Ariana Potter, Premier Cycle : Dans l'Ombre des Secrets

Chapitre 14 : II Une vie pas comme les autres

4425 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 10:36

           CHAPITRE II : UNE VIE PAS COMME LES AUTRES

 

           Un vent froid sifflait entre les arbres. Et rien que ce sifflement faisait frissonner Ariana. Et pourtant, l’équipement fourni par la DE la protégeait très bien du froid. Car depuis deux mois, elle avait intégré la Division Esotérique, une branche secrète et officiellement inexistante des Services Secrets de l’Organisation des Nations Solaires. Sachant en plus que les Services Secrets de l’ONS ne sont pas censés existés, l’existence de la DE s’en retrouvait doublement protégée.

           Elle en avait vu de toutes les couleurs depuis son intégration à la DE. Il faut dire qu’elle avait accepté à condition d’être agent de terrain et d’être mise sur l’affaire des Seigneurs de l’Oubli. C’était l’affaire qui lui avait fait rencontrée ces Sorciers, Vampires et Moldus de la DE. Son ami Joshua Ollivander faisait son voyage initiatique en vu de reprendre la boutique familiale de fabrication de baguettes magiques. Il fut alors pris en chasse par des créatures à l’aura violente et malsaine. Mais quelqu’un d’autre avait pris ces créatures comme cible, un agent spécial de la DE : Alexandre Chaldo. Alexandre était quelqu’un d’assez étrange, il lançait des phrases cyniques quelque soit la situation. Mais il demeurait l’un des meilleurs agents de la DE. Et pourtant, même si Ariana savait que son frère jumeau était enfermé dans un caisson de stase dans un état proche de la mort, elle ne pouvait s’empêcher de lui en vouloir pour l’opération de la lamaserie de Ziling Tso au Tibet. Par ses décisions, Alexandre avait mis en danger plusieurs hommes de la DE et des civils devant être évacués. Beaucoup étaient morts ce jour là, dont Alastor Weasley, qu’Ariana avait commencé à fréquenter. Même si elle comprenait qu’il avait agi pour empêcher les Seigneurs de l’Oubli d’atteindre leur but, elle lui en voulait.

           Mais voilà, Alexandre Chaldo était chargé de l’affaire des Seigneurs de l’Oubli. Le directeur de la DE, Hector Guillou, l’avait maintenu. Normal quand on connait les capacités du jeune français. Ariana voulant être sur cette affaire, et devant apprendre tout du métier d’agent, elle devait travailler en équipe avec lui, sous ses ordres.et depuis deux mois, il la formait au dur métier d’agent de terrain. Elle devait apprendre à maîtriser la technologie moldue dont les agents se servent autant que la magie (du moins, pour les agents sorciers). Elle avait appris rapidement à se servir d’un ordinateur avec Frédéric Forge, l’analyste de leur équipe et ami de longue date d’Alexandre. Il se doublait d’être fiancé à Julia, la sœur d’Alexandre avec qui travaillait Joshua au département scientifique sur une toute nouvelle science : la Technomagie.

           Mais pour le moment, elle était là, face contre le sol froid, subissant les assauts du vent. Elle attendait. C’était l’ordre qu’elle avait reçu. Malgré tout, ses sens restaient aux aguets. Alex lui avait appris à toujours rester sur le qui-vive. Il avait aussi ajouté qu’il fallait rester calme en toute circonstance. Pour le moment, ça allait, mais elle savait que si cette mission tournait à l’affrontement, elle se laisserait submerger par la peur. Elle n’était pas encore habituée à réfléchir posément comme le faisait Alex même au cœur d’une bataille. Parfois elle se demandait comment il avait fait pour devenir aussi jeune un tel agent.

