Ariana Potter, Premier Cycle : Dans l'Ombre des Secrets

Chapitre 20 : VIII Fureur Glacée

2133 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 13:39

           CHAPITRE VIII : FUREUR GLACEE

 

           Alexandre Chaldo avait gardé sa baguette à la main. Les hommes de l’unité d’action étaient arrivés. Alex leur avait ordonné de rester à l’écart en mettant en place un périmètre de sécurité, leur demandant de garder la police locale à l’écart. Une question demeurait dans les esprits des trois agents, Pioudescu osa la dire à haute voix :

« Qui sont-ils ? Ils sont entrainés au combat de la même manière que les hommes de l’UA. »

Ariana était d’accord avec lui. Elle attendait de savoir ce qu’en pensait Alex. Mais ce dernier restait silencieux, leur tournant le dos.

« Fred, finit-il par dire mentalement. Retire Pioudescu de la bulle et bloque ses communications.

-Tout de suite, acquiesça Fred. Je l’avais déjà retiré. Alex, reste calme s’il te plait. »

           Alex ne sembla pas écouter ce que lui dit son ami. Il tendit sa baguette sur un des hommes stupéfixé et le réveilla. Il le mit en son pouvoir, le faisant flotter au dessus du sol en le maintenant immobile. D’un geste, il arracha le casque, dévoilant un visage quelconque. La main d’Alex vint serrer sa gorge.

« Qui êtes-vous ? interrogea-t-il glacialement. Dis-moi qui vous êtes. Tout de suite. »

Ariana frissonna d’entendre Alex parler avec une voix si glaciale. Elle savait qu’il pouvait se montrer froid mais ce n’était que pour conserver son calme et toujours prendre la bonne décision dans l’action. Mais là, ce n’était pas la même chose. Il était empli d’une véritable fureur glaciale. Cela faisait deux fois en deux jours qu’elle le voyait dans cet état. Elle pensait qu’il allait le tuer s’il continuait à serrer ainsi.

           Ariana allait essayer de l’arrêter quand quelque chose se produisit. L’ennemi fut parcouru d’une convulsion et se relâcha d’un coup. Tous les autres furent parcourus de la même convulsion.

« Fred, appela Alex.

-J’ai vu, dit l’analyste. Ils sont morts. Je suis entrain de me repasser le moment de cette convulsion. Une onde a parcouru leurs crânes. Je suis entrain de l’analyser. C’est une onde magique selon les premières constatations. Il va me falloir un peu de temps pour en savoir plus.

-Très bien. Tu as pu suivre où est allé celui en robe blanche ?

-Non. Impossible de savoir où il est allé. Tu sais que sur Mars le transplanage est…

-…Hasardeux. Je suis au courant. Fais un scan de la ville. Je veux savoir où il est.

-Déjà fait, je ne l’ai pas trouvé.

-Alors fais-en un de la planète. Je veux le retrouver.

-Alex. Je te rappelle que tu as une mission.

-Tu as vu ! cria presque mentalement Alex faisant sursauter Ariana ce qui ne lui échappa pas. Isole Ariana immédiatement.

-Elle fait parti de l’équipe, rappela Fred.

-Ça ne la regarde pas.

-Alex. Nous ne sommes pas là pour ça. Je vais analyser les données enregistrées par vos TOI et les envoyer sur Terre. Mais l’important pour le moment, ce sont les Seigneurs de l’Oubli. Vous devez vous rendre au Labyrinthe. Envoi-moi les corps, je vais m’en occuper. »

           Alex resta silencieux un moment. Ariana osait à peine respirer. A cet instant, il lui faisait peur. Alex finit par laisser le cadavre retomber sur le sol et rangea sa baguette. Il désactiva le mode tactique de son TOI et appela à lui le chef de l’unité d’action.

« Récupérez les cadavres et ramenez-les à Ascraeus, ordonna-t-il. L’agent Frédéric Forge les réceptionnera. Et je veux un véhicule immédiatement.

