Ariana Potter, Second Cycle : Dans la Lumière de la Guerre

Chapitre 78 : XIX Kraros

3790 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/07/2021 16:04

CHAPITRE XIX : KRAROS

Autour de l’Arche, la bataille faisait rage entre l’Ankou et les deux croiseurs dæmons. Pour le moment, le vaisseau pirate parvenait à esquiver la majorité des coups de l’ennemi, mais ses contre-attaques n’étaient pas assez efficaces. Le jeune lieutenant était conscient que s’il voulait les détruire, il lui faudrait s’exposer et ainsi donc mettre en péril sa mission de récupérer ceux infiltrés à bord de l’Arche.

— On ne leur fait pas assez de dégâts ! lança un opérateur confirmant ce qu’Yvain Morbrez savait déjà.

— Il faut tenir, lâcha le lieutenant. On compte sur nous alors n’abandonnons pas. Rapport des avaries.

— Monsieur Ollivander se charge de combler la moindre faille depuis l’Araryou Nëmarialey. À part quelques impacts mineurs, rien à signaler pour le moment.

— Donc on se concentre et l’on cherche un moyen de nous débarrasser d’eux sans être détruit en retour.

— J’ai peut-être quelque chose qui pourra vous aider.

La voix de Joshua Ollivander leur venait de partout, se servant du réseau interphonie de l’Ankou. Ce qu’il venait de dire redonna un espoir aux pirates. Ils demeurèrent concentrés sur leurs tâches, mais attendaient avec impatience de savoir ce que le concepteur de l’Ankou – toutes considérations quantiques et temporelles mises à part – pouvait leur proposer.

— On vous écoute, monsieur Ollivander, invita Yvain.

— Ce serait trop long à expliquer, surtout que j’ai une grande tendance aux digressions, dit-il. Je vais juste le faire. Tenez-vous prêts à faire feu.

Les secondes parurent longues aux pirates. Ils attendaient que quelque chose se passe, mais pour le moment, rien. Le temps devint long pour une bataille. Certains des opérateurs se regardèrent avec incompréhension. Yvain Morbrez contrôla que sa montre fonctionnait correctement.

— Monsieur Ollivander ? demanda timidement le lieutenant.

Et soudain, une lumière enveloppa le vaisseau noir et il disparut… pour réapparaître derrière les croiseurs ennemis. Durant un instant, tous demeurèrent figés de surprise.

— Feu à volonté sur croiseur bâbord ! ordonna Yvain en se reprenant.

Son ordre sortit les pirates de leur léthargie et un panache de feu et d’acier fusa vers la cible, la touchant au niveau de son système de propulsion et ne lui laissant aucune chance. Le vaisseau ennemi devint un amas de débris brûlant.

— Désolé, fit la voix de Joshua. Des détails à régler au dernier moment qui m’ont pris plus de temps que prévu.

— On en a détruit un, dit Yvain. Mais cette tactique ne marchera pas deux fois contre de tels adversaires. On va trouver autre chose pour le second. Ça fait déjà un de moins. Nous aurons moins de difficultés à récupérer nos amis.

— Je viens d’ajouter cette commande à votre poste de pilotage. Il vaut mieux que vous en ayez le contrôle pour vous en servir à bon escient.

— Si vous avez d’autres améliorations de ce genre, n’hésitez pas, monsieur Ollivander, rit Yvain.

Les pensées du jeune lieutenant n’eurent pas le temps de s’égarer vers l’Arche et ceux qui se battaient à son bord. Déjà, il devait diriger une manœuvre d’évitement pour esquiver une contre-attaque du second croiseur ennemi.

 

Kat et Nayu continuaient à se défendre bec et ongles contre les adversaires qui les assaillaient. La moldue voyait ses réserves de munitions commencer à dangereusement baisser. Des renforts étaient venus les attaquer par la voie qu’ils devaient prendre à l’origine. D’une certaine manière, heureusement qu’il y eut cette embuscade. D’après ce qu’elle avait compris les rares fois où elle avait pu jeter un œil à la situation des autres, le chemin était plus dégagé de leur côté.

— Va falloir penser à battre en retraite, dit Nayu. Il y en a encore qui nous arrive dessus et tu es presque à court.

