Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 17 : I Quelque part près de Saturne

1455 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:20

ARIANA

POTTER

 

Et

Les Légions Démoniaques


 

 

           CHAPITRE I : QUELQUE PART PRES DE SATURNE

 

           Cela faisait quelques temps maintenant que cette situation s’était installée. Les gens s’y étaient habitués tant bien que mal. A chaque coin de la colonie, on les croisait : des soldats en armes. Ils n’étaient pas là pour contrôler les faits et gestes de la population ou prévenir d’un coup d’état. Ils étaient équipés car le niveau d’alerte l’exigeait. C’était le cas dans l’ensemble des stations des Colonies-Unies de Saturne. Par les verrières donnant sur le vide spatial environnant, on voyait également plusieurs vaisseaux de combat croisant non loin et des patrouilles de chasse patrouiller régulièrement. Mais peu de gens savaient que, cachés parmi les soldats de l’armée régulière, se trouvaient des hommes et des femmes dont ils ne concevaient pas l’existence. Et pourtant, le gouvernement des Colonies-Unies mettait un point d’honneur à travailler avec cette part de leur population. Ils étaient nécessaires dans le combat qui les opposerait prochainement au Seigneurs de l’Oubli.

Ces hommes et femmes, c’étaient les Sorciers et autres peuples du Monde de la Magie dont certains se mêlèrent à la population normale depuis le début de la colonisation civile spatiale. La plupart passaient totalement inaperçu, ne possédant comme tout signe distinctif qu’un artefact en bois appelé simplement « baguette » et leur permettant de réaliser des actes de sorcellerie. Jeanne Guillain était l’une de ces sorcières. Mais avant toute chose, elle était un agent de l’Organisation des Nations Solaires, travaillant pour l’antenne locale de la Division Esotérique des services secrets. Dés que l’affaire concernant les Seigneurs de l’Oubli, appelés aussi Dæmons, s’étendit au-delà de la Terre et de Mars, les agents des antennes coloniales furent mis au courant. Une coopération s’installa avec les autorités magiques locales puis avec les autorités moldues. Malgré le fait que les Colonies-Unies de Saturne, à l’instar des autres membres des Colonies Flottantes Indépendantes, quittèrent l’ONS d’exaspération face à l’inactivité de cette dernière, la DE resta active totalement. Cela était dû au fait que la DE était sous un double commandement, celui du Conseil de Sécurité de l’ONS et celui de la Commission Sécuritaire de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers. Donc, le gouvernement des Colonies-Unies estimait travailler avec la CIMS et non avec l’ONS.

Les dernières nouvelles venant du quartier général de la DE étaient à la fois encourageantes et alarmantes. L’ONS n’avait toujours pas décidé d’intervenir de manière préventive contre les Dæmons malgré les preuves alarmantes apportées par la DE. La CIMS, plus attentive aux avertissements de la DE, se tenait prête à promulgué l’alerte noire au premier signe de guerre ou de changement de politique de l’ONS. Plus haut degré d’alerte de la CIMS, l’alerte noire impliquerait la révélation du monde de la magie aux Moldus. Un nouvel allié s’était manifesté : les Eldars. Les Dæmons, par le biais de leurs alliés sorciers de la Secte du Serpent Blanc, les avaient attaqués il y a peu. L’attaque avait pour but de tuer l’Eldyr, l’oracle des Eldars et de récupérer le Crâne de Cristal atlante que gardait le Peuple Sylvestre. Seul le premier objectif fut rempli grâce à l’action de combat de la DE.

Selon le rapport qu’avait lu Jeanne, quelque chose d’étrange se passa durant la bataille. Alors qu’un vaisseau de guerre ennemi s’évertuait à bombarder l’île de Valinorya, terre des Eldars, un autre vaisseau non-identifié apparut et s’attaque à l’ennemi, le mettant en fuite avant de disparaître à son tour. Une image obtenue par les souvenirs des agents de la DE présents avaient été transmise à l’ensemble des effectifs dans le système solaire. Mais Jeanne avait beau se tenir attentive, étudier durant des heures les vidéos de surveillance des sondes militaires, elle ne trouva aucun signe de ce vaisseau. Ni du vaisseau ennemi, plus activement recherché.

