HP et l'attrait des ténèbres

Chapitre 8 : Jour VII

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 18:11

En cette fin de soirée, Sirius n'était plus vraiment sur ses gardes. Confortablement installé dans le fauteuil noir du salon, il ne s'attendait pas à recevoir une quelconque visite.

Ainsi, lorsque Snape mit un pied hors de la cheminée, il sursauta.

- Snivelus ! Quel plaisir de te voir !

- Black. Bourré, comme toujours – fit Snape, en inclinant légèrement la tête.

- Fidèle à moi-même – lui sourit Sirius.

Les deux hommes se jaugèrent du regard. Combattre côte à côte n'avait pas suffit apparemment à éteindre leur haine mutuelle, même si un léger mieux s'était opéré. Les insultes et sarcasmes étaient presque devenus un jeu pour eux.

- Qu'est-ce que tu veux ? Une chambre ? Désolé, l'hôtel est fermé. Travaux. Il faudra réserver la prochaine fois.

- La ferme Black. Albus va arriver. Il faut qu'on parle.

À peine eut-il finit sa phrase qu'un Dumbledore resplendissant émergeait des flammes à son tour.

- Sirius ! Comment te portes-tu ?

- Très bien Albus. Snivelus m'a dit que vous vouliez me parler ?

- Oui en effet. Severus – dit-il, en appuyant bien sur le prénom tout en lançant un regard sévère à Black – ne t'a pas menti. Mais avant, où est Harry ?

- En haut. Je pense qu'il dort.

- Très bien, très bien. Nous devons discuter de certaines choses.

- Prenez un siège Albus.

oOoOoOoOoOoOoOo

Hermione,

Tu es certainement arrivée chez toi, auprès de tes parents. J'espère que vos retrouvailles ont été agréables...

Je suis vraiment désolé Hermione, mon comportement est inexcusable, surtout envers toi, qui fais tout ton possible pour m'aider. Je m'en veux terriblement, et j'ose espérer que tu accepteras ces piètres excuses...

Réponds-moi vite si tu le peux.

Je t'embrasse fort ma belle. (j'ai toujours le droit de t'appeler ainsi …? )

À toi. Toujours.

Harry.

Je plie rapidement le parchemin et ouvre la fenêtre. Hedwige n'est surement pas bien loin. Je siffle et la vois apparaître rapidement dans mon champ de vision. J'attache hâtivement la lettre à sa patte et lui donne une légère caresse sur son bec. Pour Hermione- je lui souffle, et elle s'envole rapidement.

Je respire mieux, même si j'angoisse toujours un peu. Briser notre relation pour une connerie pareille, ce serait tellement stupide. Il est tard. Je devrais peut-être aller me coucher. Avec un peu d'espoir, j'aurai une réponse d'Hermione à mon réveil.

Je fume rapidement une cigarette à la fenêtre de la chambre : la nuit est calme, apaisante. La lune projette une douce quiétude sur les environs. J'ôte mon tee-shirt et m'allonge sur mon lit.

Cette nouvelle vie est tellement calme, presque trop.

oOoOoOoOoOoOo

- Sirius, je sais que c'est assez inquiétant, mais je devais t'en parler. Tu es le parrain d'Harry, et même s'il est majeur, j'estime que tu es en droit de savoir ce genre de choses.

Sirius tournait en rond, dans le minuscule salon. Il n'arrivait pas à s'en remettre. Harry, son Harry, hanté par l'esprit de Voldemort ?

- Sirius, je t'en prie, calme-toi.

- Je suis très calme Albus, très calme.

Mais il faisait toujours les cent pas, se resservant un verre d'alcool à chaque fois qu'il croisait le regard du vieil homme. Comment était-ce possible ? Est-ce que son filleul ne serait donc jamais tranquille ?

- Black ! Ressaisis-toi Bon sang ! - Snape perdait rapidement le peu de patience qu'il lui restait – Même Potter a eu une réaction plus mature que toi !

Ce dernier point était quelque peu mensonger – songea Snape – Le gosse avait eu exactement la même réaction que son parrain : panique et alcool.

- La ferme Snivelus. La ferme. Tout ça ne te concerne pas.

