La face cachée du récit

Chapitre 9 : "Set fire to the rain"

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:36

Circia semblait complètement flotter, tout était flou dans son esprit, elle n’arrivait pas à bouger, elle avait du mal à respirer et ses paupières restaient désespérément closes. Parfois elle se sentait apaisée, plus aucunes idées ne lui traversaient la tête et la douleur qu’elle ressentait à certains moments dans tout son corps disparaissait comme par enchantement. La jeune femme avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait, elle avait l’impression d’être dans le même état que lorsqu’à seize ans à peine elle avait fumé des racines de valériane avec son cousin, un très mauvais souvenir. Quelque fois elle avait eu l’étrange sensation d’une main froide glissant le long de son dos, mais immédiatement elle replongeait dans un sommeil infini. Lorsqu’elle se réveillait sans réellement réussir à reprendre connaissance des tas d’images lui revenait à l’esprit, sa mère flottant autour d’elle habillée de cette éternelle robe mauve, lui susurrant tendrement d’être forte, ou encore son père, sa baguette magique pointée sur elle répétant sans cesse de fermer son esprit, de contrôler ses émotions. Dans ces moments-là elle avait envie de hurler, de supplier qu’ils la laissent tranquille, les vieux démons de son enfance la hantaient de plus en plus fréquemment et elle mourrait de peur jusqu’à ce qu’ils lui fassent perdre tous ses moyens.

« Le plus grand bien, le plus grand bien… »Cria-t-elle un jour en se redressant violemment. C’était la première fois qu’elle réussissait à sortir de sa catatonie mais elle était en pleine panique. Le visage en sueur, elle ne cessait de répéter ces mots, se débattant horrifiée dans les draps blancs qui lui recouvraient le corps.

Soudain deux mains lui agrippèrent les épaules et tentèrent de l’allonger de nouveau, mais sa peur était trop grande, elle tremblait de tous ses membres et s’accrocha violement à l’individu assis à ses côté. Le corps de ce dernier sembla se tendre mais il ne la repoussa pas.

« Je n’y arrive pas, je ne veux pas, s’il te plait laisses-moi… »Continua-t-elle de crier, alors que l’homme l’entourait de ses bras pour la contrôler et commença à lui souffler des mots apaisants à l’oreille.

« Circia calmez-vous, c’est moi Rogue, vous êtes en sécurité ! Calmez-vous, vos blessures sont encore à vif, vous devez vous reposer… »

Circia sentit des larmes chaudes couler le long de ses joues, peu à peu elle revenait à la réalité mais une affreuse douleur lui lacéra une nouvelle fois l’échine. Elle s’accrocha avec le peu de force qui lui restait à la chemise noire de son collègue et la peur finit par s’évanouir. Le sommeil l’emporta de nouveau mais cette fois aucun autre cauchemar ne vint troubler ses rêves.

Plusieurs minutes, heures ou jours plus tard, la vélane ouvrit de nouveau les yeux, la pensive, Rogue, l’attaque des rafleurs, tout lui revenait en tête mais elle avait complètement perdu la notion du temps.

Elle balaya rapidement la pièce du regard et constata qu’elle était allongée dans son lit, toujours sous la toile de tente. La jeune femme essaya de s’assoir mais les forces lui manquaient, elle se contenta donc de se tourner doucement sur le flanc droit. A cet instant Rogue fit son apparition une bassine d’eau dans les mains.

« Enfin réveilliez… »Lâcha t’il railleur.

Un léger sourire étira les lèvres de la vélane mais cela lui arracha un grognement. Une douleur s’était fait sentir sur sa joue. Machinalement elle porta sa main vers l’endroit qui venait de la faire souffrir mais Rogue l’en empêcha.

« N’y touchez pas, la plaie n’est pas encore totalement refermée. »

Circia arrêta son geste mais baissa immédiatement les yeux, elle venait de se souvenir de leur dernière altercation, il devait lui en vouloir terriblement mais aucune colère n’était visible sur son visage. La jeune femme préféra faire comme si de rien n’était, si le maître des potions préférait oublier l’incident elle n’allait pas le contrarier une seconde fois. Cependant elle sursauta lorsqu’elle le sentit s’assoir tout près d’elle.

« Qu’est-ce que vous faîtes ? » Demanda-t-elle sur ses gardes, tout en remontant le haut de sa nuisette. C’était la même qu’elle portait le jour de l’attaque, au moins, Rogue n’avait pas eu l’audace de lui retirer malgré les blessures qu’elle sentait dans son dos.

« Je soigne vos blessures, voilà quatre jours que je ne fais que ça mais si ça vous gêne vous n’avez qu’à le faire vous-même ! » Lâcha-t-il en attrapant un petit flacon posé sur la table de chevet.