— Oui, mais battre en retraite vers où ? Avec l’Ankou qui se bat autour de l’Arche, on n’a aucun point d’évacuation actuellement. On ne tiendra plus très longtemps, tu devrais partir.

— Hors de question que je te laisse seule. Et je ne veux plus en entendre parler.

Nayu lança un nouveau shiki qui explosa après s’être collé sur le visage d’une créature ennemie. Kat voyait bien que sa coéquipière et amie était éreintée, sa respiration se faisait haletante depuis de longues minutes.

Et soudain, alors que la shugenja se relevait une nouvelle fois pour lancer un sortilège, elle fut renversée par un ennemi s’étant jeté au-dessus de leur abri de fortune. Nayu poussa un cri douloureux quand la créature serra ses griffes autour de son bras gauche. Kat réagit immédiatement en tirant deux balles dans la même seconde en visant la tête du monstre. Elle n’eut pas le temps d’examiner son amie qu’un autre ennemi surgit, la bousculant violemment.

Kat était parvenu à rester accroupi malgré le choc. Elle jeta un coup d’œil circulaire et remarqua que le cercle se refermait sur elles. Toutes dents et griffes dehors, les légionnaires s’apprêtaient à lancer un dernier assaut mortel. Déjà, l’énergie crépitait entre leurs serres noires, les éclairs allaient déchirer et brûler les chairs des deux femmes.

Kat ne put se retourner quand une explosion retentit derrière elle. Un légionnaire tomba près d’elle, le corps coupé en deux. Un autre eut le crâne transpercé juste entre les deux yeux par un rayon rouge.

Les créatures, feulant de rage, portèrent leur attention derrière la Grecque. Cette dernière jeta une œillade et vit Rozenn entourée de plusieurs de ses pirates. Les yeux de la capitaine de l’Ankou brûlaient d’une intense couleur dorée alors qu’elle levait son sabre pour l’abattre sur un adversaire.

Les pirates avancèrent en bataillant à coup de sortilèges ou d’armes à feu, faisant reculer les ennemis jusqu’au mur du fond où s’écroulèrent les derniers, n’ayant plus d’échappatoire.

Une fois le calme revenu, un des pirates vint aider Nayu. Rozenn aida Kat à se relever en lui offrant sa main en soutien.

— Nous sommes arrivés à temps on dirait, dit-elle.

— C’est clair, confirma l’agent de la DE avant de reporter son attention sur son amie.

Nayu était assise, grimaçante alors que le pirate examinait son bras.

— Le bras est cassé, conclut-il.

— Vous pouvez même dire broyé je pense, ajouta Nayu, réaliste. Je sais ce que ressent une voiture envoyée à la casse maintenant.

— Tant que ce n’est pas toi qu’on jette à la casse… fit Kat. Vous pouvez la soigner ?

— Je ne m’y connais pas assez en sortilèges guérisseurs, je préfère ne rien faire pour ne pas aggraver la situation. Je vais juste limiter la casse, pour ainsi dire.

Le pirate immobilisa le bras de la shugenja, l’attachant étroitement à son torse. Le mouvement lui arracha un gémissement plaintif qu’elle tenta d’étouffer.

— Il vaut mieux qu’elle reste en arrière, dit Rozenn. Elle ne peut plus se battre.

— Il me reste un bras, je peux me battre, intervint Nayu en démontrant qu’elle pouvait encore atteindre la poche où se trouvaient ses shikis.

— J’en connais une qui ne va pas cesser de s’inquiéter, dit Kat.

— Tu sais ce que c’est, on appelle ça le mariage !

 

Plusieurs arbres avaient été déracinés, certains brûlaient. Le crépitement des éclairs et le sifflement des sortilèges résonnaient sous la voûte transparente. Les deux adversaires se rendaient coup pour coup depuis de longues minutes.

Son sabre dans une main, sa baguette dans l’autre, Alex tranchait l’air, lançant des vagues coupantes sur son adversaire. Ce dernier esquivait au dernier moment chaque attaque. Le Corbeau ne pouvait qu’apprécier la qualité technique de son ennemi. Cela lui rappelait ses leçons de Kumdo[1], son maître lui disait sans cesse qu’il faut esquiver quand le sabre touche les cheveux.

