Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre
Chapitre 18 : II Déclaration de Guerre
2618 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 10/11/2016 07:00
CHAPITRE II : DECLARATION DE GUERRE
Ariana Potter emmena sa fille Sarah à l’école avant d’aller au travail. Elle aimait ces moments où elle pouvait passer du temps avec elle dans une normalité qu’elle appréciait. Sa vie était tout sauf normale en dehors de ces moments. Déjà, Sarah n’était pas sa fille biologique mais sa fille adoptive. Les conditions dans lesquelles la jeune femme de même pas vingt ans avait prise en charge cette enfant étaient tout à fait anormales. C’était une conséquence de son travail, car Ariana était un agent du Département Investigation Spéciale de la DE.
Elle n’était pas issue d’un service d’espionnage ou de forces spéciales moldu. Elle n’était pas d’une unité de police magique ou d’un département anti-mages noirs d’un Ministère de la Magie. Elle sortait à peine de Hogwart quand elle se retrouva embarquée malgré elle dans l’affaire des Seigneurs de l’Oubli et entra donc à la DE. Elle fut formée au départ par un agent chevronné bien que jeune : Alexandre Chaldo, surnommé le Corbeau.
Ariana n’appréciait visiblement pas le jeune homme dont le cynisme et les méthodes l’horripilaient. Mais elle comprit rapidement pourquoi il agissait ainsi et aussi qu’il avait un bon fond malgré tout. Ses sentiments pour lui évoluèrent sans qu’elle ne s’en rende compte. Mais il mourut. Sans qu’elle ne puisse lui avouer la place qu’il occupait dans son cœur. Depuis, Ariana était sous les ordres du frère jumeau d’Alexandre : Anthony Chaldo, le nouveau Corbeau.
Ariana embrassa sa fille devant les portes de l’école et la regarda s’éloigner. La fillette accourut vers ses camarades dans la cour. Elle entendit son rire si clair, un vrai rire d’enfant. Ariana se détacha du spectacle de sa fille vivant une vie d’écolière normale pour se rendre dans la ruelle située non loin. De là, elle pouvait se cacher des yeux indiscrets et transplaner jusqu’au quartier général.
Au bocal, le centre opérationnel de la DE, elle retrouva Anthony en compagnie de sa sœur Julia, responsable du département scientifique, et du fiancé de cette dernière et analyste de l’équipe Chaldo, Frédéric Forge. Les salutations matinales faites, ils se mirent à discuter de sujets banals. Soudain, un analyste se leva en demandant le silence et l’attention de tous. Il projeta un flash spécial d’information sur l’écran principal.
« La nouvelle vient de nous parvenir, dit le journaliste. La station spatiale Saturne III, membre des Colonies-Unies de Saturne, a explosé à six heures cinquante-sept, heure universelle. Le gouvernement des Colonies-Unies n’ont fait, pour le moment, aucune annonce officielle. Il n’y a vraisemblablement aucun survivant. Selon le dernier recensement effectué au sein des CFI[1], cette station abritait deux-cents trente milles personnes. Elle était la seconde en volume de population des quatre stations des Colonies-Unies de Saturne. »
Malgré cette nouvelle terrible, les agents de la DE ne restèrent pas figés. Les analystes se mirent immédiatement au travail. Le Patron entra dans le bocal. Immédiatement, il donna des ordres, désignant du regard l’analyste dont il chargeait telle ou telle mission.
« Contactez l’état-major des CU de Saturne, je veux savoir s’ils savent ce qu’il s’est passé. Est-ce une attaque, un acte de terrorisme ou un accident ? Nous avons besoin de leurs données complètes et quand je dis complètes, c’est complète. Je veux savoir si les CFI comme Jupiter, la Ceinture ou Mars comptent mobiliser leurs troupes si c’est une attaque, et dans un délai de combien de temps ils peuvent organiser une évacuation des autres stations, indépendantes ou non, de la périphérie de Saturne.
-Patron, les canaux de communications standards viennent d’être fermés entre la Terre et les CFI, informa un analyste.
-Sur ordre de qui ?
-Le Conseil de Sécurité, la raison officielle est pour ne pas créer un mouvement de panique pour une affaire ne concernant que les CFI et l’UNIM[2].
-De vrais gosses, dit Tony. Tout ça parce que les CFI et l’UNIM ont quitté l’ONS.
-Mettez-moi en contact immédiat avec Adam Ferson, demanda le Patron. Je veux connaître les raisons d’une telle décision.
-Monsieur Ferson en ligne Patron.
-Sur l’holophone central. »
Le bocal devint immédiatement silencieux. Normalement, ce genre de communication entre le Patron et les contacts de la DE au sein de la CIMS ou en l’occurrence de l’ONS se faisaient en privé. Si le Patron souhaitait que l’appel se fasse devant les agents de la DE c’était pour mettre le délégué dans l’embarras. C’était une méthode dangereuse pour la carrière d’Hector Guillou. Mais tous savaient qu’il n’était pas du genre à faire passer sa carrière avant son devoir.
