La face cachée du récit
16 h 47, il ne restait plus que treize minutes avant les vacances de Noël pour Circia Merteuil, enfin vacances était un bien grand mot puisque la jeune femme avait été désignée pour effectuer une mission hautement secrète dont elle ne connaissait même pas la finalité. Dans treize minutes elle allait devoir faire ses bagages pour deux semaines, direction Little Hangleton, un village implanté dans une vallée, à surveiller une maison inhabitée depuis des années en compagnie de Severus Rogue, ce qui était sans aucun doute pire que de vivre dans une tente, sans contact avec l’extérieur et dans des conditions précaires. Chaque jour, depuis que Dumbledore lui avait confié cette mission, semblaient passer à une vitesse folle, Circia n’avait pas hâte de partir de Poudlard, elle aurait préféré passer les fêtes de fin d’année au château plutôt que dans une forêt humide et sombre.
Rapidement il fût l’heure de libérer les élèves, le professeur de sortilège soupira avant de se lever.
« Je sais parfaitement ce que représentent les vacances de Noël pour vous donc inutile d’émettre la moindre commentaire ! Je souhaite simplement que chacun d’entre vous prépare un exposé sur le sort de son choix d’une longueur de quatre-vingts centimètres, trois élèves pris au hasard passeront à l’oral à la rentrée ! Bonne vacances ! » Déclara-t-elle dans le calme le plus complet, les élèves étant probablement terrorisés à l’idée de se voir infliger des devoirs supplémentaires en cas de turbulence.
Pour la première fois depuis son arrivée à Poudlard, Circia attendit que tous les élèves aient quitté la salle pour partir à son tour. Bien entendu pressés de rentrer dans leur famille aucun retardataire n’était au rendez-vous. A cet instant la jeune femme aurait tout donné pour retarder le moment où il faudrait partir avec le maître des potions. Le plus lentement possible, Circia se dirigea vers ses appartements qui lui parurent n’avoir jamais été aussi près de sa salle de classe. D’un coup de baguette magique elle ouvrit une grosse malle qui était jusqu’à présent parfaitement rangée sous son lit, elle était totalement vide, ses placards quant à eux s’étaient largement remplis en trois ans. D’un geste lasse, Circia fit voler pulls, pantalons, sous-vêtements et pyjama, qui atterrirent lourdement dans sa valise. Alors que toutes ses affaires semblaient s’activer autour d’elle, on frappa à la porte. Il était l’heure de partir…
« Ne vous a-t-on jamais appris qu’il était impoli de se faire désirer…professeur Merteuil. »Siffla une voix rauque à peine deux secondes après que la porte se soit ouverte.
Ils n’étaient pas encore partit que le maître des potions lui tapait déjà sur les nerfs.
« Nous ne sommes pas à deux minutes prêt non ? De toute manière j’ai finis ! »Lâcha t’elle en donnant un coup de baguette sur le haut de la malle qui se referma et s’éleva dans les airs.
« Bien…Etes-vous sûr d’avoir besoin d’une si grosse malle ? »Renchérit l’homme, certainement par simple provocation.
« Et si vous vous occupiez un peu de vos affaires professeur Rogue ? Hum… ? »Lâcha-t-elle simplement en lui passant devant en direction de la sortie.
Rogue haussa un sourcil mais n’ajouta rien, il lui emboîta le pas afin de sortir de l’enceinte de Poudlard pour transplaner.
Une fois arrivé devant les imposantes grilles, Rogue fît disparaître la valise de la jeune femme avant de se tourner vers elle. Circia eu un petit geste de recul lorsque son collègue lui tendit négligemment la main.
« Je peux transplaner toute seule, je connais le nom de la destination ! »S’offusqua-t-elle.
« M…oui mais il serait mal venu que nous nous retrouvions chacun dans des endroits différents n’est-ce pas, il y a à peine une heure j’étais avec le professeur Dumbledore là-bas, je sais exactement où il nous attend, alors votre main je vous prie ! » Répondit-il de sa voix la plus mielleuse.
