Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 65 : VI Terreur au Vatican

3630 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/03/2020 18:43

CHAPITRE VI : TERREUR AU VATICAN

Parmi les messages à l’intention de Christianus, il y en avait un d’une importance capitale de la part de Denler. Mahmoud lui apprit qu’il venait à peine d’arriver.

Le message disait qu’Alter Civitas préparait une attaque imminente. L’agent des SSP infiltré parmi eux venait d’être mobilisé pour agir sur Rome. La cible exacte n’était malheureusement pas connue.

— Mahmoud, tu surveilles l’ensemble des réseaux sur Rome en coopération avec les analystes locaux, essaye de repérer les activistes d’Alter Civitas, ordonna Christianus. Et mets en place une surveillance satellite.

— En cours d’alignement, confirma Mahmoud.

— Winston, on y va.

Le jeune sorcier lui emboita le pas.

— Erius, c’est Christianus, on a une suspicion d’attaque terroriste imminente à Rome, appela-t-il par son implant. Pas plus de précision pour le moment.

— Bien reçu, les groupes d’alerte sont à tes ordres, répondit Erius. Je prépare les groupes de réserve.

Aussitôt qu’ils arrivèrent à la zone de transplanage, Christianus posa sa main sur l’épaule de Winston. Ils disparurent dans un tourbillon pour réapparaître dans les locaux secrets de l’antenne italienne de la DE. Les analystes en poste là levèrent à peine les yeux de leurs terminaux.

— Avez-vous des éléments nouveaux ? questionna-t-il sans autre préambule.

— Non monsieur, répondit un des analystes. Aucune communication électronique, ce qui veut dire qu’ils sont regroupés et n’ont pas besoin de moyens technologiques pour communiquer. Etes-vous sûr de vos infos ?

— Les SSP ont un agent infiltré parmi eux. C’est notre source.

— Avons-nous une photo ou une description de cet infiltré ? S’il est avec eux, on pourrait s’en servir pour les repérer.

— Ouvrez-moi une ligne sécurisée.

— Pour quel destinataire ?

— Samus Denler, au Vatican.

Il fallut quelques secondes avant que Denler ne daigne répondre.

— Féndès, vous avez trouvé quelque chose ? demanda-t-il immédiatement.

— Pas encore. Une photo de votre agent infiltré pourrait nous permettre de les repérer plus facilement.

— Cette information est confidentielle.

— Nous n’avons pas le temps pour ce genre de jeu. Des vies humaines en dépendent.

Denler resta neutre mais envoya la photo à Mahmoud. Aussitôt, celui-ci lança une recherche faciale en utilisant les réseaux de surveillance de la ville et de ses alentours. Il ne lui fallut pas longtemps pour le repérer.

— Je l’ai ! annonça-t-il. Heureusement, il a fait en sorte de se mettre à la fenêtre pour être repérable. Il est dans un bus. J’ai tracé le véhicule. Il va vers l’un des parkings visiteur du Vatican.

— Vous avez suivi Denler ? La cible est au Vatican.

— Mon Dieu ! Le Pape va faire un discours exceptionnel sur la place Saint-Pierre. Ça a été annoncé il y a à peine une heure.

— Alter Civitas est une organisation sédévacantiste. J’imagine que la réaction du Pape à la révélation de l’existence du monde de la Magie ne leur a pas plu.

— Ils n’ont jamais tenté d’assassiner un Pape jusqu’à maintenant !

— Les choses ont changé. Quel est le dispositif de sécurité mis en place ?

— On n’a pas eu le temps de mettre en place le dispositif complet. Juste des contrôles renforcés aux entrées et une surveillance de foule sur la place. Je vais faire mettre en place le champ de protection du balcon.

— Il est probable que le Pape ne soit pas leur seule cible. Les gens venus l’écouter sont en danger également.

— Nous ne parviendrons pas à les empêcher de faire des victimes.

— Je ne vais pas rester sans agir. Autorisez la DE à agir au Vatican. J’ai plusieurs groupes UA sous les ordres d’Erius Sornas prêts à intervenir immédiatement. Ils peuvent agir conjointement avec les Gardes Suisses.

— Un vampire et des sorciers au Vatican ! Vous n’y pensez pas !

