La face cachée du récit
Le lendemain Circia fût réveillée par plusieurs bruits sourds provenant du salon. La jeune femme ouvrit doucement les yeux et laissa sa main balayer le matelas, le sourire qui étirait ses lèvres s’effaça lorsqu’elle se rendit compte que personne ne se trouvait à ses côtés. Elle s’étira et décida de partir à la recherche de celui qui avait été son amant durant cette nuit fabuleuse. La vélane s’enroula dans le drap blanc et se dirigea vers la sortie. D’un geste de la main elle ouvrit le rideau qui servait de porte et aperçut Rogue, habillé, sa cape de voyage sur le dos en train de faire voler tout un tas d’objet qui allaient se ranger immédiatement dans des malles. Circia fronça les sourcils et se racla la gorge pour signaler sa présence. Le maître des potions jeta un furtif coup d’œil derrière lui mais ne se retourna pas, reprenant immédiatement ses activités.
« Préparez-vous, on retourne à Poudlard d’ici une demi-heure ! »Lâcha-t-il d’une voix neutre.
Circia secoua la tête, Dumbledore ne leur avait-il pas dit de ne pas partir avant huit heures du soir ? Sur le moment la jeune femme ne se formalisa pas du manque d’intérêt que lui portait son compagnon et s’empressa de lui rappeler ce que le directeur leur avait dit.
« Mais…Dumbledore n’avait-il pas dit que… »La jeune femme n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Rogue lui coupait sèchement la parole.
« Dumbledore a envoyé son patronus, il nous attend dès que possible au château ! »
Toujours de dos, l’homme ne semblait pas avoir l’envie ou le courage de la regarder, Circia l’observa un instant se remémorant ce qu’il avait partagé la veille, ses mains sur son corps, son souffle chaud dans sa nuque, toutes les sensations lui revenaient en tête cependant Rogue semblait vouloir passer ce moment sous silence.
« Bien… » Répondit elle simplement, craignant que le moment soit mal choisit pour aborder le sujet de leur nuit.
Habituellement la vélane n’était pas du genre à se poser des questions quant à ses relations avec les hommes, elle était plutôt du genre à laisser couler sans faire de plans sur la comète, enfin la plupart du temps c’était beaucoup plus simple étant donné qu’elle ne connaissait pas réellement les hommes avec qui elle partageait son lit de temps à autre. Même si cette nuit passée avec Severus Rogue était de loin la meilleure qu’elle n’avait jamais passé, Circia n’attendait rien de lui du moins c’était ce dont elle essayait de se convaincre en s’empressant de se préparer et de ranger ses affaires.
Lorsqu’elle sortit de sa chambre, la jeune femme trouva Rogue debout au milieu de la toile de tente vide, de toute évidence il avait déjà pris le soin d’envoyer toutes les malles au château. Il la toisa rapidement et sortit sans rien dire. Circia soupira, exaspérée par ce comportement mais se garda de faire une quelconque remarque avant de lui emboîter le pas. Une fois dehors, le maître des potions donna un coup de baguette magique et la tente diminua à vue d’œil avant de laisser place à ce qui ressemblait à un simple sac à dos. Circia quant à elle désactiva les sortilèges de protection et se retourna vers son collègue attendant ses instructions.
« Ne trainons pas ! Rendez-vous devant les grilles de Poudlard. »Lâcha t’il avait de transplaner dans un bruit mate.
Circia observa une dernière fois la clairière désormais déserte et se volatilisa à son tour. Après la sensation aussi désagréable, qu’habituelle, la vélane se retrouva devant le château. Les grilles étaient fermées mais un bruit de pas se fit entendre. La jeune femme jeta un furtif coup d’œil au professeur Rogue qui semblait étonnamment crispé. Après quelques secondes Rusard apparut et les grilles s’ouvrirent en grinçant dangereusement.
« Professeur Merteuil, professeur Rogue ! » Couina le vieux concierge au crane dégarnie et à la respiration bruyante.
« Bonjours Argus ! »Répondit Circia d’une voix détachée, plus par politesse que par plaisir.
Rogue quant à lui resta une fois de plus muet et s’empressa de prendre le chemin du château. Préférant la compagnie du maître des potions, Circia accéléra le pas pour ne pas entendre les jérémiades de Rusard au sujet des élèves et du manque de châtiment corporel. Les deux professeurs marchant d’une allure soutenue, le concierge se retrouva rapidement à une dizaine de mètres derrière eux et Circia en profita pour engager la conversation.
