Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 52 : XI Projets terroristes

5273 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/07/2019 13:11

CHAPITRE XI : PROJETS TERRORISTES

Il faisait gris à Houston.

La surveillance des communications entre le cardinal Pantalini et Wister n’avait permis de connaître le lieu exact de la rencontre qu’au dernier moment. Le religieux n’y entendait rien dans ce genre de chose mais l’activiste avait tenu à ce que cette information ne soit échangée qu’à ce moment. Il avait une grande expérience des actions clandestines.

Mais, Wister avait sous-estimé les capacités de la DE. Connaissait-il seulement son existence ? Peu importait et tant mieux pour eux. Même prévenu au dernier moment par Mahmoud, l’étude de la ville leur permit de connaître plusieurs points de mise en place pour l’UA permettant une éventuelle intervention dans un délai court.

Pour Christianus et Winston, le travail était encore plus simple. Le jeune agent était totalement inconnu de Wister comme du cardinal. Et Christianus utilisa une potion dont il avait entendu parler : le polynectar. Il prit donc l’apparence d’un inconnu lambda.

— Vous pensez qu’on va attendre longtemps ? questionna Winston.

— C’est possible, répondit évasivement Christianus. Ce genre de rendez-vous est soumis à beaucoup de critères. Il suffirait d’un élément, même anodin, voire d’une impression pour que Wister annule cette rencontre.

— Je n’ai pas encore l’habitude de ce genre de chose. Je n’ai fait que des simulations jusqu’à maintenant.

— Ça va bien se passer, rassura Christianus.

En son for intérieur, Christianus l’espérait plus qu’il ne le savait. Toute opération de ce genre ne pouvait être prévue du début à la fin. Il faudra forcément improviser à un moment ou un autre. À côté de lui, Winston semblait à la fois exciter et anxieux.

— Vous avez déjà croisé la jeune ange à la DE ? questionna Winston.

Le jeune agent avait besoin de parler pour contrer son anxiété. Christianus le comprenait parfaitement. Mais pourquoi en parlant d’Irael ?

— Oui, répondit-il simplement.

— Je la trouve vraiment magnifique. Je me demande si toutes les anges sont aussi belles.

— Je ne saurai le dire.

— Je crois que je vais tenter ma chance.

— Que voulez-vous dire ? demanda Christianus, une pointe de peur à l’esprit.

— Eh bien, je ne sais pas si les anges ont les mêmes mœurs que nous en matière de relations sociales. Malgré tout, je vais essayer de la séduire je pense.

— Et si elle a quelqu’un dans la vie ?

— Alors tant pis pour moi. Je ne suis pas du genre à briser un couple. Je ne l’ai pas croisée souvent au QG mais je ne pense pas qu’elle soit avec quelqu’un de la DE, ça ne fait pas assez longtemps qu’elle occupe son poste. Si elle a quelqu’un, ce serait un ange resté sur Mars. Vous en pensez quoi vous ? Vous la trouvez comment ?

— C’est une très belle femme en effet, répondit Christianus, choisissant de ne pas révéler la relation amoureuse qui commençait à peine entre Irael et lui.

— Il parait que c’est aussi une combattante exceptionnelle. Elle est amie avec l’agent Potter je crois. Elle aussi c’est une très belle femme.

— Vous allez tenter votre chance avec elle en cas d’échec avec Irael ?

— Non, je ne suis pas très brune. Je préfère les blondes. Mais attendez ! Vous connaissez son prénom !

— Navré de vous interrompre, intervint Mahmoud. Il y a du mouvement.

— Merci, dit Christianus autant pour la mission que pour la fin de cette conversation. Où ?

— Dans un square en banlieue. Pas beaucoup de civils sur zone. Ils jouent la discrétion, même le cardinal est en tenue de ville.

— On y va, préviens l’UA pour qu’ils se mettent en place.

— Déjà fait.

Christianus posa sa main sur l’épaule de Winston qui transplana dans une ruelle déserte proche du square. Un groupe de l’UA y était posté, prêt à intervenir. Christianus reprit une gorgée de polynectar et se dirigea vers le lieu de rendez-vous. Winston attendit quelques minutes avant de déboucher de la ruelle et d’entrer dans le parc par une autre entrée.