— Et que pensera l’opinion publique quand elle saura que vous avez laissé des gens mourir sans faire le nécessaire. L’UA est entraînée à agir en discrétion. Ils passeront pour des hommes à vous.

— Je dois en référer au Pape.

— Le temps joue contre nous, se permit d’intervenir Mahmoud. Le bus vient de se vider. J’ai l’identification de tous ceux qui étaient à bord mais ils se séparent en petits groupes.

— Et concernant l’armement ? questionna Christianus.

— Rien vu pour le moment. Mais certains ont un peu trop d’embonpoint par rapport à leurs carrures générales.

— Des ceintures d’explosif, en conclut Denler.

— À vous de décider Denler, pressa Christianus.

— Bien, je n’ai pas le choix. Vous pouvez intervenir. Je vais vous mettre en relation avec la Garde Suisse.

— Erius, tu as suivi ?

— J’attends de savoir où mes groupes peuvent transplaner, répondit le vampire. Je te recontacte.

— Je vais me rendre sur zone tout de suite.

— Tu risques d’être reconnu de tes anciens collègues, fit remarquer Winston. On a du polynectar.

Christianus suivit le conseil de son coéquipier et se saisit d’une flasque de potion. Il en bu une gorgée immédiatement. Son visage changea pour devenir celui d’un métis aux cheveux crépus.

Au quartier général de la DE, Erius briefait ses hommes :

— Ecoutez, on va agir en public avec beaucoup de civil sur zone. Prudence absolue. On assure les tirs. De plus, nous serons au Vatican. Vous connaissez la situation des relations avec cet état. Nous nous ferons passer pour l’unité d’intervention des Gardes Suisses. À tous les sorciers, pas de sortilèges visibles sauf nécessité vitale, et port d’armes moldues obligatoire. Des questions ?

Devant le silence de ses agents, Erius se contenta d’incliner la tête pour les inciter à continuer la préparation.

— Chef, un appel de Samus Denler, annonça un opérateur.

— Je vous écoute Denler, fit Erius.

— Je vous transmets les coordonnées de deux lieux où… transplaner, dit Denler. Je vous rappelle qu’il faut que vous soyez discret.

— Nous connaissons notre métier, vous devriez le savoir, lança le vampire. Ne vous trompez pas d’ennemi, notre seul but est d’empêcher ces terroristes de faire des victimes. Pas de nous immiscer dans la politique vaticane.

— Je l’espère.

Aussitôt la communication coupée, Erius donna l’ordre de partir. Les groupes se réunirent et, après avoir pris connaissance des points de transplanage, disparurent avec de multiples claquements de fouet. Aussitôt, Erius rendit compte à Christianus qu’ils étaient en cours de mise en place.

Le chef de l’UA fit se poster plusieurs équipes de tireurs d’élite sur les toits en suivant les indications d’un responsable de la Garde Suisse. Les deux entités se complétaient dans la couverture de la zone.

Aussitôt le dispositif en place, Erius rendit compte à Christianus. Ce dernier se trouvait avec Winston aux abords de la place Saint-Pierre où la foule se faisait de plus en plus dense.

— Nous t’avons en visuel, ajouta Erius. Sympa ta nouvelle tête.

— Je me demande si ma petite amie serait d’accord avec toi, plaisanta Christianus. Tes équipes ont repéré les activistes ?

— En cours. Pour le moment, quatre identifications positives dont l’agent des SSP.

— Il va devoir se découvrir.

— C’est un professionnel, il en est conscient, intervint Denler. Mais nous avons un autre problème. Je viens juste d’être mis au courant qu’un groupe de fidèles va rencontrer le Pape et échanger avec lui juste après son discours.

— Il faut qu’il annule.

— Il refusera. Pour quoi passerait-il s’il démontre de la peur à la moindre menace ?

Christianus comprenait la position du Pape. Même si ça le mettait en danger, il se devait à ses fidèles. Son devoir étant de les rassurer et de leur donner la voie à suivre selon lui. Mais d’un autre côté, son assassinat durant la période des plus grands bouleversements que l’Humanité n’ait jamais connus ne ferait qu’enflammer la situation sur Terre. Il devait empêcher que cela se produise.

— Erius, je te laisse gérer la situation sur la place Saint-Pierre et aux alentours avec les Gardes Suisses, annonça-t-il. Nous allons nous mêler aux fidèles qui vont rencontrer le Pape. Ça vous va Denler ?

