Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 48 : VII Assaut spatial

2223 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/06/2019 23:03

CHAPITRE VII : ASSAUT SPATIAL


Ariana avait peu participé aux échanges tactiques avec les STAR. Cela ne s’était pas vraiment vu car les UA s’en étaient chargés. Les regards du sergent qu’elle avait éconduit la mettaient mal à l’aise. Elle sentait la colère monter en elle.

Ariana allait se lever pour mettre les choses au clair avec lui quand elle vit la lieutenant Zlotrowski lui dire quelque chose dans l’oreille. Le sergent eut un regard interrogateur, se leva et suivit sa chef à l’extérieur de la pièce. Lorsqu’ils revinrent, le sergent n’osait plus lever les yeux vers Ariana. Celle-ci se tourna vers la porte où était demeurée la lieutenant. Elle lui lança un regard entendu avant de sortir.

— Lieutenant Zlotrowski, appela Ariana en la suivant dans le couloir.

— Agent Potter, j’ai pris la liberté de régler les choses avec le sergent Dex. Il ne vous importunera plus. À moins que vous ne le vouliez.

— Vous aviez deviné qu’il m’avait approché ?

— Je le connais. Dès qu’une jolie femme est dans les parages, il ne peut s’en empêcher. C’est un dragueur invétéré.

— Et il n’a jamais eu de problème ?

— Quelques fois. Mais bon, il est assez bel homme et les femmes qui ont couché avec lui ne l’ont jamais regretté. C’est un bon amant.

— Vous avez l’air de parler en connaissance de cause, remarqua Ariana.

— Tout à fait, acquiesça la lieutenant. Je vous rassure : ce n’est arrivé qu’une fois et je lui ai mis les points sur les i après. Il est quand même respectueux de la hiérarchie, et des femmes.

— Je suis désolé pour lui mais en ce moment je n’ai pas la tête à ça.

— Vous sortez d’une relation ?

— Non. Mais les trois derniers hommes qui ont partagé ma vie, ou juste une nuit avec moi, sont morts. Le dernier il y a quelques heures à peine.

Ariana ne précisa pas que, d’une certaine manière, c’était elle qui l’avait tuée. Techniquement, il était déjà mort, assassiné par Ramus Owali ou un de ses hommes.

La lieutenant était choquée par ce que venait de lui dire Ariana. Elle ne la connaissait que depuis quatre heures mais elle savait que parler à un inconnu peut faire du bien.

— Vous voulez en parler ? demanda-t-elle.

— Je ne voudrais pas vous embêter, dit Ariana.

— Venez, on va aller dans ma cabine, on y sera plus tranquille.

Ariana s’ouvrit au lieutenant Zlotrowski comme rarement elle l’avait fait. Elle lui parla d’Alastor, d’Alex et de Jeremy. De ce qu’elle avait vécu avec eux et comment elle les avait perdus. La mort encore récente de Jeremy la marquait à vif. Malgré tout, elle savait que c’était celle d’Alex qui lui avait fait le plus mal.

— Tu aimes les bad boys on dirait, sourit Annya Zlotrowski. Du moins, les hommes forts. C’est le genre d’homme qu’il te faut car tu es forte aussi. Un faible se retrouverait moralement émasculé avec toi.

— Je ne sais pas si je dois bien le prendre, rit Ariana. Et toi aussi ce sont les hommes forts ton type ?

— Les costauds, avec pas grand-chose dans la tête. C’est pour ça que j’ai été attirée par Dex.

— Tu serais prête à remettre le couvert avec lui ?

— Pourquoi pas ?

En sortant de la cabine, les deux femmes étaient aussi complices que des sœurs. Ariana et Annya avaient déjà convenu de se faire une sortie entre filles quand l’occasion se présenterait. Elles voulaient y inviter Irael et d’autres.

 

La poursuite du Voldemort avait continué. Tony se rendit sur la passerelle.

— Commandant, vous m’avez appelé, dit-il.

— Agent Chaldo, nous serons bientôt à portée de tir de la cible, informa le commandant. Vous pouvez vous préparer à l’abordage.

— Bien. Souvenez-vous qu’il ne faut pas le détruire. Pas avant que nous ayons atteint notre objectif.

Tony alla transmettre les ordres. Les STAR et les UA se mirent en tenue de combat et se dirigèrent vers le pont d’embarquement. Tony et Kat continuèrent à se concerter avec les chefs des STAR et des UA tout en se préparant. Nayu était allée embrasser une dernière fois Zoé avant de rejoindre les équipes d’assaut.

— Les STAR connaissent mieux l’abordage de vaisseau, dit Tony. Vous passerez devant. Une fois à l’intérieur, vous passez en soutien derrière les UA, plus habituées à ce type d’ennemi.