Christianus repéra très vite Wister et Pantalini. Ils se trouvaient près de la fontaine qui trônait au milieu du square. Plusieurs individus faisaient semblant de se promener aux alentours, mais ils ne trompèrent pas l’ancien agent des SSP : c’étaient des hommes de Wister. Ils avaient revêtu des vêtements classiques mais certains tatouages étaient visibles sur leurs mains ou dans leurs cous. Un de ces suprématistes était assis à côté de Christianus sur le même banc.

— J’en ai repéré cinq en plus de Wister et Pantalini, dit Christianus par la pensée.

— Deux de plus dans une voiture à l’extérieur, dit Winston. Mais pas des suprématistes, je crois qu’ils sont avec Pantalini. Son chauffeur et son garde du corps.

— Deux véhicules dans une rue parallèle à l’est, désigna Mahmoud. Avec quatre personnes. Ceux de Wister et ses hommes. Attention, je repère des armes sur tous sauf Pantalini.

— On s’y attendait, reprit Christianus. Ecoutons ce qu’ils se disent.

Christianus activa le micro directionnel de son TOI en pointant mentalement Wister et Pantalini. Aussitôt, leurs voix se firent entendre.

— Je pensais que vous ne me recontacteriez jamais, dit Wister. L’Inquisition m’a un peu snobé.

— La situation a changé, répliqua Pantalini.

— Effectivement. Maintenant, les Sorciers et autres engeances démoniaques se baladent librement et sans peur parmi nous. Il va être temps d’agir pour purger notre monde. Si nous nous étions associés plus tôt, tout ceci aurait pu être évité.

— Je ne suis pas ici pour ressasser le passé, mais pour sauver l’avenir.

— Jusque-là, nous sommes d’accord, assura Wister. Je suis quand même surpris que ce soit un cardinal qui vienne me voir en personne. Je m’attendais à revoir l’agent qui a pris contact avec moi il y a quelques années.

— Il n’était pas de l’Inquisition mais il nous servait fidèlement. Maintenant, c’est un traitre.

— Il est du côté des Sorciers ! Il me semblait très croyant pourtant.

— Un démon femelle se faisant passer pour un ange l’a détourné du droit chemin, informa Pantalini.

— Je vois, je le tuerai si je croise sa route. Et maintenant, qu’est-ce que vous proposez ?

— Je peux vous fournir un soutien en logistique et renseignement pour de futures actions. La fin de l’anonymat des Sorciers n’a pas que des avantages pour eux. Dans un souci de transparence, ils ont révélé leurs lieux de vie et surtout, leurs ministères.

— J’ai appris que quelqu’un avait déjà tenté d’attaquer le Ministère français de la Magie à Paris. Cela a révélé des défenses magiques très efficaces contre nos armes. Il faudra plutôt attaquer leurs autres lieux de vie, les rues commerciales, les lotissements,… Ils doivent se sentir en danger absolument partout. Notre but final restant leur extermination par le feu purificateur.

— Par où comptez-vous commencer ? questionna le cardinal.

— Pour les cibles majeures, par la Maison Blanche et le siège de l’ONS à New York.

— Ce sont des cibles non-sorcières !

— C’est l’ONS qui a permis aux Sorciers de se révéler en croyant à leur mensonge, en se laissant si facilement manipuler. Et c’est l’ambassadeur américain qui a demandé la réunion extraordinaire qui a permis ça. Il n’y a pas que les Sorciers à éliminer. Ceux qui les ont aidés, consciemment ou non, doivent également payer. Ainsi, j’espère bien qu’une grande partie de la population prenne conscience du danger que représente cette engeance maléfique pour notre monde et nos âmes.

— Je vois ce que vous voulez dire. Mais cela ne risque-t-il pas plutôt de nous aliéner la population ? Il faut se rendre à l’évidence que l’Église n’a plus la même influence qu’avant. Les politiques progressistes prônant la liberté ont détourné beaucoup de gens de notre bienveillance et de celle de dieu.

— Ils reviendront vers dieu quand ils verront le mal que répandent les Sorciers. Et la liberté mourra sur les bûchers à leurs côtés. L’Église guidera de nouveau le monde. Nous pourrions même nous débarrasser des hérésies telles que l’islam et les autres sectes. Je ne vais pas vous mentir, cela prendra des années. Mais nos efforts payeront.

— Quand est-ce que vous comptez agir ? interrogea Pantalini.