Le visage sec d’Adam Ferson apparut en plein centre de la pièce. S’il devait s’attendre à cet appel, il parut surpris de voir que la communication n’était pas privée.
« Monsieur Guillou, pourquoi n’êtes-vous pas dans votre bureau ? demanda-t-il.
-Je suis là où je dois être, à mon poste à donner des ordres pour gérer une situation de crise interplanétaire, monsieur Ferson, fit le Patron. Et je n’ai rien à cacher à mes agents. Avez-vous quelque chose à nous cacher monsieur Ferson ?
-Vous avez l’air de vouloir insinuer quelque chose monsieur Guillou.
-Vous avez coupé les canaux de communication entre la Terre, Mars et les CFI. J’aimerais savoir pourquoi.
-La raison vous a été donnée par message.
-Nous ignorons encore pour quelle raison la station Saturne III a explosé. C’est peut-être un accident.
-Si c’est le cas, les canaux seront rouverts. Mais vous ne croyez pas vous-même à cette explication, n’est-ce pas ? Vous pensez à une attaque de ces Dæmons.
-Si vous avez pris pareil précaution à cause d’une suspicion d’attaque des Dæmons, c’est que l’ONS reconnait la menace. Va-t-elle agir enfin ?
-Aucun membre de l’ONS n’a pour le moment été inquiété par ces Dæmons.
-Les Colonies-Unies de Saturne viennent peut-être de subir une attaque, rappela le Patron.
-Les CFI et l’UNIM nous ont bien fait comprendre qu’ils n’avaient pas besoin de nous. Ils ont quitté l’ONS.
-Ah ! Parce que c’est une vengeance d’écolier donc ? Mais quel âge avez-vous ?
-Faîtes attention monsieur Guillou, vous pourriez perdre votre poste.
-Vous savez très bien que non. La DE est gérée à part égale par la CIMS. J’ai eu la réponse que j’attendais. Mais s’il est avéré qu’il s’agit de la première attaque des Dæmons dans le cadre d’une guerre ouverte, il faudra que les états terriens et donc l’ONS réagissent. Les CFI et l’UNIM ne pourront faire face seuls.
-Nous verrons ça monsieur Guillou.
-Oui, comme vous dîtes. Je vous informe que je compte renforcer mes équipes à Jupiter, Saturne, la Ceinture et Mars.
-L’ONS refuse une telle implication de nos services.
-J’en appelle à l’autorité de la CIMS. Des populations magiques se trouvent sur chacune des stations spatiales et sur Mars.
-Je vais appeler mon homologue de la CIMS, dit Ferson dont les yeux fusillaient le Patron. Il vous appellera au plus vite pour vous faire part de son refus.
-J’attends son appel monsieur Ferson. »
Une fois la communication coupée, le Patron demanda à ce que l’appelle du contact de la DE au sein de la CIMS, monsieur Tran Van-Loc, soit affiché sur l’holophone central dés qu’il arriverait.
« Patron, confirmation des forces des CU, annonça un analyste. Attaque d’une flotte non-identifiée. Les CU déplorent également la destruction quasi-totale de leur 2ème flotte après un combat contre une flotte ennemie. Au total, les saturniens ont repéré trois flottes. Les données sont en cours de transmission.
-Et concernant les CFI et l’UNIM ?
-Jupiter met sur pied une opération d’évacuation des civils de Saturne et de chez eux. Ils lancent deux de leurs flottes pour renforcer le dispositif de Saturne. La Ceinture se prépare à recevoir les réfugiés pour les rediriger vers Mars et commence l’évacuation de sa propre population. Ils veulent assurer un second rideau. L’UNIM vient de passer en alerte maximale. Les CFI ont contacté les colonies dépendantes pour leur proposer leur aide pour évacuation. Mais aucune n’a accepté. Les flottes terriennes présentes dans la zone se regroupent autour de ces colonies. Même situation dans les colonies de Mars, les armées se mettent en position aux frontières. Raison officielle : les protéger d’une attaque des CFI et de l’UNIM.
-Ils sont fous ! s’exclama Ariana. Ils croient que les CFI et l’UNIM vont leur déclarer la guerre.
-La guerre est déclarée, dit le Patron d’un calme polaire. Mais les terriens se trompent d’ennemi. Transmettez ces données à Adam Ferson. »
Le Patron ne pouvait donner d’ordre tant que Tran Van-Loc n’avait pas appelé. Anthony prit l’initiative de rassembler son équipe et l’équipe d’Ekaterina Pardopoulos dans un coin du bocal.
