HP et l'attrait des ténèbres

Lorsque Snape pénétra dans la cellule, Potter était debout, le front posé contre le mur froid, et ses mains étaient ramenées derrière sa nuque.

-Vous devez boire ça Potter – annonça Snape tout en tendant une petite fiole au jeune homme

Harry se retourna et planta un regard suppliant dans celui de Snape :

-Il me faut un verre. J'ai besoin d'un verre.

-Vous n'avez pas besoin de ça Potter. Avalez cette potion

Harry se détourna de lui et retourna poser son front contre le mur. Snape observa alors le jeune homme plus attentivement et pesta intérieurement. Les violents tremblements qui agitaient les membres supérieurs du jeune homme ne laissaient en effet pas de doute. Il grinçait des dents et ses doigts ne cessaient de se tortiller. Snape rageât et maudit les soi-disant proches du garçon. Personne n'avait jamais empêché le morveux de se noyer dans l'alcool. Il allait maintenant devoir faire face à un sevrage alcoolique, comme si la potion qu'il lui donnait n'était pas suffisamment éprouvante.

- C'est impossible. Le mélange avec la potion pourrait avoir des effets dangereux et …

- Je m'en tape! – le coupa Potter - Donnez-moi un verre ! Je prendrais toutes les potions que vous voulez en échange d'un verre.

-Buvez ça je vous dis ! – cria Snape

-Je vous emmerde Snape ! Donnez-moi un verre !

Harry vit la gifle voler vers son visage avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit pour y échapper, et sa tête bascula sur le côté.

-Je crois vous avoir dit de boire cette Potion Potter – siffla Snape, en lui fourrant la fiole dans les mains.

Harry ouvrit la fiole et avala son contenu d'un trait sans lâcher Snape des yeux un seul instant.

-Ça va comme ça Severus ? Tu es… satisfait ?

La marque brûla Severus intensément et il faillit perdre ses moyens.

-Si vous avec une infime envie de vous sortir de votre merdier Potter, vous feriez mieux de m'écouter et de boire ce que je vous demande de boire.

Alors qu'il se retournait pour sortir de la cellule, la main de Potter agrippa son bras, provoquant une nouvelle décharge douloureuse. Mais il s'y était attendu et aucun son ne s'échappa de ses lèvres.

-Tu me gifles Severus ? C'est une vengeance des coups que tu as reçu toute ta vie ? Une vengeance de ce que ton père te faisait subir ? Dis-moi Snape.

-Lâche-moi. Tu es mort, mort et incinéré –souffla Snape comme s'il voulait se convaincre lui-même de ses propos

-Je ne suis pas Tom, tu le vois bien Snape, je suis Harry – chuchota doucereusement le jeune homme, un sourire cruel sur le visage.

Harry s'approcha un peu plus de l'homme en noir et fit glisser son index le long de sa nuque

-Je suis Harry Snape. Et ça t'effraye encore plus. Je sais qui tu es. Je sais que tu m'appartiens.

Severus n'attendit pas d'en entendre d'avantage et dégagea son bras. Il sortit de la pièce sous le rire sarcastique du jeune homme, rejoignit sa chambre et banda la marque noire qui semblait ce soir avoir été marquée au fer rouge.

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Snape a eu mal, j'en suis sur. Il ne mérite que ça. C'est un vil serpent. Il m'a frappé. J'aurais du lui faire plus mal encore. Je ne supporte plus cette prison. J'ai terriblement besoin de boire quelque chose, n'importe quand, tant que c'est de l'alcool. Mes mains tremblent et je transpire. Snape a refusé de m'en donner. Il a refusé de m'aider.

Je regarde autour de moi. Mon matelas est devenu tellement sale que j'ai l'impression d'être un sans abri. Rien d'autre n'orne ce triste décor. Il n'y a pas de lumière. Je crois que j'ai perdu la notion du temps. Peut-être suis-je ici depuis 1 mois, ou 2 mois ? Je ne sais plus, et je m'en moque. Une migraine me vrille le crâne. Je dois m'allonger. Respirer dans cette pièce sans air. Je reprends mon souffle. Un liquide semble s'écouler sur ma bouche. C'est du sang. Je saigne du nez. J'ai le sentiment que mon cœur bat trop fort, trop vite. Que s'est-il passé tout à l'heure ? Qu'ai-je dis à Snape ? Je me souviens qu'il m'a giflé. Qu'ai-je dis après cela ?

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-Tu penses vraiment que c'est le moment de le priver d'alcool ? – grogna Sirius – Il va mal. Il a besoin de boire.

Snape soupira. Entre Potter et Black, il avait l'impression d'avoir obtenu un aller simple pour l'enfer.

-Je ne dis pas le contraire. Mais j'ignore quelle réaction pourrait avoir la potion mélangée à l'alcool. Je préfère donc ne pas prendre de risque, surtout en début de traitement. Soit dit en passant, tu aurais peut-être pu lui éviter plus tôt de tomber dans l'alcool. Nous n'aurions pas cette conversation aujourd'hui.

Sirius baissa la tête. Oui, il aurait du. Mais la vie du gamin était si compliquée qu'il n'avait même pas essayé. Sa mission quotidienne n'avait pas été d'empêcher son filleul de boire mais de l'empêcher de mourir. Le gosse avait commencé à boire pour oublier, tout comme lui. Oublier les morts, oublier la violence, oublier le sang. Il n'avait pas eu le cœur de l'en dissuader.

-Je sais Severus, je sais – souffla-t-il finalement- et j'y prêterai attention quand il sortira de cet état si tu veux bien. Il est en manque.

-J'avais remarqué – grogna Snape – il a fallu que je le gifle pour qu'il cesse de m'en demander.

Sirius sourcilla à ces propos,

-Tu l'as giflé ? Tu as giflé mon filleul ? – questionna Sirius, sur la défensive

-Oui – répondit le maitre de potions – il m'a insulté et je n'aurai pas du mais c'est parti tout seul alors…

Sans crier gare, Sirius saisit le maitre de potions par le col et le propulsa en arrière

-Je t'interdis de toucher mon filleul Servilus !

Snape était sur le point de lui répondre une réplique acerbe, mais il ne le fit pas. Il était fatigué de tout cette histoire. Sans même un regard pour Black, il plaça sur la table la petite boite contenant les fioles de potions pour Harry, et il quitta la pièce avant de transplanner sans un mot.