— Le plus tôt possible, répondit Wister. Pour Washington et New York, je vais attendre que vous nous donniez des armes. Il nous faut des explosifs, des fusils d’assaut et des munitions. Ainsi que des voitures, des modèles discrets mais puissants en version blindée.

— Cela risque de prendre du temps.

— J’en suis conscient. Mais ne vous en faites pas, Washington et New York sont des cibles majeures. En attendant, nous allons nous pouvons nous attaquer à des cibles mineures, y compris du côté sorcier.

Wister adressa un sourire carnassier à Pantalini.

— Et plus tôt que vous ne le pensez.

— Quand ?

— Aujourd’hui. J’ai un commando qui va agir dans une heure dans le quartier sorcier de Houston. Il y a beaucoup de gens normaux qui visitent ces lieux en ce moment. La nouveauté les attire comme des mouches. Il y aura des victimes parmi eux, mais j’espère qu’il y aura une majorité de sorciers.

— Et vos hommes ? Ils risquent d’y laisser la vie aussi.

— Ils y sont résolus. Ils savent que c’est un devoir sacré. Pour la Gloire de Dieu.

Christianus resta impassible mais sa décision était prise. Il fallait agir. Du coin de l’œil, il vit Winston s’agiter de l’autre côté du square. Sa main se déplaçait dangereusement vers l’endroit où se trouvait sa baguette.

— Ne bougez pas Winston, ordonna Christianus. Attendez les ordres. Mahmoud, tu as tout enregistré ?

— Bien sûr, répondit l’analyste.

— Sornas, vous avez suivi ?

— J’ai anticipé en déplaçant mes groupes sur leurs bases d’assaut. Je m’occupe des véhicule avec un. L’autre attend votre signal pour investir le square. Les tireurs d’élite sont en position sur les toits environnants et sont prêts. Il faut que nos attaques soient synchronisées pour ne pas qu’ils se préviennent. Et surtout pas leur commando.

— On va devoir agir vite et se réarticuler tout de suite après. Action dans une minute à partir de maintenant.

Les chefs de groupe et Winston accusèrent réception de l’ordre. Christianus ne bougea pas. Il ne fallait pas éveiller les soupçons des terroristes. Il transmit un complément d’ordre à Winston, lui demandant de ne pas bouger lors de l’assaut de l’UA. Il devait attendre quelques secondes.

Et soudain, l’assaut fut donné. Les tireurs d’élite neutralisèrent les cibles présentes dans leurs lignes de mire. Leurs tirs étaient tellement synchrones qu’une seule détonation se fit entendre alors que trois ennemis s’effondrèrent. Aussitôt, un groupe de l’UA en tenues noires investit le square. Des éclairs de stupéfixion frappèrent les deux suprématistes restants.

Wister s’était dressé en regardant dans toutes les directions. Il sortit son arme de sous sa veste mais ne tira pas. Il s’était rendu compte qu’il n’avait pas l’avantage. Le cardinal Pantalini avait l’air paniqué. Il se jeta derrière le banc et resta contre le sol. Il jeta un coup d’œil vers sa voiture mais son chauffeur et son garde du corps étaient tenus en respect par un binôme de l’UA.

— Winston, désarmez-le, ordonna Christianus.

— Experlliarmus, lança Winston placé sur la gauche de Wister.

Le pistolet de Wister vola jusqu’au jeune sorcier qui s’en saisit sans difficulté sans détourner sa baguette de son adversaire.

— Saloperie de sorciers ! cracha Wister. Je vous ferai tous brûler dans les flammes purificatrices.

— Mais bien sûr, dit Winston.

Un binôme de l’UA passa derrière le chef terroriste, le forçant à se mettre à genoux. Ils lui lièrent les poignets dans le dos. Wister ne lâchait pas Winston du regard, le toisant avec haine.

— Action terminée de notre côté, dit Christianus. RAS.

— Pour nous aussi, répondit Erius. Il faut que nous les remettions sans plus tarder aux autorités locales pour nous occuper du commando chargé de l’attaque. Je vais appeler deux groupes en renfort.

— Allez-y, je vais essayer de récolter des informations supplémentaires.

Christianus s’approcha de Wister qui avait été installé sur le banc au côté de Pantalini lui aussi entravé. Il sortit une fiole de sa poche et en but une gorgée. Aussitôt, son visage reprit son apparence ordinaire. Pantalini et Wister affichèrent leur surprise.

— Vous ! s’exclama le cardinal.

