Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 57 : XVI Combats Mortels

2260 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/10/2019 15:22

CHAPITRE XVI : COMBATS MORTELS

Le combat venait de s’engager entre Rozenn et ses adversaires. Elle avait tué le premier en quelques secondes. Pour autant, Ramus Owali et Alexandre Chaldo ne se quittaient pas des yeux. Ils se connaissaient trop pour se sous-estimer mutuellement. Et pourtant, Alex savait qu’il avait un léger avantage sur son ennemi. Ramus tirait une grande partie de sa puissance de son lien à la terre, la magie de son peuple était basée sur ce principe. Or, dans l’espace, il ne pouvait se servir de cet atout.

Malgré tout, Ramus Owali demeurait un adversaire dangereux. Il maîtrisait d’autres formes de magie et pouvait donc se passer de ses connaissances ancestrales. Et Alex savait que depuis qu’il était devenu un draugr, il avait étudié la nécromancie.

Tout deux savaient que le combat serait dur, dès les premiers coups échangés. De longues secondes passèrent. Et soudain, Alex bondit en avant, frappant de son sabre. Ce dernier rencontra le bâton de Ramus. Le draugr frappa d’un coup de pied direct au corps pour repousser l’agent de la DE. Puis il cogna son bâton contre le sol, générant une onde de choc qui fonça sur Alex. Le Corbeau dressa au dernier moment un bouclier pour se protéger.

Alex enchaina en faisant un grand mouvement de baguette par lequel il produisit un disque de glace tranchant qui fusa droit sur Ramus. D’un coup de bâton, le draugr du Serpent Blanc le fit voler en éclats. La vue bouchée un instant, il ne vit pas Alex se jeter sur lui et venir percuter sa mâchoire d’un coup de pied sauté latéral. Ramus esquiva de peu le coup de sabre qui suivit et se remit à distance.

Alex avait réussi à toucher Ramus. Il avait l’impression d’avoir frappé un rocher entièrement gelé. Le nécromancien qui avait fait de lui un draugr devait vraiment être puissant. Alex ne connaissait le rituel permettant de ramener un mort sous cette forme qu’en théorie. Il savait qu’il était extrêmement complexe et nécessitait beaucoup d’énergie magique. La puissance qui habitait Ramus prouvait qu’il était plus qu’un draugr de base.

— À quoi penses-tu ? demanda Ramus.

— À ton créateur, avoua Alex. J’aimerai le rencontrer.

— Pour le tuer je suppose. Si ça arrive, c’est que tu m’auras battu. Ou alors, que je lui aurai amené ton corps pour qu’il en fasse son esclave. Imagine : la puissance des Chaldo contrôlée par le plus grand des nécromanciens.

— Je ne le permettrais pas. Jamais aucun Chaldo ne sera sous le joug de quelqu’un.

— Jamais à genoux, toujours debout, cita Ramus. Nous verrons bien.

Ramus frappa le sol avec son bâton. Du haut, surgit une sorte de vapeur noire qui ondula autour de lui. La vapeur se sépara pour former deux masses sphériques se plaçant de part et d’autre de Ramus. Des yeux terrifiants d’un bleu grisâtre s’ouvrirent, ainsi qu’une gueule sertie de dents à l’allure tranchante.

Le draugr frappa de nouveau sur le sol et les deux fantômes noirs se jetèrent en direction d’Alex. Ce dernier bondit en effectuant une vrille à l’horizontal pour esquiver le premier assaut. Dans son mouvement il tenta de frapper de son sabre mais la lame ne fit que traverser sans rien toucher de consistant. Dès qu’il se réceptionna, il dut de nouveau éviter une attaque. Le premier fantôme ne le toucha pas mais le second était sur lui. Par réflexe, il tenta une nouvelle frappe. Il traversa la masse cotonneuse sans plus d’effet. Les dents du spectre déchirèrent son vêtement et entamèrent les chairs de son bras.

Alex regarda sa blessure. Ce n’était qu’une égratignure qui saignait tout de même. Il rangea son sabre et donna un coup de baguette pour arrêter l’hémorragie. Il chercha dans sa ceinture et sortit sa seconde baguette. Les spectres se lancèrent de nouveau sur le Corbeau. D’une roulade, il esquiva le plus rapide. Et tout en se redressant il lança un sortilège de mort sur le second. L’éclair vert toucha mais demeura sans effet sur le fantôme, obligeant Alex à se plaquer au sol pour l’éviter.

