Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 56 : XV La chasse aux Corbeaux

2637 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/09/2019 21:36

CHAPITRE XV : LA CHASSE AUX CORBEAUX

Du côté tribord, l’abordage s’était passé moins calmement. Les STAR tombèrent sur deux ennemis qui les canardèrent de sortilèges dès qu’ils prirent pied dans le Voldemort. La mitrailleuse légère du premier soldat américain les réduisit au silence.

Lorsqu’Ariana arriva dans la coursive, elle découvrit une dizaine de cadavres. Les autres avaient visiblement été éliminés lors du tir de suppression avant l’abordage de la navette. Elle avait déjà vu des corps déchiquetés sur Mars. Mais à chaque fois, ce spectacle la désolait. Elle espérait que cette guerre cesse rapidement, elle ne voulait pas que Sarah grandisse en voyant ces horreurs. Elle savait que c’était se montrer naïve, cette volonté maternelle de protéger sa fille était naturelle mais un jour, celle-ci serait confronté malgré tout à la réalité du monde.

— On commence le ratissage, dit Tony. Lieutenant, on vous laisse.

Annya acquiesça d’un mouvement de tête et se tourna vers ses hommes pour mettre en place son dispositif de défense. Le groupe UA de Férus prit la tête du mouvement.

Sur la passerelle du Voldemort, Ramus Owali avait suivi impuissant l’approche de l’Ankou et l’abordage des navettes. Son expérience lui avait appris à rester calme en toutes circonstances. Il analysait la situation, cherchant un moyen de l’arranger. Il regardait les images des caméras de surveillance.

Un sourire malveillant se dessina sur son visage quand il vit que les frères Chaldo étaient tous les deux présents. Ainsi, Alexandre Chaldo était vivant. Lui qui rêvait de vaincre en combat singulier le Corbeau, il pourrait en battre deux. Il connaissait es limites, il ne pourrait les battre à un contre deux. Mais heureusement, les deux frères n’étaient pas ensemble.

Restait à savoir par lequel commencer…

Anthony Chaldo se trouvait sur tribord, accompagné d’Ariana Potter et de tout un groupe de l’UA. Tout comme Ekaterina Pardopoulos et Nayu Hiroji. Il n’était pas difficile de deviner leur but : récupérer les Crânes de Cristal. Ces derniers se trouvaient à l’abri dans une chambre forte située près de la passerelle.

Alexandre Chaldo se dirigeait directement vers la passerelle. Avec lui se trouvait une femme que Ramus ne put identifier. Mais à sa manière de se déplacer, il sut qu’elle était une redoutable combattante. Là aussi, deviner leurs intentions n’était pas compliqué : faire diversion pour faciliter la tâche des autres équipes.

— Maître Owali, que faisons-nous ? questionna un sorcier qui devait être le second du Voldemort.

— Envoyez tous les hommes disponibles intercepter ces équipes-là, ordonna-t-il en désignant les groupes de Tony et de Kat. Restez ici avec une dizaine d’hommes pour garder la passerelle et la chambre forte. Je prends trois hommes avec moi.

— Où allez-vous ?

— Je vais m’occuper des deux derniers.

Ramus se saisit de son bâton. Il désigna trois hommes qui le suivirent, baguettes à la main.

— Nous n’avons pas le droit à l’échec, dit-il avant de sortir. S’il le faut, mourez pour garder cette porte.

— Pour les Ténèbres ! lança le lieutenant. Quand nous serons morts, servez-vous de nous pour continuer le combat Maître.

La porte fut verrouillée derrière le draugr.

La progression s’effectuait à une allure assez lente. Chaque porte, chaque angle de paroi pouvait cacher un ennemi ou un piège. Le binôme de tête se chargeait de vérifier que le chemin était clair. Pour le moment, ils n’avaient croisé aucun membre du Serpent Blanc.

Ariana restait sur le qui-vive à quelques mètres de Tony. Elle tenait sa baguette dans sa main gauche et son pistolet dans sa main droite. Ses lunettes sur les yeux lui donnaient une vision en réalité augmentée fournit par son TOI.

En approchant de l’angle d’un couloir, l’homme de tête s’arrêta en levant le poing au-dessus de son épaule pour que toute la colonne fasse de même.

— J’ai entendu un bruit au-delà de l’angle, dit-il par le canal télépathique du groupe. Présence possible d’ennemis en embuscade.

— Binôme bravo vous passez en tête, ordonna Férus. Alpha en appui. Bravo, reconnaissance et évaluation de la menace. Envois le Fly.

Le premier binôme se mit en retrait tout en restant près de l’angle. Le deuxième s’approcha tout en prenant bien soin de ne pas dépasser le coin. Un des agents de cette équipe appuya sur une série de touche de son TOI. Du bas de son sac à dos, un drone pas plus gros qu’une mouche sortit et s’engouffra dans le couloir silencieusement.

— Présence ennemie confirmée, dit l’opérateur drone. Trois personnels armés de baguettes.

Férus se tourna vers Tony. Ce dernier lui donna le feu vert pour agir.

— On élimine, dit Férus.