« Dés qu’on a le feu vert, on commence les préparatifs du départ, dit Tony. »
Ils n’eurent pas attendre longtemps, quelques secondes après, un analyste annonça un appel de Tran Van-Loc. Le silence se fit et le visage âgé du sorcier vietnamien apparut.
« Monsieur Guillou, je viens de recevoir un appel de monsieur Ferson, dit-il d’une voix calme. Il m’a expliqué la situation. Du moins, ce qu’il voulait bien me dire pour que je refuse toutes interventions de la DE sur Mars et dans les CFI. Que pouvez-vous me dire ?
-Nous savons maintenant qu’il s’agit bien d’une attaque, informa le Patron. Ce sont les Dæmons, comme nous le craignions depuis longtemps. L’ONS refuse d’agir à cause de la défection récente des CFI et de l’UNIM.
-Des populations magiques sont impliquées, n’est-ce pas ?
-Exact monsieur.
-Bien, la CIMS autorise l’intervention de la DE sans restrictions. Faîtes votre devoir. »
Aussitôt, le Patron ordonna une réunion des chefs d’équipe IS. Les membres des équipes Chaldo et Pardopoulos commencèrent immédiatement à préparer leur départ, sachant très bien qu’ils seraient du premier voyage. Ce n’était pas pour faire plaisir à Fred qui n’appréciait que peu Mars. Pour Zoé Zapajo, son homologue de l’équipe Pardopoulos, c’était différent. Ce serait la première fois qu’une mission la mènerait vers ce côté du système solaire. Elle n’avait, jusque là, qu’effectuer une mission dans les Colonies Orbitales de Vénus.
Avant de se rendre aux vestiaires préparer ses affaires, Ariana se rendit au département scientifique. Son ami d’enfance Joshua Ollivander y était déjà, travaillant sur son ordinateur sur les connaissances qu’il avait acquis durant son séjour chez les Eldars et leurs applications. Il adressa un sourire de bienvenu à Ariana. Sourire qui s’estompât quand il reconnut chez elle les signes de concentration.
« Je pars, annonça-t-elle sans autre préambule. Peux-tu t’occuper de Sarah pendant mon absence ?
-Bien sûr, assura Joshua. Qu’est-ce qui se passe ?
-Tu n’as pas eu l’info ?
-Je n’ai pas décroché de mon ordinateur depuis que je suis arrivé ce matin.
-C’est la guerre. La station Saturne III a été attaquée et détruite ce matin.
-Les Dæmons ? Je vois. Cela devait arriver. L’ONS va enfin bouger.
-Pour le moment, non, l’ONS refuse d’aider des états extérieurs à l’organisation. Elle pense même que c’est une manœuvre des CFI et de l’UNIM dans le cadre d’une nouvelle guerre coloniale.
-Ils sont fous ! Donc, pas de mobilisation des armées terriennes.
-Pas pour les bonnes raisons du moins. Ferson a refusé l’intervention de la DE, mais Van-Loc l’a autorisée. C’est pourquoi on y va.
-Sarah va être triste de te voir encore partir.
-Elle va me manquer terriblement. Veille sur elle.
-Comme si c’était ma propre fille, promit Joshua. »
Les chefs d’équipe IS sortirent de la réunion. Les ordres fusèrent. Anthony était chargé de commander les deux équipes qui allaient se rendre à la Communauté Flottante de Jupiter. Pardopoulos lui servirait d’adjointe.
« Un vaisseau nous attend à la base aérospatiale de Los Angeles, dit-il. Départ dans deux heures. »
Fred en profita pour rejoindre Julia. Cette dernière l’accueillit en souriant. Elle n’avait pas l’air inquiète. Ou alors, elle ne le montrait pas pour ne pas stresser plus son fiancé.
« Tu es prêt ? Tu as tout ce qu’il te faut ? lui demanda-t-elle.
-Oui, répondit-il. Même une arme. Je n’aime pas me servir de ce genre de truc.
-Tu n’auras pas à t’en servir. C’est juste une précaution. Veille bien sur Ariana surtout. »
Fred lui promit d’un hochement de tête. Il savait qu’elle ne lui dirait pas de veiller sur son frère. Anthony était bien assez grand pour se défendre. C’était ça les Chaldo.
« J’espère que cette guerre sera courte, fit-il. Beaucoup de gens sont déjà morts. »
Julia lui prit la main.
« Ne t’en fais pas, dit-elle. Nous ferons tout pour qu’elle ne dure pas. »
Julia se pencha en avant pour embrasser son fiancé. Ce dernier se laissa faire. Il avait besoin de cette douceur avant de partir.
« Tu pars dans combien de temps ? questionna Julia.
-Moins de deux heures, répondit Fred. »
Julia lui sourit et le tira par la main jusqu’à son bureau dont elle rendit les vitres opaques et ferma la porte à clé.
[1] Colonies Flottantes Indépendantes.
[2] Union des Nations Indépendantes de Mars.