L'Ankou

Chapitre 11 : XI Combat aux Bermudes

2605 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/06/2012 09:17

           CHAPITRE XI : COMBAT AUX BERMUDES

 

           Dés que les Bermudes furent en vu, le nombre de pirates sur les hunes et dans les vergues fut augmenté. Ils avaient pour mission de repérer le Cauchemar au cas où. Ils ne voulaient pas être repéré par Gorluna. Ainsi, ils pourraient mettre leur plan à exécution. Mais pour cela, il fallait surtout que l’Ankou ne soit pas repérer avant la nuit. Ils arrivèrent à atteindre une petite crique isolée sans encombre.

           Gaël fit partir une équipe commandée par Victor pour se rendre au sommet de l’île auprès de laquelle il s’était mis au mouillage. Une fois le sommet atteint, ils eurent tout le loisir de regarder tout azimut pour tenter de repérer le Cauchemar. Il était là. Au mouillage dans la baie d’une île voisine. Par l’intermédiaire d’un de ses hommes, sorcier, Victor envoya un message à l’Ankou. Le Patronus en forme de chien sauta sur la passerelle juste devant Gaël et John.

« On l’a repéré, dit le chien. Au mouillage dans la baie d’une île à l’est. »

Gaël réfléchit quelques instants et envoya un Patronus en retour.

« Je leur ai dit de nous prévenir du moindre mouvement, indiqua Gaël. Je vais aller voir où il est placé de sorte d’adapter notre approche.

-Je viens avec vous, dit John.

-Non tu restes ici, interdit le capitaine. Il vaut mieux éviter de quitter le bord à trop grand nombre. On ignore si Tatiana n’a pas envoyé des hommes sur cette île ou si elle nous a repérés. J’y vais juste avec Akiko. Car elle ne me laissera jamais prendre un risque tout seul. »

La jeune femme sourit légèrement. John la trouvait bien plus féminine et épanouie que le jour où il l’avait rencontrée. L’amour lui allait bien.

           Gaël et Akiko traversèrent la petite île couverte d’arbre et débouchèrent de l’autre côté en restant sous le couvert des arbres. Gaël posa sa baguette sur sa tempe et il put ainsi zoomer sur le Cauchemar. A côté de lui, Akiko activait ses pouvoirs dragoniars pour faire de même.

« Tatiana n’a pas l’air de se douter que nous sommes déjà là, dit Gaël. Elle est trop confiante. Ça nous arrange.

-Ça risque d’être difficile quand même, dit Akiko.

-Aucune bataille n’est simple. Mais au moins nous avons un avantage maintenant. Léger, certes, mais nous allons l’exploiter à fond. On va devoir patienter toute la journée. Rentrons, Victor nous préviendra s’il se passe quelque chose. »

           Sur le chemin du retour, Akiko semblait songeuse. Gaël le remarqua et s’arrêta, la prenant par les épaules.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda-t-il.

-Je ne sais pas, avoua-t-elle. Je crois que j’ai peur.

-Peur de quoi ?

-Nous sommes ensembles maintenant. Ça fait à peine quelques jours. Et déjà, nous allons peut-être nous perdre. Cette bataille risque d’être terrible si quelque chose ne se passe pas comme prévu dans ton plan. Et même si ça se passe comme prévu, ça reste très dangereux. Et si tu mourais, je ne sais pas si je survivrais. Je ne le supporterais pas. »

Akiko commençait à sangloter. Ça ne lui ressemblait pas. Mais elle vivait tellement de choses nouvelles ces derniers temps. Gaël l’enlaça amoureusement.

« Je ne compte pas me laisser tuer, chuchota-t-il. Et puis, si ça arrivait, je veux que tu sois forte. C’est de cette Akiko que je suis amoureux. Et cette nuit, tu m’as donné toutes les raisons de ne plus vouloir mourir, finit-il en un sourire, faisant rougir Akiko.

-Arrête de plaisanter, gronda-t-elle. Je suis sérieuse.

-Moi aussi. »

Gaël l’embrassa tendrement et les deux amants se laissèrent rouler sur le sol, s’abandonnant l’un à l’autre. Ils ne rentrèrent au bateau que deux heures plus tard.

 

           Le soir tomba sur les Bermudes. A bord du Cauchemar, Tatiana démontrait son impatience et sa mauvaise humeur en torturant un homme qui avait eu la maladresse de passer devant elle. Personne n’osait lui dire d’arrêter, ne souhaitant pas devenir la prochaine victime de son sadisme.

« Que fait Gaël ? hurlait-elle. Il sait compter, non ? Il doit savoir que ce soir se finit le jour de l’ultimatum que je lui ais fixé. S’il ne vient pas, avec l’Ankou, je tue sa chère nièce.

-Il ne va certainement pas tardé, tempéra Bryan Quinnon.