« A propos d’hier soir… »Commença t’elle d’un ton faussement naturel.
« Je pense qu’il n’y a rien à en dire… »Répondit l’homme d’une voix glacial, les yeux rivés au sol.
Circia sentit ses muscles se crisper et son estomac se contracter, colère ou déception, la jeune femme n’aurait su le dire mais une chose était sûre, elle ne comptait pas laisser son infâme collègue la traiter comme une moins que rien.
« Mais… »Tenta-t-elle de protester avant d’être coupée brusquement.
Rogue lui attrapa le bras, vérifia que le concierge était encore trop loin pour les entendre puis posa finalement ses yeux dans ceux de la jeune femme pour la première fois de la journée. Circia sentit sa respiration se couper et un infime frisson lui parcourut le corps.
« Il vaut mieux pour vous comme pour moi d’oublier ce qui s’est passé ! » Lâcha-t-il d’une voix plus douce que l’avait été ses dernières paroles. Pour autant il n’en était pas moins convaincant.
La vélane eut envie de baisser le regard mais elle réussit à tenir bon, ce qu’elle vit dans les yeux de son interlocuteur se rapprochait plus de l’angoisse que de la colère ou de la haine. L’homme garda sa prise durant quelque seconde comme s’il attendait qu’elle acquiesce mais Circia resta muette. Elle sentit le regard de l’homme parcourir son visage et se poser sur ses lèvres, il soupira puis relâcha sa prise. La vélane lui jeta un dernier regard méprisant et se hâta en direction du château.
« Allez au diable ! »Cracha-t-elle, laissant son collègue derrière elle.
Un peu plus tard dans la journée, un elfe de maison vint l’informer que le directeur souhaitait la voir dans son bureau. Circia le remercia et se rendit sans attendre au rendez-vous. Comme elle s’y attendait Dumbledore n’était pas seul, Rogue était également présent et regardait à travers la fenêtre.
« Bonjours professeur ! » Dit la jeune femme en avançant dans la pièce.
« Ma chère Circia, je suis ravie de vous revoir ! » Répondit le vieil homme dans un sourire bienveillant.
« Comment vont vos blessures ? » Enchaîna-t-il comme s’il parlait d’une simple égratignure.
Immédiatement Circia se tourna vers Rogue, outrée de voir qu’il avait déjà cafter au directeur, l’homme lui jeta un regard en biais mais détourna immédiatement les yeux lorsqu’ils croisèrent ceux de la vélane très en colère.
« Heu…très bien, je n’ai pratiquement plus de marque… »Répondit elle en reposant ses yeux sur Dumbledore.
« Vous avez eu de la chance que Severus soit aussi doué pour les potions ! »Affirma-t-il en souriant.
La jeune femme grimaça, le directeur avait parfaitement raison mais elle n’avait pas le cœur à complimenter le professeur de potion.
« Sans aucun doute… »Lâcha-t-elle à contre cœur.
Circia ne savait pas ce que Rogue avait exactement raconté à Dumbledore, lui avait-il parlé de son intrusion dans la pensive, des différents délires qui lui avait fait dire des choses qu’elle aurait préféré garder secret, lui avait-il parlé de la nuit dernière ? La jeune femme n’en avait aucune idée mais elle était sûre que la réponse à la dernière question devait être négative, Rogue n’était pas du genre à s’étaler sur sa vie privée, et la réaction qu’il avait eu dans le parc du château tendait à laisser penser qu’il préférait tout oublier.
« Enfin l’important c’est que vous soyez tous les deux en bonnes santé ! Severus votre souvenir je vous prie. » Enchaîna rapidement le directeur.
La vélane releva les yeux vers le bureau et constata que la pensive s’y trouvait, elle se tourna alors vers le maître des potions et l’observa pointer sa baguette contre sa tempe et en faire sortir une sorte de fumé argentée qui se déposa immédiatement dans le bassin.
« Très bien, je l’étudierais un peu plus tard. Je voulais simplement vous remercier d’avoir accepté cette mission. Bien entendu si vous souhaitez prendre quelques jours, ils vous seront accordés ! »
Circia acquiesça d’un signe de tête entendu mais savait déjà qu’elle ne partirait pas de l’école, malgré ce qu’elle avait enduré elle préférait rester au château et reprendre ses cours.
