Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 43 : II Troubles à Paris

3808 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/03/2019 21:37

CHAPITRE II : TROUBLES À PARIS

Un jour plus tôt

 

Ariana arriva au travail au quartier général de la Division Esotérique des Services Secret de l’ONS. Cela faisait maintenant presque un an qu’elle y travaillait. Le temps était passé à une vitesse folle. Il faut dire que cette année fut riche en évènement. Elle avait découvert l’existence de la DE en même temps que son ami d’enfance Joshua Ollivander et son petit ami Alastor Weasley. Joshua était poursuivi par des créatures qui en voulait à sa mémoire : les Seigneurs de l’oubli, appelés aussi Dæmons. Et alors que plusieurs de ces êtres les avaient attaqués, un homme mystérieux les avait sauvés.

Cet homme, c’était Alexandre Chaldo, un agent de la DE. Il les ramena au quartier général et ils furent mis dans le secret. Hector Guillou, le Patron de la DE, leur avait proposé d’y entrer. Mais avant même qu’ils ne se décident, ils participèrent à une mission au Tibet où Alastor trouva la mort.

Depuis, Ariana était devenu un agent, apprenant le métier avec le cynique et insupportable Alex Chaldo. En même temps, elle devait s’occuper de la jeune Sarah qui avait perdu la mémoire, victime des Dæmons. Ariana avait tué son père par erreur en cherchant à s’attaquer à un dæmon. D’une certaine manière, elle expiait sa faute ainsi. Et depuis, s’attachant à la fillette, elle l’avait adoptée.

Le métier d’agent Investigation Spéciale s’avéra parfait pour elle. Elle devait maintenir un haut niveau sportif et toujours apprendre de nouvelles techniques, que ça soit magiques ou autres. Mais elle découvrit aussi qu’il était cruel. Elle vit plusieurs personnes mourir, dont Alex lui-même, alors qu’elle commençait à peine à se rendre compte de ses sentiments pour lui.

Après la mort d’Alex, se fut son frère Anthony qui prit le relais. Horriblement mutilé durant un combat contre les Dæmons, celui-ci avait été reconstruit et possédait un corps cybermagique conçu par sa sœur Julia Chaldo et Joshua.

Les rencontres furent nombreuses au cours de cette année. Les Anges, ou Atlantes, furent découverts. Ils avaient combattu les Dæmons une première fois plus de douze millénaires plus tôt aux côtés des Eldars. Parmi les Anges, Ariana se lia profondément d’amitié avec la jeune Irael. Cette dernière, devenue agent de liaison des Atlantes auprès de la DE, s’était même installée chez Ariana.

Les Eldars s’avérèrent aussi mystérieux que les Atlantes les avaient décrits. Sur Valinorya, l’Eldryan, le dirigeant des Eldars les emmena voir l’Eldyr, une sorte de prophétesse vivant dans un temple isolé. Celle-ci reconnut Ariana, la dénommant sous les termes de « Lumière Salvatrice » et « Porteuse de Cristal ». Pour le cristal, c’était facile à comprendre, elle possédait une baguette dans une matière y ressemblant, cadeau des Atlantes. Mais pour la « Lumière Salvatrice », elle ne comprenait pas.

Leur séjour sur les terres eldares fut aussi marqué par une bataille contre les alliés des Dæmons, les Sorciers de la Secte du Serpent Blanc. L’Eldyr et l’Eldryan furent tués. Et toute l’île aurait disparu sous le feu du vaisseau du Serpent Blanc si un vaisseau inconnu n’était pas intervenu. Depuis, à part quelques témoignages, personne n’avait revu ce vaisseau.

Alors qu’elle parcourait les couloirs en direction de son bureau, Ariana vit son amie Irael se diriger vers la zone vie. C’était une partie du quartier général où se trouvaient des chambres permettant aux agents habitant loin ou à divers invités de loger sur place. Ariana sourit, elle savait qu’Irael allait y retrouver Christianus, un ancien agent des Services Secrets Pontificaux ayant changé de bord. La jeune ange et lui avait entamé une relation amoureuse après qu’il ait été sauvé des griffes de l’Inquisition qui voulait l’exécuter.