-Amène la petite, ordonna-t-elle. »

           Un pirate guida Morgane jusqu’à Tatiana et se recula, visiblement effrayé à l’avance par ce qui allait sûrement suivre. La capitaine du Cauchemar toisait la jeune fille de son œil unique. Elle s’approcha d’elle. Morgane ne baissa pas les yeux devant la russe.

« Tu es courageuse, dit Tatiana. D’habitude, même les hommes baissent les yeux devant moi.

-C’est qu’ils ne savent pas à quel point vous êtes pitoyable, répondit Morgane avec hargne. »

La réplique ne se fit pas attendre. Morgane fut projetée violement au sol par un revers de Tatiana. La capitaine pointa sa baguette sur la fillette.

« Je vais te faire ravaler ces paroles ! cracha Gorluna. Endoloris !

-NON ! »

Un jeune garçon se jeta entre Gorluna et Morgane et se tordit de douleur en prenant de plein fouet le maléfice de torture. Morgane leva les yeux pour voir avec horreur que son sauveur n’était autre que Yoann. Le jeune mousse se tordait sur le plancher du pont.

           Lorsque Tatiana cessa son sortilège, elle baissa sur Yoann un regard plein de mépris.

« Qui est ce freluquet qui ose s’opposer à moi ? questionna-t-elle.

-Yoann, appela Morgane en venant à lui. Yoann, tu vas bien ?

-J’ai connu mieux, se força à sourire le mousse. Mais j’ai connu pire aussi. Toi tu vas bien ?

-Grâce à toi.

-Tant mieux.

-Comme c’est touchant, minauda faussement Tatiana. Vous voulez qu’on vous mette dans une cabine rien que tout les deux pour la nuit ? Je ne supporte pas les traîtres, ajouta-t-elle en levant une nouvelle fois sa baguette. Ecartez la petite. »

Deux pirates vinrent se saisir de Morgane pour l’éloigner de Yoann malgré ses cris et ses gestes de refus. Tatiana allait tuer le mousse.

« Diffin… »

           Un claquement de fouet retentit, l’interrompant en plein mot. Tatiana leva les yeux vers Gaël, Akiko et John qui se tenaient sur le pont du Cauchemar. Le jeune homme avisa sa sœur mais il ne bougea pas, Gaël lui avait demandé de ne pas faire de geste inconsidéré. La sécurité de Morgane en dépendait.

« Tu permets que je finisse cette exécution d’abord ? fit Tatiana. Après tout, tu es en retard.

-Tu m’avais donné une date, pas une heure, fit remarquer Gaël. Je suis là maintenant, laisse donc ce gamin tranquille.

-Soit, acquiesça-t-elle en se tournant vers le trio. Je vois qu’elle ne te quitte pas cette petite samouraï. C’est trop mignon. Vous faîtes chambre commune aussi ?

-Tout à fait. »

Tatiana resta figée de surprise. Elle s’attendait à un silence ou un déni. Ainsi, il l’avait remplacée, et par une fille à peine sortie de l’adolescence.

« Tu es tombée bien bas d’être obligé de séduire une jeune fille en fleur, lança-t-elle sans parvenir à cacher sa rage.

-Par rapport à la dernière femme qui a partagé ma vie, il y a du progrès. Elle, elle n’est pas folle au moins. Je ne suis pas là pour débattre de ma vie amoureuse. Je suis ici pour récupérer ma nièce.

-Tu connais le montant de la rançon, n’est-ce pas ?

-L’Ankou. Combien de fois devrais-je te le répéter ?

-Ne me sors pas cette vieille rengaine sur le sang des Morbrez, arrêta Tatiana. Je pense que ce sang n’est qu’une clé pour ouvrir cette porte de cristal dans la cale du bateau. Ensuite, il n’est plus utile.

-En es-tu sûre ?

-Je vais aller vérifier ça tout de suite. La fillette, ordonna-t-elle. »

           Morgane fut poussée jusqu’à elle. Elle s’en saisit sans délicatesse et lui mit sa baguette sous la gorge.

« Emmène-moi à l’Ankou, ordonna-t-elle. Le sang de cette fillette va me permettre d’ouvrir la porte.

-Non, intervint John. Laissez-la.

-John, tenta de calmer Gaël.

-Prenez-moi à sa place. Mais laissez-la s’il vous plait. Il vous faut le sang des Morbrez. Je suis le fils de Soizic Morbrez. Donc prenez-moi à sa place.

-Il est bien ce petit ! s’exclama Tatiana. Il a le même sens du sacrifice que son père. Dépose tes armes et j’y repenserai. »

John s’exécuta immédiatement malgré l’interdiction de Gaël. Il ne sortit que sa baguette.

« Tu ne lui as pas donné de pistolet ni de sabre, fit Tatiana. C’est sage, il aurait pu se blesser.

-John, dit Gaël. Ne fais pas ça.

-Désolé mon oncle, s’excusa John en s’avançant vers Tatiana. Mais je dois penser à Morgane avant tout.

