Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 70 : XI Noces spatiales

3799 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 12/09/2020 13:43

CHAPITRE XI : NOCES SPATIALES

Ariana voyait quelques pirates profiter de leur temps libre pour décorer la pièce où serait célébrer le mariage de Zoé et Nayu. Les deux femmes avaient disparu, l’une avec Julia et Rozenn, l’autre avec Kat et une sorcière appartenant à l’équipage, pour se préparer.

Ariana ne pouvait s’empêcher de penser à la Terre et surtout à sa famille. Maintenant que la guerre y avait débarqué, elle se demandait si sa place n’était pas plutôt là-bas, à les protéger au lieu de parcourir l’espace à la poursuite d’un ennemi fuyant.

Tout à ses pensées, elle ne sentit pas approcher Tony.

— A quoi tu penses ? demanda-t-il.

— A ma famille, répondit-elle. Ils sont en danger maintenant. Je devrais être avec eux pour les protéger.

— Je comprends ce que tu ressens. Mais cette mission est importante.

— J’en suis consciente. Mais…

— Ne t’en fais pas, au cas où, j’avais prévu le coup.

— Comment ça ?

— J’ai demandé à mon père de mettre ta famille à l’abri en cas de besoin. Enfin, de leur proposer. S’ils acceptent, ils seront mis à l’abri au manoir familial.

Ariana poussa un soupir de soulagement. Elle savait son père et sa mère assez sages pour accepter ce genre d’aide. Savoir sa famille sous la protection des Chaldo la rassurait. Elle ne connaissait pas de meilleure protection et se sentit plus légère même si elle continuait à s’inquiéter.

— Merci, souffla-t-elle.

— De rien, pour nous c’est naturel, dit Tony.

— De quoi vous parlez ? demanda Alex en arrivant.

— Tony me rassurait en me disant qu’il avait demandé à votre père de mettre ma famille à l’abri, expliqua Ariana. Je reste inquiète mais je le suis un peu moins.

— C’est normal, acquiesça Alex.

— Hum… Pas de remarque cynique ! Tu es sûr que tu es Alexandre Chaldo ? plaisanta la jeune femme.

— Pourquoi ? Tu veux vérifier en me faisant une fouille au corps ?

— Eh bien ! Si ça ce n’est pas un appel au sexe ! s’exclama Tony en riant. Vous passez beaucoup de temps au lit je trouve.

Alors qu’Alex ricana, Ariana se sentit un peu rougir.

— Il faut que je trouve quelque chose à me mettre pour le mariage, dit-elle pour reprendre contenance. Je ne vais pas y aller en tenue de combat !

— Pourtant ça te va bien, ajouta Alex.

— Hum… Trop de compliments, c’est louche… Toi tu veux quelque chose.

— Moi ! Non. Je dis juste ce que je vois.

— Mouais, et si tu venais m’aider à trouver une tenue. Rozenn m’a prêtée quelques vêtements.

— Je te suis, sourit-il avec quelques pensées concupiscentes.

Et ils s’en allèrent, sous le regard amusé de Tony.

L’heure arriva bientôt. Aucune nouvelle de la Terre n’était venue troubler les préparatifs. D’une certaine manière, c’était inquiétant mais personne ne voulait y penser durant quelques heures. Ils n’y pourraient rien de toute façon.

Le mariage se déroulait dans une pièce surmontée d’une verrière donnant sur le vide spatial. Les étoiles scintillaient, tellement nombreuses. Un buffet avait été monté contre une des cloisons. Les invités étaient installés sur des bancs faisant face à une petite estrade sur laquelle se tenait Rozenn, arborant un kimono blanc avec un hakama[1] bleu nuit qui devait appartenir à sa famille depuis son ancêtre japonaise.

Ariana portait une robe simple de couleur verte s’accordant avec ses yeux. A ses côtés, Alex avait opté pour une tenue sombre assez classique mais qui lui donnait beaucoup de style.

Lorsqu’une musique choisie par les deux mariées retentit, tous se levèrent et se tournèrent vers la porte du fond. Les deux femmes, main dans la main, s’avançaient doucement en souriant.

Nayu avait opté pour un magnifique yukata[2] rouge et blanc cerclé d’un obi[3] noir. Zoé arborait une belle robe bleue satinée. Vu le préavis très court, elles étaient coiffées très simplement, Zoé avec un effet ondulé lui tombant sur les épaules, Nayu avec une simple queue de cheval.