Et maintenant que le Secret Magique n’existait plus, qu’allait donc faire l’Inquisition ? Christianus leur avait appris qu’avant sa libération, l’Inquisition comptait mettre en œuvre un plan appelé « Opération Clé ». Étant donné que ce stratagème consistait à révéler l’existence des Sorciers, preuves à l’appui, en les diabolisant, le fait que les Sorciers eux-mêmes s’étaient présentés leur avait coupés l’herbe sous le pied. Certaines voix au Vatican, pas forcément de l’Inquisition, s’élevaient pour dénoncer la sorcellerie comme une manifestation maléfique et disaient que la guerre sur Mars n’était qu’une invention.

Et pourtant, Ariana avait vu cette guerre commencer. Elle y avait pris part. Elle avait vu des gens mourir dans cette suprême démonstration de violence aveugle. Des inconnus. Des gens qu’elle connaissait à peine. D’autres qu’elle commençait à apprécier. Et un ami cher.

Heureusement, les témoignages et les preuves de la réalité de cette guerre furent rendus publics. Les groupuscules, religieux ou politiques, qui criaient au complot perdirent toute crédibilité.

Les armées terriennes étaient en marche. Déjà, des vaisseaux étaient partis en direction de Mars. Les généraux du monde étaient tombés d’accord sur ‘importance stratégique de la planète rouge. Reprendre Mars octroierait une tête de pont pour vaincre les Dæmons. Dans les convois spatiaux partis se trouvaient des troupes moldues, des sorciers volontaires pour se joindre à eux, et des bataillons de la Nation Vampire. Les Eldars ne pouvaient quitter la Terre, leur vie étant étroitement liée à la planète bleue. Mais ils promirent de se tenir prêts à la défendre si besoin, jusqu’à la mort.

Ariana ouvrait à peine son terminal quand son chef d’équipe et ami Anthony Chaldo entra, deux tasses de café fumantes dans les mains. Il en posa une devant Ariana et s’assit.

— J’ai pensé à toi ce matin en regardant les journaux sorciers, dit-il.

— Ah ! fit Ariana en soufflant sur son café. Pourquoi ?

— Ton frère a publié une lettre ouverte dans la Gazette du Sorcier, cosigné par une dizaine de personnalités plus ou moins connues.

— J’imagine qu’il appelle à la remise en place du Secret Magique et à l’utilisation d’un enchantement d’amnésie massif sur les Moldus.

— Je vois que tu le connais bien.

— J’ai été élevée avec cet abruti.

— Tu connais le dicton : on ne choisit pas sa famille, sourit Tony.

— Ouais, heureusement que mes parents et ma sœur n’est pas comme ça. D’ailleurs, je me demande si mes parents ne sont vraiment pas au courant pour la DE.

— Pourquoi ?

— Mon père m’a demandé quand je retournai sur Mars, avoua-t-elle.

— Je vois. Peut-être que ton ancêtre, Harry Potter, en a finalement parlé à ses enfants et que le secret s’est transmis.

— Qui sait. D’autres nouvelles à part ça ?

— La deuxième vague de renforts pour Mars doit partir après-demain. Les Vampires veulent envoyer un deuxième bataillon mais les généraux ne sont pas très chauds. Ils ne veulent pas laisser une Terre sans défense à la merci d’une attaque éventuelle. Ils font confiance en la réputation sanguinaire des Vampires pour déchiqueter les Dæmons qui viendraient.

La Nation Vampire, sous l’impulsion de la primarque de son Haut Conseil, Assya Sornas, était le premier peuple magique à s’être rapproché des armées moldues. Le premier contact fut assez tendu, les moldus ayant une image assez négative des vampires due aux innombrables films et livres qui les décrivaient comme des êtres sanguinaires. Certes, ils buvaient du sang, mais plus aucun humain n’était mort sous leurs dents depuis trois siècles. Assya Sornas était venue elle-même pour rassurer les moldus, leur assurant que mis à part les sorciers de la Secte du Serpent Blanc, aucun humain ne mourrait d’une attaque d’un des siens. Ou alors, elle s’occuperait personnellement du cas du coupable.

Ariana n’avait jamais rencontré la primarque des Vampires. Elle l’avait vu une fois, lors de la cérémonie en l’honneur d’Alex après sa mort. Elle se souvenait d’une femme d’allure frêle mais dont le regard rouge était sans faille. Étrangement, ce ne fut pas un vampire qui fut désigné comme chargé de la liaison entre le Peuple de la Nuit et l’état-major de l’ONS, mais un humain ayant visiblement une soixantaine d’années aux cheveux blancs. Ce qui surprit le plus Ariana c’était que cet homme avait la citoyenneté vampire. Tony lui révéla qu’il s’agissait d’Anton VanKarus, un homme à l’histoire longue et tourmenté. Il vivait depuis presque neuf cents ans, et protégeait la famille Sornas. Ce n’était d’ailleurs pas un secret, il était le compagnon d’Assya Sornas.

