Mangemort contre sa volonté.

Nous étions le soir du réveillon de Noël. Je ne faisais pas la fête contrairement à tous ses Moldus hors de la peur de Voldemort, et contrairement à tous ses Sorciers qui avaient droits à leurs familles pour avoir tout de même l'espoir de Noël. L'espoir... Moi je n'en avais plus...

Depuis ma dernière mésaventure avec le Seigneur des Ténèbres, j'avais du mal à regarder Drago dans les yeux et à lui parler normalement. Je pensais sérieusement partir à Poudlard pour protéger Neville... Je ne pouvais vivre sans mon frère dans ce monde, mais sans Drago... Je n'étais pas amoureuse de lui comme je l'avais supposé, ce qui m'arrangeait. Si je l'aimais, je ne le condamnerais pas à mort... Je n'étais même pas digne d'être son amie non plus... Je voulais protéger mon frère et me battre aux côtés de Harry Potter, mais pour cela j'allais laisser quelqu'un mourir. Quelqu'un qui m'avait aidé tout ce temps, qui s'était tant occupé de moi... J'étais un véritable monstre... J'avais presque du mal à me regarder dans un miroir le matin en me préparant. Je ne méritais même pas les vêtements que je portais offert si gentiment par une femme merveilleuse qui était la mère de celui que j'allais laisser mourir...

A ma fenêtre, je regardais le paysage sans vraiment y faire attention, mais plutôt en me concentrant pour ne pas me jeter par dessus... Soudain, quelqu'un frappa à la porte. Je mis un moment, mais je finis par aller ouvrir, mais le couloir était vide. Je regardai des deux côtés du sombre couloir, ne voyant personne à l'horizon. Ce fut juste en baissant les yeux, que je pus voir un gros paquet cadeau, avec un petit mot au dessus. Je pris le tout, en regardant une nouvelle fois dans le couloir. En entrant, je posai le paquet sur mon lit et attrapai le mot pour le lire.

Viens donc dans ma chambre avec mon cadeau, après l'avoir enfiler bien sûr.

Drago Malefoy.

Je fis un sourire, mais hésitai longtemps avant d'ouvrir le cadeau. En ouvrant le couvercle, je découvris une robe de soirée d'une couleur bleu électrique, ce qui me changeait de la couleur de mon nouveau dressing. Je ne pus m'empêcher de vouloir l'enfiler, la couleur allait tellement me changer de mon vert ou noir habituel.

Devant mon miroir, je pus l'admirer. Elle était dos nu, et s'attachait derrière ma nuque. Le décolleté était accentué et mettait en valeur mes seins. Sinon, elle était longue, cachant la majeure partie de mes petits pieds.

- Avec un chignon ? … Ouais. me demandai-je et me répondis-je à moi-même.

Je commençais alors à me coiffer par pur coquetterie. J'avais donc tirer sur mes cheveux, pour les collés le plus possible sur mon crâne, et formais alors un bas chignon. Je finis alors par maquiller mes yeux de noir, comme j'en avais l'habitude.

- Bon... Je ne vais pas être impolie... Autant que j'y aille. parlais-je à moi-même, sûrement par nervosité.

J'enfilais mes escarpins noirs, et sortis de ma chambre, pour juste aller en face, où je frappai avant d'entrer.

- Entre, entre ! entendis-je de l'intérieur.

J'ouvris donc la porte, découvrant, étonnée, le plus beau garçon que je n'avais jamais vu, et que j'avais enfin remarqué.

- Drago ?

Il portait un costard noir avec une chemise noir, et une cravate aussi bleu que ma nouvelle robe. Il avait coiffé ses cheveux platine en arrière, comme il faisait autrefois. Ses magnifiques yeux bleus me transpercèrent le cœur. J'étais tellement hypnotisé que je n'en avais pas vu la table qui était dressée juste en face de son lit. Il avait prévu un réveillon rien que pour nous... J'en avais envi de pleurer d'émotion, mais m'étais retenue.

A ce que je remarquais, lui aussi était incapable de dire quoi que ce soit. Il me regardait de ses grands yeux ronds, presque bouche bée.

- Euh... Viens donc t'assoir. dit-il en me tendant sa main.

Je posai ma main sur la sienne, sans dire un mot. Il me dirigea vers la table, et me lâcha pour me faire m'assoir. Il s'installa à son tour, sous mon regard fixer sur lui depuis déjà quelques minutes.

Il y eu un long silence. Pourtant, je le remarquai à peine, mon esprit étant totalement tourné vers son physique angélique. Ce n'était pas la première fois que je m'en rendais compte, mais pas à ce point là. J'en avais une boule au cœur de ressentir cela pour lui. Le poids de mon silence finit par peser sur mes fines épaules. Allais-je pouvoir lui avouer que je n'allais pas tenir ma promesse ? Allais-je pouvoir lui dire que j'allais le laisser seul ? Allais-je pouvoir lui dire que je le condamnais à une mort certaine ? Je n'étais pas assez courageuse pour... Où était la Gryffondor que j'étais censée être ? Avait-elle disparut lors de ses derniers mois... ?

