La face cachée du récit

Chapitre 4 : Première mission, indésirable

Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/06/2012 06:11

Environ trois semaines plus tard, Circia reçut le résultat de son évaluation fait par Ombrage. Dans un premier temps elle s’était contentée de jeter la lettre sur son bureau sans l’ouvrir, encore vexée par les reproches de la déléguée du ministère concernant sa tenue vestimentaires. En signe de protestation et souhaitant lui faire part de son désintérêt quant à son avis, la jeune femme avait pris soin de mettre chaque jours ses habits les plus voyants et activé ses dons de Vélane qui la rendaient encore plus attirante à chaque fois qu’elle croisait le professeur Ombrage. Cependant, lorsqu’elle entendit le professeur McGonagall réconforté le professeur Trelawney à propos d’une certaine mise à l’épreuve, Circia s’obligea à jeter un coup d’œil à cet évaluation. « Cours structurés », « Respect du programme ministériel », « Discipline assurée », « Tendance au mépris de l’autorité », « Tenues indécentes en classe », « Utilisation de pouvoir hybride », « Poste maintenue sous condition d’amélioration des points négatifs ». Circia déchira le parchemin mais ne put retenir un rire sans joie, cette Ombrage était vraiment une mégère redoutable !

 

« Incendio ! ». Le parchemin fût réduit à l’état de cendre, il n’avait aucune valeur pour le professeur de sortilège qui s’empressa d’aller se coucher.

 

Alors qu’elle avait à peine réussit à trouver le sommeil, Circia fût brusquement réveillée par plusieurs bruits sourd. Quelqu’un frappait à la porte sans ménagement. La jeune femme s’étira quelque instant et se décida enfin à sortir de son lit attrapant au passage un peignoir en satin pour couvrir son déshabillé et enfila ses pantoufles.  Elle n’avait aucune idée de l’heure mais vue le brouillard dans lequel elle se trouvait, il ne devait pas être plus de trois ou quatre heure du matin. Les coups donnés à la porte se faisaient de plus en plus insistant et violent, ils résonnaient douloureusement dans sa tête.

 

« Qu’est-ce que… » Commença-t-elle avant d’être aveuglée par une lumière vive qui provenait d’une baguette.

 

« Le professeur Dumbledore veut vous voir ! » Répondit une voix grave et monocorde.

 

« Rogue ! Mais pour l’amour de Merlin baissez moi cette baguette ! » Lâcha t’elle en se frottant vigoureusement les yeux.

 

« Vous savez qu’elle heure il est ?! » Ajouta-t-elle grincheuse.

 

Un fin sourire apparut sur les lèvres du maître des potions, un sourire moqueur qui n’allait certainement pas arranger la mauvaise humeur de Circia.

 

« Peu importe, ordre de Dumbledore ! Il semblerait que le jeune Potter ai encore fait des siennes ! » Affirma-t-il, paraissant se délecter de la situation.

 

Circia sentit son regard descendre sur son corps, elle s’empressa de resserrer la ceinture de son peignoir et tenta de reculer dans la pièce.

 

« Laissez-moi le temps de m’habiller, j’en ai que pour… »Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, Rogue lui avait attrapé le poignet et l’attirait dans le couloir. La jeune femme tenta de se débattre mais la poigne de l’homme ne lui laissait aucune chance.

 

« Plus vite on en aura fini, plus vite vous pourrez retourner vous coucher ! » Répliqua-t-il avec autorité.

 

Circia réussit à se défaire violemment de son emprise mais décida de le suivre sans un mot. Après tout si le directeur s’était permis de la convoquer à cette heure-ci la situation devait être grave. Rapidement les deux professeurs arrivèrent dans le bureau de Dumbledore, la jeune femme remarqua immédiatement l’horreur et l’inquiétude qui se lisait sur le visage du vieil homme.

 

« Ah Circia ! Désolé de vous avoir fait sortir de votre lit en pleine nuit mais ça ne pouvait pas attendre ! »

 

Le professeur Merteuil se contenta de hocher la tête en signe de compréhension, inconsciemment ses yeux se posèrent sur le maître des potions, elle ne savait pas à quoi s’attendre mais le visage impassible de Rogue ne lui donna aucune information. Dumbledore prit alors la parole, sa voix était faible presque chevrotante.

 

« Plus tôt dans la soirée Arthur Weasley a été attaqué par le serpent de Lord Voldemort alors qu’il était en mission au ministère… »

 

Circia porta sa main à sa bouche craignant le pire, ce que Dumbledore ne manqua pas de remarqué.

 

« Non, non ne vous en faite pas, il est sain et sauf nous sommes arrivé à temps grâce à Harry Potter. »

 

Un léger tic sembla crisper les traits du professeur rogue l’espace d’un instant.

 

« Mais comment ? » Souffla la jeune femme n’arrivant pas à saisir commun un enfant qui était censé se trouver dans son lit à Poudlard avait-il pu savoir ce qui se passait à des centaines de kilomètres.