Elles s’arrêtèrent sur l’estrade, juste devant la capitaine de l’Ankou. D’un geste, cette dernière intima aux invités de s’asseoir et commença à officier :

— Frères et sœurs de l’Ankou et amis venus de divers horizons, nous sommes réunis ce soir sous la voûte étoilée pour célébrer l’union de ces deux femmes. Nayu, Zoé, les circonstances sont exceptionnelles. Malgré tout vous avez choisi de nous montrer qu’il ne fallait pas cesser de vivre, d’aimer, et de construire l’avenir. Votre choix de vous unir, au-delà de toute autre symbolique, nous montre tout cela. Et c’est ce que je souhaite que nous tous ici réunis autour de vous, gardons de ce moment.

Ariana sourit à ces mots. Rozenn avait raison, la guerre ne durerait qu’un temps. Et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas laisser la victoire au Dæmons. Elle le devait. Pour son avenir et celui de ses proches, pour Sarah.

Nayu et Zoé se firent face, se prenant les mains en se souriant amoureusement.

— Nayu Hiroji, veux-tu prendre pour épouse Zoé Zapajo ? demanda solennellement Rozenn.

— Oui, répondit simplement Nayu.

Ariana serra plus fortement la main d’Alex dans la sienne.

— Zoé Zapajo, veux-tu prendre pour épouse Nayu Hiroji ?

— Oui.

— En ma qualité de capitaine de ce vaisseau et devant cette assemblée, je vous déclare unies par les liens du mariage. Félicitations !

Les deux femmes s’enlacèrent pour échanger un long baiser sous les applaudissements de l’assistance.

Le reste de la soirée fut très agréable. Ils mangèrent et dansèrent, oubliant la guerre l’espace de quelques instants. Tous abordèrent les mariées pour les féliciter.

Ariana resta proche d’Alex, ne souhaitant pas s’éloigner de lui ce soir. Même s’il ne le disait pas, Alex appréciait cette proximité. Il sentait sa compagne particulièrement émue par l’engagement symbolique que venait de prendre leurs deux amies.

— Tu penses au mariage parfois ? demanda-t-elle.

Bien qu’il fut habitué à prévoir toutes les situations, Alex fut désarçonné par cette question. Est-ce qu’Ariana cherchait à lui faire passer un message ? Il décida de mettre de côté son cynisme pour lui répondre.

— A une époque, j’y ai beaucoup pensé, avoua-t-il.

— Avec Jane, comprit Ariana.

— Nous avions plusieurs fois évoqué l’idée. Mais ce n’est jamais allé plus loin que ces vagues discussions. Nous en aurions certainement parlé plus sérieusement si elle avait vécu. Et peut-être qu’aujourd’hui, je serais marié, finit-il avec une pointe de tristesse.

Ariana se tut et se blottit plus étroitement à son amant. Elle savait que jamais cette mélancolie ne disparaîtrait jamais. Et elle ne le souhaitait pas. Ça faisait partie de sa vie et avait fait de lui l’homme dont elle était tombée amoureuse. Et puis, ce serait injuste pour Jane. Elle ne l’avait pas connu mais si elle était devenue si proche d’Alex, c’est qu’elle devait être une femme exceptionnelle. Une femme dont il faut se souvenir.

Sur Terre, l’enfer se déchainait toujours. La nuit tombant sur l’Europe occidentale, les Vampires purent déployer toutes leur puissance contre les légions. Dans le ciel, l’armée de l’air européenne et les Chevaucheurs de dragons continuaient leur effort pour contenir les flyers et appuyer les troupes au sol. Un bataillon d’Eldars se battaient à leur côté.

Quelques eldars demeuraient suspicieux à l’égard des Vampires. Il faut dire qu’ils avaient été élevés en apprenant l’Histoire de la première Guerre Dæmoniaque. Dans leur esprit, le Peuple de la Nuit était un ennemi. Et maintenant, on leur disait qu’il était un allié.

Le quartier général de la DE servait de point de liaison entre les forces moldues et celles issues des Peuples Magiques. Dans l’ensemble, cela se passait plutôt bien. Mais quelques frictions naquirent malgré tout.

— Les Vampires n’appuient pas assez les nôtres ! s’écria le général Donyas, le représentant des Eldars. Nous avons perdu plusieurs dizaines de guerriers alors que ça aurait pu être évité !

— Nous en avons perdu aussi, se défendit calmement Anton VanKarus. C’est la guerre général. Des morts, il y en aura encore.