Circia hésita un instant, les yeux fixé sur cette main tendue. A contre cœur elle l’attrapa, le contact était comme dans son souvenir : glacial. Mais une étrange chaleur envahit sa poitrine, elle releva alors les yeux vers l’homme en face d’elle et remarqua qu’il avait les traits du visage étonnement crispés. Malgré tout elle ne put s’attarder, le paysage autour d’eux s’évanouit laissant place après quelques secondes à une forêt dense et enneigée.
Une légère brise fit virevolter ses cheveux qu’elle replaça nerveusement derrière ses oreilles, n’ayant pas eu le temps d’enfiler des vêtements plus confortable, Circia fronça les sourcils, la neige fondue se faufilait à l’intérieur de ses escarpins. De mauvaise humeur, la jeune femme releva les yeux vers son compagnon de fortune et leva les mains en signe d’exaspération.
« Alors ? » Lâcha-t-elle en observant les alentours.
Pas le moindre signe de Dumbledore. Seule une clairière s’étalait sous ses yeux et un peu plus loin dans la vallée se distinguaient des habitations recouvertes par un épais brouillard. Le professeur Merteuil était agacée, Rogue ne venait il pas de lui dire qu’il savait exactement où transplaner ? Ou bien avait il fait exprès de les amener à des kilomètres du lieu de rendez-vous, par simple sadisme ?
L’homme haussa simplement les épaules et désigna la clairière d’un geste nonchalant.
« Nous y sommes ! »
Circia l’observa un instant entre incrédulité et mépris puis le directeur de Poudlard sembla sortir de nulle part un peu plus loin. Derrière lui se tenait ce qui ressemblait à une toile de tente, en plein milieu de la clairière, là où quelques secondes auparavant la jeune n’avait vu qu’une vaste étendue de neige.
« Vous voilà ! Ne perdons pas de temps mes amis ! Severus je vous prie… »Déclara Dumbledore en agitant sa main.
Le maître des potions semblait savoir ce que souhaitait le vieil homme puisqu’il acquiesça d’un signe de tête et sortit sa baguette. Circia l’observa un instant, curieuse mais le directeur attira son attention en lui saisissant délicatement le bras.
« Je vous le répète encore une fois, je suis désolée de vous gâcher vos fêtes de fin d’année Circia, vous aviez prévu d’aller dans votre famille ? » Demanda le vieil homme d’un ton dégagé qui semblait juré avec la nature de la mission qu’il venait de confier à deux de ses professeurs.
« Et bien…je comptais rester au château pendant les deux semaines et peut être rendre visite à mes parents en France le lendemain de Noël mais en y repensant je n’avais pas vraiment envie d’y aller. » Répondit-elle en lançant des coups d’œil furtif au professeur Rogue qui marmonnait des sortilèges de protection.
Voilà longtemps que la jeune femme n’était plus très enthousiasme à l’idée de retourner dans sa famille. Ses parents étaient des gens charmants mais assez traditionnels, et sa mère ne manquait pas de lui rappeler à chaque instant que son horloge biologique était en route et qu’il ne fallait plus perdre de temps. Lorsque son frère ainé avait conféré à monsieur et madame Merteuil le statut de grands-parents, Circia avait espéré que sa mère la laisse un peu tranquille mais cela n’avait pas eu l’effet escompté, bien au contraire. Au grand dam de ses parents la cadette de la famille n’avait jamais eu la réelle ambition de vivre dans les normes. Circia n’avait jamais manifesté l’envie ni le besoin de se marier et encore moins d’avoir des enfants, la jeune femme préférant vivre pleinement sa vie d’adulte comme elle l’entendait. Avant son arrivée à Poudlard, la sulfureuse rousse avait enchaîné les conquêtes, voyagé dans des pays lointains durant les vacances scolaires et pratiqué de nombreux sports à risque comme le rodéo à dos d’abraxans. Mais aujourd’hui sa folle jeunesse semblait à des millénaires, Poudlard ou peut être l’âge semblait l’avoir apaisé, malgré tout elle tenait encore à sa liberté et la bataille qui se préparait n’allait pas lui laisser de répit pour se ranger.
« Il ne faut pas négliger sa famille, elle est pour chacun de nous, notre plus grande force. » Répondit Dumbledore avec une si grande conviction que Circia en fût surprise.
Pour seule réponse elle haussa les épaules, peu convaincue.