Le dæmon n’était pas en reste, il lançait de puissants éclairs qui labouraient le sol et déchiquetaient les arbres sur leur passage. Alex devait virevolter dans tous les sens pour ne pas être touché. Et vu la puissance déployée par Yergo, le moindre coup au but s’avérerait fatal.

L’un des éclairs du dæmon parvint à tromper Alex dans ses esquives. Il allait être pulvérisé par l’attaque, mais dans un formidable réflexe, il dressa un bouclier pour le bloquer. Le Corbeau résista âprement et difficilement et fut propulsé en arrière quand son bouclier céda. Heureusement pour lui, Yergo cessa son attaque au même moment.

— Mes congénères vous voient toujours comme des animaux, des primitifs… dit-il. Personnellement, je vois quels progrès vous avez faits depuis notre dernière attaque. Vous avez beaucoup évolué, que ça soit ceux maîtrisant le… la magie, comme vous dîtes, et ceux qui en sont dépourvus.

— Merci, fit Alex. Je suis sûr que tous les habitants du système solaire seront ravis d’apprendre qu’un des dæmons souhaitant les réduire à l’état de bétail et d’esclave les apprécie à leurs justes valeurs.

— J’apprécie même ton cynisme. Je vais adorer te tuer, mais je vais le regretter un peu aussi.

— Je ne suis pas encore mort.

— Certes, mais ne surestime pas tes forces ou ne sous-estime pas la différence entre nous. Il y a douze de vos millénaires, sans les Atlantes et les Eldars, nous vous aurions dominés sans effort. Aujourd’hui, ces deux peuples ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils furent par le passé. En particulier les Atlantes. Et sans leur appui, je ne vois pas comment vous pourrez ne pas tomber sous notre coupe.

— C’est nous maintenant qui les soutenons. Les Atlantes ont l’expérience contre vous et nous conseillent, et nous les protégeons en retour, nous avons enseigné aux Eldars les méthodes de la guerre moderne, fruit de la longue Histoire de l’Humanité. C’est plutôt à vous de ne pas nous sous-estimer. Comme tu l’as dit, nous avons progressé. Vous n’avez pas réussi à nous vaincre il y a douze mille ans, nous mettrons tout en œuvre pour que vous échouiez cette fois encore. Et de manière définitive.

— Nous verrons bien. Tout ce qui m’importe pour le moment, c’est de te vaincre. Le reste attendra. Et sitôt que je t’aurais éliminé, je m’occuperais de ton amie.

— Alors je n’ai d’autre choix que de gagner ce combat.

Les deux adversaires se jetèrent une fois de plus l’un sur l’autre en un choc terrible, le sabre rencontrant les griffes, le sortilège se fracassant contre l’éclair d’énergie.

 

Ariana parcourait prudemment les couloirs, les sens aux aguets. Quelque chose lui semblait étrange. Depuis qu’elle avait quitté la serre où Alex combattait le dæmon, elle n’avait croisé pas un seul ennemi ni décelé la moindre présence. Cette solitude était plus pesante que d’être entourée de créatures assoiffées de sang.

Finalement, ses déambulations la menèrent jusqu’à une grande porte ouvragée dans la même matière grise noire que le reste du vaisseau. Là encore, aucun garde ne la surveillait. Elle se doutait qu’il ne s’agissait ni du générateur ni du réservoir, mais elle sentait qu’elle devait se rendre là.

Sa baguette fermement tenue dans sa main droite, elle sortit sa seconde. Elle laissa son pistolet dans son étui, ainsi que celle en cristal que lui avait offert Shemhazai dans sa poche arrière.

Prudemment, elle s’approcha de la porte. Elle allait lancer un sort pour l’ouvrir quand elle se mit en mouvement toute seule, lui laissant le passage libre.

La salle dans laquelle pénétra Ariana était encore une fois gigantesque, moins que la réserve naturelle où elle avait laissé Alex, mais ses proportions étaient telles que plusieurs stades de Quidditch auraient pu y tenir. Cet espace était tranché par d’immenses colonnes à section carrée soutenant le plafond. Elle devina qu’une sorte de couloir d’honneur continuait droit devant elle pour atteindre l’autre bout où elle devinait la forme lointaine d’une sorte de grand trône.

