HP et l'attrait des ténèbres
- Potter !
La voix de Snape me fait sursauter et je suis sur pieds dans la seconde. Snape. Ce bâtard. Ce n'est que lui. Un soupir résigné s'échappe de mes lèvres.
Snape m'observe attentivement, et se tient sur le pas de la porte. Sa baguette est fermement ancrée dans sa main droite, sous la large manche de sa cape.
- Si vous êtes dans de meilleures dispositions qu'hier, vous pourriez peut-être manger quelque chose.
Il semble nerveux et sa proposition ressemble plus à une question. Il veut voir ma réaction. Je dois jouer le jeu.
- Oui, je meurs de faim.
Je tente de glisser un regard désolé vers lui. Il ne semble pas dupe pour autant. Pourquoi a-t-il fallu qu'ils me collent Snape ? Le jeu sera serré.
- Très bien, alors suivez-moi.
Il me fait un signe de la tête et me pousse devant lui. Il a même peur que je l'attaque par derrière. Il a raison d'avoir peur. Mais je ne dois rien tenter. Pas maintenant. Je dois l'endormir.
Nous descendons des escaliers et nous pénétrons dans une petite cuisine qui semble moldue.
Arrivés devant la petite table, Snape me fait signe de m'asseoir et de manger le semblant de plat dressé devant moi. J'obéis. Pas maintenant Harry, pas maintenant.
- Où sommes-nous ? - je demande, le plus innocemment possible.
- Quelque part.
Bien. On va s'amuser ici.
- Potter !
Je relève vivement la tête. Qu'est-ce qu'il lui arrive ?
- Oui ?
- Comment vous sentez-vous ?
Je retiens de justesse un rire caustique s'échapper de ma gorge. Snape qui me demande comment je me sens. Il semble y avoir un soupçon d'inquiétude dans sa voix, mais... c'est un piège.
- Et bien... - je baisse la tête, et prend un air contrit – ça pourrait aller mieux.
- Votre escapade ne vous a pas suffisamment aéré l'esprit ?
Bon sang. Il va me faire chier. C'est sur.
oOoOoOoOo
Snape s'affala sur le fauteuil sombre du salon. Il fulminait. Comment Albus avait pu lui faire ça ?
Le gamin s'était tenu tranquille et n'avait même pas bronché quand il lui avait fallu retourner dans la cellule qui lui servait de chambre. Une comédie finement jouée. Cependant, duper le maître des potions de Poudlard n'était pas si aisé. Snape avait vu beaucoup de choses dans sa triste existence : le mensonge était un ami qu'il savait manier à la perfection, et l'hypocrisie demeurait son terrain de jeu favori. Potter n'était plus. En tout cas, plus beaucoup. Soudain en rage, Severus entreprit de fouiller sa bibliothèque à la recherche d'ouvrages qui pourraient l'aider. Prévoyant, il avait emporté la plupart de ses affaires personnelles dans la vieille bâtisse dès que Potter avait été retrouvé. Quelques uns de ses vieux livres pourraient lui être utiles. Il se servit un verre de Scotch et se dirigea vers son laboratoire. La journée allait être longue.
oOoOoOoOo
Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas où sont les autres. Seul Snape est présent ici, j'en suis sûr. J'ai une migraine vivace qui m'empêche de réfléchir correctement. Je me sens mal. Je dois réfléchir. Réfléchir à ce que je fais, à ce que je dis. Je ne comprends pas comment j'en suis arrivé là. Les jours précédents défilent devant mes yeux sans que je puisse leur donner une quelconque logique. Je crois que je ne vais pas bien. Ou bien eux ne vont pas bien. Non, non, je crois que c'est moi. Je suis assis par terre dans cette pièce poussiéreuse, noire et vide. Qu'est-ce que je fais là ?
Je ferme les yeux. Je crois que j'ai un problème.