— Espèce de sale enfoiré de traitre ! insulta Wister.

— Je n’ai pas le temps pour les politesses, dit Christianus. Dîtes-moi où se trouve votre commando et où compte-t-il attaquer exactement ?

— Parce que tu crois que si je le savais je te le dirai ?

— Vous n’êtes pas du genre à laisser vos hommes improviser. N’oubliez pas que je vous ai évalué il y a quelques années. Je sais comment vous fonctionnez.

— Et alors ? Disons que je le sais, crois-tu que je vais passer à table juste parce qu’un larbin des sorciers me le demande ?

— Non, je ne le crois pas. Et nous n’avons pas le temps pour un interrogatoire dans les règles. Nous allons devoir utiliser des méthodes un peu plus rapides.

— La torture ne me fera pas cracher le morceau, rugit Wister.

— Trop long également. Et puis nous ne sommes pas des sauvages.

Christianus sortit une autre fiole de sa poche, elle contenait un liquide argenté. Il la déboucha et s’approcha de Wister. Ce dernier ferma résolument la bouche mais une force invisible le força à l’ouvrir malgré toute sa volonté. Alors que la potion coulait dans sa gorge, il vit l’extrémité de la baguette de Winston briller légèrement.

Wister toussa en essayant de se faire vomir quand Christianus le lâcha mais il savait que c’était trop tard. Quelle que soit cette potion, elle pénétrait déjà son organisme.

— Qu’est-ce que vous m’avez fait avaler ? demanda-t-il.

— Les sorciers appellent ça du véritaserum, répondit Christianus. Elle force quiconque en boit à dire la vérité, comme son nom l’indique.

— Je suis sûr que c’est illégal.

— Tout comme planifier la mort d’innocents dans une action terroriste. Ne soyez pas ridicule. Winston, combien de temps avant que ça ne fasse effet ?

— C’est quasi immédiat, répondit le jeune sorcier. Il doit déjà être sous son pouvoir.

— Bien. Alors maintenant, vous allez tout nous dire sur votre attaque et sur votre commando.

Le véritaserum ne laissa aucune chance de mentir à Wister. Il se mit à table sans pouvoir résister, à sa grande fureur. Il donna tous les détails de l’attentat et de l’identité des hommes impliqués.

— Sornas, appela Christianus à la fin de la confession.

— Je suis en route pour positionner mes groupes, répondit Erius.

— On vous rejoint là-bas.

— Féndès, arrêta Pantalini. Comment pouvez-vous vous associer à ces enfants du diable ? Comment pouvez-vous avoir trahi dieu ?

— Je n’ai pas trahi dieu. Je pense faire sa volonté au contraire. Quant aux sorciers, vous devriez vous demander si ce sont vraiment eux les enfants du diable, ou ceux qui projettent des meurtres en masse d’innocents. Dieu ne cautionnerait jamais ça. Ou alors, c’est qu’il est le diable lui-même.

— Blasphème !

— Pas le temps de bavasser sur ce sujet plus longtemps. Occupez-vous d’eux, ordonna Christianus au chef de groupe UA. Winston, on y va.

Winston posa sa main sur l’épaule de son chef d’équipe et ils transplanèrent. Ils se retrouvèrent au cœur du quartier sorcier de Houston. Depuis la fin du Secret Magique, ce lieu s’était ouvert aux Moldus. Des sorciers du MACUSA[1], le Congrès Magique Américain, faisaient visiter les différents lieux magiques à travers tous les États-Unis, quand ce n’étaient pas les familles et les amis sorciers qui s’en chargeaient eux-mêmes. D’un avis général, les américains acceptaient assez facilement ces « nouveaux » quartiers, ils s’ajoutaient juste aux autres comme Chinatown. Christianus n’eut donc aucune difficulté à y entrer.

— Voulez-vous participer à une visite guidée ? demanda un sorcier du MACUSA.

— Non merci, mon ami me guide, répondit Christianus en désignant Winston.

Ils parcoururent la rue principale jusqu’à atteindre une place où se trouvaient plusieurs échoppe pour se rafraîchir en buvant des breuvages qui avaient l’air de faire sensation auprès de la nouvelle clientèle moldue. Des sorciers faisaient une démonstration de leur magie à un cercle de badauds subjugués.

— Il y a beaucoup de monde, dit Christianus. S’ils tirent au hasard, ça va être un vrai carnage. Sornas, vous êtes en place ?