Ce n’était pas l’objectif de leur raid sur l’Arche, malgré tout, elle ne pensa pas un seul instant à faire demi-tour pour chercher le générateur ou le réservoir. Elle marcha droit devant elle, ne se laissant pas troubler par les légions dont elle décelait la présence près des autres murs, cachés dans la pénombre.

Elle s’arrêta à une dizaine de mètres du trône. Celui-ci était d’une grande simplicité, ce n’était qu’un bloc de la même matière que le reste de l’Arche, taillé pour de manière adaptée à la morphologie des Dæmons. Celui qui l’occupait ne différait des autres qu’elle avait déjà rencontrés que par sa taille et sa peau. Il paraissait plus grand dans un sens, mais également plus voûté. Il ne portait pas de manteau, mais une sorte de toge sombre laissant voir sa peau grise et horriblement ridée.

Il sembla à Ariana qu’il mit quelques instants avant de remarquer sa présence. Il leva ses yeux d’un rouge bordeaux profond et ouvrit une bouche dépourvue de la moindre dentition.

— Alors enfin, je vois un de ces humains devant moi, grogna-t-il. Jusqu’à présent, je n’avais eu que les images que mon peuple m’a envoyées. Je dois avouer que je suis un peu déçu. Vous n’êtes pas aussi impressionnants que les difficultés que vous nous générez le laissent penser.

— Heureuse de savoir qu’on a gêné vos plans de conquête, dit Ariana. Je suppose que vous êtes le roi des Dæmons.

— C’est un terme qui peut me définir. Je me nomme Kraros. Par contre, vous vous trompez sur nos intentions : nous ne sommes pas là en conquérant, nous sommes là pour survivre.

— Survivre ?

— Oui. Nous parcourons cette galaxie depuis longtemps. En fait, vu notre parcours et les points où nous sommes allés, ce serait trop complexe de tenter de convertir ce temps avec votre système de mesure. Nous allons de monde en monde, cherchant notre subsistance et repartant quand nous n’y trouvons plus de quoi nous repaître.

— Comme les sauterelles…

— Je suis le seul à me souvenir encore de notre monde d’origine, enseigna Kraros. Il était magnifique, même si je doute que vous puissiez en apprécier les beautés. Nous avons prospéré, trop vite pour trouver des solutions viables. Et bientôt, nous fûmes trop nombreux et notre planète déclina. Notre seule échappatoire fut de fuir. Certains furent laissés, condamnés à s’éteindre. Nous avons trouvé une nouvelle planète, pleine de vie pour nous nourrir. Et quand celle-ci mourut également, nous sommes passés à la suivante. Parfois, nous tombions sur des êtres civilisés et devions combattre pour nous emparer de leur monde. Comme vous. Et à chaque fois, nous l’avons emporté. Votre… système solaire ne dérogera pas à cette règle.

— Vous n’avez pas encore gagné cette guerre ! s’écria-t-elle. Et de ce que j’ai pu voir, vous pouvez la perdre.

— Il est vrai qu’aucun autre monde ne nous a donné autant de difficulté. J’aurais dû arriver dans un monde conquis depuis des milliers de vos années. Mais vous n’avez fait que repousser l’inévitable. C’est d’ailleurs pour vous le démontrer que je vous ai permis d’arriver jusqu’à moi vivante.

— Vous attendez quelque chose de moi ?

— En effet, je veux que vous parliez à vos congénères, qu’ils cessent ce combat perdu d’avance et se soumettent. Ainsi, vous vous éviterez des souffrances inimaginables.

— Même si j’acceptais, ils ne m’écouteront pas. Je ne suis personne d’important.

— Nous avons appris plus de choses sur votre société que vous ne le pensez. Votre famille est célèbre dans une part de votre population. Elle peut influencer le reste du monde.

— Vous avez tort, se rebiffa Ariana. Et de toute façon, je refuse de vous aider. Votre proposition est un aveu de vos doutes. Vous savez que vous pouvez perdre cette guerre. Et si vous la perdez, cela signifiera votre disparition, n’est-ce pas ? Or, si nous nous soumettons, ou si nous perdons, ce sera nous qui disparaîtrons. Quoiqu’il arrive, une espèce s’éteindra. Et nous ferons en sorte que ça ne soit pas nous. Nous aussi, nous voulons survivre.