-Bien bien. Où est l’Ankou ? questionna la capitaine pirate. Maintenant, que j’ai les deux derniers Morbrez sous mon pouvoir, tu vas me le dire.

-Sinon quoi ?

-Sinon, je tue l’un des deux au hasard.

-Vous avez dit que libèreriez ma sœur, se scandalisa John.

-Une fois que j’aurais l’Ankou, je te le promets.

-J’aurais juste une question avant, indiqua Gaël. Elle t’a fait du mal, Morgane ? Répond-moi en toute franchise.

-Comme si j’étais capable de m’en prendre à une petite fille ! s’écria Tatiana.

-C’est à Morgane que je pose la question. Morgane ?

-Elle m’a… elle m’a fait subir le Doloris et m’a enfermée à fond de cale jusqu’à aujourd’hui.

-Tu es content ? Tu as ta réponse ! s’impatienta Gorluna. Alors maintenant…

-Alors maintenant, coupa Gaël. Tu es sûre de mourir. »

           John sortit de sa poche une baguette et la pointa sur Gorluna. Un éclair illumina le pont du bateau et la repoussa en arrière violement, lui faisant percuter le mât. Déjà, Gaël et Akiko dégainèrent leurs armes et se lancèrent à l’assaut des ennemis, se plaçant de part et d’autre de Morgane. Rapidement, le cercle des assaillants se referma autour d’eux. Mais alors que les hommes du Cauchemar allaient se jeter sur eux, quelques uns s’effondrèrent, frappés dans le dos. Passant au dessus du bastingage, les pirates de l’Ankou se présentaient à l’ennemi, trempés. Ils avaient nagé silencieusement jusqu’au Cauchemar, menés par un Igor Stradus souriant de toutes ses dents avec un air psychotique.

« A table, lança-t-il. »

           Les pirates de l’Ankou et du Cauchemar se jetèrent les uns sur les autres. Igor s’élança sur Tatiana mais cette dernière lui lança un jet de flammes, l’obligeant à bondir jusqu’à la première vergue. Il ne s’y arrêta pas et plongea vers la capitaine borgne, la percutant violement d’un coup de pied dans l’abdomen. Tatiana roula sur le plancher mais se releva, grimaçant avec hargne.

« Ça faisait longtemps Tiana, dit-il.

-Tu as toujours été le seul à m’appeler ainsi, fit-elle. Tu m’aimais bien. Et maintenant, tu veux me tuer.

-Tu t’en ais pris à Morgane. Et tu es bien placée pour savoir que je ne supporte pas qu’on s’en prenne à une enfant. Et de plus, tu as tué William, Soizic et Erwan.

-Ce vieux fou d’Erwan aurait dû me donner ce que je lui demandais. Tout simplement.

-On ne confit pas l’Ankou à une folle furieuse. Tu ignores ce qu’implique l’existence de ce navire.

-Ah oui ! Dis-moi donc.

-Inutile, tu ne comprendrais pas. L’avenir de ce monde ne te concerne pas.

-Arrête tes conneries ! Nous ne sommes que des pirates. Et je compte bien rappeler à ceux de l’Ankou ce que font de vrais pirates.

-Piller et tuer ?

-S’enrichir.

-Je préfère l’autre sens du mot « pirate ». Etre libre totalement pour pouvoir se battre sans rendre de compte. »

           Le vampire sortit une épée moyenâgeuse et attaqua immédiatement la capitaine borgne. Cette dernière para les coups avec son sabre d’abordage. Mais elle n’avait pas de temps à perdre avec lui. L’Ankou ne devait pas être loin et sous-protégé. Et entre deux coups de sabres, elle le vit, il approchait par l’ouest. Tatiana savait qu’il ne viendrait pas plus près. Tatiana para un nouveau coup d’épée. Elle contre-attaqua d’un coup de pied dans la mâchoire et se fendit pour venir entailler le torse du vampire à l’aide de son sabre. Elle le laissa s’effondrer en arrière et se désintéressa de lui. Tatiana transplana juste derrière John qui se battait en restant pas très loin d’Akiko. John se tourna vers Tatiana mais elle le désarma d’un Experlliarmus et lui coupa la respiration d’un coup de pommeau au creux de l’estomac. Le jeune homme tomba à genoux. Akiko pivota rapidement en tentant de trancher Tatiana de son katana mais cette dernière la bloqua.

           Les yeux dorés de la japonaise se plantèrent dans l’œil marron de la russe. Elles restèrent immobile le temps d’un soupir. Akiko ouvrit la bouche pour en faire surgir une flamme ardente qui s’étira vers l’ennemie. Tatiana leva un bouclier à l’aide de sa baguette. Elle frappa la jeune fille d’un coup de pied à l’abdomen et se saisit immédiatement de John. Akiko s’élança pour un nouvel assaut mais avec un sourire sadique, Tatiana transplana. Le sabre ne rencontra que du vide.

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