Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre
Chapitre 40 : X Le Survivant et le Corbeau
4065 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 02/03/2019 15:17
CHAPITRE X – LE SURVIVANT ET LE CORBEAU
Tony les avait fait transplaner jusqu’au quartier général de la DE. Immédiatement, il fit appeler une équipe médicale pour prendre en charge Christianus. Le médecin qui arriva dit qu’il n’avait rien de grave, il était juste anémié. Il fut transporté à l’infirmerie, Irael refusant de lui lâcher la main.
Nayu s’isola dans un coin pour appeler Zoé, cette dernière était resté à Rome mais serait sûrement de retour au quartier général dans peu de temps. Ariana se tourna vers Tony.
— Tu as pris ton temps pour intervenir, dit-elle.
— Il me fallait une bonne occasion, dit-il. Et j’ai attendu qu’Irael me rejoigne, à deux, on avait plus de chance de réussite.
— Et maintenant ?
— Je ne sais pas. Le Patron est à New-York. Il faudra attendre qu’il revienne pour savoir ce que nous allons faire ensuite. Peut-être ne le sait-il pas encore. À moins qu’il n’ait contacté sa devineresse. J’aimerai bien savoir qui elle est tout de même.
— Non, je ne parle pas de ça.
Tony se tut. Il n’avait pas eu le temps d’y penser mais c’est vrai que la question se posait : qu’allait-il se passer maintenant pour le monde ?
— Un seul monde, murmura-t-il. Enfin…
— Depuis combien de temps ta famille a espéré ce jour ? Quatre siècles ?
— Je pense que cela n’aurait pas déplu à ton ancêtre, sourit Tony.
— Parfois je me demande que ton ancêtre et le mien ce sont dit quand ils se sont rencontrés, dit Ariana.
— Tu veux le savoir ?
Ariana leva vers Tony un regard interrogateur. Elle allait lui demander ce qu’il entendait par là mais une voix les interpela :
— Ariana, Tony, il y a une petite fête d’organiser à la cafétéria pour l’abrogation du Code du Secret Magique, lança Joshua. Vous venez ?
Ils suivirent Joshua. Sur les tables de la cafétéria, un buffet avait été dressé avec de quoi boire et manger. L’ambiance était joyeuse. Tous les membres de la DE accueillait la disparition du Secret Magique avec bonheur. C’était un des buts inavoués de cette division. Certains auraient préféré que cela se passe dans d’autres circonstances mais le résultat était là.
Ariana discuta de leur action à Rome avec Joshua et Mei-Lin. Ses amis lui donnèrent des nouvelles de Sarah qui se languissait d’elle. Elle se promit de la rejoindre au plus vite. Elle vit un peu plus loin Tony avec sa sœur Julia. Elle s’excusa auprès de ses amis et les rejoignit.
— Je sais ce que tu veux, dit Tony en souriant. Mais il faudra attendre un peu, le Patron va bientôt arriver et je dois lui faire mon rapport. Et s’il nous donne une nouvelle mission, il faudra que ça attende.
— En fait, je n’ai pas très bien compris ce que tu voulais dire tout à l’heure, dit-elle.
— Tu as dit que tu voulais savoir ce que Pierrick Chaldo et Harry Potter ce sont dit quand ils se sont rencontrés il y a plus de quatre siècles, n’est-ce pas ?
— Oui.
— Eh bien c’est possible, assura Tony.
— Comment ?
— Les archives des Chaldo, dit Julia. Nous conservons beaucoup de documents dans une aile du domaine familial, et également des souvenirs en flacons.
— Et vous avez ceux de Pierrick Chaldo ?
— Tout à fait.
— Ce n’est pas un secret de famille ?
— Si, mais je pense que personne ne dira quoi que ce soit si je te montre nos archives. En particulier quand elles concernent ton ancêtre.
— Et je suis le Corbeau, ce titre me donne quelques privilèges, dont celui d’autoriser quelqu’un d’extérieur à notre famille d’accéder aux archives, ajouta Tony.
— Alors j’espère qu’on pourra y aller bientôt.