« Je pense que cela suffira. » Déclara la voix grave de Rogue lorsqu’il arriva à leur hauteur.
« Bien, suivez-moi maintenant ! » Leur demanda le directeur en contournant la tente, jusqu’à se retrouver à l’extrémité du cercle de protection mis à place par Severus Rogue.
« Vous voyez cette maison, en bas de la colline, c’est celle-ci qu’il vous faudra surveiller. »
Circia plissa légèrement les yeux, pendant un instant elle ne vit qu’une végétation dense et se demanda même si le vieil homme indiquait le bon endroit. Soudain la jeune femme aperçut avec peine un amas de pierre et distingua ce qui ressemblait à une vielle bâtisse en ruine recouverte de mousse et de ronces.
« Le moindre mouvement, la moindre présence, ou tout signe de magie quel qu’il soit. Durant ces deux semaines, je serais moi-même absent de Poudlard et personne ne pourra me joindre, il est donc impératif que vous restiez ici tous les deux. Peu importe ce que vous verrez, vous ne pourrez m’en faire part qu’à votre retour au château le dernier jour des vacances. Me suis-je bien fait comprendre ? » Son ton était redevenu aussi grave qu’après l’attaque de monsieur Weasley.
Circia et Severus acquiescèrent d’un même signe de tête entendu. Le visage du directeur redevint immédiatement plus détendu et un fin sourire étira ses lèvres.
« Il est donc temps pour moi de partir. Bonne soirée à vous et soyez prudent ! » Sans attendre de réponse, Dumbledore transplana laissant ses deux collègues derrières lui.
Mal à l’aise Circia reporta son regard sur la maison qui devait faire l’objet de toutes les attentions, après tout elle ne savait pas quoi dire au professeur de potion qui se tenait à ses côtés.
« Je…je vais prendre le premier tour de garde… »Souffla t’elle sans oser un regard vers son collègue.
« Vous feriez surtout bien d’aller vous changer ! » Répondit-il en levant un sourcil suggestif.
Circia ne répondit pas immédiatement. Jusqu’à présent elle n’avait pas ressentie la neige lui geler les pieds et le vent fouetter ses longues jambes nues, trop occupée à écouter ce que Dumbledore avait à leur dire. Un frisson traversa son corps, et elle se rendit compte qu’elle grelotait. Pour une fois Rogue n’avait pas tort, elle ne pourrait pas rester ici pendant des heures dans une tenue pareille. Ne souhaitant pas lui donner explicitement raison, elle s’avança en direction de la tente sans lui adresser un mot.
« Profitez-en pour préparer quelque chose à manger, il y a des provisions dans la cuisine ! » Lâcha-t-il comme si cela semblait naturel.
Circia s’immobilisa, elle hésita un instant à l’envoyer promené mais après coup elle se dit que le moment n’était pas propice à un débat sur la place de la femme et d’un autre côté il allait surement regretter de lui avoir assigné cette tâche. La jeune femme n’avait jamais su cuisiner, ce qu’elle préparait était la plupart du temps immangeable, cette pensée lui étira un léger sourire presque sadique.
« A vos risques et périls… »Souffla-t-elle à mi-voix, comme pour elle-même.
Vue de l’extérieur, la tente ne payait pas de mine mais habituée à faire du camping depuis son plus jeune âge, Circia imaginait parfaitement que la toile n’était pas ce qu’elle paraissait être. Effectivement lorsqu’elle y pénétra un somptueux intérieur la laissa sans voix. Cette tente était loin de celle qu’elle avait connue durant son enfance. L’entrée donnait directement sur un grand salon, dont l’atmosphère était réchauffé par un feu de cheminé, un sofa et trois fauteuils habillaient l’espace dans un décor baroque. Sur sa droite, la jeune femme aperçut deux bibliothèques, ornées de dizaines d’ouvrage aux reliures dorées qui encadraient une ouverture donnant sur la cuisine. Au fond, un peu en retrait s’étalaient deux immenses rideaux en soie rouge faisant office de porte pour les chambres. Subjuguée par la beauté de ce qui devait être sa prison pour les vacances, Circia avança en direction des chambres. Délicatement elle poussa la première étoffe et découvrit un lit immense, taillé dans du chêne. Contrairement au reste de la toile, la pièce semblait avoir été redorée dans un style plus froid, plus sombre. Le couvre lit était d’un verre émeraude et la seule touche personnelle da la chambre semblait résidé en une vieille bassine de pierre gravées d’étranges signe sur les bords. Le professeur de sortilège laissa le rideau se refermer, ayant pris conscience que Severus Rogue avait déjà pris possession des lieux. La jeune femme pénétra ensuite dans la deuxième chambre, cette fois la décoration était à l’image du salon, chaleureuse et accueillante. Les bagages de la jolie rousse avaient été déposés au fond de la pièce à côté d’une magnifique coiffeuse, dont Circia soupçonna le directeur de l’y avoir mise en signe d’excuse. La malle était faiblement éclairée par la flamme d’une bougie, seule source de lumière de la pièce. Ne sentant pratiquement plus ses orteils Circia se hâta de l’ouvrir et d’enfiler une tenue plus adéquate.