« D’autre part je vous informe que l’ordre se réunira ce soir au quartier général, cependant il est crucial que vous gardiez ces deux semaines pour vous. » Reprit Dumbledore en se levant doucement.
« Bien professeur ! » Répondit Rogue d’une voix monocorde.
« Aucun souci ! » Répondit simplement la jeune femme.
« A ce soir alors ! »Déclara le vieux sorcier, tout en invitant ses interlocuteurs à sortir.
Les deux collègues s’exécutèrent. Rogue passa en premier et sembla pressé de descendre les escaliers en colimaçon. Après s’être assuré que la porte soit bien refermée, Circia se précipita derrière le professeur Rogue et se débrouilla pour lui barrer la route.
« Qu’est-ce que vous lui avez raconté ? » Demanda-t-elle, le ton de sa voix trahissant sa colère.
« Simplement que maladroite comme vous êtes, vous avez bêtement trébuché sur une racine. » Répondit-il condescendant.
« Vous vous fichez de moi ? » Cracha-t-elle en lui frappant légèrement l’épaule.
« Cela va de soi ! » Répondit-il avec un sourire mesquin, avant de lui attraper les hanches pour la déplacer sur le côté et de reprendre son chemin.
Circia maugréa quelque insultes plus au moins fort tout en retournant dans ses appartements. La jeune femme était bien décidée à lui faire payer son attitude plus que désagréable.
En fin d’après-midi Circia sortit du château habillée d’une robe émeraude en peau de dragon, lui tombant au-dessus du genou et possédant un décolleté carré. Sa longue chevelure rousse était remontée en un chignon négligé dont plusieurs mèches retombaient autour de son visage. Arrivée devant les grilles, la jeune femme transplana en direction du 12 square Grimmaurd. Une fois en plein milieu de la petite place, Circia observa l’immeuble en face d’elle laisser apparaître une porte d’entrée en bois de chêne. La vélane entra sans frapper et se dirigea directement vers la cuisine, une petite troupe était déjà réunie autour de la table.
« Bonsoir… »Souffla-t-elle avec un sourire qui s’effaça en apercevant le maître des potions.
Mrs Weasley se leva et vint la débarrasser de sa cape, Circia la gratifia d’un signe de tête et sentit une main prendre la sienne. Elle tourna la tête et vit Sirius Black plus séduisant que jamais, déposer un baiser sur le dos de sa main.
« Ravi de vous revoir Circia ! Je peux vous appeler Circia ? »Demanda-t-il dans un sourire charmeur.
« Seulement si je peux vous appeler Sirius ! » Répondit elle faussement sérieuse.
L’homme laissa un rire homérique s’échappé avant de s’incliner devant elle.
« J’en serais flatté ! » Assura-t-il tout en la fixant droit dans les yeux.
« Tout le monde sait que la solitude a dû te peser durant ton séjour à Azkaban mais si tu veux bien nous éviter ce spectacle nous t’en serions reconnaissant Sirius. » Lâcha le professeur Lupin, ce qui déclencha un rire dans l’assemblée.
Circia lui adressa un sourire et s’empressa d’aller s’assoir aux côtés de Nymphadora Tonks. Celle-ci lui servit un verre de bierraubeurre, la vélane la remercia et lança un regard discret à Rogue. Ce dernier ne semblait pas avoir trouvé les dernières minutes très drôle et affichait une mine blafarde et froide.
Même si le début de la réunion avait été plutôt détendue, la conversation devint rapidement sérieuse et désespérantes, de plus en plus de gens disparaissaient, d’autres étaient soupçonnés d’être des victimes de l’imperium mais rien ne pouvait être prouvé. Voldemort n’avait toujours pas commis d’erreur quant à son retour secret et de nombreux criminels dangereux s’étaient échappés d’Azkaban, il y a quelques jours. Le monde des sorciers était en émois, la terreur semblait s’être emparée de toute une partie de la population de Grande Bretagne. La jeune femme écouta ses camarades évoquer les différents crimes que ces Mangemorts avaient fait, elle était horrifiée et apprit entre autre qu’une dénommée Bellatrix Lestrange avait été enfermée pour avoir torturé jusqu’à la folie les parents du jeune Neville Londubat. Circia savait que l’écolier vivait seulement avec sa grand-mère cependant elle était loin de se douter de ce qui l’avait conduit à cette situation, durant un instant elle regretta d’avoir été aussi dure avec lui, prenant sa médiocrité pour un manque de travail. Un exemplaire de la gazette du sorcier fit le tour de la table. Alors que les autres membres évoquaient cette femme, la vélane s’était fait une idée de cette folle, elle l’imaginait d’une laideur accablante, médiocre et démente, or la photo qui s’agitait désormais sous son nez lui donnait complètement tort. Bellatrix Lestrange était une magnifique femme, qui l’observait d’un air hautain mais dont la beauté n’était pas contestable, malgré cela ses yeux semblaient complètement vides, comme si elle n’avait pas d’âme. Cette vision provoqua presque un frisson d’horreur chez le professeur de sortilège mais elle tenta de ne rien montrer.
