L'Ankou

Chapitre 27 : XIII Bataille à Rapa Nui

3716 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 08:08

           CHAPITRE XIII : BATAILLE A RAPA NUI

 

           Akiko et Gaël s’étaient isolés durant plusieurs heures, vivant dans leur petit monde. Ils parlèrent peu. Les paroles étaient superflues entre eux pour se comprendre. La présence de l’un et l’autre était suffisante. Avec des petites attentions, des petits gestes amoureux. La grossesse de la jeune femme les avait rendus encore plus proche qu’ils ne l’étaient déjà.

« Je me demande si je serais un bon père, dit Gaël. Le mien était un grand capitaine et il m’a appris des valeurs qui ont guidé ma vie et mes choix, et le font encore aujourd’hui. Est-ce que je saurais faire de même ?

-J’en suis sûre, assura Akiko. Tu es toi aussi un grand capitaine. Notre enfant sera pétri des mêmes valeurs que nous. Il sera un grand pirate de l’Ankou. Il aura ta sagesse.

-Il aura ta beauté et ta force.

-Et ton sens du combat.

-Plutôt le tien.

-Il sera un mélange de nous deux. Nos qualités et nos défauts.

-On risque de sacrés prises de tête avec lui, sourit Gaël. Têtus comme nous sommes l’un et l’autre. »

Akiko répondit à son sourire et se pressa contre lui. Tout se passerait bien. Il resterait toujours auprès d’elle.

           « Et bien ! Ça se câline ici ! lança une voix venant de plus haut. »

Morgane et John atterrirent juste devant le couple.

« Ça y est, dit Gaël. Vous avez fini le programme.

-C’était dense et assez ennuyeux par moment, dit John. Il y a beaucoup de choses que nous n’avons pas comprises. Mais nous savons l’essentiel. Et surtout, nous savons pourquoi l’Ankou doit continuer son voyage. Ça fait bizarre de savoir tout ça.

-Le monde te semble-t-il plus clair ou plus flou maintenant ?

-Ça dépend, répondit John en toute honnêteté. La raison de l’existence de l’Ankou et le but de son voyage sont clairs. Mais j’ai l’impression que ce monde est devenu plus grand et plus flou tout d’un coup.

-Je ne peux pas vous aider à y voir plus clair. Il vous faudra vivre avec la frustration de ne pouvoir pas tout comprendre. Mais comme tu l’as dit John, l’essentiel est que vous sachiez pourquoi l’Ankou ne doit pas cesser de voguer. »

Gaël regarda ses neveux. Ils avaient encore grandi et mûri. Maintenant, il pouvait être pleinement rassuré, la prochaine génération des Morbrez reprendra le flambeau.

« Venez, rejoignons les autres, dit Gaël. Ils sont tous pressés de vous revoir. Surtout une jeune femme anglaise et un jeune vampire.

-Jeune, c’est vite dit, fit Morgane. Va falloir organiser une fête de tous les diables pour ses six siècles d’ici quelques années ! »

           Kate fut, bien sûr, la première à s’élancer vers le petit groupe quand celui-ci s’approcha. Elle sauta dans les bras de John. Les pirates furent contents de revoir les deux jeunes Morbrez. Morgane ne resta pas longtemps, elle reprit son balai et vola jusqu’au navire pour rejoindre Igor. Gaël décida de rester encore une journée pour profiter de Rapa Nui.

           Mais alors qu’ils commençaient à tous se détendre, un coup de canon retentit. Les pirates se levèrent comme un seul homme. En regardant de vers la mer, ils virent deux navires, une jonque et un trois-mâts, s’approcher des côtes de Rapa Nui et de l’Ankou.

« C’est le Saint, fit remarquer John. Shiphunt nous a poursuivi jusqu’ici.

-Quinnon était venu à Rapa Nui lorsque Soizic et moi sommes venus à l’Entréyou, se rappela Gaël. Il a dû lui en parler avant de mourir. Quand à la jonque, je pense que c’est Jawanyal. J’aurais dû le tuer à Jayakarta. On retourne tout de suite à bord ! »

           Le transplanage n’était pas possible depuis Rapa Nui. Les pirates se jetèrent sur les canots. John et Gaël enfourchèrent leurs balais pour retourner au plus vite à bord. Lorsqu’ils posèrent pieds sur le pont, les pirates restés à bord étaient déjà à leurs postes de manœuvre et se préparaient au combat sous les ordres de Morgane.