— Et ça vous réjouit, n’est-ce pas ? Vous n’êtes pas un vampire et pourtant vous travaillez pour eux. C’est que vous devez aimer le sang et la mort comme eux !

— Les Vampires ne tuent qu’au combat.

— Vous ne savez rien. Vous êtes un humain sous influence ! Je veux parler à un responsable vampire immédiatement !

— J’ai été désigné à ce poste par la primarque Assya Sornas. Donc c’est avec moi qu’il vous faut traiter. Je lui transmettrais votre mécontentement mais la connaissant elle n’en aura cure.

— Ce doit être pratique pour avoir ce genre de place de coucher avec une dirigeante vampire ! Vous aimez les morsures ?

Anton VanKarus dégaina sa rapière en un éclair et la pointa entre les yeux du général eldar. Son visage n’exprimait qu’une émotion glacée. Plus aucun son ne se faisait entendre. Tous attendaient la suite des évènements avec appréhension.

— Général Donyas, ce n’est pas ainsi qu’on parle à ses alliés, lança une voix essouflée. Et je pense que tirer l’épée contre eux n’est pas non plus une bonne chose Anton. Vous avez maintenant des torts tous les deux. Je pense qu’on peut en rester là et se concentrer sur ce qui est vraiment important : la guerre contre les Dæmons.

Anton acquiesça d’un léger mouvement de tête et rengaina. Il se tourna vers Cicéron Chaldo, le doyen de la famille.

— Tu as raison Cicéron, nous avons autre chose à faire que nous chamailler comme des enfants.

— Oui, fit le général. Restons-en là. La guerre apportera son lot de malheur à tous. Inutile d’en rajouter.

Le général s’éloigna en retournant vers la carte holographique.

— Tu es arrivé au bon moment, dit Anton. Ça ne me ressemble pas de m’énerver ainsi mais là…

— Ça arrive à tout le monde, rassura Cicéron.

— Que viens-tu faire ici ? Les Chaldo entrent en guerre ?

— Bien sûr que nous sommes en guerre ! Mais étant donné nos effectifs, nous allons faire du renfort stratégique et des coups de main[4]. Et je suis chargé de faire la liaison. Etant donné mon grand âge, je ne suis plus utile au combat.

— Tu es toujours capable de battre la majorité des gens présents dans cette pièce. Nous avons de la chance de pouvoir compter sur ta sagesse, tes connaissances et ton expérience.

— Oh ! Mon expérience ne servira pas à grand-chose malheureusement.  Je n’ai jamais connu ce genre de guerre. Les seuls ici qui aient connu ça sont les Anges. Il vaut mieux écouter ce que dit un guerrier comme Lucifel ou Satan.

— Et qui dirige les Chaldo sur le terrain ? Sébastien ?

— Oui, il a été désigné à ce poste à l’unanimité du conseil de famille. En parlant des Anges, j’ai bien vu Lucifel mais pas Satan.

— Mon frère est sur le terrain, répondit Lucifel en s’approchant. Il est encore moins fait que moi pour rester dans un poste de commandement. Mais il fallait un officier d’expérience ici donc…

— Oh ! Je pense que vous aurez largement votre part de combat avant la fin de ce conflit, fit Cicéron.

— Vous êtes le grand-père de Tony, n’est-ce pas ?

— Arrière-grand-père pour être exact.

— Votre descendant est un grand guerrier.

— Venant de vous, c’est un grand compliment.

— Revenons à la guerre, dit Lucifel. Que reste-t-il au Vampires en réserve ?

— Trois bataillons, renseigna Anton VanKarus. Ils attendent les ordres.

— Le front américain va avoir besoin de renfort.

— Je mets immédiatement un bataillon à leur disposition et je vais assurer la liaison avec le PC américain.

Anton s’éloigna, laissant l’atlante et le doyen des Chaldo.

— Avez-vous des hommes sur Paris ? questionna Lucifel.

— Quelques-uns, ceux appartenant aux Chasseurs et qui sont mobilisés avec leur unité. Les Chaldo attendent de passer à l’action au manoir. Nous pouvons y être en quelques secondes.

— Des mouvements suspects ont été signalés. Ce n’est peut-être rien comme ça peut être le Serpent Blanc.

— Je vais demander à mon petit-fils d’y envoyer une équipe. Dîtes-moi où ils doivent aller exactement.