Les TOI de Tony et Kat sonnèrent dans leurs têtes. Et avant qu’ils ne puissent répondre à Zoé, le commandant convoqua d’urgence Tony sur la passerelle : le vaisseau ennemi avait disparu. Kat, qui communiquait avec Zoé, confirma ce fait.

— Rejoignez vos équipes, ordonna Tony aux chef STAR et UA. Ariana, Kat, avec eux.

Ils avaient à peine quitté le vestiaire qu’une explosion secoua le vaisseau, envoyant Ariana percuter la cloison. Annya l’aida à se relever et elles se mirent à courir à la suite des autres.

Tony trouva la passerelle en pleine effervescence. Le commandant donnait des ordres à la volée. Des comptes-rendus lui parvenaient de toutes parts. Apparemment, un tir les avait touchés par derrière.

— Comment ont-ils fait ? questionna le commandant en se tournant vers Tony.

— De quoi voulez-vous parler ?

— Ils étaient devant nous. Nous les tenions. Et d’un coup, ils ont disparu et on les a repérés derrière nous. Comment ?

— Un transplanage massif, ils sont forts et nombreux. Quels sont les dégâts ?

— On a perdu deux réacteurs et les trois-quarts de nos capacités de combat vers nos six heures[1].

— Nouveau tir ! lança un homme d’équipage.

— Accrochez-vous !

Une nouvelle déflagration fit trembler le vaisseau. Sans attendre, le commandant regarda l’étendue des dégâts sur son terminal. Elle poussa un juron.

— Plus de propulsion, dit-elle. Et l’armement de poupe est hors d’usage.

— Avez-vous toujours les propulseurs directionnels ? questionna Tony.

— Oui, mais ils ne seront pas assez puissants pour nous permettre de fuir.

— Pas pour fuir, pour leurs présenter une bordée. Ordonnez l’évacuation par l’autre côté et faites tirer en mode automatique. Ça devrait nous couvrir.

— Espérons. Timonier, à mon ordre quatre-vingt-dix degrés bâbord, ordonna-t-elle.

— Quatre-vingt-dix degré bâbord, sur votre ordre, prêt, répéta le timonier.

— Officier de tir, tous les postes bâbord armés, prêt à faire feu sur mon ordre. Transférez les munitions des postes tribord et de proue sur bâbord.

— Tous postes bâbord, prêts, répercuta-t-il.

— Ici le commandant, lança-t-elle par l’interphone général. Ordre d’abandonner le vaisseau. Tous aux capsules de secours côté tribord. Attendez mon signal pour éjection. Pont d’embarquement, chasseurs et transporteurs prêts à décoller sur mon ordre.

Le commandant coupa l’interphone.

— Timonier, exécution.

— Reçu, quatre-vingt-dix degré bâbord.

Le vaisseau pivota pour présenter son flanc au Voldemort. Tony aperçut l’inquiétant vaisseau gris par la verrière de la passerelle.

— Feu à volonté ! s’écria le commandant.

Des canons, une multitude d’éclairs se déchaînèrent. Des missiles volèrent vers l’ennemi. Mais un bouclier invisible les arrêta avant que les projectiles n’atteignirent leur cible.

— Un Protego de cette taille ! pensa Tony impressionné.

— Maintenez le feu, ordonna le commandant. Toutes les commandes sur automatique. Évacuez la passerelle. Ordre d’éjection des capsules et décollage de la chasse. Agent Chaldo, rejoignez vos hommes.

— On se revoit bientôt commandant, salua-t-il.

Tony rejoignit le pont d’embarquement. Nayu et Zoé arrivèrent au même moment. Aussitôt qu’ils furent à bord, les navettes glissèrent vers le pont d’envol et furent projetées à l’extérieur du vaisseau.

Du hublot arrière, Ariana vit les capsules de sauvetage fuir à l’opposé de l’ennemi. Les canons du vaisseau américain, à court de munition, se turent. Et un ultime tir du Voldemort le fit voler en éclat et en flammes.

Loin de s’arrêter là, il prit en chasse les capsules de secours, les abattant sans pitié.

— Quelle bande de salauds ! s’écria Ariana.

Les navettes dans lesquelles ils se trouvaient étaient plus rapides que les capsules mais il sembla à Ariana que l’ennemi pivota vers eux et accéléra. Son impression fut confirmée par le pilote qui en informa Tony.

Ariana sentait sa dernière heure arriver. Tout le monde en était conscient à bord mais demeuraient étrangement calme. Tous savaient ce qu’ils risquaient dans ce genre de métier. Dans un coin, Zoé se blottit contre Nayu.