« Je n’ai pas fait levé l’ancre, annonça-t-elle. Pour qu’on puisse rester en protection des canots.

-Très bien pensé, acquiesça Gaël. Il ont commis une erreur en tirant d’aussi loin. Nous ne sommes pas encore à porté de leurs canons, mais eux sont à porté des nôtres.

-Je donne l’ordre de tirer ? questionna John.

-Non. Je veux m’entretenir avec ce Shiphunt. Et pour ce qui est de Jawanyal, d’autres vont s’en charger. On maintient la position mais on se tient prêt à appareiller. John, rends-moi la Clé de Cristal. »

John chercha dans son pourpoint et retira de son cou le pendentif.

           Gaël passa le pendentif à son cou et se tourna vers la jonque de Jawanyal.

« Nëmari assala fayeril, spalmodia-t-il. Nëmari deriane Saya. Nëmari Foltr. »

Un sifflement se fit entendre, il venait de l’île et s’intensifiait. John et Morgane se tournèrent vers Rapa Nui. Ils savaient se qui allait se passer mais ce serait peut-être la seule fois qu’ils le verraient de leur vie. De manière presque imperceptible, les têtes des moaïs se tournèrent, pointant leurs regards blancs sur la jonque de Jawanyal. Les yeux des statues géantes furent parcourus d’éclairs d’un vert cristallin alors que des crépitements résonnaient sur la surface de l’océan. Les éclairs devinrent de plus en plus intenses, jusqu’à ce que les yeux brillèrent d’un éclat vert. Les crépitements furent remplacés par un sifflement plus strident qu’au départ.

« Qu’est-ce que c’est encore que cette sorcellerie ? s’écria Jawanyal. »

Le sifflement cessa d’un coup. Mais dans la seconde qui suivit, la rangée de moaïs lancèrent des rayons verts fusant à quelques mètres de la surface de l’eau en direction de la jonque. Le visage effrayé de Jawanyal fut éclairé un instant par cette lumière avant que les rayons ne touchent sa jonque et ne la réduisent en miettes dans un fracas terrible. Leur tir effectué, les yeux des moaïs cessèrent de briller dans un sifflement s’atténuant. Les têtes des statues reprirent leur position normale.

           Shiphunt avait été témoin de la redoutable puissance des moaïs de Rapa Nui. Très intelligemment, il plaça son navire de sorte que l’Ankou se retrouve entre lui et la rangée de statues.

« Cette île est l’Enfer ! lança un homme qui s’avérait être le prêtre emmené à bord du Saint.

-Je ne pense pas mon père, contredit Shiphunt.

-Et comment expliquez-vous ce que nous venons de voir ?

-C’est une protection. Ces statues protègent le secret de l’Ankou et de l’Entréyou. Je m’attendais à ce qu’il y ait quelque chose pour protéger ce secret, mais je ne l’imaginais pas de ce style. Quelle puissance !

-Nous ne pouvons rien contre ces démons ! Fuyons avant qu’ils ne nous attaquent.

-Et votre dieu ? Ne doit-il pas nous venir en aide en pareil cas ? Ou alors, il n’en a rien à foutre ?

-Ne blasphémez pas ! Dieu…

-…Nous a abandonné depuis longtemps, finit Shiphunt. L’Homme ne doit compter que sur lui-même. C’est pourquoi je vais m’emparer de l’Ankou et devenir le maître de ce monde. Mais pour cela, il va falloir se battre. Au poste de combat ! ordonna-t-il.

-Vous êtes fou ! s’exclama le prêtre. Vous allez nous mener vers notre mort.

-Dîtes bonjour à votre dieu quand vous le verrez. »

Shiphunt tira sur le prêtre qui s’effondra immédiatement.

« Enfin un peu de silence, fit Shiphunt. Bordée tribord ! Bigues dehors ! Prêts à faire feu ! »

Les canons de la bordée tribord surgirent de leurs sabords.