           Un bruissement d’ailes attira son attention. Elle leva les yeux et reconnut la silhouette sombre d’un corbeau descendant sur elle. L’oiseau se posa à sa droite et prit la forme d’un jeune homme d’à peine vingt-cinq ans aux yeux et aux cheveux noirs, habillés de la même tenue sombre d’intervention qu’elle. Rien à voir avec les antiques robes de sorcier, ces tenues étaient bien plus confortables et adaptées à ce genre d’activités. Ariana s’y était habituée rapidement, il faut dire que depuis qu’elle avait quitté Hogwart, l’école britannique de Sorcellerie, elle n’avait plus porté de robes traditionnelles. Elle n’aimait pas ça.

« J’ai repéré le bâtiment de l’objectif, dit Alex. Troisième bâtisse à partir de l’extrémité nord. On va contourner toute la zone pour se rapproché au maximum avec discrétion. Evite les branches sèches et de te cogner contre les pierres et les racines. Silence absolu. On ne communique plus que par les implants psychiques. »

Ariana acquiesça mentalement. Les implants psychiques placés sur un centre nerveux juste derrières les oreilles permettaient d’être en liaison constante entre agents et avec le « bocal », la salle des analystes et du commandement de mission. La communication pouvait se faire mentalement sans que l’agent n’ait à émettre le moindre son. Ariana avait encore du mal avec ce système, même si elle parvenait à ne pas communiquer certaines pensés, elle avait parfois le réflexe de s’exprimer par la voix. Ce qui, dans une mission d’infiltration, était un risque mortel.

           Ariana se déplaçait deux mètres derrière Alex. Elle tenait fermement sa baguette à la main, sans crispation. Elle avait bien retenu les leçons de combat du jeune français. D’ailleurs, il avait dit lui-même qu’elle était assez douée. Malgré tout, elle se sentait parfois un peu frustrée quand elle se rendait compte de la différence de niveau entre elle et lui. Certes, il s’entrainait depuis des années et son expérience en situation réelle lui permettait de garder son calme en toute circonstance. Mais il y avait plus. Ariana avait du mal à concevoir que quelqu’un avec seulement six ans d’expérience sur le terrain puisse donner des leçons à des agents plus anciens que lui. Et alors qu’il marchait devant elle, elle voyait de nouveau l’écart de niveau entre eux : Alex n’avait même pas sorti une de ses baguettes.

           En ambiance discrétion, ils mirent une demi-heure pour contourner le complexe. Ils avaient dû s’arrêter à plusieurs reprises pour ne pas se faire repérer par les sentinelles. Maintenant le plus dur restait à faire. Ils étaient parvenus à s’approcher au plus près du bâtiment abritant l’objectif tout en demeurant sous le couvert des bois. Il leur fallait maintenant l’atteindre, et de préférence sans se faire repérer.

           Alex et Ariana observèrent un long moment les abords du bâtiment-cible. Il fallait attendre la première occasion laissée par les sentinelles et l’exploiter. Ariana avait beau observer et réfléchir, elle ne trouvait pas de créneau pour s’infiltrer.

« Tu ne trouves rien ? demanda mentalement Alex.

-Non, répondit Ariana. Les sentinelles reviennent trop vite. En plus d’après ce que je vois, le bâtiment est protégé par un système de sécurité et la porte s’ouvre par reconnaissance biométrique globale[1]. On n’aura pas le temps de le pirater.

-Bonne analyse de la situation, acquiesça Alex. Mais nous devons réussir cette mission. Il faut donc que nous trouvions impérativement une solution. »

Ariana était sûre qu’il dirait quelque chose comme ça. Avec lui, même quand la mission semblait impossible, il fallait trouver le moyen de la réussir quand même.

« J’entrevois une solution, finit par dire Alex après quelques minutes de réflexion. Je vais devoir agir seul pour aller récupérer le grimoire. Je serais plus discret. Tu restes ici et tu me couvres. Au moindre problème, tu me préviens.