— D’accord, lâcha-t-il visiblement dépité. J’y envois deux agents également, en qualité de gardes du corps.

Christianus et Winston rejoignirent la délégation qui serait reçu par le souverain pontife. Aussitôt, ils cherchèrent d’éventuels membres d’Alter Civitas. Il n’y avait que deux personnels du Vatican. Ils n’étaient ni Garde Suisse ni des SSP.

— Winston, tu peux user de légilimancie ? demanda Christianus via les implants télépathiques.

— Ça doit être dans mes cordes, acquiesça le jeune sorcier.

Winston glissa sa main dans sa poche, se saisissant discrètement de sa baguette. Sans la sortir, il commença à « scanner » les esprits des gens autour de lui, cherchant toute trace de pensées violentes.

Christianus se servait de ce que ses années dans l’espionnage lui avaient enseigné. Il observait les faits et gestes des gens autour de lui, à l’affût de tout ce qui lui semblait anormal. Il ne cherchait rien de flagrant. C’était sur des comportements et des mouvements apparemment anodins pour le commun des mortels qu’il se concentrait. Des œillades, des gestes répétés lentement pour ne pas attirer l’attention.

En même temps, il réfléchissait à la manière dont les terroristes agiraient. Ceux sur la place commenceraient-ils leur action pendant le discours du Pape ? Peu probable. Leur cible principale étant le souverain pontife, ils attendraient que leurs complices au contact avec lui agissent avant de faire de même à l’extérieur. Pour être sûr de ne pas le rater.

Seulement, si Christianus et Winston parvenaient à faire échouer leur plan dans le palais, l’absence d’action et de compte-rendu deviendra rapidement suspecte. Et il était probable qu’ils mettent leur plan à exécution au bout de quelques instants, même sans la confirmation de la mort du Pape.

— Je crois que j’en tiens un, prévint Winston. Je te confirme ça.

— Bien, je crois que j’en ai un aussi, dit Christianus.

Il venait de repérer une jeune femme, blonde, les cheveux longs détachés, qui ne cessait de passer ses mains sous le col de son sweat, comme irritée ou gênée par quelque chose sous ses vêtements. Il s’approcha d’elle, n’oubliant pas de garder un œil sur les autres ouailles.

— J’ai un doute, dit Winston. Il n’a pas vraiment de pensée violente mais il prie continuellement.

— Que dit-il ?

— Bénissez-moi Seigneur. Pardonnez-moi pour ce que je m’apprête à faire et donnez-moi la force d’aller jusqu’au bout pour que votre volonté soit faite…

— Reste sur lui et prépare-toi à agir. Continue de scanner les autres.

— Le Pape vient d’arriver sur le balcon, informa Erius.

— Je pense qu’ils vont agir uniquement quand ils seront sûrs qu’il aura été éliminé.

— Certainement. Nous avons identifié cinq ennemis. Si on compte les deux que vous avez repéré, par rapport au nombre d’activiste d’Alter Civitas arrivés tout à l’heure, il ne nous en manque qu’un.

— Et leur véhicule ?

— Vide, répondit Denler. Nous y avons repéré des traces d’explosif de type civil. Il faut absolument trouver ce dernier terroriste.

Depuis le balcon du palais pontifical donnant sur la place Saint-Pierre, le Pape Jean XXIX s’adressait aux fidèles venus jusqu’au Vatican et à ceux dispersés dans le monde via les médias.

— Le monde vit depuis quelques jours un tournant majeur. La preuve de l’existence de la Sorcellerie nous a été donnée par les Sorciers eux-mêmes. Notre Église a toujours su que la Sorcellerie existait. Elle la combat dans l’ombre depuis plus de deux millénaires. Autrefois dans le sang, dans des actes pieux depuis déjà quelques siècles. Et nous continuerons ce combat de la même façon, dans la politique et l’action sociale de l’Église pour protéger les âmes des innocents et ramener dans la lumière de Dieu celles des brebis égarées. J’entends certains dirent que les Sorciers et autres Créatures du Monde Magique ne sont pas si différents que nous, qu’ils possèdent juste certaines capacités. Ces gens veulent qu’on les traite comme nos égaux. Je suis d’accord. Tendons-leur la main. Mais pour les ramener vers Dieu. Ce ne sont que des pécheurs envers qui nous devons faire preuve de mansuétude et de charité chrétienne.