La fête continua sans excès, tout le monde savait qu’il fallait se tenir prêt à repartir en mission. Quand Zoé arriva, elle se jeta dans les bras de Nayu. Visiblement, la capture de la japonaise par Denler l’avait inquiétée. Elles restèrent dans un coin un moment avant de s’éclipser discrètement.
— Le Patron arrive ! annonça quelqu’un à la cantonade.
Quand Hector Guillou entra, accompagné de Loup-Gris et Kat, il y eut une salve d’applaudissements. Tout le monde voulut les féliciter. Le Patron leva la main pour réclamer le calme.
— Je n’ai été qu’un facteur mineur dans cette affaire, dit-il. Ceux qui méritent tous vos applaudissements, ce sont les agents Louis Loup-Gris et Ekaterina Pardopoulos, leur travail a été essentiel. Et il ne faut pas oublier d’y associer l’analyste Diego Suarez et son équipe. Et bien sûr, l’agent Christianus Féndès.
Une nouvelle fois, les applaudissements retentirent. Et encore, le Patron demanda le calme.
— Nous avons encore beaucoup à faire, rappela-t-il. Une guerre fait rage et nous y ferons notre part. Et maintenant, nous ignorons ce qui se passera dans ce monde enfin unifié. Mais nous y arriverons, car l’incertitude fait partie de notre métier. Nous allons montrer au monde comment les peuples magiques ou non peuvent travailler ensemble, leur montrer qu’ils peuvent accomplir de grandes choses. Nous essuierons des critiques des deux côtés. Qu’importe, l’essentiel est de s’arrêter uniquement mission accomplie. Maintenant excusez-moi, j’ai encore du travail. Mais continuez, je vous en prie.
Le Patron se retira, non sans jeter une œillade à Tony qui prit congé de Julia et Ariana pour le suivre dans son bureau. Une fois la porte refermée sur eux, le Patron invita Tony à s’asseoir.
— J’ai pu voir quelques enregistrements de l’opération, dit le Patron. Tout ne s’est pas passé comme vous l’aviez prévu.
— Effectivement, confirma Tony. La mission a tout de même été remplie. Nous avons joué de malchance un moment.
— Vous et moi avons assez d’expérience pour savoir qu’on ne peut jamais tout prévoir. Surtout quand on joue avec quelqu’un du niveau de Samus Denler. J’ai cru comprendre que le cardinal Nova était aussi de la partie.
— Oui, il voulait enfin rencontrer des sorciers. Il a même rencontré un ange. Mais pas de la façon dont il l’espérait, je le crains.
— Je viens de recevoir un rapport de Mika Heinsler : le cardinal Nova s’est suicidé à la villa Maggiora.
— Cela a dû arriver après que nous ayons transplané. Nous l’avons laissé en vie, ainsi que Denler.
— Je peux deviner la raison de son geste. Mais nous avons des choses plus importantes que ça à nous occuper.
— Quelle sera notre prochaine mission ?
— Je l’ignore pour le moment. Pour le moment, vous et votre équipe allez vous reposez. Vous l’avez amplement mérité. Ce ne sera pas pour très longtemps j’en ai peur.
— Nous serons prêts quand vous nous appellerez. Je vais emmener Ariana au domaine Chaldo. Elle veut voir quelque chose dans nos archives.
Ariana avait également quitté la petite fête. Elle voulait prendre des nouvelles de Christianus. Elle se rendit à l’infirmerie. Un infirmier lui indiqua la chambre où il se trouvait. Lorsqu’elle entra, Irael se trouvait toujours auprès de lui. Lui avait-elle lâché la main une seule seconde ? Ariana s’assit sur une chaise.
— Comment tu te sens ? demanda-t-elle.
— Le docteur dit que j’ai juste besoin de repos et de m’alimenter, dit Christianus. Je devrais être sur pied très vite. Après, je ne sais pas ce que je vais faire.
— N’y pense pas pour le moment, dit Irael. Tu auras tout le temps après.
— Elle a raison, acquiesça Ariana. Et tu devrais commencer par dormir, tu as une tête à faire peur.