— Tu me déçois Alex, dit Ramus. Un sortilège de mort sur un fantôme. Même invoqué, cela reste une âme morte.

— Tout le monde peut faire des erreurs, répliqua Alex. Tu ne devrais pas me tenir en si haute estime. Merci de m’avoir rappelé ce point. Escu Vitae !

De ses deux baguettes, des éclairs d’un blanc lumineux jaillirent et vinrent frapper les deux spectres les faisant disparaître dans un embrasement éblouissant. Alex profita de l’éblouissement soudain pour bondir en direction du draugr, le percutant à la mâchoire d’un coup de pied sauté.

Alex enchaina en croisant ses baguettes au-dessus de sa tête. Il les abattit sur Ramus en produisant un double Sectumsempra informulé. Les lames de magie furent bloquées par le bâton dressé du draugr qui contre-attaqua en posant sa paume sur le torse du Corbeau pour le repousser violemment en arrière d’une impulsion d’énergie pure.

Alex se retrouva face contre terre. Il se releva difficilement, crachant du sang. Il était à peine debout que Ramus le renvoya au sol en le frappant de son bâton en pleine mâchoire.

Le groupe d’Ariana et Tony continuait à se défendre âprement contre les membres de la secte du Serpent Blanc. La parfaite discipline des hommes de l’UA leur avait permis de ne pas subir de dommage plus importants que de légères blessures non handicapantes. Par contre, les corps de plusieurs ennemis jonchaient le sol devant eux. Ils savaient que le groupe de Kat était également fixé dans une autre partie du vaisseau.

— On perd trop de temps, dit Tony. Il faut qu’on bouge.

— Tu as une idée ? demanda Ariana.

— Je vais improviser.

— Je déteste quand un Chaldo dit ça.

— Ça va, je ne suis pas aussi dingue que ton chéri. Je reviens tout de suite.

Tony disparut en un claquement de fouet, laissant Ariana seule, se demandant quelques secondes ce qu’il allait faire. Quand elle entendit des bruits de combat venir de derrière les ennemis, elle comprit.

— Attention, Tony a transplané derrière eux, lança-t-elle aux hommes de l’UA.

Elle vint au plus près du combat, sa baguette dans la main gauche, son pistolet dans la droite. En jetant un œil dans le couloir, elle vit qu’un seul ennemi leur faisait encore face, les arrosant de maléfices. Les autres s’étaient tous tournés en réaction à l’assaut surprise de Tony.

Surgissant de l’angle du couloir, Ariana pointa sa baguette en incantant un sortilège d’attraction. Sa magie agrippa le dos d’un ennemi et le tira violement en arrière. Il vint percuter celui qui faisait encore face à l’UA et les deux restèrent assommés à terre.

— En avant ! ordonna-t-elle.

Elle fut la première à s’engager dans le couloir. Un membre de la secte du Serpent Blanc la perçut dans son dos et se retourna. D’un mouvement de baguette, elle le projeta durement contre la paroi, il resta au sol, inanimé. Un autre n’eut même pas le temps de pivoter, elle lui mit une balle en pleine tête sans sommation. Un éclair vert venant de sa gauche passa à quelques centimètres de son visage. Elle contre-attaqua immédiatement en pointant sa baguette.

— Avada Kedavra !

Elle aperçut Tony à quelques mètres, entouré de cadavres et de quelques survivants qui tentaient tant bien que mal de l’abattre. L’un d’eux leva sa baguette dans son dos et allait réussir là où tous les autres avaient échoué. Ariana aligna ses éléments de visé et tira, le touchant en plein cœur.

Tony élimina le dernier ennemi d’un sortilège de mort.

— Bel assaut, dit-il. Pas de casse ?

— Moi ça va, renseigna Ariana. Férus ?

— RAS de mon côté, informa le vampire. Nous sommes prêts à continuer. Mais toi Tony, ce n’est pas ton bras là-bas ?

Dans le feu de l’action, Ariana n’avait pas remarqué que le bras gauche de son coéquipier était sectionné au niveau du coude. Malgré qu’elle savait que son corps était, en grande partie, artificiel, cette vision la pétrifia un instant.