-Reçu monsieur, acquiesça le chef de l’unité d’action avant de s’éloigner.

-Alex, continua Fred. Il reste un détail concernant cette attaque. Je vais en parler à Rowena.

-Ça ne la regarde pas, interdit Alex.

-Ce n’est pas une question de juridiction entre le DIS et l’antenne martienne. Ça concerne Jane. Même si tu m’interdis de lui dire, je passerai outre.

-Tu contestes mon autorité.

-Sur ce sujet : oui. Et je le fais parce que je suis avant tout ton ami.

-Fais comme tu le sens. Nous nous rendons au Labyrinthe. Immédiatement.

-Je m’absente du terminal durant quelques temps. Je reste joignable sur mon TOI. »

 

           Alex ne regarda même pas les hommes de l’UA mettre les corps dans des caissons de transport. Il se tourna immédiatement vers Pioudescu :

« En route, nous allons au Labyrinthe.

-Vous avez coupé mon faisceau de communication, dit Pioudescu sur un ton de reproche.

-Et alors ? Vous avez un souci ?

-C’est…

-C’est moi qui commande, coupa Alex. Si vous avez un problème avec ça, plaignez-vous à Rowena qui ira se plaindre au Patron. Mais pour le moment, on va au Labyrinthe. »

Pioudescu ne bougea pas, se contentant de regarder Alex d’un œil noir.

« Un autre problème à évoquer ? questionna Alex.

-Non monsieur, répondit Pioudescu en se dirigeant vers la voiture avancé par les hommes de l’UA. »

           Ariana était encore effrayé par ce nouveau visage d’Alex qu’elle découvrait. Pourquoi agissait-il ainsi ? Le symbole tatoué sur le crâne de ce mystérieux sorcier y était-il pour quelque chose ? Qu’est-ce que ce symbole avait éveillé dans son passé ? Ariana s’était rendu compte il y a déjà longtemps qu’elle ignorait tout ou presque du passé de son mentor. Et elle se doutait de plus en plus que celui-ci était loin d’être rose. Mais là, ce symbole l’avait fait sortir de ses gonds avec autant d’efficacité que Rowena Carter la veille. Elle en frissonait encore en s’installant dans la voiture.

 

           Fred ne lança même pas un regard à la secrétaire de Rowena, il se contenta de frapper à la porte. Elle s’ouvrit et il entra. Rowena le regarda entrer sans joie.

« Que veux-tu encore ? questionna-t-elle une fois la porte refermée.

-Ils ont été attaqués, annonça-t-il. Dans une rue d’Olympus.

-Je n’ai pas eu de rapport de Pioudescu. Je suppose que tu as coupé son faisceau de communication.

-Je vais le rétablir, ne t’en fais pas. Mais c’était un ordre. Je viens te parler de cette attaque.

-Qu’est-ce qu’Alex veut que je sache ?

-Rien. C’est moi qui veut que tu saches.

-Explique-toi, demanda Rowena, sa curiosité piquée au vif.

-Tu me laisses utiliser ton ordinateur. »

Ce n’était pas une question, Rowena l’avait bien compris mais elle ne dit rien. Elle voulait savoir. Fred transféra la vidéo enregistrée par le TOI d’Alex. Il passa rapidement le combat et arrêta l’image sur le tatouage crânien du sorcier dirigeant visiblement le commando.

           La réaction ne se fit pas attendre, Rowena se leva d’un coup, la fureur sur le visage, sa baguette à la main.

« Ce symbole ! souffla-t-elle. Ce sont eux !

-Je voulais que tu le saches, dit Fred.

-Je pars pour Olympus. Je vais le retrouver et le faire parler.

-Nous ignorons où il est. Il n’est peut-être plus à Olympus. Ça m’étonnerait d’ailleurs.

-Pourquoi m’en parler ?

-Ils ont peut-être un lien avec notre affaire mais ce n’est pas encore prouvé. Ce n’est pas encore classé secret. Et je pense que tu devais le savoir. Je retourne à mon terminal. La mission va passer dans sa phase critique. »

Fred se retourna vers la porte mais Rowena l’interpela :

« Fred, merci.