— Réfléchissez, Ariana Potter, invectiva-t-il. Un jour, votre monde aussi déclinera et votre civilisation sera condamnée. Ce ne sera qu’une lente agonie. Ne vaut-il pas mieux éviter toute souffrance inutile ? Que ça soit par la guerre ou la fin de votre monde, vous êtes condamnés, c’est inéluctable.

— Quelle que soit notre fin, ce n’est pas à vous d’en décider. Nous sommes maîtres de notre destin.

— Ça, ça n’est pas si sûr que vous le pensez. Et si vous refusez, je pense que vos compagnons seront plus conciliants. L’un des vôtres se bat actuellement contre Yergo, un de mes guerriers les plus puissants. Je le soupçonne de prendre son temps, mais il finira par se lasser de ce petit jeu et l’éliminera. À moins qu’il ne se plie à notre bon vouloir… Une est déjà hors de combat. Une autre est blessée, et même si elle a encore la volonté de se battre, la douleur est déjà dans sa chair et son esprit. Vous avez perdu plusieurs guerriers, ils finiront par vouloir fuir pour sauver leurs vies. Sans oublier votre ami au corps en partie artificiel. Il va mourir, lui-même le sait et l’a accepté. À l’orée de sa disparition prochaine, il acceptera nos conditions dans l’espoir de sauver votre race. Vous voyez, je vous connais. Vous devenez faible quand vous souffrez ou perdez ce que vous appelez l’espoir. Alors, pourquoi retarder l’inévitable par votre refus ?

— Non, vous venez justement de prouver que vous ne connaissiez pas la race humaine ni aucune de celles qui peuplent ce système solaire, conclut Ariana. Mes compagnons sont tous des guerriers qui ne se laisseront pas abattre, quelles que soient les difficultés et les épreuves. Nous préférons mourir que de condamner notre espèce à l’esclavage et à une mort, certes plus lointaines, mais qui viendra tout de même si nous nous soumettons. Alors qu’en se battant, on peut vous vaincre et gagner notre droit de vivre libre.

— Je sais que vous êtes amoureuse de celui qui se bat contre Yergo. Je ne comprends pas ce sentiment, mais j’ai bien compris qu’il est important pour vous. Si vous vous soumettez, votre ami vivra. Sinon…

— Il n’a pas encore perdu son combat. Si vous connaissiez les Chaldo, vous sauriez qu’ils n’abandonnent jamais. Je ne trahirai pas Alex en jetant tout ce pour quoi il se bat. Ce pour quoi je me bats aussi. Mon ancêtre a combattu le pire mage noir de notre Histoire, lui aussi lui a fait ce genre de proposition et l’a rejetée. Et pourtant, il a failli perdre espoir plus d’une fois. Tout comme lui, je vais continuer à combattre.

Kraros parut désappointé par la volonté d’Ariana. Il ne comprenait pas qu’on puisse risquer de perdre la vie pour quelque chose de si banal que la Liberté. Ce concept n’existait pas chez sa race. C’est pour quoi il avait compris que Jéhovah décide de sauver le peuple Atlante en fuyant la Terre. C’était une question de vie et de mort, sans plus. Au final, les quelques Anges Rebelles qui étaient restés ne furent que des exceptions. Mais ces Humains étaient l’opposé. Ceux qui avaient décidé de se plier à la volonté des Dæmons furent peu nombreux comparé à la population totale. Les autres avaient pris les armes et combattaient âprement.

Il savait qu’actuellement, il suffirait d’un rien pour renverser les défenseurs du système solaire. Son arrivée donnerait l’avantage dont il avait besoin pour vaincre. Pour le moment, il allait s’occuper des quelques intrus à sa portée.

— Bien, Ariana Potter, murmura-t-il après ces instants de silence. Si vous souhaitez combattre, je vais vous exhausser…

Kraros leva la main nonchalamment, aussitôt, les créatures qu’Ariana avait décelées en entrant dans la salle du trône s’approchèrent, venant l’encercler. Ariana se campa sur ses jambes, tenant plus fermement ses baguettes. Un premier éclair en jaillit pour frapper un légionnaire, suivi d’un autre. Ariana se jetait sur les côtés pour esquiver les attaques et contrer dans la foulée.

Juché sur son trône, Kraros appréciait le spectacle, un sourire maléfique dessiné sur son visage émacié.


[1] « Voie du sabre », art martial coréen.


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