Comme tous les jours, Jeanne se rendit au centre de surveillance des armées. Elle y fut accueilli par un trentenaire souriant qui lui offrit un café. Le commandant Bilal était le chef de cette unité de surveillance. Dans son service était concentré et analysé l’ensemble des enregistrements des sondes militaires et des vaisseaux.

« Agent Guillain, dit le commandant. Je crains que nous n’ayons pas plus d’éléments qu’hier. L’espace demeure vide.

-Vous permettez que je reste un peu pour visionner quelques enregistrements ? demanda Jeanne.

-Bien sûr. Vous n’avez pas à me le demander. Je vous l’ai déjà dit.

-Je sais, sourit Jeanne.

-J’aurais moi aussi une question à vous poser.

-Laquelle ?

-Accepteriez-vous de dîner avec moi ? »

Jeanne se figea sur place. Elle sourit à l’officier. Il faut dire qu’elle avait elle-même envisagé de l’inviter également. Le commandant était plutôt bel homme et toujours d’un accueil agréable.

« Ce sera avec plaisir commandant, répondit-elle.

-Alors appelez-moi Nicolas, fit le commandant. Est-ce que demain soir…

-Commandant, coupa un opérateur. Objets non-identifiés détectés dans le cadran 72. »

           Le commandant et l’agent de la DE se tournèrent vers l’écran principal sur lequel l’opérateur avait projeté l’image d’un fond spatial avec Saturne et ses anneaux apparaissant en partie sur le côté gauche. Le reste de l’image représentait le vide spatial avec ses étoiles parsemées. Mais se détachant du fond noir et passant devant les anneaux glacés de la planète géante, des points sombres poussés par des trainés de feu blanc se déplaçaient.

« Rapport de position des vaisseaux connus, ordonna le commandant.

-Aucun dans ce cadran, répondit un opérateur. Plus proche position : la 3ème flotte de combat dans le cadran 68.

-Trop loin d’eux. La consigne est de rester à un cadran de distance maximum du vaisseau amiral de la flotte. Opérateur, zoomez au maximum et grattez l’image pour les identifier.

-En cours.

-Commandant, objets non-identifiés dans le cadran 42, lança un autre opérateur. Présence de la 2ème flotte de combat dans la même zone. Réponse négative des radars éthériques[1]. Détection visuelle uniquement. J’ai une image envoyé par un drone déployé par la 2ème flotte.

-Sur écran principal, ordonna le commandant. »

           L’image éclaira la pièce d’un fond jaune clair. La sonde se trouvait vraisemblablement près de Saturne. Elle filmait des vaisseaux comme n’en avait jamais vu les militaires présents. On aurait dit des astéroïdes tous taillés de la même forme conique grossière légèrement arrondie mais de matière brute. Le système de propulsion, quel qu’il soit, diffusait une flamme courte de couleur blanche. Un flash lumineux partit d’un des vaisseaux et gagna tout l’écran avant que l’image disparaisse.

« Le drone a été détruit, informa l’opérateur. La 2ème flotte se met en position de combat.

-Passez-moi l’état-major immédiatement, ordonna le commandant.

-Je dois envoyer une copie de cet enregistrement à mon quartier général, dit Jeanne. »

Le commandant désigna un opérateur pour l’assister dans cette tâche avant de prendre le chemin de son bureau. Mais l’appel d’un autre opérateur l’arrêta.

« Commandant, objets non-identifiés dans le cadran 12.

-Quoi ? Comment ont-ils pu s’approcher de nous sans qu’on les voie. Mettez la station en état d’alerte maximal. Image sur écran principal. »

Plusieurs vaisseaux s’approchaient. Les vaisseaux se mirent à tirer une salve d’obus lumineux. Le commandant écarquilla les yeux devant l’intensité du tir.

« Mon dieu, dit-il. »

 

 [1] Radars basés sur la détection des flux d’énergies artificielles parcourant le vide spatial et générés par les vaisseaux.

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