A la fin de la réunion, Rogue fût le premier à quitter les lieux suivit par le professeur McGonagall et d’autres membres. Comme la dernière fois il ne restait plus que Mrs et Mr Weasley, Tonks, Lupin et Sirius. Sans surprise Circia fût conviée par le maître de maison à partager leur diner. Après ces deux semaines passées avec pour seule compagnie, Rogue, qui ne daignait même plus lui adresser la parole, la jeune femme avait bien besoin d’un peu de compagnie, elle accepta donc l’invitation de bon cœur. Le repas se passa dans la bonne humeur, Mr Weasley était étonnamment drôle, ce qui ne semblait pas plaire à chaque fois à sa femme, Sirius et Lupin ne manquait pas de raconter quelques anecdotes quant à leur scolarité à Poudlard. Lorsque Tonks et Mrs Weasley commencèrent à débarrasser la table et faire la vaisselle à l’aide de leur baguette, Circia se leva à son tour pour leur apporter son aide même si elle aurait préféré rester avec les hommes et boire un bon whisky pur feu.
Alors qu’elle agitait sa baguette pour essuyer les plats que Molly lavait, cette dernière engagea la conversation.
« Alors vous avez passé de bonne vacance ? Dumbledore nous a dit que vous étiez dans votre famille en France ? » Demanda t’elle d’un ton détaché qui laissait tout de même transparaître une certaine curiosité.
« Heuu, oui, j’étais chez mes parents, c’était…bien. Des vacances en famille ! » Répondit elle vaguement n’aimant pas l’idée d’avoir à lui mentir.
« Nous avons fêté Noël ici, mais je peux vous dire que les vacances n’ont pas été de tout repos, déjà le rétablissement d’Arthur et puis on a complètement nettoyé cette maison, elle en avait grandement besoin. Je pense que Sirius était heureux, vous savez il se sent seul ces temps-ci, ce n’est pas facile pour lui de rester enfermé. » Enchaîna-t-elle avant tourner vers la table où se trouvait les hommes.
Circia se tourna à son tour et observa un instant le maître des lieux, celui-ci ayant sans doute sentit son regard sur lui la regarda et lui offrit un large sourire tout en soulevant son verre. La jeune femme lui sourit à son tour et reporta son regard sur l’évier. Cet homme avait tendance à provoquer chez elle une certaine attirance, cependant l’image de Rogue ne quittait pas son esprit.
« Il vous aime bien vous savez ! » Lâcha Molly sur le ton de la conversation.
La vélane sursauta légèrement en entendant ces mots, elle ne s’était pas attendue à ce que Mrs Weasley soit aussi directe. La jeune femme posa des yeux ronds sur la petite femme mais resta muette.
« Désolée je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise » Ajouta-t-elle un peu gênée.
« Non, c’est juste que…enfin vous êtes plutôt directe ! » Répondit la rousse en riant nerveusement.
« C’est quelqu’un de bien, un peu trop immature et insouciant mais il a tellement souffert. Déjà la perte de son meilleur ami et son incarcération à tort, il n’a pas eu une vie facile. »
Circia se sentait un peu dépassée par cette conversation, elle ne savait pas quoi répondre, après tout même si cela partait d’une bonne attention, la jeune femme n’était pas certaine de connaître assez Mrs Weasley pour parler de ce genre de chose.
« Oui, je..je n’en doute pas ! » Affirma t’elle en acquiesçant d’un vigoureux signe de tête.