-All right, acquiesça Ariana qui était déçue de devoir rester en arrière. »

Alex sembla le deviner car il ajouta :

« La phase d’exfiltration risque d’être assez compliquée. Reste concentrée. »

           Ariana hocha la tête en signe d’approbation. Elle trouva un point d’observation d’où elle pourrait facilement lui porter assistance durant son action. Alex attendit qu’elle signale qu’elle était prête. Une fois fait, il se transforma en corbeau. Etre un animagus, un sorcier capable de se transformer en un animal, avait ses avantages. Surtout en animal volant pour un agent de terrain souvent amené à s’infiltrer. Mais ce genre d’information devait demeurer secrète. C’est pourquoi, les animagi de la DE n’étaient pas déclarés dans leurs Ministères d’origine.

           Ariana regarda Alex voler de perchoir en perchoir pour finalement atteindre le bâtiment abritant le grimoire qu’ils devaient récupérer. Alex attendit quelques instants que la sentinelle passe. Puis il reprit sa forme humaine. C’était la partie dangereuse de son plan, le moment où Ariana n’avait pas le droit à l’erreur. Alex resta à distance pour ne pas être perçu par le scanner biométrique. Il appuya sur un bouton de sa montre, faisant apparaître un clavier holographique sur son avant-bras gauche. Ses yeux furent cachés par une paire de lunettes. Il pianota sur le clavier durant un moment. Les secondes parurent éternelles à Ariana. Elle savait que la sentinelle se rapprochait inexorablement. Y arriverait-il à temps ? Il ne pouvait malheureusement pas se servir de son terminal sous sa forme animale. Il ne restait plus que quelques secondes. Peut-être moins. Alex bondit vers la porte. Le voyant de sécurité passa au vert et la porte s’ouvrit. Il avait réussi juste à temps, à peine la porte refermée, la sentinelle surgit de l’angle de son chemin de ronde.

           Ariana ne pouvait plus qu’attendre en ne se faisant pas repérer. La sécurité autour du grimoire devait être importante et d’un haut niveau de technicité. Mais elle ne pouvait rien faire. Dans ces cas là, elle se sentait si inutile.

« Ariana, appela Alex une demi-heure plus tard. J’ai le grimoire, je vais sortir. Dis-moi quand la voie est libre. »

Ariana attendit que la sentinelle soit de nouveau passée. Alex sortit dés qu’Ariana lui dit. Il ne pouvait plus se transformer en corbeau, le grimoire qu’il portait sous son bras lui interdisait. Il fallait qu’il fasse attention à toutes les directions. Il se déplaçait par saut, se portant d’un couvert à un autre. Ariana veillait en scrutant les directions qu’il ne pouvait pas vérifier.

           Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir. Ariana commençait à se dire que c’était gagné. Mais elle perçut un frôlement derrière elle. Ça pouvait être un animal ou simplement le vent. Mais dans son état d’esprit actuel, elle pensa tout de suite à un ennemi. L’avait-il repéré ou passait-il par là tout simplement ? Elle se retourna doucement. Elle pensait voir un ennemi pointant son arme sur elle, mais elle ne vit qu’un pigeon la regardant en hochant sa petite tête. Elle se traita mentalement d’idiote et se retourna de nouveau en direction d’Alexandre. Elle blêmit en découvrant la sentinelle à quelques mètres derrière lui. Cette dernière avait levé son arme et la pointait sur la tête d’Alex. Alex ne l’avait pas vu. La sentinelle se rapprocha de lui silencieusement. Ariana resta figée, elle ne parvenait même plus à penser. Alex allait se faire tuer sous ses yeux.

           La sentinelle s’arrêta à un mètre d’Alexandre. Le canon de son arme pointé sur son crâne.

« On ne bouge plus, dit la sentinelle. Relevez-vous doucement. »

Alex obéit.

« Lâchez ce livre. »

Le grimoire tomba lourdement sur le sol. Alex profita d’en être débarrassé pour agir. Il se retourna d’un coup en écartant l’arme de la main. Il bondit pour venir entourer le cou de la sentinelle de ses jambes et l’entraîna ainsi au sol. Alex dégaina un couteau et d’un geste fluide, il lui trancha les carotides.

           La sentinelle était morte, mais d’autres arrivèrent. Alex ramassa le grimoire et courut vers Ariana.