Ariana se tourna vers Tony et lui sourit.

— Ne va pas faire la même chose qu’Alex, dit-elle, évoquant le transplanage qui l’avait mené à la mort.

— Je ne suis pas aussi fou que lui, rit Tony. Je ne pense pas qu’ils vont nous descendre.

— Pourquoi ?

— Ramus a dû deviner que nous étions à bord. Il veut me vaincre en combat singulier. Battre le Corbeau.

— Alors nous avons encore une chance, conclut Ariana.

Tony sourit à son tour. Elle avait le bon état d’esprit. Elle avait encore des choses à apprendre, mais la guerre avait accéléré son apprentissage. Il lança une volée d’ordres pour que tous se prépare à se battre dès qu’ils seraient arraisonnés.

Le Voldemort glissait vers eux, se rapprochant sensiblement. Il ne restait que quelques minutes avant de se battre pour survivre. Et soudain, un autre vaisseau surgit, se mettant en travers entre eux et lui. Ariana le reconnut aussitôt : c’était le vaisseau noir qui les avait sauvés à Valinorya[2]. Ses tourelles étaient pointées sur le Voldemort et tirèrent une salve.

Le vaisseau de la secte du Serpent Blanc prit aussitôt la fuite. Le sauveur demeura là, sans chercher à le poursuivre. Les navettes s’arrêtèrent et se mirent à reculer dans sa direction.

— Ils nous tractent vers leur pont d’envol, lança le pilote. Armement de bord prêt.

— Ne tirez pas, ordonna Tony. Transmettez à l’autre navette : on reste sur le qui-vive mais pas de feu sans mon ordre direct. Nous ne savons pas si ce sont des ennemis ou non.

— Ça fait deux fois qu’ils nous sauvent la vie, fit remarquer Ariana.

— C’est pour ça que je demande de ne pas tirer.

Les portes du pont d’envol se refermèrent sur eux. Malgré tout, personne ne descendit des navettes.

 

— Les navettes sont à bord capitaine, indiqua l’officier de pont. Mais ils ne sortent pas.

— Normal, je vais aller les accueillir, dit le capitaine. Tu veux venir ?

L’homme à qui le capitaine s’était adressé acquiesça.

 

— Qu’est-ce qu’ils attendent ? fit Ariana.

— Qu’on sorte, répondit Tony visiblement dans ses pensées.

Ariana remarqua le visage songeur de son ami. Il regardait dans toutes les directions que lui permettaient le hublot, comme s’il cherchait quelqu’un, ou s’attendait à vois quelqu’un apparaître.

— Qu’est-ce que tu cherches ? demanda-t-elle.

— Rien, j’ai une impression bizarre, dit-il.

— Je n’aime pas quand un Chaldo dit ça.

Ils observaient les membres d’équipage du vaisseau noir qui s’affairaient autour des navettes tout en gardant leurs distances. Ils remarquèrent qu’aucun ne portait d’uniforme, ils étaient tous habillés différemment. Ariana remarqua qu’il y avait des moldus et des sorciers, ce qui ajouta à ses questions.

Une femme en tenue guerrière noire, un katana glisser dans sa ceinture à sa gauche et un pistolet à sa droite, entra dans le hangar. Elle arborait une longue chevelure noire et ses yeux semblaient analyser les navettes de fond en comble. Elle s’adressa à quelqu’un resté hors de vue et s’approcha des navettes.

— Oh eh des navettes ! lança-t-elle. Vous n’avez rien à craindre. Vous pouvez sortir.

— Que personne ne bouge, ordonna Tony. J’y vais.

— Je viens avec toi, imposa Ariana.

Tony et Ariana descendirent de la navette et s’arrêtèrent devant la femme en noir. Cette dernière eut un sourire amusé en regardant Tony.

— A qui ais-je l’honneur ? questionna-t-elle.

— Agents Anthony Chaldo et Ariana Potter, présenta Tony. Nous travaillons pour une agence dont vous n’avez sûrement jamais entendu parler. Nous combattons les Dæmons, les extra-terrestres qui attaquent sur Mars et dans les régions de la Ceinture et au-delà. J’espère que nous sommes dans le même camp.

— Nous le sommes. Vos ennemis sont aussi les nôtres. Et ce depuis des temps immémoriaux.

— Mais qui êtes-vous ? interrogea Ariana.

— Je suis le capitaine Rozënn Morbrez. Bienvenu à bord de l’Ankou.


[1] Par rapport à l’avant (midi), imaginé un cadran horaire tout autour, six heures c’est l’arrière.

[2] Voir « Ariana Potter et le Serment des Eldars ».

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