Alors qu’elle terminait d’enfiler son plus gros pull, l’attention de la demoiselle fût attirée par une ombre. Un profil facilement reconnaissable se dessinait de l’autre côté du rideau, Circia pouvait distinguer les contours de cette silhouette raide et sèche, ainsi que les traits anguleux d’un visage marqué. Soudainement elle arrêta de bouger, qu’attendait-il ? Pourquoi n’était-il pas à son poste ? Si elle le voyait, avait-il pu lui aussi détaillé le contour de son corps de femme, de ses formes sensuelles et féminines lorsqu’elle s’était déshabillé ?
« Je peux vous aider ? » Demanda-t-elle en tirant violemment les rideaux pour ouvrir le passage.
L’espace d’un instant Circia cru déceler une expression hébétée, presque hagard sur le visage du maître des potions. Mais ce dernier secoua nerveusement la tête et son expression redevint insondable.
« J’espérais vous trouver à la cuisine, je vous pensais plus réactive… »Lâcha-t-il une pointe de mépris dans la voix.
« J’espérais vous voir rester plus longtemps à votre poste de surveillance ! » Répondit-elle avec aplomb en lui passant devant, en direction de la cuisine.
« J’ai pris soin de lancer un movere detectio et croyez-moi il est indécelable. Inutile donc de camper à l’extérieur toute la nuit, à moins que vous soyez d’humeur à affronter une tempête de neige ? » Répondit-il tout en glissant lentement sur les pas de la jeune femme.
Circia s’arrêta et le toisa un instant, elle ne savait pas vraiment ce qui était le plus terrible, mourir de froid ensevelie sous la neige ou partager des soirées entières avec un homme tel que lui ? La réponse n’était pas des plus évidentes, elle se contenta donc de soupirer avant d’ouvrir d’un coup de baguette un des placards de la cuisine. Rien ne l’inspirait, des dizaines de boîte en tout genre s’étalaient sous ses yeux mais la jeune femme n’avait aucune idée de ce qu’elle pourrait bien faire avec des artichauts confis ou encore des haricots rouges.
« Il semblerait que le professeur Dumbledore ai veillé à tout pour ce premier soir… »Souffla la voix rauque derrière elle.
Le professeur de sortilège se retourna et aperçut son collègue sortir, ce qui ressemblait à une tourte de bœuf aux rognons d’un immense frigo. Une grimaça traversa son visage à cette vue mais l’odeur n’était pas désagréable, après tout si cela pouvait repousser l’épreuve de cuisine la jeune femme n’allait pas s’en plaindre. Rapidement elle fit venir sur la table en bois, verres, couteaux, fourchettes et s’assit sur une des chaises. Rogue s’installa en face d’elle et fit venir jusqu’à la table une bouteille en verre dont le liquide se versa tout seul. Circia eu l’impression d’être invisible, il s’était servi nourriture et boisson sans lui accorder le moindre regard, comme s’il était seul à table. Bien que non acharnée de politesse, la jeune femme se sentit tout de même offensée, certes il n’était pas heureux d’être ici mais c’était également le cas de la rousse, alors il serait sans doute préférable que chacun fasse un minimum d’effort.
