, être amie avec lui serait déjà contre nature, pourtant nous l'étions. Je le savais.
Mon visage était triste à première vue, mais il était plutôt anxieux à vrai dire.
- Faites ce que vous demande le Seigneur des Ténèbres.
- La ferme ! m'écriai-je avec colère.
Je venais de prendre ma tête entre mes mains, toujours avec ma nouvelle baguette dans ma main droite. J'allais finir par devenir folle... Neville... ou Drago... ?
- Partez...
- Comment ? me demanda-t-il.
- Laissez moi bon sang ! m'étais-je écrié.
Il me regarda d'un air inquiet, sûrement pour son fils et non pour moi, mais finit par partir sachant qu'il ne pouvait plus rien me dire. Quant à moi, ma baguette serrée dans ma main, je lançai un Flipendo sur la double porte qui se ferma. Je devais faire un choix impossible, et mon manque de sommeil me rendit légèrement irritée. Je me concentrais pour ne pas tout envoyer balader... pour ne pas tout détruire...