Le Fly revint au sac de l’opérateur. Ce dernier se saisit d’une grenade dans son gilet de combat. Il la programma rapidement et attendit le signal de son coéquipier. Quand celui-ci lui fit signe, il lança la sphère métallique qui vint s’aimanter au pied des sorciers du Serpent Blanc. Il y eut des cris de panique mais la grenade explosa moins d’une seconde après s’être posée.

Le binôme bravo dépassa l’angle du couloir, prêt à répliquer en cas d’agression. Mais tout resta calme.

— Clair, indiqua un des agents.

La progression allait reprendre quand de derrière la colonne, des tirs d’armes à feu et de sortilèges résonnèrent.

— Delta contact, informa un homme du dernier binôme. Cinq personnels armés de baguettes.

— On se retourne, ordonna Férus. Bravo sûreté arrière.

Férus se porta près de l’équipe delta. Les ennemis se trouvaient à une dizaine de mètres au-delà de la dernière porte que le groupe avait passée.

— Je pense qu’il y en a d’autres plus loin, informa un agent. J’envoie un Fly pour vérifier.

Le Fly décela une près d’une dizaine d’ennemis.

— Ils sont nombreux, dit Férus. On lance une grenade et on les réduit petit à petit à coup d’armes légères et sortilèges. Delta, grenade. Charlie, prêt à déboiter après l’explosion, hit and hide[1]. Dès que prêt action.

Un des agents UA lança une grenade. L’explosion ne se fit pas attendre longtemps. Aussitôt, le binôme charlie sortit de son couvert pour faire face à l’ennemi. La mitrailleuse légère d’un des agents se mis à cracher du métal pendant que l’autre lança plusieurs éclairs d’un vert funeste. Ils ne restèrent à découvert que quelques secondes avant de se remettre à l’abri. Juste à temps, de nouveaux maléfices vinrent frapper les parois.

— Ils sont là pour nous ralentir et nous détourner de notre objectif, dit Tony.

— Ils ne veulent pas nous tuer ? questionna Ariana.

— Si, bien sûr. Mais si le but principal était de nous éliminer, Ramus serait là lui-même.

— Il est peut-être en train de s’attaquer au groupe de Kat.

— Non, je suis en contact avec eux. Et puis, Ramus ne cache pas son envie de tuer de ses mains un Corbeau. Finalement, Alex remplit son rôle de faire diversion.

— Tu l’as prévenu ?

— Je pense qu’il s’en doute. On doit lui faire confiance et continuer notre mission. Les Crânes sont certainement sur la passerelle ou pas loin d’elle. Ils nous attaquent par l’arrière pour nous en détourner. Nous devons nous débarrasser d’eux au plus vite.

Ailleurs dans le vaisseau, Alex et Rozenn tombaient sur des membres de la secte isolés. Pour le moment, ils n’avaient pas eu affaire à une opposition réelle. Rozenn avait même cessé d’utiliser ses pouvoirs dragoniars, reprenant ses yeux d’un noir profond.

Ils arrivèrent dans une pièce qui devait être une sorte de salle de détente. Plusieurs tables rondes entourées de six sièges chacune occupaient l’espace. Il n’y avait personne. Ils se dirigèrent vers la porte située à l’autre extrémité. Ils avaient à peine effectué la moitié du chemin que celle-ci s’ouvrit.

Alex tendit sa baguette vers le groupe qui venait d’entrer. Un sourire appréciateur se dessina sur son visage.

— Ramus, toujours mort ? dit-il.

— Pas autant que toi selon toutes vraisemblances, répliqua Ramus Owali.

— Désolé de te décevoir.

— Au contraire, je suis ravi de te voir en vie. Ainsi, j’ai des chances de tuer non pas un, mais deux Corbeaux.

— Ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tuer. Je ne suis pas si facile à vaincre.

— Je le sais, c’est justement ce qui m’intéresse. Rien de plus glorieux que de tuer un Corbeau.

— Tu ne serais pas le premier si tu y arrives. Je vois que tu as amené des collègues, continua Alex. Tu as peur de ne pas y arriver seul ?

— Ils sont là pour s’occuper de ton amie, indiqua Ramus. Ils ont interdiction de t’attaquer.

— Je suis très flattée qu’on ait pensé à moi, intervint Rozenn.

— Je n’ai pas l’honneur de vous connaître, fit Ramus.

— Capitaine Rozenn Morbrez.

— Vous commandez ce vaisseau noir je suppose. Bon, j’aimerai beaucoup continuer à faire la causette mais après toi, j’ai un autre Corbeau à tuer.

— Gare à l’indigestion ! s’exclama Alex.

Les trois sorciers accompagnants Ramus se décalèrent pour venir faire face à Rozenn. Celle-ci, katana à la main tenue le long de sa jambe, demeura impassible. Elle ne dégaina pas son wakizashi, observant ses adversaires avec un regard à la fois concentré et mutin.

— Trois rien que pour moi ! s’exclama-t-elle. Je me sens flattée.

— Et bientôt, tu seras morte, dit un des trois sorciers, un blond aux yeux d’un vert émeraude qui semblait diriger l’équipe.