           « Il se prépare à nous attaquer, dit Gaël. Soit, s’il veut se battre, donnons lui ce qu’il veut.

-Tu veux toujours lui parler ? demanda John.

-Oui.

-Alors il ne faut pas le détruire au canon. Nous allons le laisser tirer le premier coup. J’ai une idée. Je vais à l’Araryou Nëmarialey. Préparez-vous à l’abordage. »

Gaël regarda son jeune second descendre dans l’entrepont. Il avait l’air confiant en lui-même. Gaël donna l’ordre de se préparer à l’abordage. A cette distance de l’île, le transplanage était de nouveau possible. Shiphunt ne s’attendait certainement pas à ça.

           John paya le tribu de sang et entra dans l’Araryou Nëmarialey. Ce serait la première fois pour lui qu’il l’utiliserait. Il se vida l’esprit et plongea les mains dans le liquide retenu dans l’autel. L’onde luminescente lui indiqua que la connexion était établie entre son esprit et l’Ankou. C’était une sensation étrange et unique. Il sentait le moindre élément du navire comme s’ils faisaient parti de lui. Il pouvait même voir tout autour du navire. Il lui suffisait de penser à un endroit du navire ou aux alentours pour que son esprit s’y rende. Il porta son attention sur le Saint qui serait bientôt en position de tir.

           Le timing devait être parfait. John n’avait pas le droit à l’erreur. Il garda à l’esprit ce qu’il voulait faire et surveilla les canons du Saint. Le navire de Shiphunt s’approchait dangereusement. Et enfin, les bouches des canons crachèrent le métal. Aussitôt, la coque de l’Ankou se couvrit de plaques de métal. Les boulets ricochèrent dans un fracas de tous les diables, faisant trembler le navire pirate. Gaël sourit, John avait réussi avec brio. Aussitôt la pluie d’acier terminée, Gaël hurla l’ordre d’abordage. Les pirates, réunis par petit groupe, transplanèrent jusque sur le pont du Saint.

           Les premiers coups de sabres et autres armes blanches furent donnés par les pirates sur des marins totalement surpris de cette apparition soudaine. Mais rapidement, ils commencèrent à répliquer. Les coups et les tirs pleuvaient dans toutes les directions. Denys avait suivi les pirates et jouait de la rapière. Il monta sur la passerelle et se trouva face à Shiphunt.

« Monsieur Tucson ! fit Shiphunt. Quelle surprise de vous voir ici !

-C’est fini Shiphunt, dit Denys. Vous avez perdu.

-Pour cela, il faudra me tuer. La bataille n’est pas terminée.

-Le capitaine Morbrez veut vous parler. Rendez-vous tout de suite.

-Oh ! Ainsi vous êtes devenu un pirate. Que dirais votre père en sachant cela ? Quel disgrâce pour le nom des Tucson !

-J’essaye d’avoir un minimum d’honneur, contrairement à vous, à mon père ou au gouverneur. Vous ignorez tout des pirates de l’Ankou.

-Car vous savez quoi sur eux ? Ce soi-disant but qu’ils poursuivent, vous le connaissez ?

-J’ai foi en eux. Ce sont des hommes et des femmes d’honneur.

-Soit. Je respecte ça. En garde monsieur Tucson. »

           Shiphunt dégaina son sabre et fit face à Denys. Le lord anglais se fendit pour attaquer. Shiphunt dégagea la pointe de l’épée et contre-attaqua d’une coupe en diagonale de haut en bas. Denys la para avec la dague qui armait sa main gauche. Shiphunt ne lui laissa pas le loisir de contrer et le poussa en arrière d’un coup de pied à l’abdomen. Denys tomba sur son séant, adossé au bastingage. Shiphunt vint à lui, le sabre haut. Le chasseur de pirates abattit sa lame sur Denys qui l’amortit avec sa dague. Sans même se relever, Denys tenta un coup d’estoc au corps mais Shiphunt pivota pour l’esquiver de peu. Il ne put faire de même avec le coup de pied qui suivit et qui le repoussa en arrière. Denys en profita pour se relever, prêt à continuer ce combat.