La jeune femme fit tourner une dernière fois sa baguette et l’assiette devant elle alla doucement se déposer dans le placard. Légèrement mal à l’aise suite aux révélations de Molly Weasley, Circia décida de ne pas s’attarder. Elle salua tout le monde et se rendit dans le couloir pour prendre sa cape. Dans un mouvement maladroit la vélane renversa le porte manteau qui atterrit au sol dans un bruit assourdissant. Immédiatement un rideau dévoila le tableau d’une femme qui se mit à déverser un flot d’insulte plus horrible les unes que les autres.
Sirius apparut presque instantanément, un sourire sur le visage et s’évertua à faire taire la peinture en la plongeant dans le noir.
« Désolée ! » Dit-elle tout en redressant le porte manteau.
« Ce n’est pas grave. On a essayé de toutes les façons de le décrocher mais ma mère, cette vieille chouette a dû lui jeter un sortilège de glue perpétuelle ! » Répondit-il en jetant un coup d’œil en biais à l’endroit où se trouvait le tableau.
« C’est votre mère ? » Demanda-t-elle surprise.
« Malheureusement oui ! J’ai grandi dans cette maison, dans cette horrible famille convaincue de leur supériorité par leur sang pur ! Je les détestais tous ! Le seul point positif que je trouve à vivre ici, c’est de penser qu’ils serraient vert de rage s’ils savaient que cette maison était devenue le point de ralliement de la lutte contre Voldemort ! » Déclara-t-il, la colère se lisant clairement sur son visage.
Lorsqu’il reposa ses yeux sur le professeur de sortilège, ses traits se détendirent.
« Venez, j’aimerais vous montrer quelque chose. » Dit-il en lui tendant la main avec un sourire bienveillant.
Circia l’observa un instant hésitante puis attrapa la main tendue. Sirius l’entraîna doucement à travers de longs couloirs sombres. Cette maison était véritablement terrifiante, des têtes d’elfes de maison étaient accrochées aux murs, les lampes menaçaient de s’éteindre à tout instant et le bois ne cessait jamais de craquer comme si la maison prenait vie.
Tous deux arrivèrent finalement dans un immense salon, la jeune femme remarqua immédiatement qu’un des murs étaient recouvert d’une immense tapisserie. Circia s’approcha et laissa son doigt glisser le long d’un fil d’or qui brillait parfaitement malgré la décoloration manifestement dû à l’ancienneté. La vélane était très impressionnée, elle releva les yeux et lu à haute voix :
« La Noble et Très Ancienne Maison des Black, Toujours pur »
La jeune femme se tourna alors vers le maître des lieux.
« C’est un arbre généalogique, celui de votre famille… »Dit-elle avant de se retourner vers la tapisserie et d’examiner les différents noms.
« Mais, je ne vous vois pas… »Souffla t’elle sans quitter l’arbre des yeux.
« Regardez juste ici… »Lâcha t’il en se rapprochant avant de lui indiquer un emplacement qui avait clairement été brûlé.
Circia posa son regard sur l’homme et attendit qu’il continue.
« C’est…c’est ce que je voulais vous montrer. Je ne veux pas que vous vous fassiez de fausse idée sur mon compte, je ne fais plus partie de cette famille depuis longtemps… »Ajouta-t-il un peu tristement, comme s’il était persuadé d’être un moins que rien, la honte d’appartenir à cette famille se reflétant sur son visage.
« Je ne me fais pas de fausse idée sur vous. Je pense que vous êtes quelqu’un de bien, doté d’un immense courage ! »Répondit elle franchement sans le quitter des yeux.
Un sourire illumina momentanément le visage de Sirius et il se rapprocha de la vélane presque imperceptiblement. Circia déglutit un instant et recula d’un pas, elle ne pouvait pas faire ça, ce n’était pas l’envie qui lui manquait mais elle avait quelqu’un d’autre en tête.
« Il se fait tard, je devrais partir…c’est la rentrée demain. »Lâcha-t-elle le regard fuyant.
Les épaules de l’homme s’affaissèrent mais il ne sembla pas d’humeur à insister.
« Bien, je comprends…mais peut être que vous pourriez passer de temps en temps…enfin pas seulement à l’occasion des réunions, juste histoire de boire quelque chose… »Répondit-il moins sûr de lui que d’ordinaire.
Circia acquiesça d’un signe de tête, accompagné d’un fin sourire et elle quitta la maison plutôt perdue.