 

« Il semblerait que l’esprit de Voldemort et celui de Harry soit liés d’une manière qui m’échappe encore aujourd’hui mais il a vu à travers les yeux du serpent. »Affirma le vieil homme avant de soupirer.

 

« Vous voulez dire que Harry Potter peut entrer dans l’esprit de Voldemort ? Si c’est le cas, la situation peut être réciproque, c’est… »Demanda t’elle tandis que des dizaines de pensées l’envahissaient. Si le seigneur des ténèbres pouvait contrôler l’esprit du gamin à distance tous les résidents de Poudlard étaient en danger.

 

« C’est bien pour cela que j’ai demandé à Severus de lui donner des cours d’occlumancie dès la fin des vacances de Noël. » La coupa t’il en désignant le professeur des potions d’un geste entendu.

 

« Mais je…je peux m’occuper de ça si vous le souhaitez, je pratique l’occlumancie depuis mon plus jeune âge et… »

 

Circia n’avait pas pu s’empêcher de se proposer, elle n’avait pas du tout confiance en Rogue mais elle ne pouvait pas non plus le rabâcher une fois de plus au directeur qui semblait faire la sourde oreille à chaque fois qu’elle évoquait le sujet, et qui plus est le concerné, juste à côté d’elle. Il lui paraissait inconcevable qu’un ancien Mangemort puisse donner des cours à « l’élu », des cours destinés à nuire au mage noir qu’il avait servi des années auparavant.

 

« Merci de votre volontarisme Circia mais Severus est tout autant qualifié que vous pour cette tâche ! » Le ton qu’employa le directeur ne laissait aucun doute, le sujet était clôt.

 

« Je ne vous cache pas que passer du temps avec le jeune monsieur Potter ne me remplit pas de joie mais je pense être le plus qualifié pour cette…mission. »

L’air de supériorité et ce ton railleur que venait d’employer le maître des potions provoqua chez le professeur de sortilège une haine sans égale, si elle avait pu elle lui aurait arraché les yeux et fait ravaler ce sourire satisfait. Cependant elle dû se contenter de le fustiger du regard sans avoir le temps de lui répondre puisque le directeur ayant sans aucun doute sentit l’électricité qui régnait dans l’air reprit la parole sans leur laisser de répit.

 

« Vous imaginez bien que je ne vous ai pas fait venir pour seulement vous avertir de l’attaque…J’ai quelque chose à vous demander à tous les deux et au vue des évènements qui se sont déroulé ce soir je ne pouvais plus attendre… »

 

Circia fonça les sourcils « tous les deux » ? La jeune femme n’osa pas jeter un coup d’œil au professeur Rogue, elle avait bien trop peur de devoir collaborer avec lui. Si Dumbledore avait l’intention de leur demander de travailler ensemble il devait avoir perdu la tête, elle et l’homme à ses côté se haïssaient, rien de bon ne pouvait ressortir d’une mission  avec Severus Rogue !

 

« Il y a une maison à Little Hangleton, je ne vous cache pas qu’elle est liée à Voldemort mais je ne sais pas encore à quel point. Voilà pourquoi je vais avoir besoin de votre aide. Comme vous le savez, les vacances de Noël vont commencer dans quelques jours, sachez que cela me chagrine de vous imposer une mission pendant cette période de l’année  mais c’est crucial pour le combat que nous menons… »

 

La jeune femme voulu l’interroger mais Rogue la devança.

 

« Où voulez-vous en venir professeur ? » Questionna l’homme aux cheveux noirs, le ton de sa voix laissant échapper une certaine appréhension. Sentiment partagé par Circia, qui devina aussitôt que Rogue redoutait également de devoir s’associer avec elle.

 

Pour la première fois Circia au l’étrange impression que le célèbre Albus Dumbledore était mal à l’aise.

 

« J’aimerais que durant les quinze jours précédant la rentrée vous vous rendiez à Little Hangleton afin de surveiller cette maison. Bien entendu vous ne devrez en parler à personne, même pas aux autres membres de l’ordre du Phénix et ce, peu importe ce que vous pourriez voir ou découvrir ! »

 

Circia secoua négativement la tête, perplexe, le directeur était en train de lui demander de passer ses deux semaines de vacance  seule, isolée avec pour seul compagnie l’homme le plus exécrable du monde !

 

« Mais pourquoi nous ? » Demanda-t-elle précipitamment.

 

« Comme vous l’avez justement dit tous les deux il y a quelques minutes, vous êtes les plus doués en occlumancie et cette aptitude est essentiel pour cette mission, personne ne doit jamais savoir que vous êtes allé là-bas ! »

 

Qui est pris qui croyait prendre, Circia et Rogue s’était tous les deux vanté de leur compétence en la matière et Dumbledore en avait particulièrement bien prit note.

Un silence s’installa, Circia avait les yeux fixé sur un étrange objet en or tandis que Rogue observait le paysage à travers la fenêtre. Malgré tout la jeune femme sentait le regard du directeur fixé sur leurs deux silhouettes.