Sébastien Chaldo réunit une équipe de trois dont sa nièce Jeanne dans une pièce du manoir transformée en salle de briefing. Il  leur donna les détails de leur mission et leur fournit des portoloin : Un pour aller sur zone et un chacun pour le retour, au cas où ils seraient séparés.

— Rendez compte de ce que vous découvrirez et agissez uniquement en cas de nécessité ou d’occasion, finit-il avant qu’ils ne partent.

Quand il sortit de la pièce, il fut intercepté par William.

— Où est Jeanne ? demanda-t-il.

— Ta sœur vient de partir en mission, répondit Sébastien.

— Pourquoi ne suis-je pas parti avec elle ?

— Ne t’en fais pas, tu auras tes missions. Tu n’es pas dans la même équipe qu’elle, c’est tout.

— Je me demande pourquoi aussi d’ailleurs.

— J’ai jugé qu’il valait mieux vous mettre dans deux équipes distinctes. Pour plus d’efficacité. Je connais les capacités de chaque membre de la famille et j’ai pris mes décisions en fonction.

— Et donc, pour le moment, je monte la garde ici !

— Pour le moment, oui. C’est une mission importante. N’oublie pas que c’est ici notre base opérationnelle et que nous avons des innocents à protéger : les nôtres et la famille Potter.

— Monsieur, appela Nestio en apparaissant.

— Oui Nestio ?

— Nos sentinelles ont repéré plusieurs individus s’approchant des limites du domaine. Ils portent un brassard blanc.

— De quel côté approchent-ils ?

— Par le sud et l’est.

— Le bouclier est actif, dit William. Ils n’ont qu’un point d’accès possible : le portail. Ils vont s’en rendre compte assez vite.

— Le portail aussi est protégé mais c’est effectivement leur seule chance d’entrer. En veulent-ils à nous, aux Potter ou aux deux ? Peu importe. Mets en place un dispositif de sécurité. Tu voulais de l’action, on te la sert sur un plateau.

William se mit à courir vers l’extérieur quand son oncle l’interpela :

— William, nous sommes en guerre : pas de quartier. Ou alors, juste un, pour interrogatoire.

Le jeune homme acquiesça sobrement avant de sortir. Sébastien se tourna vers l’elfe Nestio.

— Continuez de surveiller le périmètre, mais sans prendre de risque. Et assurez la sécurité des non-combattants et de nos invités. En cas de problème, n’hésitez pas à fuir. Je ne veux qu’aucun innocent ne soit blessé ou tué, humain ou elfe.

— Bien monsieur, vous pouvez compter sur nous, assura Nestio.

— Nestio, si toi et les tiens voulez fuir pour sauver vos vies, je le comprendrai.

— Nous sommes ici car nous le voulons monsieur. Nous sommes des elfes libres.

Et sur ces derniers mots, Nestio disparut pour se remettre à sa tâche.

Sébastien sortit sur le perron, il vit William prendre à sa charge la défense du domaine. Même les Chaldo plus vieux que lui l’écoutaient et obéissaient. En son for intérieur, il souriait : enfin William s’éveillait comme un vrai Chaldo. Finalement, il serait peut-être le Corbeau un jour. En attendant, il pensa aux deux Corbeaux là-haut dans le vide spatial.

Un choc se fit sentir, comme une déflagration en direction de l’est. Sébastien sourit, leurs ennemis s’étaient un peu trop approchés et venaient de faire connaissance avec le charme de protection du domaine. Ce n’était pas un simple bouclier. Tous les Chaldo présents avaient joins  leur magie pour dresser cette barrière. Elle pouvait n’être qu’un barrage ou, comme c’était le cas maintenant, renvoyer les sortilèges et autres attaques en les démultipliant. Elle n’était pas infaillible mais Sébastien comptait sur l’empressement des assaillants pour venir vers le portail, seul point d’accès au manoir.

Le portail n’était pas exempt de protection mais pour permettre aux équipes d’aller et venir sur les zones d’opération, il fallait laisser une ouverture dans le charme entourant le domaine. Egalement pour d’éventuels réfugiés.

— Monsieur, dit Nestio en apparaissant près de lui.

— Ils se dirigent tous vers le portail, n’est-ce pas ?

— Oui monsieur. Ils ont perdu un homme en s’attaquant à la barrière. Nous en avons compté une vingtaine au total. Nous maintenons la surveillance, conclut-il en repartant dans un claquement de fouet.