— Je vais te laisser, dit Irael visiblement à regret.
— Ne me laisse pas trop longtemps, sourit-il.
— Je suis agent de liaison entre les Atlantes et la DE, donc je ne serais pas loin.
Ariana se leva pour sortir de la chambre. Irael fit de même mais avant de se diriger vers la porte, elle se pencha sur Christianus pour l’embrasser. Ils échangèrent un sourire avant de se séparer.
Une fois dehors, Ariana jeta une œillade à son amie et la découvrit joliment rougissante.
— C’était ton premier baiser ? demanda-t-elle.
— Oui, avoua Irael. Je… Je ne sais pas si je m’y suis bien prise.
— C’était agréable ?
— Oh oui.
— Alors tu as fait comme il faut. Tu loges où ?
— Le Patron m’a octroyée une chambre ici.
— C’est spartiate, grimaça Ariana. Je sais, tu vas venir chez moi, j’ai une chambre d’ami. Tu peux y rester tant que tu veux.
— Ça ne te dérange pas ?
— Au contraire, confirma Ariana.
— Alors j’accepte, sourit Irael. Je n’ai pas beaucoup d’affaires à récupérer.
— On va te déménager tout de suite. Après, j’aimerai bien retrouver Sarah.
— Eh bien en attendant, on pourra aussi aller voir les archives si tu le souhaites toujours, dit Tony en arrivant. J’ai entendu la fin de votre conversation. Je venais prendre des nouvelles de Christianus.
— Il dort, informa Irael. Il devrait être sur pied très vite. Il se demande déjà ce qu’il va devenir.
— Nous verrons ça plus tard, mais je me doute que le Patron a déjà sa petite idée. Alors ? On y va ?
— Je voulais aider Irael à s’installer chez moi, dit Ariana. Et retrouver Sarah.
— Le temps que je prépare mes affaires, tu peux y aller je pense, dit Irael.
— Et si tu veux, on récupère Sarah sur le chemin, elle peut venir avec nous.
— Bon, alors allons-y.
Tony et Ariana cherchèrent Joshua et Mei-Lin qui se trouvaient avec Julia à la cafétéria. Il se faisait tard et le jeune couple profita de l’envie d’Ariana de retrouver sa fille pour prendre congé.
Sarah sauta dans les bras de sa mère.
— Tu étais où ? pleura Sarah.
— Très loin ma chérie, mais je suis revenue maintenant, dit Ariana.
— Tu ne vas plus partir ?
— Si, mais pas maintenant. Pour le moment je suis là. Tu récupères tes affaires, on va aller chez les parents à Tony.
— Pourquoi pas à la maison ?
— J’ai quelque chose à voir, ce ne sera pas long, finit Ariana.
Ariana remercia Joshua et Mei-Lin de s’être occupé de Sarah. Elles s’accrochèrent aux bras de Tony et transplanèrent.
Ils arrivèrent près du domaine Chaldo. Le manoir était toujours aussi impressionnant malgré sa sobriété. Dans le hall, ils furent accueillis par un elfe de maison.
— Maître Anthony, mademoiselle Potter, mademoiselle Sarah, salua la petite créature en s’inclinant.
— Bonjour Nestio, comment vas-tu ?
— Très bien, et vous-même ?
— Ça va. Nous allons nous rendre aux archives. Peux-tu nous apporter deux tasses de café et une de chocolat chaud s’il te plait ? À moins que tu ne veuilles du thé Ariana ?
— Non, du café m’ira très bien, dit Ariana.
— Avec des gâteaux ? proposa Nestio en se tournant vers Sarah.
— Oh oui, s’il vous plait, fit la fillette.
Ils marchèrent vers une porte ferrée. Tony sortit sa baguette et la déverrouilla en faisant une série de gestes complexes et en donnant plusieurs mots de passe dans diverses langues. Les mécanismes cliquetèrent et la porte pivota lentement sur ses gonds.