           Morgane se battait avec rage. Les marins du Saint tombait sous ses coups d’épée. Elle lançait régulièrement un sortilège pour désarmer ou faire tomber un ennemi. Elle repéra son ami Yoann occupé avec plusieurs adversaires. Obnubilé par ceux qui lui faisaient face, il ne vit pas celui qui s’approchait dans son dos. Morgane piqua un ennemi à l’estomac, le forçant à se plier en gémissant de douleur. Elle sauta pour prendre appui sur lui et bondit. Elle arriva juste derrière Yoann, tuant le marin s’approchant dans le dos de son ami d’un coup d’épée.

« Je surveille tes arrières, fit-elle.

-Comme toujours, sourit Yoann en continuant de ferrailler. Désolé pour l’autre jour au fait. J’ai été un idiot.

-C’est oublié, assura Morgane en parant un sabre et contre-attaquant dans la foulé. Tarentallegra ! Je suis sûr que tu trouveras une fille géniale un jour.

-On verra. Baisse-toi ! »

Yoann se retourna en frappant d’un coup de pied circulaire l’ennemi qui venait par la gauche de Morgane, sa jambe passant au dessus de la pirate.

« Derrière-toi ! fit Morgane en roulant entre les jambes de Yoann. »

Elle s’arrêta sur le dos, l’épée plantée dans le cœur d’un adversaire. Elle tendit sa baguette alors que le cadavre encore chaud glissait le long de sa lame vers elle.

« Repulso ! »

Le corps fit un vol plané sur plusieurs mètres.

           Morgane vit deux ennemis arrivés par les côtés simultanément.

« A droite ! cria Yoann en se portant sur la gauche de son amie. »

Morgane roula sur le côté indiqué par Yoann en lançant un éclair de stupéfixion. Elle se releva et se tourna vers Yoann. Et là, elle se figea. La lame du marin avait transpercé Yoann de par en par. Son sang coulait sur le pont. Morgane hurla de rage en tendant sa baguette sur la tête du marin. Celle-ci explosa en un panache de chair et de sang. Yoann bascula en arrière. Morgane le rattrapa au vol, le faisant s’allonger.

« Yoann, tiens bon, fit-elle. Justin !

-Dommage, souffla Yoann. J’aurais aimé connaître une fille qui m’aime. Mais j’aurais préféré que ce soit toi cette fille.

-Ne parle pas, pleura Morgane. Garde tes forces. »

Mais le corps de Yoann se relâcha d’un coup en même temps que ses yeux se fermèrent. Les larmes de Morgane tombèrent sur son visage devenu paisible.

           Le duel continuait entre Shiphunt et Denys. Les deux hommes se rendaient coup pour coup.

« Je vois que vous vous battez très bien, fit Shiphunt. Mais ce ne sera pas suffisant pour me vaincre. »

Denys attaqua de nouveau, visant le visage. Shiphunt para en dégageant la pointe vers le haut et entra immédiatement au contact pour marteler le foie de Denys d’un coup de poing. Il l’obligea à se retourner fit voler sa rapière d’une passe d’arme. D’un coup de pied à l’arrière du genou, Shiphunt le fit tomber s’accroupir. Denys voulut frapper de sa dague sans se retourner mais d’un coup de sabre, Shiphunt lui trancha le poignet. Denys hurla de douleur en ramenant son bras contre lui.

           Shiphunt releva sa tête en tirant sur les cheveux. Il posa sa lame sur la gorge du lord.

« Vous auriez dû mieux choisir votre camp monsieur Tucson, dit Shiphunt. Vous allez mourir dans le déshonneur.

-Experlliarmus ! »

Le sabre de Shiphunt vola hors de sa main. Il leva les yeux sur le capitaine Gaël Morbrez qui le toisait en le menaçant de sa baguette.

« Lâchez cet homme immédiatement, ordonna Gaël.

-Soit, s’exécuta Shiphunt en laissant Denys s’écrouler au sol. »

Aussitôt, un pirate vint jusqu’à Denys et l’emmena en transplanant.