— La ligne de front sur Mars tient le coup, continua Tony. Espérons que ça soit le cas jusqu’à ce que les premiers renforts terrestres arrivent. Seul gros bémol, la colonie égyptienne de Nilia a cessé d’émettre. Pour le moment, aucune reconnaissance ne peut y être faite. Les généraux la considèrent comme perdue. Pour la Communauté Flottante de Jupiter et pour les Colonies-Unies de Saturne, le combat se présente plutôt bien. Apparemment, les Dæmons ont jeté une grande partie de leur force dans la bataille de Mars. Par contre, la Ceinture est durement touchée. Toutes les stations ont été évacuées, et la population s’est réunie à la capitale fédérale Cérès[1] où ils se défendent bec et ongle. D’ailleurs, les efforts de Dæmons sur Jupiter et Saturne se font également sur leurs capitales Io Prime et Titan One. On voit que le Serpent Blanc les a bien renseignés. La flotte des Colonies Orbitales de Vénus est partie pour lever le siège de Cérès.

Les TOI de Tony et d’Ariana bipèrent. Immédiatement ils se rendirent au « bocal », le centre des opérations de la DE. Les analystes s’affairaient derrière leurs terminaux informatiques. Ariana et Tony rejoignirent Ekaterina « Kat » Pardopoulos et Nayu Hiroji près du terminal de Zoé Zapajo.

— Qu’est-ce qu’on a ? demanda Tony.

— Les activistes anti-sorciers ont décidé de passer à la vitesse supérieure, informa Kat. Un attentat contre le ministère français de la magie.

Depuis la levée du Secret Magique, les lieux secrets comme les ministères et certains quartiers comme Diagon Alley[2] ont été révélés. Des journalistes moldus ont même pu y venir pour faire découvrir le monde magique au grand public. Des rassemblements anti-sorciers s’étaient formés devant les ministères en particulier, organisés par des groupes intégristes religieux et d’extrême-droite.

— Une bombe a explosé devant le bâtiment du ministère, continua Kat. Heureusement, aucun blessé ni aucune victime. Les protections magiques mises en place ont contenu l’explosion. Les polices moldues et magiques sont sur le coup. Le Patron veut qu’on surveille la situation.

— Ça tombe bien, j’avais envie de bouger, dit Tony. On va à Paris pour tâter le terrain. Zoé, tu surveilles la police parisienne pour nous prévenir s’ils trouvent quelque chose et tu mets en place le scanner sur l’ensemble des communications sur l’Île-de-France avec les mots-clés adaptés. Kat, vois avec le SRE et la DSI[3] s’ils ont quelque chose. Tu nous rejoints dès que tu peux. Nayu et Ariana, tenue civile avec armement léger discret. On se retrouve dans cinq minutes à la zone de départ des portoloins.

Deux minutes plus tard, Ariana et Tony arrivèrent à la zone de départ. Tony récupéra le portoloin de retour. Nayu n’était pas encore arrivée mais ne devait pas tarder. Tony en profita pour poser une question à sa coéquipière :

— Et sinon, comment ça se passe pour Sarah à l’école ? Elle a avoué à ses camarades être sorcière ?

— Non, je lui ai dit de ne pas le faire pour le moment, répondit Ariana. Et je continue à aller la chercher à l’école comme d’habitude, sans transplaner. Elle m’a dit qu’ils en parlent beaucoup. Le sujet intéresse beaucoup les enfants. Des sorciers sont censés venir dans les écoles pour venir parler de la magie aux enfants.

— Oui, j’ai vu que les ministères de la magie et les ministères de l’éducation ont prévus des échanges. Des professeurs sorciers vont venir dans les écoles moldus, et des professeurs moldus dans celle des sorciers.

— Voilà qui va plaire à mon frère, des moldus à Hogwarts.