Les archives des Chaldo ne différaient pas des bibliothèques qu’avaient connues Ariana. Des rayonnages de dossiers reliés s’alignaient dans toutes les directions. Des enseignes indiquaient des dates pour pouvoir se repérer. Sur un mur, des photos s’alignaient, animées comme il est d’usage chez les sorciers. Tous portaient l’épée des Chaldo. Une étiquette sous chaque photo indiquait qui y était représenté (si bien sûr le personnage n’était pas sorti du cadre pour se promener). Une photo dans un format plus grand que les autres se trouvait au-dessus de toutes. Ariana trouva une ressemblance entre l’homme qui s’y trouvait et Tony et Alex. À ses côtés se tenaient une belle femme d’origine asiatique. Ariana lut les noms indiqués en dessous :
PIERRICK ET CHUN CHALDO
— Le deuxième Corbeau et son épouse, nos ancêtres, indiqua Tony qui avait remarqué qu’elle les regardait.
— Oui, je crois que tu m’avais dit que le premier Corbeau n’était pas un Chaldo, dit-elle.
— Pierrick Corvus, nous n’avons pas de photo de lui. Il ressemblait trait pour trait à Pierrick Chaldo, et pour cause, il était son double.
— Et les autres ? Ce sont les Corbeaux ?
— Oui, confirma Tony. Jusqu’au dernier qui fut.
Effectivement, le plus bas à droite des portraits représentait un jeune homme au sourire légèrement cynique qui regardait Ariana. La jeune femme sentit ses yeux la piquer. Comme lui intimant l’ordre de s’éloigner, Alex la salua de la main. Un simple au revoir, alors qu’elle ne le reverrait jamais.
Ils passèrent une autre porte, plus légère, qui donnait sur une pièce moitié plus petite. Au lieu des dossiers, les étagères portaient des fioles au contenu argenté. Au fond de la pièce, sous une alcôve, une sorte de bénitier de pierre gravé de symboles ésotériques sur tout le tour se dressait. Ariana y reconnut une pensine.
Nestio arriva et posa un plateau sur une petite table dans un coin de la pièce avant de s’incliner et de sortir. Ariana installa Sarah à la table. Tony et elle burent leurs cafés tranquillement. Ariana laissa son regard parcourir les rayonnages. Il y avait tellement de souvenirs conservés ici.
— Ce sont les souvenirs de tous les Corbeaux ? questionna-t-elle.
— En grande partie, mais pas seulement, répondit Tony. Il y a aussi d’autres membres de la famille et des gens extérieurs, des alliés, des témoins mais aussi des ennemis.
— Des ennemis ? Pourquoi ?
— Pour mieux combattre les Ténèbres, il faut les connaître. Nous sommes même parvenus à récupérer des souvenirs de gens ayant côtoyés Voldemort. Les souvenirs que le professeur Albus Dumbledore a montré à ton ancêtre à l’époque.
— Je vois lesquels, mon père m’en a parlé mais on les pensait perdus. Comment vous avez fait ?
— C’est Pierrick Chaldo qui ait parvenu à les récupérer après la guerre. Il a pensé qu’il ne fallait pas laisser ces souvenirs tomber en de mauvaises mains, et en même temps, il y a vu un moyen de mieux comprendre la psyché des mages noirs. Il a même récupéré un souvenir d’un autre professeur de ton ancêtre : Severus Snape[1]. Un souvenir très intéressant pour comprendre cet homme et ses actions. D’ailleurs, nous pensons que ce souvenir était à l’intention d’Harry Potter. Mais il est temps de voir ce pour quoi nous sommes venus.
Tony se dirigea vers une étagère située tout à gauche et examina les étiquettes attachées aux flacons. Il trouva celui qu’il cherchait et alla jusqu’à la pensine. Il l’ouvrit et y versa la pensée qu’elle contenait. La surface miroitante du fluide qui stagnait se troubla légèrement avant de se stabiliser.
— Tu peux y aller, indiqua-t-il. Je vais rester avec Sarah.
— Sois sage, dit Ariana à Sarah.
— Tu vas où ? s’inquiéta la gamine.