-Jane était mon amie aussi. J’ai pleuré sa mort.

-Je sais.

-Je dois prévenir le Patron. Je ne lui dirais pas que tu sais. »

 

           Ariana avait déjà vu des montagnes. Elle adorait la vue des Highlands depuis les remparts d’Hogwart et elle était allée faire du ski dans les Alpes avec sa famille quelques années plus tôt. Elle avait toujours aimé le spectacle impressionant des monts quelque soit la saison. Mais là, elle devait avouer qu’elle n’avait jamais rien vu d’aussi imposant. Elle avait beau plissé les yeux, elle n’arrivait pas à en distinguer le sommet. Le Mont Olympus portait bien son nom, cette montagne était digne des Dieux de par sa grandeur. Par contre, elle n’appréciait pas vraiment sa couleur rouge. Il faut dire que maintenant qu’elle voyait Mars de près, elle se disait que cette couleur lui faisait horriblement pensé à du sang. Heureusement, l’Homme avait fait pousser de véritables forêts et prairies sur cette planète autrefois désolée.

           Passant la voiture en mode aéroglisseur, Pioudescu les fit voler jusqu’à une zone balisée par un cordon de sécurité de police. Il n’y avait aucun garde, c’était inutile, la zone était entièrement bouclée. Seul quelqu’un possédant une autorisation électronique pouvait passer le cordon. Une fois de plus, les ressources et accréditations de la DE leur permit de passer sans encombre. A vrai dire, leur passage ne serait même pas enregistré.

           « Nous avons trouvé les corps ici, indiqua Pioudescu. L’entrée du Labyrinthe est là-haut. »

Ariana leva les yeux. De son point de vu, ce n’était que des trous dans la roche. Ils ne lui semblaient même pas haut. Mais elle mit cette constatation sur le compte de sa pratique du Quidditch à l’école.

« On y va, dit-elle. Vous avez amené des balais pour que l’on puisse monter là-haut ? »

Devant le regard surpris de Pioudescu et celui neutre (mais elle y était habituée) d’Alex, elle sut qu’elle venait encore de dire une bêtise.

« On s’en sert encore quelques fois, mais là on n’en a pas pris, dit Alex. »

Ariana était presque sûre d’avoir vu un léger sourire apparaître sur le visage d’Alex. Comme quoi, sa bêtise avait servi à quelque chose.

« Oui, j’aurai dû y penser, fit-elle. On a des ceintures anti-gravifiques ?

-Oui, il y en a trois dans le coffre, dit Pioudescu.

-Pourquoi ? demanda Alex.

-Pour monter bien sûr !

-Je veux dire : pourquoi trois ? Vous ne venez pas avec nous.

-Ecoutez, je suis un agent de la DE comme vous.

-Non, pas du tout. Vous êtes de la DE, mais vous êtes une taupe infiltrée dans la police de Nouvelle-Europe pour nous signaler ce genre d’affaire et nous introduire. Vos attributions s’arrêtent là. Le reste de cette affaire ne vous concerne en rien.

-Ce qui a tué ces deux hommes et cet adolescent n’est pas… commença Pioudescu. Mais vous savez ce que c’est, n’est-ce pas ? Vous savez qui ou quoi a fait ça.

-Laissez nous deux ceintures et rentrez au QG. Et si vous n’avez pas compris : ceci est un ordre. »

           Pioudescu ne dit rien, mais Ariana devina qu’il n’en pensait pas moins. Il sortit deux ceintures anti-gravifiques du coffre et les leur donna. Et sans un regard à l’attention des deux agents du DIS, il remonta dans la voiture et s’en alla.

« Il aurait pu nous aider, dit Ariana.

-Il n’est pas formé pour ça, nous oui. Et jusqu’à nouvel ordre : tout ce qui concerne les Seigneurs de l’Oubli est sous la juridiction du DIS. Mets ta ceinture. »

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