Elle était donc restée inconsciente pendant quatre jours, Dumbledore lui confiait une mission de la plus haute importance et elle, elle se mettait dans une situation dangereuse qui aurait pu faire échouer tous les plans du directeur. Circia soupira, honteuse.

Rogue se rapprocha encore, versant ensuite une sorte de pommade jaunâtre dans sa main. La vélane fronça les sourcils mais elle laissa son collègue l’appliquer sur sa joue. Elle fût étonnée de la délicatesse avec laquelle il appliquait le baume sur sa peau, Circia ferma d’ailleurs les yeux. D’une part sa blessure semblait être moins douloureuse et d’autre part le contact était presque agréable. Les paroles de Dumbledore lui revinrent à l’esprit, Rogue attiré par elle…Elle releva la main et repoussa doucement celle de son collègue.

« Je vais finir… »Souffla t’elle le regard fuyant.

La jeune femme sentit sous ses doigts une large plaie, un maléfice lui avait sans aucun doute lacéré profondément la joue. Une fois la pommade absorbée par sa peau, Circia reposa ses yeux sur le maître des potions, elle n’avait plus besoin de lui, cependant ce dernier ne bougea pas, il semblait attendre, les yeux fixés sur le sol.

« Vous pouvez partir… »Lâcha-t-elle à demi-mot.

Rogue se tourna vers elle et haussa un sourcil.

« Je pense que vous n’êtes pas assez souple pour vos autres blessures… »Répondit-il froidement.

Toujours allongée de côté, Circia tenta de se passer une main dans le dos mais l’effort était trop dur. Elle grogna mais se retourna sur le ventre à contre cœur et sans rien ajouter.

Le maître des potions fit glisser les couvertures qui lui recouvraient le corps, puis accrocha le bas de la nuisette qu’il fit remonter délicatement le long de ses cuisses, Circia frissonna imperceptiblement mais s’empressa de le stopper dans son geste.

« Je vais le faire… »Lâcha t’elle en se mouvant avec difficulté afin de faire remonter elle-même le bout de tissu. Allongée sur le ventre, elle s’appliqua à remonter le drap blanc pour cacher son shorty en dentelle noir, désormais seul rempart à son intimité.

Rogue ne broncha pas mais elle sentit son regard glisser le long de sa colonne vertébrale. Soudain un liquide froid entra en contact avec son dos, Circia souffla mais ne bougea pas. Dans la seconde les mains de son collègue se posèrent sur sa peau et commencèrent à étaler le baume. La vélane retint son souffle, jamais elle n’aurait pu imaginer sentir les doigts de son collègue sur elle. Bizarrement elle se sentait bien, la jeune femme ferma les yeux et se laissa faire. Elle commençait à s’endormir lorsque la voix de Rogue se fit entendre, brisant le silence.

« Qu’est-ce qui vous a fait peur ? Lorsque vous étiez inconsciente, vous avez dit des choses et vous paraissiez terrorisée ? » Demanda-t-il brusquement.

Circia resta silencieuse durant quelque seconde, elle savait ce dont il parlait.

« Vous n’êtes pas le seul à avoir des secrets… »Lâcha-t-elle simplement, une pointe de reproche dans la voix.

A peine avait-elle répondu qu’elle se crispa, Rogue venait d’appuyé sur une des blessures. Elle était presque sûre qu’il l’avait fait intentionnellement.

« Mes parents sont des gens biens, mais ils avaient une vision assez poussée de l’excellence et ce n’était pas tous les jours facile… »Répondit elle à contre cœur.

Le professeur des potions s’arrêta un instant dans son massage, mais reprit rapidement, comme s’il avait été surpris.

« Pour le plus grand bien ? »Questionna-t-il de nouveau.

Circia soupira et ferma de nouveau les yeux, elle n’était pas sûre de devoir répondre à cette question. Elle n’en était pas fière loin de là et elle savait pertinemment que Rogue savait d’où venait cette phrase.

« Mon père… »Lâcha-t-elle simplement. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus, son collègue était assez intelligent pour comprendre que le père de la Vélane avait été un partisan de Grindelwald. Intérieurement Circia eu envie de rire, elle lui avait reproché de s’être laissé embrigader par Voldemort alors que son propre père avait lui aussi eu une vision extrême du monde magique.

A son plus grand soulagement Rogue n’ajouta rien, il effleura son cou pour retirer une mèche de cheveux qui le gênait dans sa tâche et finit par se relever.

« Reposez-vous maintenant. » Lâcha-t-il simplement avant de quitter la pièce.