« Vous ne m’aimez pas, je ne vous apprécie pas non plus, vous n’avez pas envie d’être ici, moi c’est encore pire alors je vous serais reconnaissante de faire un minimum d’effort pour ne pas rendre la situation plus insupportable qu’elle ne l’est déjà ! » Déclara-t-elle en frappant son poing sur la table.
Rogue arqua un sourcil et remonta doucement son regard sur elle, il la fixa un instant sans un mot. Circia aurait préféré qu’il hurle, qu’il lui crache un flot de grossièreté en pleine figure mais cette indifférence soudaine lui était insupportable.
« Un peu de vin de sureau ? » Questionna-t-il d’une voix froidement détachée en faisant voleter la bouteille au-dessus de la table.
Il se fichait d’elle, clairement, ouvertement, elle le préférait plus acide, plus acerbe mais surtout pas indifférent ! Prise d’une colère soudaine elle se leva violemment, manquant de renverser la table au passage et se dirigea vers le salon.
Brusquement Rogue se leva à son tour et lui attrapa le poignet la ramenant entre la table et lui. Circia cessa de respirer durant quelques secondes, trop surprise pour réagir. Cette fois la lueur qu’elle commençait à connaître brulait de nouveau dans les yeux du maître des potions. Son visage était à quelques centimètres du sien et elle pouvait presque sentir une rage pulser dans ses veines.
«Impulsive, fougueuse, endiablée, tout un tas de traits de caractère que même vos dons de vénale ne pourraient pas compenser. Une personne qui ne sait pas contrôler ses émotions est une proie facile pour les forces du mal...»Siffla-t-il, une lueur presque démente dans le regard.
Les yeux de la jeune femme ne quittaient plus ceux de son interlocuteur, elle restait interdite face à ce regard brûlant. Ne sachant pas vraiment où il venait en venir, Circia su tout de même qu’il avait raison, c’était comme si elle ne savait plus se contrôler, comme si ce masque qu’elle s’était forgé depuis toujours avait finalement disparu. Ses idées n’étaient plus claires, il fallait qu’il s’éloigne, qu’il la laisse reprendre son souffle, nerveusement la jeune femme tenta de se défaire de cette étreinte mais Rogue agrippa son poignet un peu plus fort, et le contact sembla lui brûler la peau. C’était lui, lui qui lui faisait perdre ses moyens, elle le haïssait avec une telle intensité qu’elle n’était plus capable de se contrôler. Il avait un pouvoir sur elle, un pouvoir que personne n’avait jamais eu, elle était le feu, il était la glace et rien de bon ne pouvait sortir d’une telle rencontre. D’un geste agile elle sortit sa baguette de sa poche.
« Je sais parfaitement me contrôler ! Maintenant lâchez moi ! »Cracha-t-elle, brandissant désormais sa baguette magique sous la gorge de Rogue.
Celui-ci fit glisser son regard sur le morceau de bois de rose et lâcha petit à petit le poignet de la rousse dont la respiration s’était faite plus rapide. Délicatement la jeune femme fit glisser l’extrémité de sa baguette le long de la carotide de l’homme qui lui faisait face avant de s’écarter de lui.
« Ne me touchez plus jamais… » Articula t’elle sans le quitter du regard.
Le maître des potions resta silencieux mais une envie de meurtre brulait dans ses yeux. La baguette toujours brandie d’une main vers lui, Circia replaça une mèche de ses cheveux couleur de feu qui s’était échappé de son chignon. Son rythme cardiaque reprenait une cadence normale mais tous ses sens restaient en alerte.
Ne souhaitant pas tourner le dos à son assaillant, la jeune femme recula en direction du salon. Elle n’avait plus faim, elle ne souhaitait qu’une chose rentrée à Poudlard, s’éloigner de cet homme qui la déstabilisait plus qu’elle n’était capable d’imaginer. A défaut elle se réfugia dans sa chambre et s’assit sur le lit encore chamboulée par cette démonstration de force.
Durant de longue minutes Circia se remémora chacune des secondes qui s’étaient écoulées dans cette cuisine. La façon dont le professeur de potion s’était comporté, lui donnait l’impression que lui aussi avait tendance à perdre le contrôle. Elle n’était pas la seule, lui aussi était perturbé à chacune de leur confrontation, elle en était persuadée, quelque chose de plus fort que la haine les dévorait tous les deux de l’intérieur.