« Je sais que certains réclament une guerre au nom de Dieu. Qu’ils veulent supprimer ce qui est une insulte à notre Seigneur et une œuvre du Malin selon eux. Mais ces gens se trompent. Croit-il que Dieu aurait permis aux Sorciers de prospérer autant à notre insu sans rien faire ? Non, ils sont les enfants de notre Seigneur au même titre que nous. L’origine de leur Magie est incertaine. Est-ce l’œuvre de Dieu ou du Diable ? Nous n’en savons rien. Nous ne pouvons qu’accepter leur existence tout en nous assurant par notre vigilance qu’ils n’essayent pas de nous dominer.

« Souvenez-vous que Dieu est amour. Ne commettez pas de péché, même si vous estimez qu’ils sont au nom de Dieu. Car Dieu ne vous les pardonnera pas. Une réunion œcuménique va avoir lieu dans les jours qui viennent. Les dirigeants des grandes religions et moi-même allons discuter de ces changements. Et je suis profondément convaincu que le monde sortira grandit de cette étrange période que nous vivons en ce moment. Je vous demande à tous de prier pour les soldats partis pour combattre aux confins du Système Solaire. Priez pour eux, qu’ils soient chrétiens ou non, qu’ils soient sorciers ou des nôtres. Allez en paix.

Le Pape fit un signe de croix en direction de la foule qui l’acclama.

Noyés dans la foule, les membres d’Alter Civitas ne participaient pas à cette allégresse mais personne ne fit attention à eux. Chaque mot de ce discours était pour eux la preuve que le siège de Saint-Pierre était occupé par un imposteur bafouant la Chrétienté. Tendre la main aux Sorciers était inconcevable pour eux.

— Le Pape quitte le balcon, transmit l’un d’eux aux autres. Tenez-vous prêt, attendez le signal et que Dieu soit avec vous.

Mahmoud, qui était parvenu à pirater leurs communications, prévint Christianus et Erius.

— Mahmoud, bloque toutes communications entrantes et sortantes autour de Winston et moi, ordonna Christianus. On agit tout de suite. Erius, feu vert pour toi et les Gardes Suisses.

— Brouillage en place, signala Mahmoud.

Winston s’était placé depuis plusieurs minutes derrière l’activiste qu’il avait repéré. Il sortit brièvement et discrètement sa baguette pour l’endormir.

Quand il tomba au sol, cela attira l’attention du second. Il n’eut pas le temps de s’approcher que Christianus sortit une arme et la pointa sur lui.

— On ne bouge plus, ordonna-t-il. Les mains en l’air et à genoux.

— Mais que… balbutia-t-il. Je n’ai rien fait.

— A genoux ! répéta-t-il. Fouillez-le, ajouta-t-il pour les gardes suisses qui venaient d’entrer, alertés par les employés du Vatican.

Un des gardes s’exécuta et sortit d’une des poches une télécommande. Quelques secondes plus tard, le garde indiqua la présence d’une ceinture d’explosif.

— Faites sortir tout le monde, dit Christianus. Et empêchez le Pape de venir. On s’en occupe.

— Bien monsieur, acquiesça le garde. Mesdames et messieurs, gardez votre calme et suivez-nous s’il vous plait.

Une fois seul, Winston s’approcha. Il sortit sa baguette sous les yeux éberlués de l’activiste.

— Engeance maléfique ! s’écria-t-il avant que Winston ne l’endorme à son tour.

Christianus examina la bombe. Elle était artisanale et assez simple. C’était une bonne nouvelle pour eux. Il n’eut qu’à retirer un boitier pour la désamorcer. Winston fit de même avec l’autre.

— Clair de notre côté, annonça Christianus. Les bombes sont simples à désamorcer. Si elles sont toutes sur le même modèle, il suffit de retirer le boitier placé sur la droite de la ceinture. On cherche le dernier.

— Wilco[1], accusa réception Erius. À tous, en avant pour neutralisation, armes sur position paralysante. Pour les snipers, donnez vos cibles.

— Faucon un reçu, deux cibles en visuel, informa le premier sniper.

— Faucon deux reçu, une cible en visuel, fit le second.