— Bien, voyons ça.

Les trois sorciers se déployèrent pour l’encercler. Rozenn restait impassible. Elle ne bougea que lorsque l’ennemi à sa gauche déclencha les hostilités par un Avada Kedavra. Rozenn roula sur le sol pour passer sous l’éclair qui vint mourir contre la paroi. Sa roulade l’amena au plus près du tireur. Elle se rétablissa sur un genou en frappant de son sabre à l’abdomen et finit de se relever en passant derrière. Le sorcier éventré tomba au sol, s’affalant dans ses viscères et son sang. Un horrible gargouillis se fit entendre alors que son cœur ralentissait pour finalement s’arrêter.

Les deux autres adversaires avaient assisté à la scène sans bouger, surpris par la vitesse de la capitaine pirate. Cette dernière leur faisait face sans avoir jeté un regard au cadavre à ses pieds. Son katana toujours tenu nonchalamment vers le bas, les gouttes de sang perlant le long de sa lame et tombant sur le sol avec un ploc sinistre.

Ils se mirent en garde. Rozenn savait qu’elle ne pourrait pas les surprendre de la même façon. Le premier ignorait ses capacités et l’avait sous-estimée. Les deux autres ne commettraient pas la même erreur. Même si elle gardait quelques atouts dans sa manche.

— Stupéfix ! lança le blond.

L’éclair rouge fusa vers Rozenn. Elle l’arrêta avec le plat de sa lame et se jeta en avant pour attaquer. Son sabre fila mais ne rencontra que le vide. Le blond avait transplané juste derrière elle. Il lui asséna un coup de pied dans le dos qui la poussa contre la paroi. L’autre sorcier en profita pour effectuer un mouvement de bas en haut avec sa baguette en criant :

— Sectumsempra !

Rozenn esquiva in extremis en se propulsant en arrière à l’aide de son pied. Le blond revint à l’assaut, il avait généré une lame de lumière parcourue d’éclairs avec sa baguette. En heurtant le sabre que Rozenn avait dressé en parade, il l’obligea à poser un genou à terre.

Le chef d’équipe appuya plus fortement, rapprochant dangereusement sa lame magique du visage de la capitaine de l’Ankou. Le second ennemi allait lancer un maléfice. Rozenn lâcha sa main gauche de la poignée de son katana pour venir saisir celle de son wakizashi. Elle le dégaina d’un coup, obligeant le blond à faire un bond en arrière pour l’éviter.

Rozenn put bondir en arrière pour esquiver l’éclair vert que déclencha l’autre sorcier. Elle regarda tour à tour ses deux adversaires et d’un geste lent et précis, rengaina son wakizashi.

— Tu devrais le garder, dit le blond. Tu n’as déjà aucune chance de gagner contre nous.

— Ah ! Vraiment ? fit Rozenn.

— Une simple moldue armée seulement de deux sabres n’est pas de taille contre nous.

— Une moldue, tu es sûr de ça ?

— Tu n’as pas de baguette, ni aucun autre artefact permettant de faire de la magie. C’est facile à deviner. Tu ne peux rien contre des sorciers de notre niveau.

— Parles-en à ton ami, je crois que ses tripes ne sont pas d’accord avec toi.

— Tu l’as surpris. Je vais te montrer en quoi notre magie est supérieure à tout, moldue.

Rozenn se mit à rire. Les deux sorciers se regardèrent sans comprendre.

— Qu’est-ce que… ? commença le blond mais Rozenn leva la main pour l’interrompre.

— Attend, laisse-moi finir, hoqueta-t-elle entre deux gloussements. Ah ! Ah ! Ah ! Fallait le dire plus tôt les gars que vous étiez si drôle !

Elle repartit dans un fou-rire sous les yeux interrogateurs de ses adversaires.

— Je peux savoir ce qu’il y a de si drôle ? demanda le blond.

— Vous les gars, répondit-elle. Vous vous croyez vraiment supérieur aux autres ? L’équipage de mon vaisseau se compose de sorciers, de moldus et d’autres créatures. Et je vous conseille de ne jamais en sous-estimer aucun.  Certes, les Sorciers maîtrisent la Magie, ils peuvent faire des choses extraordinaires aux yeux des Moldus. Mais l’inverse est aussi vrai.

— Mais bien sûr.

— Je ne m’attendais pas à te convaincre. Par contre, tu te goures sur un autre point. Je ne suis pas une moldue.

Rozenn planta son regard noir dans celui vert du blond. Ses yeux se mirent à brûler d’une couleur or. Elle vit le blond blêmir.

— Attention ! C’est une dragoniare ! hurla-t-il.

Mais il était trop tard, Rozenn avait tendu la main vers le second ennemi et un jet de flammes vint l’entourer, lui arrachant un horrible cri de douleur. Lorsqu’elle dissipa son attaque, le sorcier n’était plus qu’un cadavre carbonisé sur le sol.

Rozenn reporta son attention sur le blond.

— Où en étions-nous ?


[1] Littéralement « frappe et cache », tactique de combat consistant à frapper par un feu nourri durant un temps réduit et à se cacher dans la foulée.


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