- Tu es vraiment magnifique ce soir. m'avoua-t-il avec une certaine gène.

- Je ne l'aurais pas été sans cette magnifique robe. lui répondis-je en lui tendant une perche.

Malheureusement pour moi, il ne l'attrapa pas. Il n'en profita même pas pour me lancer un pique comme il le faisait toujours. Il se contenta de m'offrir un petit sourire, ce qui accentua ma culpabilité. Mon cœur était si lourd...

- Bon... Commençons. annonça-t-il en claquant des doigts.

Soudain, un elfe de maison apparut près de notre table avec une assiette dans chacune de ses mains. J'en avais eu un léger sursaut sous l'effet de surprise.

- Salade de chèvre chaud avec ses toasts. présenta Drago, pendant que l'elfe nous servait en disparaissant dès que ce fut le cas. Je t'en pris. Fais honneur à ce plat. ajouta-t-il avec un air distingué en me voyant hésiter.

J'attrapai donc ma fourchette pour commencer à manger une entrée de très bonne qualité, sûrement préparé par les elfes de maison du Manoir Malefoy. Malgré la qualité du plat, j'étais incapable de faire la conversation. Ce qui me rendait très mal à l'aise... encore une fois...

Soudain, je vis Drago poser sa fourchette, sans avoir finit son plat, pour poser ses coudes sur la table, autour de son assiette, et joindre ses mains sous son menton légèrement carré.

- Qu'est-ce que tu as ? me demanda-t-il en me fixant intensément du regard.

- Rien ! Pourquoi ? m'empressai-je de lui dire en faisait un sourire tellement accentué qu'il n'en était pas vrai.

- Non... Rien. Tu es juste plus comme avant !

- Comment ça Drago ? lui demandai-je en prenant une fourchette de salade avec un air d'innocente.

- Ne te fous pas de moi ! s'écria-t-il en posant, violemment, ses mains sur la table.

Je n'osais plus lui répondre. Je me contentais de baisser la tête, honteuse de mon comportement.

- Tu m'évites et ne me parle presque plus depuis que tu as offert le Polynectar au Seigneur des Ténèbres !

Je continuais à garder le silence, n'osant le regarder dans les yeux...

- Regarde moi, Neerly Londubat !

Il s'était levé si violemment, et sa voix était tellement colérique... J'avais l'impression de beaucoup pleurer ces temps ci... Mais je pleurais bien en ce moment précis. Encore une fois, mes larmes se mirent à couler le long de joues, faisant couler mon maquillage avec elles. Mes yeux bruns s'imbibèrent d'une eau légèrement salée, troublant ma vue peu à peu. Malgré tout, j'essayais de manger le reste de mon assiette, en foutant des fourchettes de fromage de chèvre dans ma bouche, ce que je finis par arrêter très vite à cause de mes tremblements.

- Ne pleures pas ! Expliques moi ! s'écria-t-il, toujours en colère.

- Tu... Tu vas mourir Drago... lui avouai-je entre deux larmes, et deux tremblements.

- Qu... Quoi ?!

Il s'était enfin calmé, et s'était de nouveau assis sur sa chaise.

- Je... je dois choi...choisir entre toi... et Neville... En faisant... ou pas... une mission...

J'essayais d'essuyer le plus de larmes possible en approchant mes dessus de mains de mes yeux, ce qui étala mon maquillage sur mon visage plutôt que d'essuyer les larmes qui ne cessaient de couler.

Un silence s'était à nouveau installer, n'ayant comme fond sonore que mes hoquets irréguliers dus à ma crise de larmes.

Soudain, j'entendis Drago se lever, pour venir près de moi. Il me tira de ma chaise, pour me faire tomber en avant, contre lui, comme la première fois que j'avais pleurer dans ses bras. Comme la dernière fois, on avait attendu que je me calme avant de dire quoi que ce soit. J'étais tellement bien, que j'en voulais presque ne plus jamais m'arrêter de pleurer. Pourtant, tellement je fus détendue dans ses bras, j'en fus calmé pour de bon, laissant couler mes toutes dernières larmes de mes yeux devenus secs.

- Protèges ton frère... m'ordonna-t-il avec douceur en sentant que je ne tremblais plus.

Je sentais son souffle sur mon épaule dénudée lors de ces paroles.

- C'est ce que je pensais faire... lui avouai-je. Mais... en serais-je capable...

Suite à ça, je le sentis se serrer contre moi, comme par peur mais je ne prononçais aucun mot, aucuns sons ne sortiraient de ma bouche . Il était normal d'avoir peur de la mort...