« On fout le camp ! lança-t-il. »

Sa baguette surgit dans sa main et les premiers éclairs en jaillirent. Ariana tenta de garder son calme mais déjà la panique envahissait son cerveau. Et pourtant, il fallait absolument qu’elle réagisse. Alex s’était mis un peu plus loin et, protégé derrière un arbre, il lançait des maléfices sur les ennemis arrivant en haranguant Ariana à décrocher. La jeune fille se mit à courir, elle passa sa position, trouva un autre arbre et se mit à couvert derrière. Baguette à la main, elle était prête mais tremblante.

« En position, lança-t-elle.

-Je bouge, répondit Alex. »

Ariana lançait des maléfices sur les ennemis. Ces derniers leur tiraient dessus avec des armes à feu moldues. Les balles sifflaient dans l’air, claquaient contre les troncs, soulevaient la poussière.

           Ariana vit un garde se dresser avec une arme totalement différente des autres. Ariana fit un effort pour identifier cette espèce de tube. Elle avait encore du mal avec les armes moldues. Et soudain, la réponse lui sauta aux yeux quand le soldat épaula le tube : un PML[2], un lance-missile personnel, sûrement armé d’une ogive anti-personnelle. Elle prévint Alex par la pensé, mais il était trop tard, le soldat tira. Le missile siffla en fonçant sur eux. Il était trop tard pour se mettre à couvert. Un flash de lumière aveugla Ariana et une boule de feu enfla et des éclats de métal vinrent déchiqueter les arbres autour d’elle.

           Ariana ne ressentit aucune douleur, aucune brûlure. Elle se contenta de se relever et de baisser les yeux en signe de déception. Le décor enflammé disparut, laissant place aux murs blancs sans âme de la salle d’entrainement virtuel. Alex se trouvait à quelques mètres d’elle, elle le savait. Elle ne voulait pas lever les yeux vers lui et voir son visage déçu. Alex rangea sa baguette et se tourna vers la jeune fille.

« Réagit plus vite, dit-il. Tu as fait trois erreurs qui nous ont été fatals. Premièrement : tu t’es déconcentrée et tu n’as pas vu le garde arrivé derrière moi. Si tu m’avais prévenu, on aurait évité d’être repéré.

-J’ai entendu du bruit derrière moi, expliqua Ariana. Mais ce n’était rien d’autre qu’un pigeon.

-Je vois. Ça aurait pu être un garde je te l’accorde. Je vais regarder la vidéo de l’exercice mais je pense que tu es restée trop longtemps focalisé sur ce pigeon. Deuxièmement : au moment où j’ai donné l’ordre de décrochage, tu es restée une nouvelle fois figé. Il faut que tu réagisses au quart de tour. Et troisièmement : tu as été beaucoup trop longue à identifier le PML. Dans le doute, tu aurais dû le mettre hors-combat.

-Je sais, je me rends compte que j’ai encore besoin de beaucoup m’entrainer.

-C’est vrai. Mais tu apprends vite. C’était mieux que les autres fois. »

           Ariana leva les yeux vers Alex. Il venait de la féliciter. Elle savait qu’elle n’aurait certainement jamais son niveau, mais cette petite phrase lui redonnait du courage.

« Ça ira pour aujourd’hui, dit Alex. Tu peux rentrer chez toi. A demain.

-Oui, à demain, salua-t-elle. »

Ariana suivit Alex hors de la salle d’entrainement et bifurqua vers les vestiaires féminins. Elle retira sa tenue d’opération et prit une douche qui lui fit le plus grand bien. Elle décida d’aller voir Joshua avant de rentrer.

           Le département scientifique était une suite de laboratoires divers. Comme partout ailleurs dans les locaux de la DE, les chercheurs moldus et sorciers travaillaient étroitement. Tout cela pour enrichir et développer les applications de la technomagie, une science qu’eux seuls étudient. La technomagie était un nom générique pour regrouper plusieurs sciences : la biologie, la physique, la médecine, la cybernétique,… Joshua Ollivander, le meilleur ami d’Ariana travaillait dans ce département depuis deux mois. Il avait rapidement trouvé sa place et travaillait étroitement avec Julia Chaldo, la sœur d’Alexandre. Ils cherchaient ensemble un moyen de sauver l’autre frère de Julia et jumeau d’Alexandre : Anthony. Anthony Chaldo avait été très grièvement blessé en combattant les Seigneurs de l’Oubli. Il était maintenant dans un caisson de stase, suspendu entre la vie et la mort.