 

« J’ai besoin d’une réponse… » Affirma le professeur Dumbledore d’une voix plus pausée qu’elle ne l’avait été depuis le début de l’entretient.

 

Rogue émit un son qui ressemblait plus à un grognement qu’autre chose, Circia quant à elle soupira et répondit la première.

 

« J’accepte ! » Lâcha-t-elle simplement. La jeune femme aurait espéré mieux pour sa première mission au sein de l’ordre mais elle se voyait mal refuser cette demande.

 

« Severus ? » Demanda le vieil homme.

 

Circia tourna la tête et pausa son regard sur le maître des potions, celui-ci était toujours en face de la fenêtre, immobile. Lorsqu’il pivota pour regarder le directeur, la jeune femme aperçut la colère qui brulait dans ses yeux.

 

« Puisqu’il le faut ! Qui suis-je pour vous dire non professeur !? » Ce n’était pas une question bien au contraire, cette phrase raisonna comme un reproche lourd de sens que Circia ne réussit pas à saisir.

 

Rogue fit demi-tour et se dirigea vers la sortie, il prit cependant le temps de s’arrêter devant la jeune femme. Circia eu l’impression qu’il allait lui dire quelque chose mais rien ne parvint à ses oreilles, l’homme resta juste en face d’elle, la dévisageant sans gêne, le visage pâle et impassible. Le professeur de sortilège soutint son regard mais fût soulagée lorsque son collègue quitta la pièce.

 

Circia releva les yeux vers le bureau derrière lequel se tenait le directeur mais il n’était plus là, il s’était comme volatilisé. La jeune femme cligna des yeux et observa la pièce, pas le moindre signe du sorcier. Elle se sentit soudain un peu confuse, seule, debout dans ce grand bureau en robe de chambre ses longs cheveux roux tombant délicatement sur ses épaules. C’était un cauchemar, elle ne pouvait pas avoir accepté de partir deux semaines avec Severus Rogue dans un village paumé pour surveiller une maison sans savoir pourquoi et surtout sans savoir à quoi elle devait faire attention. Une horloge accrochée au mur sonna cinq heures, Circia soupira, d’ici une heure et demie elle devrait se lever et pour couronner le tout elle ne pouvait même pas se motiver en pensant aux prochaines vacances puisque celles-ci allaient sans aucun doute être plus que désagréables, à la hauteur du caractère de son futur collaborateur. Il ne fallait plus perdre de temps, Circia quitta le bureau et rejoignit sa chambre, anxieuse quant à sa mission.

 

La jeune femme n’arriva pas à se rendormir, elle avait beau se retourner de droite à gauche rien n’y faisait, « surveiller », ce mot sous entendait de longues heures d’attente, de long moment à passer avec Severus Rogue, qu’allaient ils pouvoir se dire, ils n’avaient rien en commun et le peu de temps qu’ils se fréquentaient à Poudlard était insupportable. Deux semaines à entendre ses sarcasmes, ses moqueries et à supporter sa mauvaise humeur, sans avoir la possibilité de s’isoler. Circia n’avait pas peur de lui, elle n’avait peur de personne, mise à part peut-être de sa mère mais elle n’avait plus dix ans ! Malgré tout quelque chose chez lui la rendait nerveuse, la faculté qu’il avait à cacher ses véritables sentiments lui donnait froid dans le dos, il était si mystérieux, si sombre…Rien à voir avec toutes les personnes qu’elle avait pu connaître au cours de ces trente-six dernières années. Paradoxalement Circia avait quelque fois eu l’étrange impression de prendre du plaisir lors de leurs joutes verbales, il était parfois si irrésistiblement horripilant qu’elle s’en trouvait troublée. La jeune femme se retourna pour la millième fois, il fallait vraiment qu’elle s’endorme, qu’elle arrête de penser à lui ! Elle avait beau lutter une autre image lui revint en tête, l’année dernière pendant le tournois des trois sorciers, un dragon avait failli la décapiter lors de la première tâche, Harry Potter l’ayant involontairement attiré vers les gradins. Circia se souvint de l’attitude étrange que Rogue avait eue, il s’était carrément jeté sur elle lui permettant ainsi d’éviter de justesse la queue du Magyar à pointes. Le souvenir de ce moment provoqua chez elle un frisson, le même frisson qui l’avait traversé lorsqu’allongée au sol, Rogue au-dessus d’elle, la jeune femme avait senti la main gelé de l’homme sur son épaule nue, la protégeant ainsi du dragon et des débris qui virevoltait suite au choc. Brusquement Circia s’allongea sur le ventre, elle devait réellement arrêter de repenser à ce genre de moment, arrêter de s’égarer avec ce genre de pensées, elle le détestait, elle allait passer deux semaines épouvantables, et c’était un horrible personnage !  Malgré toute la bonne volonté du monde Circia n’arriva pas à trouver le sommeil et dû se lever une heure plus tard d’une humeur massacrante…encore.

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