Sébastien se saisit de ses deux baguettes, prêt à en découdre. Cela faisait des années qu’il ne s’était pas battu mais il continuait à s’entraîner avec autant de sérieux. Il n’avait rien à prouver aux jeunes, il le savait. Mais il n’était pas dans sa nature de rester en arrière.

Autour de lui, les autres membres du conseil de famille se tenaient : son frère, ses oncles et tantes, son père,… Tous en tenue de combat, les armes de la famille en unique protection brodées sur la poitrine : un corbeau aux ailes déployées comme fondant sur un ennemi, tenant dans ses pattes une épée chinoise et une baguette du bout de laquelle s’échappaient des éclairs. L’emblème comportait deux devises. Au-dessus la devise des Chaldo : Jamais à genoux, Toujours debout. En dessous, celle des Corvus, rajoutée le jour même à la demande de Jeanne et William : Quis Iudices Diffidam, Qui me juge me défie.

Les premiers éclairs frappèrent le portail. Des tentatives bien timides, sûrement motivées par la prudence après la précédente qui leur avait coûté un camarade. Ils restèrent hors de vue durant plusieurs minutes. Puis, plusieurs silhouettes drapées de noir apparurent près de l’entrée, s’approchant avec prudence.

Ils se postèrent et seul un des leurs vint jusqu’à la grille. Lorsqu’il avança la main devant lui, l’espace se troubla comme s’il avait touché la surface d’un lac.

— Je veux parler à un représentant ! lança-t-il.

Sans hésitation et lentement, sa baguette à la main, Sébastien Chaldo vint jusqu’au portail. Son regard sombre ne démontrait pas de peur lorsqu’il le plongea dans celui de son ennemi.

— Je suis Sébastien Chaldo, se présenta-t-il.

— Tout peut se passer sans violence, dit directement le sorcier du Serpent Blanc. Livrez-nous les Potter, nous savons qu’ils sont là.

— Lors de négociations, on commence par se présenter. C’est une marque de politesse.

— Je ne suis pas là pour faire des politesses.

— Bien, dans ce cas…

Sébastien tourna les talons et s’éloigna aussi lentement qu’il était venu.

— Dick Jards, lança l’ennemi.

— Bien, je vous écoute, fit Sébastien en revenant.

— Nous savons que vous hébergez la famille Potter. Nous exigeons que vous nous les remettiez. Sinon, vous mourrez tous.

— Les Potter sont sous notre protection.

— Avez-vous entendu ? Si vous voulez vivre, vous allez nous les livrer.

— Savez-vous où vous êtes ? Savez-vous qui nous sommes ?

— Oui. Dois-je prendre ça pour un refus ?

— Nous n’avons jamais plié face au mal. Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons tourner le dos à quatre siècles de tradition. Les Potter sont sous notre protection.

— Alors vous mourrez ! Et je me ferai un plaisir de m’occuper personnellement de vous. Bande de dégénérés de sang-mêlés ! Je sais que vous forniquer avec les moldus et que vous les considérez comme des égaux ! On va vous montrer la force des vrais sorciers !

— Quis iudices diffidam. Vous savez ce que ça veut dire ? Qu’on ne se laissera pas juger. Et vous oubliez une chose. Nous protégeons les Potter. Mais nous sommes aussi en guerre. Et nous n’hésiterons pas à attaquer.

D’un geste fluide de sa baguette, Sébastien ouvrit le charme protégeant le portail. Il dégaina sa seconde baguette et à bout portant, ne laissa aucune chance à son adversaire, le maîtrisant par un éclair le foudroyant douloureusement.

Aussitôt, les autres Chaldo, commandé par William se lancèrent au combat. Des sortilèges de diverses couleurs fusèrent en tous sens. Les sorciers du Serpent Blanc se défendirent mais sous l’intensité de l’assaut qu’ils subirent, ils ne purent s’organiser et furent mis en déroute, laissant plusieurs des leurs sur le terrain.

Sébastien désarma Dick Jards et s’assura qu’il ne pourrait pas bouger avant de longues minutes. William vint rendre-compte que les ennemis étaient en déroute.

— Bien, qu’on enferme celui-là, ordonna Sébastien. Je l’interrogerai tout à l’heure. Je vais redresser la protection.


[1] Sorte de pantalon ample bien connu des pratiquants d’arts martiaux japonais tel que l’Aïkido.

[2] Kimono d’été en tissu léger.

[3] Ceinture servant à refermer le kimono.

[4] Terme militaire désignant les actions commando rapides et stratégiques de type guérilla sur un objectif limité.

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