Le même rituel se reproduisit plusieurs fois au cours des deux journées qui suivirent, à chaque fois Circia avait du mal à reconnaître son collègue, d’habitude si froid et distant, à travers la douceur de ses massages. Malgré la douleur de la cicatrisation la jeune femme n’avait qu’une hâte sentir les mains de son collègue frôler sa peau, sentir ses long doigts glisser de bas en haut de sa colonne vertébrale. La pommade semblait faire son effet petit à petit, la cicatrice sur sa joue était pratiquement devenue invisible, tandis que celles de son dos étaient désormais blanchâtres. La fatigue l’empêchait pourtant de se lever plus d’une demi-heure, Rogue devait donc s’occuper de tout sous la toile de tente ce qui ne semblait pas l’enchanter au vue des différentes remarques qu’il pouvait faire de temps à autre.

Le vendredi soir arriva rapidement, la surveillance touchait à sa fin, le lendemain les deux professeurs de Poudlard devait rentrer au château. Circia attendait ce moment avec impatience, mais au cours des dernier jours, cette excitation semblait s’être amoindrit, la proximité qui s’était installé entre elle son collègue commençait à lui être agréable. Elle avait appris à apprécier ses remarques désobligeantes et elle avait l’impression d’avoir appris à le connaître, c’était comme si sa carapace avait commencé à se fendre.

Alors qu’elle était allongée dans son lit, occupée à lire le nouvel ouvrage de Marius Jakomo « La place des hybrides dans notre société : un combat de tous les jours », Circia vit son collègue pénétrer dans la chambre sans un mot. Habituée à ce genre de comportement elle ferma son ouvrage et le déposa sur sa table de chevet. Sans se faire prier elle s’assit en travers du lit et retira sa nuisette qu’elle garda avec précaution serrée sur sa poitrine laissa libre accès à son dos lacéré au maître des potions.
Elle sentit le matelas s’affaisser sous le poids de l’homme qui venait de prendre place et commença à parcourir les cicatrices de ses doigts.

« Elles sont plutôt belles, je pense qu’après ce soir le baume ne sera plus nécessaire. » Dit-il d’une voix monocorde avant de se mettre à la tâche.

Circia ferma les yeux, profitant de ce dernier contact, à vrai dire elle ressentait une pointe de déception mais elle luttait de toute ses forces pour ne plus y penser. Doucement Rogue appliqua la pommade et laissa ses mains courir le long de son dos afin de la faire pénétrer. Contrairement à d’habitude il semblait s’attarder sur chaque parcelle de peau, repassant plusieurs fois au même endroit. La jeune femme sursauta lorsqu’elle sentit son souffle chaud caresser sa nuque mais elle ne fit aucune remarque, elle se contenta d’apprécier ces caresses improbables. Une boule se formait peu à peu dans son estomac, elle n’avait pas envie qu’il s’arrête, elle avait envie de sentir ce contact indéfiniment. Une des mains remonta fébrilement vers sa nuque, là elle n’avait pas de cicatrice, elle le savait. Un fin sourire étira ses lèvres et elle se cambra légèrement indiquant subtilement à son masseur de continuer. Rogue s’était rapproché, elle avait l’impression de sentir la chaleur de son torse dans son dos, qu’étaient-ils en train de faire ? Ils s’égaraient tous les deux dans des vallées interdites. Au moment où une des mains atteignit son épaule et l’enveloppa tendrement, Circia se laissa aller à ses désirs. Elle posa dans un geste vif sa main sur celle de l’homme et tourna légèrement la tête vers lui. La vélane ne le voyait pas mais elle pouvait sentir son visage tout près du siens.

« Ne vous arrêtez pas… »Souffla t’elle imperceptiblement.