— Presque, délai deux minutes, répondit le chef vampire de l’UA.

— Mahmoud, le MACUSA est au courant ?

— Oui, ils ont envoyé des aurors pour nous épauler, informa l’analyste. Ils attendent à l’extérieur des instructions.

— Nous en ferons appel à eux qu’en dernier recours. Il faut qu’on repère le commando.

— Je balaye non-stop le quartier par satellite. Pour le moment rien.

Christianus sentait la tension montée en lui, mais il avait trop d’expérience pour la laisser guider ses actions. Il demeura calme et observa tout autour de lui. Wister lui avait avoué que l’attaque commencerait sur la Salem Place. La place se trouvait en plein centre du quartier sorcier de Houston. Commencer un attentat ici donnerait quoiqu’il arrive un bilan plus que sanglant.

Ils ne pouvaient pas faire évacuer le quartier. Les terroristes le remarqueraient aussitôt et dans le meilleur des cas disparaîtraient. Mais c’étaient des fanatiques. Le plus probable demeurait qu’ils décident de débuter leur action sans attendre.

— Tireurs d’élite en surveillance, informa Sornas. Groupes d’intervention en position.

Christianus accusa réception. Lui et Winston se séparèrent pour couvrir plus de terrain. Christianus se mêla aux badauds qui lançaient des « Oh ! » et des « Wouah ! » en regardant un sorcier transformer son chien en peluche ou faire léviter des assiettes.

Winston s’assit à une table libre en terrasse d’un café et commanda une limonade sans cesser de couvrir la place du regard. L’interrogatoire sous véritaserum de Wister leur avait appris l’identité des hommes du commando. Il ne fallut que quelques secondes à Mahmoud pour les trouver dans les fichiers du FBI et envoyer leurs photos sur les TOI.

Bien que le quartier sorcier soit dépourvu de caméras de surveillance, ce n’était pas le cas des quartiers moldus environnants. Mahmoud lança une recherche faciale à la fois sur les images actuelles et sur les enregistrements allant jusqu’à quatre heures avant. Tout à coup, son programme s’arrêta sur plusieurs identifications proches du cent pourcent de probabilité.

— Je les ai, dit-il. Ils sont entrés par l’ouest il y a vingt-cinq minutes. Quatre personnels. Ils se sont mêlés à un groupe venant visiter le quartier guidé par quelqu’un du MACUSA. Je n’ai pas pu repérer leur armement. Je pense donc à de l’armement léger type fusil d’assaut et grenades maximum.

— Il est probable qu’ils portent des ceintures d’explosif, dit Erius. Reste à savoir quel type de système de mise à feu ils ont. Le pire scénario serait un système manuel doublé d’un système biométrique.

— Alors on va considérer qu’ils en sont équipés, dit Christianus.

— Et j’ai une bonne nouvelle, reprit Mahmoud. Je les ai ciblés par satellite. Ils sont en approche de Salem Place. Ils n’ont pas quitté le groupe touristique.

— Ça couvre leur approche, ils passent inaperçu. Combien de temps avant qu’ils n’arrivent ?

— Deux minutes je dirai. Je suis en train de les scanner pour les éventuels explosifs. Résultat positif, ils en sont tous équipés. Environ dix kilos chacun.

— Ils ont de quoi faire disparaître le quartier. Il va falloir agir finement et rapidement.

— J’ai peut-être une idée, intervint Winston.

— Laquelle ?

— Pas le temps d’expliquer, faîtes-moi confiance. Je bouge.

— Winston, non !

Mais le jeune sorcier s’était déjà lever. Il se dirigea vers l’endroit où allait déboucher sur la place le groupe de visiteurs auquel s’étaient mêlés les terroristes. Il les repéra sans mal et se joignit au groupe discrètement.

Christianus s’approcha doucement, imitant le moldu émerveillé. Du coin de l’œil, il observait Winston avec inquiétude. Il était prêt à dégainer à la moindre alerte et savait qu’au-dessus de lui, les tireurs d’élite pouvaient faire feu à la moindre occasion.

— Cibles acquises, indiqua Erius confirmant ce que pensait Christianus.

Winston avait réussi à se rapprocher au plus près des terroristes. Discrètement, il sortit sa baguette et la garda le long de son avant-bras pour qu’elle reste cacher aux yeux des visiteurs.

— Je ne vois pas ce qu’il fait, dit Christianus. Winston ?

