Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 55 : XIV A l'abordage !

1877 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/08/2019 08:26

CHAPITRE XIV : À L’ABORDAGE !

L’effervescence gagnait tout le monde à bord de l’Ankou. Les équipes STAR et UA étaient prêtes à l’assaut et révisaient les derniers points avant d’embarquer à bord des navettes d’abordage. L’équipage de l’Ankou affichait la même excitation d’avant bataille. Les hommes et femmes du vaisseau noir préparaient leurs postes.

Les agents IS s’étaient réunis autour de Tony qui précisait des points de dernière minute. Alex lui avait laissé le leadership sur la mission, étant donné qu’il l’avait commencé.

— Kat et Nayu, vous allez avec la navette deux et vous commencez la fouille par bâbord, dit-il. Ariana et moi, on fait de même par tribord avec la navette une. Alex, tu peux te joindre à une équipe ?

— On va plutôt en former une, dit Alex.

— Avec qui ?

— Si ça ne vous dérange pas que je vous accompagne, lança Rozenn en arrivant.

Cette fois-ci, deux sabres se trouvaient glissés dans sa ceinture à gauche. Elle avait attaché ses cheveux et portait des gants à doigts coupés.

— Pendant que vous récupérez les Crânes, nous allons les occuper en nous attaquant à la passerelle, exposa Alex. À nous deux, on devrait leur donner de quoi vous oublier.

— Vous embarquerez dans la navette deux, désigna Tony.

— À tes ordres, sourit Rozenn.

Le capitaine de l’Ankou s’éloigna pour finaliser sa préparation. Alex fit de même à quelques centimètres d’Ariana. Elle savait qu’il ne resterait pas en arrière, ce n’était pas son genre. Mais elle avait espéré qu’il serait à ses côtés.

— Pourquoi tu ne viens pas avec moi ? demanda-t-elle.

— Mais je viens avec toi, dit-il.

— Je veux dire, tu vas aller faire ta guerre de ton côté. J’aurais voulu…

— Je vois ce que tu veux dire, interrompit Alex. Mais pour des raisons tactiques c’est plus logique. L’important c’est la mission. Tu es une professionnelle maintenant, tu le sais aussi bien que moi.

— Oui c’est vrai, excuse-moi. Je crois que je me suis laissée un peu aller. C’est juste que la dernière fois qu’on a été séparé en mission, tu…

— Ne t’inquiète pas, cette fois-ci, je compte bien revenir.

Alex s’approcha d’elle et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

— Reste concentrée et fais attention à toi et à tes équipiers, dit-il. Et tout se passera bien. Et contrôle ton matériel.

Ariana acquiesça d’un mouvement de tête et se remit à sa tâche.

Un homme maigre aux longs cheveux blancs s’approcha de Rozenn. Il avait le visage parcheminé et ridé. Ses yeux brillaient d’un éclat rougeoyant, dévoilant sa nature de vampire. Il portait une épée moyenâgeuse au côté.

— Igor, qu’est-ce que tu veux ? demanda-t-elle.

— Je voudrais vous accompagner, dit-il.

— Je ne mets pas en doute tes capacités, mais j’ai besoin de quelqu’un d’expérience pour assister Yvain. Et tu es celui en qui j’ai le plus confiance. C’est sur la passerelle que j’ai besoin de toi. Et puis, ce n’est pas vraiment une bataille, c’est une mission des services secrets.

— Bien, j’obéis. Mais j’espère que je participerais à la prochaine bataille.

— Je plains nos ennemis ce jour-là.

Le vampire sortit du hangar à navettes. Tony et Férus, le chef d’un des UA, s’approchèrent du capitaine.

— Qui est-ce ? questionna Férus.

— Un de vos congénères et un lieutenant de l’Ankou. Il s’appelle Igor Stradus, il est à bord depuis près de mille ans.

— Stradus ! s’exclama Férus. Je connais vaguement ce nom, je l’ai déjà entendu. Cette famille vampire a disparu il y a longtemps. Il en est sûrement le dernier représentant.

— Vous en savez sûrement plus que moi. Ce qui m’intéresse chez lui c’est qu’il a une expérience extraordinaire. Je peux partir sans m’inquiéter avec lui sur la passerelle.

La voix du frère de Rozenn se fit entendre dans les haut-parleurs :

— Nous serons à portée de tir missile dans une minute d’après les estimations d’Araya.

— L’Ankou est à tes ordres, annonça Rozenn. Feu à ton initiative et tu nous donneras le vert pour le départ.

— Tout le monde à bord des navettes, ordonna Tony.

Alex et Ariana échangèrent un dernier rapide baiser avant de monter chacun dans leur navette. Les rampes d’embarquement se refermèrent et les moteurs se mirent à siffler alors que les pilotes les faisaient chauffer.

Sur la passerelle, Yvain Morbrez et Igor Stradus observaient la cible, un vaisseau gris dont les réacteurs brillaient d’un éclat rouge. Les tubes lance-missile et les canons de proue de l’Ankou étaient prêts à tirer. Sur la verrière donnant sur l’espace, en réalité augmentée, les lieutenants voyaient toutes les informations concernant la vitesse du Voldemort et la distance les séparant.

Un carré rouge se superposait à la poupe du Voldemort, indiquant qu’il était encore hors de portée. Le carré devint vert.

— Deux missiles, feu, ordonna Yvain Morbrez.

Aussitôt, le responsable de la console de tir déclencha le départ des projectiles. Deux missiles partirent, laissant des trainées grises derrière eux.

