HP et l'attrait des ténèbres

Chapitre 7 : Jour VI

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 18:11

Assis sur une vieille chaise en bois de la cuisine du 12 Square Grimmaurd, Sirius était perplexe. Il ne comprenait plus son filleul.

La journée avait pourtant bien commencé, Hermione avait décidé de reporter son départ pour rester quelques jours de plus avec Harry au Square. Mais ensuite, tout avait dérapé.

Pourtant, il avait semblé à Sirius que son filleul s'était largement rapproché de la jeune fille ses derniers temps ; il les avait même surpris, quelques semaines plus tôt, dans les bras l'un de l'autre. En cette fin d'après-midi, après avoir passé une journée paisible à discuter et rire, Harry s'était quelque peu renfermé. Son mutisme soudain n'était pas passé inaperçu et lorsque la jeune fille avait tenté de l'extirper de sa mélancolie, la réaction d'Harry avait été plus que surprenante.

Il s'était mis en colère et avait demandé, d'une façon peu polie, qu'on le laisse tranquille.

Mais Hermione n'avait pas accepté cet élan de colère et la dispute qui s'en était suivie avait conduit la jeune fille à quitter immédiatement les lieux, sous les hauts cris du tableau de la mère de Sirius. Harry, lui, s'était réfugié dans une des chambres de l'étage, la sienne désormais.

Sirius ne savait pas comment réagir. La colère de son filleul lui avait semblé assez disproportionnée.

Mais après tout, Harry ne s'était sans doute pas encore remis des événements. Il lui fallait plus de temps, pensa-t-il, et peut-être aussi une petite conversation avec son parrain.

oOoOoOoOoOo

Je m'allonge sur le lit - ou plutôt je m'y affale. J'ai peut-être exagéré avec Hermione. Non. Non? Non, après tout. Elle n'avait pas à me pousser à bout de la sorte.

Je lève les yeux au plafond. Ici, tout est gris, austère. Cela me va à vrai dire. Je ne pense pas que j'apprécierai de vivre dans un endroit aux couleurs criardes. Le gris me convient, il m'apaise même; il me donne le sentiment d'avoir le droit de me morfondre quelque peu. Je me retiens de rire. J'ai des idées stupides parfois. Hermione. Elle est tellement belle, avec ses yeux chocolat, son sourire timide et sa crinière indomptable. Elle ne se rend pas compte du charme et de la douceur qu'elle dégage parfois. Le remords s'empare de moi. Elle est partie, alors qu'elle devait rester quelques jours de plus avec moi, et tout ça à cause de mon humeur merdique. Je ne suis pas vraiment charmant ces temps-ci. Est-ce que tout est de ma faute ? Je suis certainement fautif, mais elle a ses torts aussi, non ? Parfois, elle est tellement têtue, déterminée et … et...Chiante ? Oui ! Chiante. C'est vrai quoi ! J'ai le droit de demander un peu de répit non ? Hermione. Je suis con parfois. Elle ne veut que m'aider, elle ne veut pas que je me mette à déprimer. Après tout, elle a raison. La guerre est finie, Voldemort est mort, moi pas. C'est plus ou moins ce que je voulais. Je n'ai aucune raison de me renfermer sur moi-même. La discussion avec le directeur m'a laissé perplexe. Je n'ai pas le sentiment d'avoir Voldemort dans ma tête. Personne ne me chuchote que je devrais tuer des moldus ou bien torturer des sangs-de-bourbe. Albus a certainement exagéré les choses, il s'est peut-être même trompé. Je me sens un peu triste, oui. Je suis plus irritable aussi. Mais cela me passera. C'est juste le contrecoup des événements. Il faut que je prenne contact avec Hermione, je dois m'excuser. Elle me pardonnera, j'en suis sûr. Elle me pardonne toujours.

Trois coups frappent à la porte de la chambre.

- Entre !

Cela ne peut être que Sirius, il n'y a plus que lui dans la vieille baraque. Hermione est partie.

- Ça va ?

- Oui, ça va mieux.

- Cool. J'avais peur que tu sois toujours en colère – souffle Sirius.

Sa phrase ressemble plus à une question qu'à une affirmation. Pour le rassurer, je lui lance un sourire d'excuse.

- J'ai exagéré, hein ?

- Et bien, disons que tu n'y es pas allé de main morte.

Mais il me rend mon sourire et s'approche de moi. Je me redresse et m'appuie sur la tête de lit.

Sirius s'approche encore et s'assoit à mes côtés. Il pose doucement sa large main sur mon épaule.

- C'est pas grave Harry. Elle te pardonnera. Tu as besoin d'un peu de temps.

- Ouais, j'espère. Je l'aime bien tu sais. Enfin – je me met à bafouiller stupidement– je l'ai toujours bien aimée, mais ça a un peu ... changé... enfin, tu vois quoi.

Sirius sourit largement cette fois-ci et je sens le rouge me monter aux joues. Je suis tellement stupide. Il doit me trouver ridicule.

- Oui, je vois ce que tu veux dire Harry. Et je pense qu'elle ressent la même chose pour toi. Elle essaie juste de t'aider, tu sais.

Je me détends un peu. C'est mon parrain après tout. Pas Snape. Lui ne va pas me ridiculiser.

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