— Je vais dans cet objet pour regarder quelque chose qui s’est passé il y a longtemps. Je ne vais pas loin. Et je reviendrai vite.
Ariana embrassa sa fille et rejoignit Tony près de la pensine. Elle regarda les vaguelettes luminescentes qui ondulaient à la surface du fluide.
— Tu as déjà fait ça ? questionna Tony.
— Non, mais je connais le principe, répondit Ariana. Je sais que je ne pourrais pas interagir, juste voir et entendre. J’y vais.
Ariana plongea son visage dans la pensine. Aussitôt, elle eut la sensation d’être aspirée dedans. Elle fit une chute qui lui sembla étonnement longue avant d’atterrir doucement dans une grande salle où se trouvaient une cinquantaine de sorciers et sorcières. Ils étaient assis en rang et écoutaient ce que disait l’orateur au pupitre placé sur une scène devant eux.
Ariana se désintéressa de l’orateur et regarda autour d’elle. Elle était tombée juste à côté de Pierrick Chaldo. Il écoutait attentivement ce qui se disait. Ariana fut surprise de voir à quel point ses yeux étaient noirs.
— Je crois qu’il est temps d’en finir pour ce soir, annonça l’orateur. Nous reprendrons demain matin. Nous avons bien mérité de nous restaurer. Je vous invite à vous rendre au buffet dans l’autre salle.
— Il était temps, je commençais à avoir faim, dit le voisin de Pierrick Chaldo.
— Je vais en profiter pour parler à mon homologue des Lebenwächter[2], dit en se levant une femme d’une soixantaine d’années dont la moitié du visage portait une horrible marque de brûlure. J’aimerai que vous m’accompagniez Jonas.
— Très bien Suzanne, acquiesça le voisin de Pierrick Chaldo. Tu viens avec nous Pierrick ?
— Désolé, je dois voir quelqu’un, dit Pierrick. Je vous retrouve tout à l’heure.
Ariana emboita le pas à Pierrick Chaldo sans se soucier de percuter les gens ou les objets, elle savait qu’elle n’avait aucune existence physique ici. Elle trouva une grande ressemblance entre la démarche de Pierrick et celle d’Alex. Tous deux se déplaçaient avec une certaine légèreté tout en donnant une sensation de solidité. Leur corpulence devaient être à peu près la même également. En fait, de dos, ils étaient semblables.
Pierrick Chaldo se rendit dans la salle du buffet. Il couvrit la surface du regard et repéra la personne qu’il cherchait. Harry Potter se tenait à quelques pas et buvait un godet de bière en discutant avec d’autres aurors. Pierrick s’approcha.
— Monsieur Potter, dit-il. Bonsoir, je m’appelle Pierrick Chaldo, j’appartiens à la section spéciale des chasseurs français.
— Enchanté de vous rencontrer, fit Harry Potter en lui tendant la main.
— Je souhaiterai m’entretenir avec vous si vous le voulez bien.
— Je voulais justement prendre l’air.
Les deux hommes sortirent, suivis par Ariana qui n’en revenait pas de voir son ancêtre comme s’il était vivant. Il était un peu plus petit qu’elle se l’imaginait. Son regard s’était tout de suite porté sur son front où se trouvait sa célèbre cicatrice en forme d’éclair.
Harry Potter et Pierrick Chaldo prirent place autour d’une petite table de fer forgé.
— J’ignore si vous avez déjà entendu parler de moi monsieur Potter, dit Chaldo.
— Si, vous êtes célèbre dans la communauté des brigades anti-mages noirs, dit Potter. Vous êtes le Corbeau. Vous avez combattu à la fin de la première guerre contre Voldemort, ensuite contre un certain Malgéus et contre Janus. Et lors de la seconde guerre, vous avez combattu la Confrérie qui avait juré fidélité à Voldemort. On m’a dit que nous avions des amis communs.
— Tous morts malheureusement. J’étais ami avec Alastor Moody[3]. J’ai aussi rencontré votre parrain Sirius Black et Albus Dumbledore. Et d’autres à l’époque.