           Joshua sourit en voyant son amie entrer dans le laboratoire. Il l’invita à approcher. Joshua l’invita à approcher d’un geste de la main. Le jeune homme se trouvait derrière un écran et pianotait rapidement sur un clavier holographique. Ariana était sidérée par la vitesse avec laquelle il était parvenu à maîtriser l’informatique. A croire qu’il avait fait ça toute sa vie. Il n’était pas du niveau que Frédéric Forge mais c’était réellement impressionnant pour quelqu’un n’ayant jamais touché un clavier par le passé.

« L’entraînement s’est bien passé ? questionna-t-il.

-Ça aurait pu être mieux, dit-elle. J’ai encore causé notre mort.

-Entraînement virtuel ? Je vois. Ne t’en fais pas, comme dises les moldus : Rome ne s’est pas faite en un jour.

-Et si mon frère te fait trop de misère, dis-le-moi et je m’occupe de son cas, fit Julia en s’approchant avec deux gobelets de café dans les mains.

-Merci Julia mais ça ira, assura Ariana. Il est un peu distant mais c’est tout.

-Distant ?

-Oui, je pense que c’est pour mieux m’enseigner le métier.

-Ouais, peut-être. J’ai vu Sarah à la cafétéria.

-Elle est déjà arrivé ! s’exclama Ariana. J’y vais. A demain. »

           Joshua regarda Ariana sortir en buvant une première gorgée de café.

« Tu n’avais pas l’air convaincu par ce qu’à dit Ariana sur les raisons de ton frère en ce qui concerne son attitude vis-à-vis d’elle, dit-il.

-Alex est un solitaire, expliqua-t-elle. Mais il n’est pas du genre à resté aussi longtemps distant avec quelqu’un.

-C’est peut-être parce qu’il est obligé de faire équipe avec Ariana. Il n’avait fait équipe qu’avec Anthony jusqu’à maintenant, n’est-ce pas ?

-Non, il y a eu quelqu’un d’autre aussi. Mais cette personne n’est plus là.

-Je crois que je commence à comprendre. Connaissant Ariana, elle va rapidement le dégeler.

-Espérons, conclut Julia. Reprenons le travail. »

 

           Quand Ariana entra dans la cafétéria de la DE, elle repéra immédiatement une petite fille brune attablée. Elle lisait un livre en buvant une orangeade et en mangeant des biscuits. Ariana fit un geste de la main en souriant à la serveuse. Elle s’assit à côté de la fillette.

« Tu lis quoi ? demanda Ariana.

-Ariana ! s’écria la fillette en se blottissant contre elle. »

Ariana n’en fut pas surprise. Depuis qu’elle avait recueilli Sarah deux mois auparavant, elle avait bien compris que malgré l’amnésie dont elle soufrait, elle se rendait compte qu’il lui manquait quelque chose dans sa vie. Elle se raccrochait à la présence d’Ariana. La jeune femme essayait de ne pas la décevoir même si elle ne pouvait s’empêcher d’être triste en connaissant l’histoire de Sarah, une histoire tragique dans laquelle elle avait malheureusement joué un rôle. Elle, qui avait tué involontairement le père de Sarah. Malgré tout, elle commençait à penser qu’elle se sentirait seule si Sarah quittait sa vie maintenant.

           Ariana rendit son étreinte à Sarah. Elle regarda la couverture du livre que lisait la fillette : Alice au Pays des Merveilles. Elle l’avait aussi lu dans sa jeunesse. C’était un roman moldu mais la bibliothèque de la famille Potter en comptait beaucoup, sûrement apporter par les moldus entrés dans la famille lors de divers mariages. Et elle devait avouer que cette histoire l’avait enchantée.