— Attendez pour engager. Groupe Alpha en position à l’est de la place, Bravo au nord. Au signal de l’équipe Faucon.

Les deux groupes rendirent compte dès qu’ils furent en place. Erius donna l’autorisation d’engager à ses snipers. Ils prirent leurs visées et tirèrent en même temps, neutralisant deux terroristes qui s’effondrèrent au milieu de la foule des fidèles. En moins de cinq secondes, le premier sniper aligna sa seconde cible et refit feu, avec un résultat toujours aussi efficace.

Alors que des gens se précipitaient sur les activistes étendues, pensant à un malaise certainement, Erius donna l’ordre d’investir la place. Les groupes surgirent.

Un terroriste vit un groupe s’approcher de lui alors que la foule se dispersait en hurlant de frayeur. Il allait enclencher sa bombe quand l’agent de tête lui tira dessus. Le dernier paniqua et tenta de s’enfuir. Se faisant, il entra dans le secteur de surveillance d’un des snipers qui l’arrêta en pleine course d’un tir précis.

Les groupes se mirent en sécurisation autour des activistes neutralisés pendant qu’un des leurs désamorça les bombes et les entrava pour ne pas qu’ils s’enfuient à leur réveil. Non loin, l’agent du Vatican infiltré retira de lui-même le boitier.

— On a eu nos cinq cibles, annonça Erius. Il nous en manque toujours un. La Garde Suisse évacue la place en effectuant des contrôles.

— Denler, vous voyez quelque chose ? questionna Christianus.

— On essaye de savoir par où il est parti en refaisant son parcours depuis leur arrivée au Vatican. Il se sépare des autres une fois sur la place Saint-Pierre… Il passe devant le Palais Apostolique… On dirait qu’il va vers la basilique Saint-Pierre… Non ! Il est entré dans la chapelle Sixtine !

— L’endroit où se tiennent les conclaves ! C’est un lieu symbolique du pouvoir papale. Les sédévacantistes le considèrent comme l’endroit où les modernistes ont trahi le siège de Saint-Pierre. J’y fonce avec Winston !

— Groupe Bravo, en appui avec les agents Féndès et Scamander, ordonna Erius qui avait suivi.

Winston et Christianus se précipitèrent jusqu’à la chapelle Sixtine. Sans attendre d’être rejoins par le groupe de l’UA, ils y entrèrent. La chapelle paraissait déserte. Winston sortit sa baguette, prêt à se défendre.

— Hominum Revelio, incanta-t-il.

Il désigna l’autel situé au fond de l’immense et magnifique salle. Effectivement, une ombre remuait accroupie derrière. Prudemment, les deux agents s’approchèrent.

— Sortez de là les mains en l’air ! lança Christianus.

— Je voulais juste voir la chapelle, s’excusa l’intrus. Je ne savais qu’elle était fermée aujourd’hui.

Il sortit de sa planque sans pour autant lever les mains, affichant son visage le plus innocent, pensant que son mensonge fonctionnerait. Christianus continuait à le braquer de son arme. Sur sa droite, Winston faisait de même avec sa baguette.

Le regard du terroriste s’arrêta sur le jeune sorcier. Il identifia l’artefact magique. Ses yeux s’écarquillèrent d’un coup.

— Sorcier ! s’écria-t-il.

Sa main se dirigea vers la commande de la bombe. Deux détonations retentirent alors. Une venant du pistolet de Christianus, l’autre généré par la baguette de Winston. Le terroriste s’effondra sans que son engin de mort n’explose.

Christianus se précipita pour désamorcer la dernière bombe. Il poussa un long soupir de soulagement.

— Fin d’alerte, annonça-t-il. On les a tous.

— Reçu, acquiesça Erius. Sacrée journée.

— Ouais. On passe le relais au Vatican. Ils sont à vous Denler. On ne va pas rester plus longtemps sur votre territoire.

— Peut-être pourrez-vous revenir dans quelques temps, mais pas avant un moment, dit Denler. Je vous remercie. Je ne cacherai pas votre implication au Pape.

Sans rien ajouter, les agents de la DE se mirent hors de vue et transplanèrent pour rentrer à leur quartier général.


[1] Terme de procédure radio militaire anglophone signifiant : « compris, en mesure d’exécuter ».



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