Snape faillit lacher un rire sarcastique mais on ne lui en laissa pas le temps :

- Non, effectivement, Severus n'est pas impliqué – répondit Albus, tout en jetant un coup d'oeil furtif à ce dernier – Mais il n'est pas non plus ici pour rien. Comme je te l'ai dit Sirius, Harry est au courant, mais il ne connait pas la réelle… gravité des choses. Il est possible qu'il ne se rende pas compte du changement qui s'opère en lui, il pourrait devenir dangereux, pour les autres ainsi que pour lui-même.

- Non – rugit Sirius – Harry ne se laissera certainement pas dominer par un monstre pareil. Je suis sûr qu'il peut y faire face.

Albus semblait plongé dans ses pensées. De longues minutes passèrent sans qu'aucun des trois hommes ne vienne briser le silence. Alors que Sirius semblait se calmer et qu'il reprenait sa place dans son fauteuil, ce fut au tour de Snape de se lever et de se servir un verre. Le Directeur brisa finalement le silence pesant :

- Sirius, as-tu trouvé Harry quelque peu... différent depuis qu'il vit ici ?

- Non, pas vraiment. Il est un peu à fleur de peau, oui, mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir non ? Ce gosse a vécu bien trop de choses pour son âge.

Albus acquiesça et offrit un pauvre sourire à l'homme devant lui.

- Tu vois Sirius, c'est pour cette raison que j'ai demandé à Severus de venir ici. Harry est ton filleul, et tu es aussi émotif que lui. Je doute que s'il dépasse les limites, tu sois capable de le recadrer suffisamment.

- Vous dites n'importe quoi Albus, je suis tout à fait capable de...

- Mais ne viens-tu pas de me dire qu'on ne pouvait pas en vouloir à Harry ? Tu lui trouveras des excuses Sirius. Non ! Laisse Moi finir – reprit le directeur plus fortement, empêchant ainsi Sirius de lui couper la parole – Je ne nie pas qu'il a et aura toutes les raisons pour ne pas être au mieux de sa forme Sirius. Oui, il a vécu bien trop de choses, et je m'en sens largement responsable, je t'assure. Mais ce dont nous parlons est plus préoccupant qu'une dépression ou quelque chose de cet acabit. Non, ici, le cas est plus grave Sirius. J'ignore jusqu'où cela peut aller.

- Et que comptez-vous faire alors ? L'enfermer ? C'est ça votre plan Albus ?

Sirius sentait la colère monter en lui. Il ne laisserait pas tomber Harry, hors de question.

- Non Sirius, rien ne changera. Severus va simplement s'installer ici, j'espère que tu l'accepteras. Pour l'instant, il ne fera qu'observer le comportement d'Harry. Je compte bien tout tenter pour le sauver Sirius.

- Très bien. Si ce n'est que pour observer. Mais, comment doit-on se comporter ? Est-ce qu'il faut que je lui dise que je suis au courant ? Il ne m'en absolument pas parlé.

Un froncement de sourcils laissa rapidement entrevoir sa déception à cette idée. Son filleul ne s'était pas confié à lui. Ne lui faisait-il pas confiance ?

- Je pense que pour le moment, il vaut mieux se comporter normalement – répondit le vieil homme – Je pense qu'Harry est assez honteux de cette situation, c'est probablement la raison pour laquelle il ne t'en a pas parlé d'ailleurs. Non, il vaut mieux que tu continues à agir comme si tu n'étais pas au courant. Cependant, si je t'ai prévenu, c'est également pour une autre raison ; si les choses s'aggravent et qu'il devient vraiment dangereux, il faudra qu'il parte d'ici. Le laisser vagabonder dans un état où l'âme de Tom occuperait une place trop importante dans son esprit pourrait rapidement le conduire à avoir de graves problèmes ; si le ministère apprend le problème, il ne voudra prendre aucun risque, ne serait-ce que pour ne pas affoler la population, qu'Harry ai été leur héros ou pas.

- Je comprends Albus. J'espère seulement que nous n'en arriverons pas là.

- Je l'espère aussi Sirius, je l'espère aussi. Mais nous ne devons prendre aucun risque.

À ces mots, les trois hommes s'enfoncèrent rapidement dans un lourd silence. Chacun d'entre eux plongés dans leurs doutes, leurs peurs, leurs espérances.

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