« Tu as fini ton travail ? demanda Sarah.

-Oui, répondit Ariana. On va rentrer à la maison. Tu vas pouvoir me raconter ta journée à l’école. 

-Dis, tu crois que ça existe vraiment une potion pour rétrécir ou un gâteau pour grandir ?

-Il existe des potions pour plein de chose, sourit Ariana. Quand tu iras à l’école de sorcellerie, tu apprendras à les faire. »

Sarah dit au revoir à la serveuse de la cafétéria et suivit Ariana.

           Elles avaient à peine atteint la pièce de transplanage que l’implant d’Ariana lui signifia un appel d’Alex.

« Allo, fit-elle.

-Tu es déjà chez toi ? demanda-t-il.

-Non, je viens juste de récupérer Sarah à la cafèt’.

-Viens tout de suite au bocal. »

Alex ne dit rien de plus mais cela devait être urgent. Les Seigneurs de l’Oubli étaient introuvables depuis Zilling Tso. Avaient-ils enfin refait surface ?

« Désolé Sarah, on vient de m’appeler, je dois retourner au travail, fit-elle.

-Je comprends, dit Sarah visiblement déçu.

-Tu vas retourner à la cafétéria pour le moment. Je viendrais te chercher tout à l’heure. »

 

           Alexandre se trouvait déjà au bocal, il discutait avec un jeune homme portant des lunettes discrètes. Ariana se dirigea vers Alex et Frédéric en demandant ce qui se passait.

« On en sait rien pour le moment, répondit Frédéric. Le Patron a demandé à nous voir tous les trois. Allons-y. »

Le bureau d’Hector Guillou, le directeur de la Division Esotérique possédait un accès direct au bocal. Dés qu’ils se furent identifiés, la porte s’ouvrit. Le Patron leur demanda de s’assoir.

« Je viens de recevoir un message, dit-il directement. Les Seigneurs de l’Oubli ont vraisemblablement frappé de nouveau. Trois moldus sont morts pour une raison inconnu.

-Où ? questionna Alexandre.

-Sur les contreforts d’Olympus.

-Sur Mars ! s’exclama Frédéric. Cela fait des mois qu’ils n’avaient plus agi là-bas.

-Ou, du moins, qu’on avait plus repéré d’activité de leur part, dit Guillou. Maintenant on a une position assez précise. C’est notre antenne martienne qui m’a prévenu. Ils nous ont envoyé une copie de la mémoire d’un de nos agents sur place ayant vu la scène de crime. »

Le Patron alluma l’écran situé sur le mur à gauche de son bureau. L’image était nette, signe que l’agent s’était concentré sur ce souvenir pour le faire ressortir avec le plus de netteté possible. Les corps étaient horriblement déchiquetés. Malgré tout, Alex reconnut ce type de blessure : il n’y avait pas de doute sur l’identité des agresseurs.

« Y-a-t-il des précisions sur le lieu exact de ce meurtre ? questionna Alex.

-Près de l’entrée du Labyrinthe, répondit le Patron.

-Je vois. On peut supposer que les Seigneurs de l’Oubli s’y cachent. Donc, prochaine destination : Mars. Fais tes bagages Ariana. C’est valable pour toi aussi Fred.

-Tu… tu es sûr, balbutia Fred.

-Oui, je suis sûr, sourit malicieusement Alex.

-Je peux faire le même travail d’ici, je t’assure.

-C’est ça, avec quinze minutes de décalage on va être bien pour le support analytique.

-Quinze minutes ! s’exclama Ariana.

-Mars est au mieux à quinze minutes-lumière de la Terre, expliqua Alex. Donc les communications ont toujours un décalage de quinze minutes. Allez Fred, y’a un ordinateur qui t’attend à Ascraeus. N’oublie pas de prévenir ta fiancée. »


[1] Système de reconnaissance biométrique identifiant en même temps plusieurs éléments du corps comme la rétine et les empreintes digitales.

[2] Personal Missile-Launcher.

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