— Déjà dix ans depuis la fin de la guerre. Et nous nous rencontrons enfin. J’avais dans l’idée de vous parler aussi.
— Pour ?
— On me cite souvent comme le héros qui a mis fin au règne de terreur de Voldemort. C’est vrai, mais je n’ai pas choisi de combattre, j’y ai été obligé par une prophétie faite avant ma naissance. Peu de gens savent pour ce détail. Contrairement à vous qui avez choisi de combattre en connaissance de cause. J’ai su ce que la guerre vous a pris. J’en suis désolé.
— Merci. Dumbledore m’avait parlé de cette prophétie et de ce qu’elle impliquait. C’est à ce moment-là que j’ai su que la fin de cette guerre ne dépendrait pas de moi.
— Vous vouliez combattre Voldemort directement ?
— Oui, car je suis né dans ce but.
— Que voulez-vous dire ? demanda Harry Potter désappointé.
Pierrick Chaldo lui raconta alors le projet Gladius, l’horrible secret de sa naissance et son but. Ce qui s’était passé dans son enfance puis plus tard, lors du combat contre Malgéus, puis Janus. Et plus tard, la Confrérie. Harry Potter l’écouta attentivement sans l’interrompre.
— Je vois que nous sommes finalement assez semblables toi et moi Pierrick, dit Harry une fois le récit terminé. Nous n’avons pas eu le choix. Une prophétie et Voldemort m’ont obligé à combattre. Ta nature a fait de même au début. Ensuite, tu as fait le choix de continuer pour protéger notre monde et les gens à qui tu tiens. En cela, tu restes quelqu’un de bien.
— Ce que je me demande c’est : et maintenant ? fit Pierrick. La guerre est finie. Jusqu’à la prochaine. Quand un nouveau mage noir, ou toute autre menace viendra, serons-nous encore là pour la combattre.
— Si ce n’est pas le cas, d’autres le feront à notre place. À chaque génération ses héros. Tout ce que nous pouvons faire c’est profiter de la paix que nous avons gagné si chèrement.
— Et si nous pouvions les protéger. Ou plutôt les aider à se protéger.
— Comment ?
— Par la transmission de nos savoirs déjà. Mais il faudrait plus. J’ai un ami qui, quoique sorcier de nature, n’a jamais appris à se servir d’une baguette et a vécu toute sa vie avec les moldus. Il travaille pour le gouvernement moldu français. On a eu une idée. Mais pour cela, il faudrait contacter des sorciers du monde entier, et des moldus. Ainsi que des créatures magiques. J’ai déjà des contacts avec des Vampires.
Pierrick exposa alors les bases de ce qui allait devenir la DE. Au fil de la discussion, ils avaient pris leur repas. Ils échangèrent des idées et en débattirent durant des heures.
— Cela me semble bien, il faudra encore en parler et surtout, le mettre en application, dit Harry.
— Ce ne sera pas facile mais ça en vaut la peine. Tout combat en vaut la peine s’il apporte la paix.
Le souvenir s’arrêta là. Ariana fut aspirée dans l’autre sens et se retrouva de nouveau dans les archives des Chaldo. Elle mit quelques secondes à se rendre compte qu’elle était revenue. Lorsqu’elle releva la tête, elle vit Tony qui remettait le souvenir dans son flacon avant de le reposer à sa place. Sarah était endormie dans un petit lit de camp qu’il avait dû invoquer.
— Alors ? demanda Tony.
— Mon ancêtre, il a participé à la création de la DE ! s’exclama Ariana.
— Effectivement, il a travaillé avec Pierrick Chaldo et un certain Yann Firvel, et bien d’autres. Mais il n’en a jamais fait officiellement partie.
— Ma famille ne le sait pas.
— En parlant de ta famille, je me demande comment a réagi ton frère à la fin du Secret Magique. Alex m’avait parlé de lui.
— Justin, sûrement très mal, sourit Ariana.
[1] Severus Rogue.
[2] Équivalent allemand des Aurors britanniques ou des Chasseurs français.
[3] Alastor Maugrey dit « Fol’œil ».