— Attendez Christianus, intervint Erius. Laissez-le faire, on ne sait jamais.

— Mais…

— Contrairement à nous, ce jeune homme a l’air d’avoir une idée. On vous couvre.

Christianus n’aimait pas ça. Mais il n’avait pas le choix, il se rangea à l’avis du chef vampire. Le groupe de visiteurs s’était immobilisé pour écouter les commentaires du guide. Il s’en était assez rapprocher pour mieux observer les mouvements de son coéquipier. Il ne devina pas ce qu’il faisait. Winston passait de cible en cible, sa baguette toujours le long de son bras. Il était déjà passé près de deux d’entre eux et s’approchait du troisième.

Le dernier assaillant n’était qu’à un mètre de Christianus. Il regardait autour de lui, suivant les indications du guide. Son regard passa sur son acolyte et Winston. Le mouvement du jeune sorcier l’interpela.

— Eh ! héla-t-il.

L’homme auprès de qui Winston passait se retourna au cri de son ami. Il vit le sorcier et sa baguette et réagit aussitôt en le repoussant violemment. Il sortit un fusil d’assaut de sous son manteau et le pointa sur Winston alors que les moldus autour hurlaient de panique en courant en tous sens.

— Saloperie de sorcier, dit-il alors qu’il allait faire feu.

Une détonation retentit et le terroriste s’effondra, touché à la tête. Les autres réagirent en sortant leurs armes. Christianus attrapa le plus proche de lui, le désarmant sans ménagement. Il le projeta au sol et pressa le canon de son pistolet sur sa tempe. Winston désarma un autre d’un experlliarmus et le plaqua au sol en augmentant la gravité juste sous lui d’un autre sortilège.

Le dernier voulut faire exploser son dispositif mais il avait beau appuyer sur la commande, rien n’y faisait. Au final, il releva son arme pour tirer sur Winston mais Christianus tira, lui mettant deux balles en pleine gorge.

Celui qui maîtrisait Christianus s’agita et parvint à le repousser. Il brandit le dispositif de mise à feu de sa ceinture d’explosif.

— Que personne ne bouge ou je fais tout péter ! cria-t-il. Sales sorciers !

Winston pointait sa baguette sur lui.

— Baisse-moi ça, ordonna le terroriste. Si je me fais sauter, tu y passes.

— Je le sais bien, dit Winston.

— Et toi tu es à la solde des sorciers ? fit-il en toisant Christianus. Tu n’as pas honte ?

— Et si on passait le laïus du terroriste qui pense avoir raison, dit Christianus.

— Ouais. Je vais juste tous vous tuer. Pour dieu !

Le terroriste activa allait activer sa commande lorsqu’un tireur d’élite lui mit une balle dans le crâne. Christianus se jeta à terre. Il vit Winston faire un moulinet avec sa baguette. L’explosion fracassa l’air. Christianus se voyait déjà mort, il était bien de trop près. Par réflexe, il mit ses bras autour de sa tête, bien que sachant que ce serait inutile.

Les secondes s’égrainèrent. Christianus fut surpris de ne pas avoir ressenti la brûlure du souffle de la bombe lui arracher les chairs des os. Il releva la tête. Il était bien vivant. Là où se trouvait le dernier assaillant se trouvait une marque noire de deux mètres de diamètre. De la fumée se dissipait au gré du vent. Winston était assis contre le mur d’un bâtiment, les yeux dans le vague, visiblement étourdi. Il avait dû être projeté par l’explosion.

Les membres de l’UA mené par Erius Sornas arrivèrent et mirent en place un périmètre de sécurité. Les aurors du MACUSA les épaulèrent sans poser de question. Christianus s’approcha de la zone noircie et l’examina.

— Ce Scamander a de la ressource, dit Erius en s’arrêtant près de lui. Il a réussi à dresser un bouclier autour du terroriste et a contenu l’explosion. Il a été projeté contre le mur assez durement mais je pense que ça ira. Mon infirmier s’occupe déjà de lui.

— Il a désobéi à un ordre, dit Christianus. Je ne sais pas quelle initiative il a pris, mais ça aurait pu tous nous tuer.

— C’est vrai, il faudra que vous le réprimandiez. Mais il faudra aussi le féliciter. Ce qu’il a fait à l’air d’avoir empêché les ennemis d’utiliser leurs explosifs. Son intrépidité aurait pu avoir de graves conséquences, mais c’est sûrement ça qui nous a sauvés.