Pendant un instant Rogue resta immobile, Circia arrêta de respirer craignant d’avoir mal interpréter ses gestes. Mais bientôt une main tiède descendit le long de son bras, caressant délicieusement sa peau, descendant jusqu’à son poignet avant de remonter. La jeune femme frissonna et se tourna un peu plus afin de croiser le regard de son collègue, mais celui-ci enfuit son visage dans son cou et y déposa un subtil baiser. Circia soupira, agréablement surprise de sentir ces lèvres pressées contre sa peau. Cela n’était pas prévu au programme, mais peut être que ces derniers jours avaient tout changé entre eux. La main droite de Rogue vint chercher la sienne, et immédiatement leurs doigts s’entremêlèrent. Des papillons semblaient virevoltés dans son bas ventre, il était doux, adroit et à cet instant elle mourrait d’envie de l’embrasser. Le maitre des potions sembla lire en elle puisqu’il l’invita à se tourner d’avantage pour enfin se faire face. Circia tenait toujours d’une main sa nuisette cachant ses seins mais au moment où il l’attira contre le lui, la vélane lâcha prise et sa poitrine vint s’écraser contre le torse de l’homme. Il passa une main dans son dos et posa l’autre au creux de sa mâchoire, pressant avec passion sa bouche contre la sienne. Circia se laissa faire et accrocha ses deux mains au cou de l’homme afin d’approfondir ce baiser. A cet instant elle ne savait plus qui elle était, ni où elle était, tout ce qui comptait c’était ce baiser passionné qu’elle partageait avec le professeur de potion pour qui elle n’aurait jamais cru ressentir une telle attirance. Leurs langues se caressaient, se cherchaient, tandis que Circia sentait les battements de son corps s’accélérer à chaque caresse. Rogue fit glisser son pouce le long de sa mâchoire puis de son cou, Circia se redressa, sensible à la caresse mais l’invita à s’allonger complètement sans rompre le baiser. Une fois sur le dos le maître des potions agrippa ses hanches et la fit basculer, se retrouvant ainsi au-dessus d’elle. Généralement la vélane aimait avoir le contrôle de la situation, mais pour le moment la sensation de sécurité qu’elle ressentait dans les bras de son partenaire lui faisait oublier sa nature de féministe. Lorsque Rogue mit fin au baiser, Circia grogna doucement, elle en voulait plus, beaucoup plus. Elle releva les yeux et croisa le regard de braise de son collègue, il semblait prit entre deux feu. Le professeur de sortilège afficha un infime sourire et posa ses mains sur sa joue afin de l’attirer à elle mais l’homme resta immobile ses yeux toujours fixés sur elle, Circia fronça les sourcils, à quoi pensait-il ? Allait-il la laisser là en plan ? Allait il vouloir faire marche arrière. Il ferma les yeux un instant, la jeune femme en profita pour se redresser et saisir de nouveau ses lèvres rouges sang qui lui faisait tant envie. Cette fois Rogue se laissa faire tout en laissant sa main droite se poser sur la cuisse de la jeune femme. Circia sourit contre sa bouche et s’empressa de déboutonner son éternelle veste noire. Le professeur de potion mit fin au baiser pour laisser ses lèvres parcourir le cou de la rousse. Lorsque la veste vola, l’homme arrêta de bouger, releva la tête et tous ses muscles semblèrent se contracter, Circia commença à caresser son torse blanc comme la neige mais s’aperçut qu’il fixait son propre avant-bras. Elle tourna doucement la tête et découvrit la marque des Ténèbres, la jeune femme comprit immédiatement...

« Oubliez là… »Souffla t’elle ne voulant pas que Voldemort vienne gâcher cet instant. Il avait déjà fait assez de mal comme ça, Rogue avait droit à un peu de répit.

L’homme reposa son regard sur elle, l’air perdu, presque craintif, il avait sans doute peur qu’elle le repousse, que cette marque la répugne. Circia pencha la tête et déposa un baiser sur l’affreuse marque, immédiatement elle sentit une étrange brûlure mais ne montra rien. Elle voulait qu’il comprenne qu’elle n’en avait rien à faire, elle le voulait maintenant, comme il était.

« Il n’y a pas de problème… »Lâcha-t-elle avant de passer une de ses mains dans le dos de son partenaire. Elle sentit ses muscles se détendre et un frisson parcourir sa colonne vertébrale. Au même moment Rogue fondit sur elle tel un rapace et emprisonna ses lèvres avec violence, la jeune femme répondit avidement à ce nouveau baiser sentant ses sensations se décupler à chaque nouvelle caresse.

Rogue laissa sa main glisser le long de son corps de femme, caresser sa poitrine, glisser le long de son ventre et agripper finalement sa cuisse permettant à leurs deux corps de se presser un peu plus. L’excitation montant à chaque secondes, Circia sentait sa respiration se faire difficile et elle crut manquer d’air lorsque les doigts de son collègue effleurèrent son intimité. Souhaitant accélérer le mouvement, la jeune femme laissa sa main descendre le long du torse de son collègue pour finalement atterrir sur sa ceinture. Avec une habilité de maitre la vélane fit sauter l’ouverture du pantalon, et dans un mouvement de jambe, l’homme se débarrassa du tissu superficiel pour finalement reprendre immédiatement sa position. Circia était complètement grisée, voilà longtemps qu’elle n’avait pas ressenti une telle sensation, et pendant un moment elle se demanda même si cela lui était déjà arrivé. Il y avait à peine deux semaines, elle était presque sûre de détester ce collègue, mais les mains qui se baladaient sur son corps était bien celle de Rogue et étrangement la vélane n’aurait échangé son partenaire pour rien au monde.

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