— Ça ira, j’ai isolé mon bras pour ne pas perdre de fluide, dit Tony. Julia et Joshua ont fait de l’excellent travail. Mes récepteurs de douleur m’en ont informé mais sans que ça m’aveugle comme une douleur classique.

— Je pensais que tu ne ressentais plus la douleur, dit Ariana.

— La douleur c’est important. S’en priver, ce serait se priver d’informations vitales que ça soit en combat ou dans la vie de tous les jours. Mais mon système nerveux peut choisir de l’atténuer sans pour autant effacer l’information qu’elle transmet. Par contre je sais que je vais avoir très mal prochainement, soupira-t-il.

— Comment ça ?

— Va falloir que Julia me répare ça, et elle a toujours eu horreur qu’on casse ses créations. Je vais me prendre un savon.

Ariana sourit. En quelques mots, Tony avait détendu l’atmosphère. Maintenant, ils pouvaient reprendre leur sérieux et continuer la mission. Férus réorganisa son dispositif et ils reprirent le ratissage du Voldemort.

Rozenn et son adversaire se rendait sort pour sort. La capitaine pirate tentait de le trancher de son katana dès qu’elle était assez près mais le membre du Serpent Blanc était un excellent combattant maîtrisant les différentes distances de combat.

Les deux ennemis posèrent leurs genoux à terre pour reprendre leur souffle après un long assaut.

— Tu es plutôt bon, dit Rozenn.

— Et moi je vois que la réputation des Dragoniars n’est pas usurpée, répliqua le blond.

— C’est dommage que tu gâches ton talent en te mettant au service des ténèbres. Tu ne veux pas rejoindre mon équipage ?

— Je préfère me battre pour ma cause. Pour que les Sorciers reprennent leur place à la tête de l’Humanité. Que les Moldus payent pour les siècles où nous avons été obligés de rester dans l’ombre comme des rats.

— Je n’ai jamais aimé le Code du Secret Magique moi non plus. Mais je pense qu’il était nécessaire à la fois pour protéger les Sorciers et les Moldus. Combien de mages noirs ont voulu imposer leurs noirs desseins sur les populations non-magiques ? Quand j’étais enfant, un homme de l’équipage de l’Ankou m’a raconté l’histoire des premiers chasseurs français. C’était au moment où l’ancêtre de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers discutait pour instaurer le Secret Magique.

— Ils ont agi pour qu’on se terre.

— Faux, ils se sont battus pour protéger les Moldus. Ils n’étaient pas concernés par ces décisions politiques. Ils avaient leur mission, leur cible : un mage noir qui se faisait appelé Wotan, comme un ancien dieu celte. Ce Wotan se servait des sentiments haineux d’une partie de la communauté magique pour conquérir le pouvoir en France et en Europe.

— Il voulait sûrement qu’on ne se cache pas.

— Non, il s’en fichait du bien-être des Sorciers. Tout ce qu’il voulait, c’était le pouvoir, sur les Moldus mais également sur les Sorciers. Comme les Dæmons font avec vous. Ils se servent de votre groupe pour la guerre, voire pour convaincre d’autres sorciers de changer de camp. Et à la fin, ils vous trahiront.

— Mensonge, cracha le blond.

— Tu verras bien. Enfin, si tu survis jusque-là. Je pourrais te laisser partir. Mais ce serait risquer que tu tues d’autres qui sont dans le même camp que moi. Ne m’en veut pas, mais je vais en finir avec toi.

— Je ne me laisserai pas faire.

— Oh, ça je sais.

Les yeux de Rozenn se remirent à brûler d’une couleur dorée. La lame de son sabre fut parcourue d’éclairs électriques intenses qui crépitaient dans l’air. En réaction, son adversaire lança un Avada Kedavra droit sur elle.

Rozenn n’esquiva pas, elle frappa le sortilège, le fendant en deux. Elle fonça vers son ennemi. Ce dernier réitéra son maléfice. Tendant sa main gauche, la pirate généra un éclair qui vint annihiler le sortilège et désintégra la baguette par sa puissance. Désarmé, le membre de la secte du Serpent Blanc ne put rien faire quand elle abattit sa lame sur son cou.

Rozenn tomba à genoux alors que ses yeux reprenaient leur couleur naturelle. Elle était essoufflée comme si elle venait de terminer un marathon. Il lui faudrait plusieurs minutes pour récupérer quelques forces.


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