HP et l'attrait des ténèbres
Interdiction de sortir. Interdiction de rester plus d'une heure seul dans la chambre entre 8h du matin et 23h. Interdiction de sauter un repas. Baguette retirée. Sort anti-transplannage. Couvre feu à vingt-trois heures. La sentence est tombée. J'avale ma salive avec difficulté. La nuit n'a pas suffi à apaiser ma rage. Je tourne en rond dans ma chambre depuis un bon moment. Outre toutes ces nouvelles interdictions, Sirius me surveille comme on surveille un chien dangereux prêt à mordre. Il est furieux ? Moi aussi, et il ne sait pas à quel point. Ils vont me le payer. Cher. Pour qui se prennent-ils ? Je devrai partir. Ils n'ont pas d'ordre à me donner. Je suis majeur, je n'ai rien fait d'illégal. En tout cas personne ne peut prouver ma culpabilité. Pas vu pas pris, non ?
Je me dirige vers la fenêtre et regarde les passants. Soudain, j'entends des pas grincer dans l'escalier. Lorsque je me retourne, quelqu'un est déjà en train de frapper à ma porte.
- Harry, ça fait une heure. Sors.
Je sens le sang monter et cogner furieusement contre mes tempes. Les jointures de mes doigts se serrent sans que j'en prenne conscience et ma mâchoire se crispe.
- Harry ? Sors je t'ai dit !
Je ne le supporte plus. Qu'il aille se faire foutre. Ce soir, je me casse. Quoi qu'ils en pensent. Je ne suis plus un gosse. Je les emmerde.
J'ouvre la porte violemment, manquant par là de faire tomber Sirius qui s'y était négligemment appuyé. Je passe devant lui sans dire un mot et descends les escaliers en vitesse. Je fais mine de ne pas entendre son soupir et me dirige vers la cuisine.
Snape est assis à la table de la cuisine tandis que Kréattur s'affaire en cuisine. Tiens, je l'avais même pas vu celui-là.
Je m'assois à la table, sur la chaise la plus éloignée de celle de Snape. Il relève lentement le regard vers moi, et je fais semblant de l'ignorer. Le repas se passe sans un mot. Même Sirius ne fait pas l'effort d'engager la conversation. Mon assiette encore à moitié pleine, je me lève et quitte la table sans un mot pour les deux hommes. Je dois réfléchir. Il faut que je parte.
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Snape avait rapidement terminé son repas, et jetait à présent des coups d'oeil furieux à l'animagus.
- Quoi ? - aboya Sirius, fatigué de tous ces regards noirs
- Tu es stupide Black. Stupide, borné, et incapable de prendre des décisions.
Sirius se redressa, et tendit un index furieux dans la direction de son ennemi d'enfance - - Quoi encore ? Quel est ton problème ?
- Mon problème Black, devrait aussi être le tien- siffla Snape tout en se mettant debout lui aussi – Ton filleul prépare un sale coup. Même toi tu devrais pouvoir le sentir.
Une veine pulsa sur la tempe de Sirius et ses mâchoires se serrèrent encore un peu plus :
- Bien sur que je le vois ! C'est une raison pour m'emmerder comme tu le fais ? Que veux-tu que je fasse de plus ?
Le ton était désormais donné entre les deux hommes. La pièce suintait la rage et il semblait que même les protections magiques ne suffiraient pas à protéger la demeure de la dispute qui se préparait.
- Potter est plus qu'instable. Il a déjà failli tuer deux personnes en même pas deux semaines.
Sirius détestait la façon avec laquelle Snape lui parlait. Le prenait-il pour un imbécile ? Pensait-il qu'il était aveugle à ce point-là pour ne pas voir qu'Harry était désormais dangereux ?
Snape ne prêta pas attention à la colère de plus en plus visible dans les yeux de Sirius – il fallait que quelqu'un lui fasse comprendre, Merlin, que l'heure n'était plus aux jeux.
- J'ai proposé à Albus d'emmener Potter. Il n'avait pas l'air contre. Si tu n'avais pas fait un tel scandale, il...
- Et quoi ? - hurla Sirius – Quoi ? Il aurait été mieux, tout seul, avec pour seule compagnie son ancien professeur de potions, le foutu Monstre des cachots, le grandiose Severus Snape ?
Sirius était presque hystérique désormais. Il était bien le seul à penser au bien être de Harry. Tous les autres n'en avaient en réalité rien à foutre, tout ce qui leur importait était de ne pas voir ressurgir un deuxième Lord Noir.
Severus roula des yeux pour se donner contenance. Black était plus qu'idiot. C'était un parfait abrutit, un incapable.
- Ne t'en déplaise, l'idée de m'enfermer dans un manoir lugubre avec un Potter ne m'enchante guère Black. Simplement, mes recherches sur la potion qui..
- Quelle potion Snivelus ? Tu trouves rien, j'ai même l'impression, et ce ne serait pas si impossible que ça, que tu fais semblant de chercher ! Soit disant, Snivelus est un grand maître dans l'Art des potions ! Des conneries oui !
Sans s'en rendre compte, les deux hommes s'étaient indubitablement rapprochés et se fixaient l'un l'autre, semblant prêts à se battre à mains nues à tout moment.
- Une telle potion ne peut tomber du ciel Black, cela nécessite du travail, des recherches et donc du temps, bien que ces notions te sont surement totalement étrangères.
Les yeux de Snape étaient maintenant enragés. Sa fierté l'empêchait de laisser un profane imbécile tel que Black dénigrer son Art et ses capacités. Il continua :
- Si Potter avait été enfermé, j'aurais certainement été plus tranquille pour mes recherches. Courir après lui et l'empêcher de devenir un assassin tous les quarts d'heure me prend un temps non négligeable figures-toi.
Et alors que la dispute s'envenimait, personne ne remarqua le léger grincement de la porte. Le bracelet de Snape ne vibra pas ; au pied d'un lit, à l'étage, gisait le cadavre du second bracelet, celui d'Harry, en miettes.