— Vous avez raison. Je me chargerai de lui une fois de retour au quartier général et qu’il sera sur pieds.

— En attendant, c’était du bon boulot de la part de toute votre équipe. Vous allez faire un excellent chef IS. Ce sera un plaisir et un honneur de travailler avec vous.

Erius tendit la main à Christianus qui la serra franchement. Ce geste n’échappa à aucun membre de l’UA présent.

— Merci chef Sornas.

— Appelez-moi Erius.

Les prisonniers furent remis aux autorités américaines. Dans la plupart des pays, les autorités moldues et magiques se partageaient déjà certaines choses comme le maintien de l’ordre et le respect des lois. La police magique et les aurors ou équivalents se chargeaient plus particulièrement des sorciers et affiliés. Les moldus étaient confiés à la police classique. Les aurors américains remirent les terroristes à l’antenne locale du FBI.

Les agents de la DE quittèrent la zone dès que leur présence ne fut plus nécessaire. Seul le cardinal Pantalini fut ramené au quartier général et placé dans une cellule en attendant son interrogatoire.

Christianus se rendit au bureau du Patron pour y faire son rapport. Ce dernier lui offrit une tasse de café.

— J’ai eu un premier rapport de monsieur Youssoko et un du chef Sornas, dit le Patron. La mission s’est passée de manière inespérée au vu des imprévus.

— Oui Patron, répondit Christianus. L’équipe s’est bien comportée. Et je n’ai pas besoin de faire l’éloge de l’UA du chef Sornas, vous connaissez sa valeur.

— Il y a quand même quelque chose, n’est-ce pas ?

— L’agent Scamander a pris une initiative sans y être autorisé. Cela aurait pu avoir de graves conséquences.

— C’est vrai. Je sais qu’Erius vous a dit ce qu’il en pensait. Je ne reviendrais pas la dessus, je suis du même avis. Scamander est sous votre autorité. Je vous laisse donc seul juge de ce qu’il faut faire.

— Je n’oublie pas qu’il a sauvé des vies aujourd’hui. Dont a mienne. Je vais le réprimander. Mais je vais aussi le remercier.

— Bien. Votre équipe continue sur cette affaire.

— Bien monsieur.

Christianus sortit. Il s’arrêta près de Mahmoud pour lui demander de voir si le Vatican et l’Inquisition réagissaient à la disparition du cardinal Pantalini. Puis il se rendit à l’infirmerie.

Winston était assis dans un lit, une perfusion plantée dans le bras. Il semblait avoir récupéré tous ses esprits.

— Je sais ce que vous allez me dire, dit-il. J’ai agis sans vous faire part de mes intentions. Mais je savais que je pouvais le faire.

— Tu aurais dû me dire ce que tu comptais faire, dit Christianus. D’ailleurs, je ne sais même pas ce que tu as fait.

— A part à la DE, rare sont les systèmes électroniques conçus pour résister à un décharge magique. Je les ai simplement fait disjoncter. J’aurais aimé pouvoir faire de même avec le dernier.

— Tu as réussi quelque chose qui a impressionnée le chef Sornas lui-même. Ce n’est pas rien quand on connait son expérience. Evite de prendre ce genre d’initiative à l’avenir. À moins d’être dans une situation urgente. Comme aujourd’hui. Et merci. Je serais mort si tu n’avais pas bien réagi.

— Je vous en parlerai la prochaine fois, si j’ai le temps. Et de rien.

— Moi aussi je dois le remercier, lança une voix.

Irael entra dans la chambre en souriant. Elle vint déposer un baiser sur la joue de Winston qui ne comprenait pas ce qui se passait.

— Merci de l’avoir protégé, dit-elle en venant près de Christianus. Tu as fait du bon travail aujourd’hui, tout le monde en parle.

— Je n’ai fait que mon devoir, dit Christianus.

Elle l’embrassa doucement avant de partir. Christianus la suivit du regard. Il se retourna vers Winston en l’entendant soupirer. Ce dernier avait la mine piteuse.

— Tant pis, dit-il. Je vais devoir trouver quelqu’un d’autre. Va falloir me raconter, tu sais.

— Plus tard, dit Christianus. J’ai un cardinal a interrogé.

— Je viens. Je me sens d’attaque.


[1] MAgical Congress of the United States of America.


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