Nayu arriva en s’excusant pour le temps qu’elle avait mis. Ils touchèrent la feuille de papier portoloin et furent transportés immédiatement au ministère français de la magie. Des gens s’étaient arrêtés en les voyant apparaître de nulle part, les regardant avec des yeux ronds. Ariana comprit qu’il s’agissait de moldus venus voir cette partie de la ville qu’ils n’avaient jamais pu visiter. Un guide sorcier, la voix magiquement amplifiée, leur expliqua alors le principe du portoloin.

Les trois agents s’éloignèrent. Tony sourit en disant qu’au moins il y aurait toujours des gens pour profiter de la moindre occasion pour se faire de l’argent. Ils sortirent du ministère par la porte des visiteurs. Utilisant des cartes les identifiant comme membre de la Police Magique, ils purent s’approcher de la scène de crime. Le bâtiment n’avait subi aucun dégât. Seule une partie du trottoir portait les stigmates de l’explosion, une zone en étoile était noircie et le pavement était arraché.  Au-delà du cordon de police, une foule s’était massée. Il y avait trois groupes distincts. Au centre, de simples badauds, mélangeant visiblement moldus et sorciers. À gauche, des moldus brandissant des pancartes et scandant des slogans anti-sorciers et pro-religieux. À droite, des sorciers manifestant également en demandant le rétablissement du Secret Magique.

— Visiblement, une bombe artisanale sans trop de puissance, dit Tony en analysant la zone avec son TOI. Les protections magiques n’ont certainement pas eu de mal à contenir l’explosion. Reste à connaître le coupable.

— Avec une foule pareille, quelqu’un a bien dû voir quelque chose, dit Ariana.

— Pas sûr. Ceux du milieu sont sûrement arrivés après pour la plupart. Ceux de gauche ne diront rien car relativement d’accord avec ce genre d’action même si peu la cautionneront tout de même, ils diront n’avoir rien remarqué. Et ceux de droite vont désigner n’importe qui du moment que c’est un moldu. Zoé, que donnent les satellites ?

— Je suis en train d’analyser les images, informa l’analyste. Mais les deux foules étaient bien plus proches du ministère avant l’explosion. D’après ce que je vois, la bombe était dans une poubelle publique.

— Je vois, donc pour savoir qui y a mis la bombe, avec le nombre de personnes qui ont dû jeter des ordures dedans, ça ne va pas être facile. Voire impossible. Notre seule chance sera l’analyse d’un éclat de la bombe et des résidus chimiques de l’explosif. La police scientifique va faire son ratissage, inutile d’interférer. Tu as vu quelque chose Ariana ?

La jeune femme regardait en direction du groupe de sorciers traditionnalistes. Elle venait de remarquer quelqu’un qu’elle n’espérait pas revoir avant longtemps. Son frère Justin se tenait parmi les manifestants. Et lui aussi l’avait vue. Elle avait appris par son père qu’il avait démissionné de son poste au ministère anglais de la magie, ne pouvant supporter une politique d’ouverture avec les moldus.

— Tu penses qu’il a vu quelque chose ? demanda Tony qui avait suivi son regard.

— Je ne sais pas, et même s’il a vu quelque chose, comme tu as dit, il désignera n’importe quel moldu.

— Je pense que tu devrais essayer de le faire parler quand même. Et puis, je suis sûr que tu veux savoir ce qu’il fait ici en France.

Ariana suivit la suggestion de son chef d’équipe et se dirigea vers le groupe de sorciers traditionnalistes. Elle fit signe à son frère de la suivre et ils s’éloignèrent du groupe. Aussitôt qu’ils furent un peu plus tranquilles, il la prit à parti :

— Je peux savoir ce que tu fais là ?

— Je peux te poser la même question, répliqua-t-elle d’un ton neutre.

— C’est moi qui pose les questions.

— Faux, c’est moi. Et tu as plutôt intérêt à y répondre. Que fais-tu là ?

— Nous, les Vrais Sorciers, nous sommes unis dans plusieurs pays. On va pousser les gouvernements magiques à revenir sur leur décision absurde et rétablir le Secret Magique. Je suis là en tant que représentant des sorciers anglais pour soutenir les français.

— Et vous êtes combien ? Une dizaine par pays ?

— Les gens nous rejoindront.

— Pour le moment, j’ai vu plus de gens contents de la fin de cette séparation que de mécontents.

— C’est parce qu’ils ne rendent pas compte de la nécessité du Secret.

— Ou qu’avec les siècles, les gens sont devenus moins étriqués que certains comme toi.