« J’aimerais apprendre à faire ça, dit Shiphunt.

-Ça ne va pas être possible, interdit Gaël. Ordonnez à vos hommes de jeter leurs armes.

-Sinon quoi ?

-Sinon, nous quitterons votre navire et le coulerons. »

Shiphunt cria l’ordre de cesser le combat et de jeter les armes. Aussitôt, le fracas des combat s’estompa. Certains pirates commencèrent à s’occuper de leurs compagnons blesser pendant que d’autres gardaient un œil sur les marins.

           Shiphunt gardait, malgré cette défaite, un air neutre. Il regardait la scène calmement.

« Une victoire de plus pour l’Ankou, annonça Shiphunt.

-Nous ne courons pas après les victoires, dit Gaël. Car nous préférons éviter les batailles. Vous nous avez forcé à nous battre en venant ici. Ce que cache cette île doit demeurer secret pour les siècles qui viennent.

-C’est pourquoi vous allez devoir tous nous tuer.

-Non, nous allons juste vous effacer la mémoire. A tous. Vous allez tout oublier de l’Ankou et de cette île.

-Je vois que vous savez vous montrer magnanime. Moi qui pensais que vous alliez me tuer.

-Ce que je vous réserve est bien pire Shiphunt. Vos hommes n’oublieront que ce qu’ils savent de l’Ankou et de cet île. Mais vous, vous allez tout oublier. Jusqu’à votre nom. Vous ne reconnaîtrez plus vos proches, vous ne saurez plus rien de ce que vous avez appris. Donc, vous ne serez plus rien. »

Shiphunt blêmit.

« Autant me tuer, dit-il.

-La mort viendra un jour, ne vous en faîtes pas, assura Gaël. »

           John arriva, il avait quitté l’Araryou Nëmarialey quand il fut sûr que tout était sous contrôle. Gaël lui expliqua ce qu’il voulait, tournant le dos à Shiphunt. Ce dernier ce dégagea de son garde en l’égorgeant avec un poignard dissimulé dans sa ceinture. Il se jeta sur le capitaine de l’Ankou en hurlant de rage. Gaël n’eut pas le temps de se retourner, la lame se planta dans son dos et il s’écroula dans les bras de son neveu.

« L’Ankou est à moi ! hurla Shiphunt. »

Il ne vit qu’une ombre passer devant lui. Sa tête roula sur le sol, tranchée nette par le katana d’Akiko.

           La japonaise se précipita vers Gaël. John fit appeler Justin. Akiko fit reposer Gaël sur ses genoux. Son sang coulait sur l’hakama de la jeune femme. En la reconnaissant, Gaël sourit.

« Salut ma chérie, souffla-t-il.

-Chut, fit-elle. Justin arrive. Il va te guérir. »

Le médecin de bord accourut. Il examina la blessure causé par Shiphunt. Il ne lui fallut que quelques secondes pour baisser les yeux. Lorsqu’il les releva, ils étaient emplis de tristesse. Il hocha la tête. Les larmes d’Akiko perlaient à ses yeux.

« La lame à percé le cœur, renseigna Justin. Je ne peux rien faire. Je suis désolé.

-Ce n’est rien Justin, assura Gaël d’un murmure. Ce jour devait arrivé. John. »

Le lieutenant s’agenouilla près de son oncle.

« Veille sur ces hommes et femmes, dit Gaël. Veille à ce que le voyage de l’Ankou continue. C’est notre fardeau, notre mission.

-Je sais, dit John. Tu peux avoir confiance en moi.

-Je n’en ais jamais douté. Tu seras un grand capitaine. Akiko.

-Je suis là, pleura la japonaise.

-Ne pleurs pas, fit-il en passant sa main sur sa joue. Tu es plus belle quand tu souris. Veille sur notre enfant. Et ne lui donne pas mon nom. Je veux qu’il porte un prénom venant de ton pays. Je les ais toujours trouvés si beaux.

-Je te le promets.

-Daisuki desu[1]. »

Akiko vint poser une dernière fois ses lèvres sur celles de Gaël.

Et le capitaine de l’Ankou rendit son dernier soupir…


[1] « Je t’aime » en japonais.

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