— Temps de vol estimé à quarante-cinq secondes, annonça le tireur.

La trajectoire prévue des missiles apparaissait matérialisée par un tracé jaune. Les yeux étaient rivés sur eux jusqu’à ce qu’une explosion marque la fin de leur trajet.

— Coup au but, annonça fièrement le tireur. Deux réacteurs du Voldemort hors service.

— Il commence déjà à ralentir, fit remarquer Yvain.

— Il faut limiter sa capacité de manœuvre, dit Igor. Tirons encore. Deux missiles sur les réacteurs restants, feu dès que prêt.

— Missiles lancés, temps de vol estimé à trente secondes.

Deux nouvelles trainées se dessinèrent devant l’Ankou et vinrent frapper la poupe du Voldemort.

— Coup au but.

— Est-il à portée de tir canon ? demanda Yvain.

— Oui.

Igor appuya sur un bouton de sa console.

— Eagle un et deux, vaisseau ennemi touché, il n’a plus de propulsion principale, informa-t-il. Autorisation de décollage. Bonne chance.

— Eagle un reçu, décollage.

— Eagle deux reçu, décollage.

Le vide fut fait dans le hangar et la porte extérieure s’ouvrit. Les deux navettes allumèrent leurs réacteurs et surgirent dans l’espace. Elles prirent immédiatement la direction du vaisseau gris.

— On couvre les navettes, ordonna Yvain. Repère leurs canons et tire dessus.

— Je suis sur le coup, assura le tireur en abaissant des lunettes de visée sur ses yeux.

— Tirs détectés ! Ils ripostent ! lança un autre pirate.

— Dresse les boucliers, ordonna Igor.

Le tireur visa les missiles et en descendit plusieurs, protégeant en priorité les deux navettes. Certains passèrent le barrage de tirs et s’approchèrent dangereusement de l’Ankou.

Le pirate ayant repéré ces engins prit en main une poignée verticale, comme un manche de baguette.

— Protego, incanta-t-il.

Son pouvoir amplifié par celui du vaisseau généra un immense écran de protection sur lequel s’écrasèrent les ogives dans une myriade de flammes. Cela eut malheureusement pour effet de cacher à la vue de la passerelle. Quand la vue se dégagea, ils virent que les navettes s’étaient approchées du Voldemort.

Les deux navettes d’abordage s’étaient séparées et s’approchaient du vaisseau gris par les deux bords. Ils passèrent au plus près des tuyères des réacteurs. Les hommes des STAR, habitués à ce genre d’action scrutaient par les hublots avec un regard expert. Le Lieutenant Bright prit les commandes de la manœuvre finale d’abordage. La tête dans le hublot d’approche, une bulle permettant de voir sous un grand angle à l’extérieur de la navette.

— Une minute, annonça-t-il sans se tourner vers ses hommes.

Ces derniers décrochèrent leurs ceintures et vérifièrent leurs armes une dernière fois. Deux se levèrent et vinrent se placer près du sas d’abordage, posant un genou au sol et se tenant à des poignées visiblement prévues à cet usage.

— Trente secondes, tir de suppression dans trois… Deux… Un… Feu !

Le pilote activa toutes les armes du côté tribord en même temps. Un panache de feu s’épanouit auquel lui répondit un panache de débris. Cela eut pour effet d’empêcher l’ennemi d’utiliser son armement.

— Toc toc dans dix secondes, lança Bright à ses hommes placés à la porte.

L’un d’eux ouvrit un clapet, libérant un bouton rouge sur lequel il mit sa main, prêt à appuyer.

— Toc toc prêt, rendit compte celui-ci.

Le lieutenant regardait le fuselage déjà entamé par le tir.

— Toc toc ! fit-il.

L’équipier STAR enfonça le bouton. Aussitôt le sas d’abordage se déploya violemment pour enfoncer la carlingue. Un cordon détonant placé sur le contour permit de faciliter l’ouverture. Aussitôt après avoir pénétré le vaisseau ennemi, une sorte de mousse vint colmater les brèches autour de l’accès.

Les STAR s’étaient levés en direction du sas. Le lieutenant se plaça au milieu de la colonne. Le militaire qui avait activé l’abordage regardait avec attention un écran. Quand celui-ci passa au vert, il se tourna vers son chef en levant le pouce.

— Ouverture, ordonna le lieutenant Bright.

Le sas s’ouvrit. Le second commando s’y engouffra immédiatement, son arme pointé devant lui, suivit de son binôme.

— Clair ! lança un des soldats.

Le reste de la colonne suivit, se répandant dans le Voldemort. Ils se déployèrent en éventail, couvrant le point d’abordage dans toutes les directions. L’équipe UA de Gurda les suivit de près, complétant le dispositif.

Kat, Nayu, Alex et Rozenn prirent pied à bord du Voldemort à leur tour. Kat consulta son TOI et se tourna vers Alex.

— On va dans cette direction avec l’équipe de Gurda, dit-elle.

— Bien, on va les occuper en se dirigeant vers la passerelle, dit Alex. On reste en contact et on évite les imprudences autant que possible.

— L’amour te change. L’imprudence, c’est ton rayon habituellement.

— Je vais déjà prendre assez de risque aujourd’hui je pense. Mais il faut que je le fasse. Que tout le monde rentre. Lieutenant Bright, on vous laisse.

— Nous vous attendrons, assura l’américain.

— Et si nous allions trancher dans le vif, sourit Alex à Rozenn.

— Je m’en réjouis d’avance, répondit-elle ses yeux brillant d’un éclat d’or.


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