— Et toi ? Malgré l’ouverture d’esprit dont tu te vantes, as-tu fait de la magie en public ? Vis-tu au grand jour avec le moldus ?

Ariana se mordit la lèvre. Elle devait avouer qu’elle n’était pas un bon exemple. Elle avait même interdit à sa fille d’avouer à ses amis qui elle était vraiment. Mais reconnaître à Justin qu’il avait raison sur un point lui était insupportable. Elle recentra le sujet de leur discussion.

— Bon, je ne vais pas épiloguer cent sept ans là-dessus. Tu étais là au moment de l’attentat ? interrogea Ariana.

— Oui, j’étais là quand ces moldus ont montré qu’ils voulaient nous anéantir. Mais pourquoi tu t’intéresses à ça ? Tu n’es qu’une secrétaire travaillant en Suisse.

— Tu ignores tout de mon travail, et ça restera ainsi. Dis-moi plutôt ce que tu as vu.

— Il y a eu une explosion sur le trottoir. Les sortilèges de protection ont tout de suite agi et elle n’a touché personne.

— Tu n’as pas vu qui a posé la bombe ?

— Non, je n’ai pas fait attention à cet endroit. Tu te prends pour une auror ou quoi ?

— Si tu n’as rien de plus à dire, on en a fini. Je te laisse rejoindre tes petits camarades, finit-elle en commençant à s’éloigner.

— On n’en a pas fini ! s’écria-t-il en la prenant par le bras. Tu vas répondre à mes questions maintenant.

Ariana lui fit une clé de bras pour se dégager. Elle sortit sa baguette et en posa l’extrémité sur la gorge.

— Tu commences à me saouler, dit-elle. Et si tu te taisais pour, disons, la journée. Silencio.

Ariana le relâcha et laissa là son frère interdit. Ce dernier sortit sa baguette et tenta d’incanter le contre-sort, sans succès. Il toisa sa sœur du regard qui ne se retourna même pas. Il la visa dans son dos et allait lui lancer un maléfice informulé mais celle-ci se retourna et le désarma d’un experlliarmus. Elle attrapa sa baguette au vol. Elle pensa un instant la briser, mais finalement, elle se contenta de la jeter dans une poubelle pas loin.

Ariana n’ajouta rien et rejoignit ses coéquipiers. En arrivant, elle dit à Tony que Justin ne savait rien. Tony pouffa de rire en voyant l’ainé des Potter se mettre à fouiller dans la poubelle dans laquelle sa sœur avait jeté sa baguette.

— Bon, il y a peu de chance que le terroriste soit encore dans le coin, dit Tony. On va attendre que la police fasse son travail. Je connais un petit café dans le coin. Je vous invite.

Au moment où l’équipe allait quitter la zone, un cri retentit, une voiture fonçait vers la foule de badauds à grande vitesse. Ces gens étaient trop loin du ministère pour être protégés par ses enchantements. Tony fut le premier à réagir, il transplana de l’autre côté de la foule et brandit sa baguette. Droit sur la voiture. Celle-ci ne ralentit pas, au contraire. Et lorsqu’elle fut à quelques mètres à peine, Tony généra un éclair bleu qui souleva la voiture au-dessus de la foule. Elle fit un salto sur elle-même avant d’atterrir dans un fracas de métal sur la scène de crime d’où les policiers s’étaient écartés. D’un sortilège, Ariana arracha la portière puis fit sortir sans ménagement le conducteur. Un shiki de Nayu l’immobilisa face contre terre. Ariana vérifia qu’il n’y avait personne d’autres dans le véhicule ni apparemment de bombe.

— Clair, lança-t-elle.

Les policiers, troublés un instant, se reprirent et mirent l’assaillant en état d’arrestation. Un commissaire demanda la dispersion de la foule pour raison de sécurité. Il y eut quelques réticences mais la plupart des gens partirent sans rechigner.

Le terroriste avoua presqu’immédiatement être le poseur de bombe. Il avait été frustré qu’elle n’ait fait aucune victime et avait choisi une autre méthode. Son lien avec des groupuscules catholiques sédévacantistes fut vite découvert également.

— On n’a plus rien à faire ici, on rentre, dit Tony.

 


[1] Située sur l’objet céleste du même nom, le plus massif de la ceinture d’astéroïdes, classé parmi les planètes naines.

[2] Le Chemin de Traverse.

[3] Direction de la Sécurité Intérieure.

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